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UE667 - Dilemmas of colonial and postcolonial citizenship


Lieu et planning


  • Vieille-Charité
    Centre de la Vieille-Charité, salle A, 2 rue de la Charité 13002 Marseille

    mercredi 7, 14 et 21 octobre 2020, 09:00-12:00
    mercredi 4, 18 et 25 novembre 2020, 09:00-12:00
    mercredi 2 et 9 décembre 2020, 09:00-12:00


Description


Dernière modification : 29 mai 2020 10:26

Type d'UE
Cours de langues
Disciplines
Histoire
Page web
-
Langues
anglais
Mots-clés
Citoyenneté Coloniales (études) Droit, normes et société Minorités Post-coloniales (études)
Aires culturelles
Asie
Intervenant·e·s
  • Arundhati Virmani [référent·e]   enseignante contractuelle, EHESS / Centre Norbert-Elias (CNE)

Le séminaire engage une réflexion sur les enjeux, débats et revendications autour de la citoyenneté dans un temps long, à partir du 19e siècle, pour saisir les dynamiques socio-politiques actuelles. Si l’élaboration des régimes de citoyenneté par des puissances impériales européennes en a défini les bases, la décolonisation politique a introduit des changements selon les intérêts géo-politiques et les équilibres internes de chaque nation indépendante. Partant des expériences des colonisés des empires britanniques et français pour comprendre les différents degrés d’appartenance ouverts aux sujets colonisés, les séances étudieront les glissements de paradigmes de citoyenneté, afin d’étudier des expériences différentes en fonction des groupes, ethnies, religions ou du genre, et les implications des systèmes de citoyenneté ainsi érigés sur les droits de l’homme, particulièrement face aux vagues de migrants.

Le programme détaillé n'est pas disponible.


Master


  • Cours de langues – Recherches comparatives en anthropologie, histoire et sociologie [Marseille] – M1/S1-M2/S3
    Suivi et validation – semestriel hebdomadaire = 6 ECTS
    MCC – contrôle continu, exposé oral

Renseignements


Contacts additionnels
-
Informations pratiques
-
Direction de travaux des étudiants
-
Réception des candidats
-
Pré-requis
-

Compte rendu


Ce séminaire a commencé par une exploration des enjeux du sujet, dans le moment actuel et des différentes approches disciplinaires de cet objet. Les différentes définitions de citoyenneté dans les empires britannique et français à partir du xixe siècle ont été examinés, pour les situer dans les systèmes de droits des pays colonisateurs et prendre en compte des degrés de différences de droits, de libertés et des droits et obligations des sujets colonisés.

Cette entrée a mis en relief les décalages entre ces théories de la citoyennetés et les discriminations en œuvre dans les colonies. L’exploration de la citoyenneté impériale a inclus une discussion des idées de Edmund Burke, G. C. Lewis, Herman Merivale, Thomas B. Macaulay par exemple ou des juristes comme John Austin en Grande Bretagne, ou de Joseph Bartélémy et Paul Duez en France. L’examen des situations coloniales en Inde britannique et dans les comptoirs français révèle le fonctionnement de la citoyenneté coloniale et permet d’identifier les grands écarts entre les idées théoriques sur l’égalité et leur mise en pratique dans l’empire. Cette section a porté une attention particulière aux conséquences de la reconnaissance du multiculturalisme par le droit colonial. Les continuités et ruptures avec ces régimes légaux après la décolonisation de l’Inde ont été examinées, à travers le débat toujours en cours sur un droit civil uniforme pour tous les citoyens

Dans un deuxième temps, le séminaire s’est concentré sur les différents régimes de citoyenneté chez des sujets colonisés, en fonction de leur location géographique, statut économique et sociale. L’examen de quelques figures d’élites, (Raja Rammohan Roy (1772-1833), Dadabhai Naoroji), met en avant les dispositifs impériaux en même temps que les stratégies élaborées par les élites coloniales.

En contrepartie, les expériences des marginaux, des immigrés (en Afrique du Sud), des coolies (la main-d’œuvre destinée aux plantations anglaises et françaises), des ouvriers, ou des tribus, accentuent les injustices et les inégalités dans les régimes de droits appliqués colonies. Une séance du séminaire a été consacrée à la ré-articulation des questions de citoyenneté à travers le cas de ces groupes par l’école de subalternes. Nous avons examiné l’apport des études postcoloniales pour comprendre à la fois des agendas et les formes de résistances des élites, ainsi que les expériences des subalternes, et des minorités. Si les luttes pour les droits de citoyenneté chez les élites ont pris les formes et voies classiques des associations, des partis politiques, ou des procès dans les tribunaux et des rapports de comités, les revendications de citoyenneté ont pris d’autres expressions, auxquelles la littérature et la photographie se montrent plus sensibles. Le séminaire a entrepris une discussion du roman de Mahashweta Devi (Douloti the bountiful). Les photographes révèlent les champs au-delà de la norme légale où se joue la réalisation de la citoyenneté, à travers les représentations de sujets. Nous avons examiné les photographies, cartes postales, ou portraits de studio comme un moyen d’éducation visuelle de la culture coloniale. Cet examen a été prolongé au moment contemporain par une discussion du travail d’une photographe, Renluka Maharaj, qui retravaille d’anciens portraits de main-d’œuvre féminine dans les plantations, en y ajoutant de la couleur, des paillettes et pierres colorées afin de les sortir de l’état de soumission et subjugation.

Enfin, la continuité des inégalités de citoyenneté dans l’État postcolonial a été examiné à travers la situation des minorités : femmes, groupes religieux, castes défavorisées. Les droits inscrits dans la constitution favorisent-ils l’individu ou des groupes, et garantissent-ils une justice sociale ? Le séminaire s’est conclu avec l’examen de la constitution indienne du point de vue du projet légal de droits égaux pour tous les citoyens.

 

Publications

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Dernière modification : 29 mai 2020 10:26

Type d'UE
Cours de langues
Disciplines
Histoire
Page web
-
Langues
anglais
Mots-clés
Citoyenneté Coloniales (études) Droit, normes et société Minorités Post-coloniales (études)
Aires culturelles
Asie
Intervenant·e·s
  • Arundhati Virmani [référent·e]   enseignante contractuelle, EHESS / Centre Norbert-Elias (CNE)

Le séminaire engage une réflexion sur les enjeux, débats et revendications autour de la citoyenneté dans un temps long, à partir du 19e siècle, pour saisir les dynamiques socio-politiques actuelles. Si l’élaboration des régimes de citoyenneté par des puissances impériales européennes en a défini les bases, la décolonisation politique a introduit des changements selon les intérêts géo-politiques et les équilibres internes de chaque nation indépendante. Partant des expériences des colonisés des empires britanniques et français pour comprendre les différents degrés d’appartenance ouverts aux sujets colonisés, les séances étudieront les glissements de paradigmes de citoyenneté, afin d’étudier des expériences différentes en fonction des groupes, ethnies, religions ou du genre, et les implications des systèmes de citoyenneté ainsi érigés sur les droits de l’homme, particulièrement face aux vagues de migrants.

Le programme détaillé n'est pas disponible.

  • Cours de langues – Recherches comparatives en anthropologie, histoire et sociologie [Marseille] – M1/S1-M2/S3
    Suivi et validation – semestriel hebdomadaire = 6 ECTS
    MCC – contrôle continu, exposé oral
Contacts additionnels
-
Informations pratiques
-
Direction de travaux des étudiants
-
Réception des candidats
-
Pré-requis
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  • Vieille-Charité
    Centre de la Vieille-Charité, salle A, 2 rue de la Charité 13002 Marseille

    mercredi 7, 14 et 21 octobre 2020, 09:00-12:00
    mercredi 4, 18 et 25 novembre 2020, 09:00-12:00
    mercredi 2 et 9 décembre 2020, 09:00-12:00

Ce séminaire a commencé par une exploration des enjeux du sujet, dans le moment actuel et des différentes approches disciplinaires de cet objet. Les différentes définitions de citoyenneté dans les empires britannique et français à partir du xixe siècle ont été examinés, pour les situer dans les systèmes de droits des pays colonisateurs et prendre en compte des degrés de différences de droits, de libertés et des droits et obligations des sujets colonisés.

Cette entrée a mis en relief les décalages entre ces théories de la citoyennetés et les discriminations en œuvre dans les colonies. L’exploration de la citoyenneté impériale a inclus une discussion des idées de Edmund Burke, G. C. Lewis, Herman Merivale, Thomas B. Macaulay par exemple ou des juristes comme John Austin en Grande Bretagne, ou de Joseph Bartélémy et Paul Duez en France. L’examen des situations coloniales en Inde britannique et dans les comptoirs français révèle le fonctionnement de la citoyenneté coloniale et permet d’identifier les grands écarts entre les idées théoriques sur l’égalité et leur mise en pratique dans l’empire. Cette section a porté une attention particulière aux conséquences de la reconnaissance du multiculturalisme par le droit colonial. Les continuités et ruptures avec ces régimes légaux après la décolonisation de l’Inde ont été examinées, à travers le débat toujours en cours sur un droit civil uniforme pour tous les citoyens

Dans un deuxième temps, le séminaire s’est concentré sur les différents régimes de citoyenneté chez des sujets colonisés, en fonction de leur location géographique, statut économique et sociale. L’examen de quelques figures d’élites, (Raja Rammohan Roy (1772-1833), Dadabhai Naoroji), met en avant les dispositifs impériaux en même temps que les stratégies élaborées par les élites coloniales.

En contrepartie, les expériences des marginaux, des immigrés (en Afrique du Sud), des coolies (la main-d’œuvre destinée aux plantations anglaises et françaises), des ouvriers, ou des tribus, accentuent les injustices et les inégalités dans les régimes de droits appliqués colonies. Une séance du séminaire a été consacrée à la ré-articulation des questions de citoyenneté à travers le cas de ces groupes par l’école de subalternes. Nous avons examiné l’apport des études postcoloniales pour comprendre à la fois des agendas et les formes de résistances des élites, ainsi que les expériences des subalternes, et des minorités. Si les luttes pour les droits de citoyenneté chez les élites ont pris les formes et voies classiques des associations, des partis politiques, ou des procès dans les tribunaux et des rapports de comités, les revendications de citoyenneté ont pris d’autres expressions, auxquelles la littérature et la photographie se montrent plus sensibles. Le séminaire a entrepris une discussion du roman de Mahashweta Devi (Douloti the bountiful). Les photographes révèlent les champs au-delà de la norme légale où se joue la réalisation de la citoyenneté, à travers les représentations de sujets. Nous avons examiné les photographies, cartes postales, ou portraits de studio comme un moyen d’éducation visuelle de la culture coloniale. Cet examen a été prolongé au moment contemporain par une discussion du travail d’une photographe, Renluka Maharaj, qui retravaille d’anciens portraits de main-d’œuvre féminine dans les plantations, en y ajoutant de la couleur, des paillettes et pierres colorées afin de les sortir de l’état de soumission et subjugation.

Enfin, la continuité des inégalités de citoyenneté dans l’État postcolonial a été examiné à travers la situation des minorités : femmes, groupes religieux, castes défavorisées. Les droits inscrits dans la constitution favorisent-ils l’individu ou des groupes, et garantissent-ils une justice sociale ? Le séminaire s’est conclu avec l’examen de la constitution indienne du point de vue du projet légal de droits égaux pour tous les citoyens.

 

Publications

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