Attention, les informations que vous consultez actuellement ne sont pas celles de l'année universitaire en cours. Consulter l'année universitaire 2023-2024.

UE618 - Anthropologie et historicité : le Sahel à l'envers


Lieu et planning


  • Campus Condorcet-Centre de colloques
    Centre de colloques, Cours des humanités 93300 Aubervilliers
    Salle 3.06
    annuel / mensuel (2e), jeudi 16:00-19:00
    du 12 novembre 2020 au 10 juin 2021


Description


Dernière modification : 11 novembre 2020 18:15

Type d'UE
Séminaires DR/CR
Disciplines
Anthropologie historique, Anthropologie sociale, ethnographie et ethnologie, Géographie, Histoire, Sociologie
Page web
-
Langues
français
Mots-clés
Anthropologie Anthropologie historique État et politiques publiques Ethnicité Globalisation Histoire Historiographie Sociologie politique Transnational
Aires culturelles
Afrique
Intervenant·e·s
  • Anne Doquet [référent·e]   chargée de recherche, IRD / Institut des mondes africains (IMAF)
  • Jean-Loup Amselle   directeur d'études (retraité·e), EHESS / Institut des mondes africains (IMAF)
  • Alexis Roy   chargé de recherche, CNRS / Institut des mondes africains (IMAF)

Dans ce séminaire, on s’efforcera de proposer des pays du Sahel contemporain (Sénégal, Mali, Burkina Faso, Niger, Tchad) une image différente de la doxa prévalente. Actuellement l’attention des médias est focalisée principalement sur le terrorisme et le djihadisme qui affectent toute cette zone. La réalité de ces pays est toutefois largement différente : il ne s’agit pas en effet d’opposer les méchants djihadistes « blancs » du Nord aux populations pacifiques « noires » du sud de ces pays mais de mettre au jour les relations entre les différentes régions de ces différents pays, ainsi que les causes politiques et économiques sous-jacentes à ces affrontements et que l’on ne saurait réduire à des conflits religieux entre un islam radical, salafiste ou wahhabite et un islam soufi et tolérant ou à de simples luttes ethniques. L’ensemble de ces pays est le théâtre de recompositions politiques qui, loin de refléter une résurgence de la « tradition » face à la globalisation, manifeste au contraire des contradictions entre différentes formes de contemporanéité : les sociétés sahéliennes constituent ainsi un sujet privilégié pour étudier les relations entre anthropologie et historicité.

Programme des premières séances :

12 novembre 2020 : Jean-Loup Amselle (EHESS), Anne Doquet (IRD/IMAF), Julien Gavelle (CASOA), Alexis Roy (CNRS/IMAF), « Réflexions sur la situation politique au Mali »

10 décembre 2020 : Marianne Saddier (CESSP) et Laure Traore (CRPS), « Les trajectoires et constructions des élites bureaucratiques, associatives et politiques au Mali »

14 janvier 20201 : Barbara Cascciarri (Univ. Paris VIII), « Reconfigurations territoriales et politiques dans le Sahel oriental : le cas des populations nomades du Soudan contemporain »

Séance supplémentaire le 20 mai (salle 3.06).


Master


  • Séminaires de recherche – Ethnologie et anthropologie sociale – M1/S1-M2/S3
    Suivi et validation – annuel mensuelle = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture

Renseignements


Contacts additionnels
annedoquet@yahoo.fr amselle@ehess.fr royalexi@gmail.com
Informations pratiques

ouvert à tous.

Direction de travaux des étudiants

sur rendez-vous pris par courriel (voir contacts additionnels).

Réception des candidats

sur rendez-vous pris par courriel (voir contacts additionnels).

Pré-requis
-

Compte rendu


L’année universitaire 2020-2021 fut tout d’abord l’occasion pour l’équipe animatrice du séminaire de réinviter quelques chercheurs dont les interventions avaient été annulées l’année précédente. Deux d’entre elles portaient sur le Mali. L’actualité brûlante de ce pays en début d’année nous a conduits à concentrer largement notre réflexion sur sa situation. Un important nombre de séances y ont été consacrées, partant du principe que le devenir du Mali affecte l’ensemble des situations sociopolitiques sahéliennes. La séance introductive a été menée par les trois coordinateurs du séminaire ainsi qu’un invité, et a consisté à croiser leurs points de vue sur la situation politique au Mali suite au coup d’État perpétré en août 2020, à partir de réflexions sur le pouvoir. Jean-Loup Amselle a analysé la rhétorique du pouvoir au Mali et les variations d’interprétation qu’elle autorise, tandis qu’Alexis Roy a décortiqué le jeu des alliances/oppositions partisanes lors des différentes crises politiques traversées par le Mali depuis 1991. Anne Doquet et Julien Gavelle ont de leur côté tenter de démêler les jeux de pouvoir au Centre du Mali, à travers l’analyse notamment du rôle qu’y jouent les milices armées. Les réflexions de cette première séance ont été poursuivies par des interventions portant sur l’après-coup d’état de 2021, notamment sur les certains registres de la mobilisation et vecteurs de la politisation pendant les élections (Laure Traoré) ou les processus de politisation et les formes de « nationalisme ordinaire » à l’œuvre dans des associations de jeunes ressortissants du Nord à Bamako dans les années suivant le déclenchement de la crise (Marianne Saddier). Elles ont d’autre part traversé les séances consacrées aux situations sociopolitiques du Nord et du Centre du Mali aujourd’hui, avec un exposé sur la transformation de l’économie politique de l’élevage engendrée par son insertion dans l’État-nation (Giovanni Zanoletti) et un autre sur la lutte antiterroriste et la formation des milices au Nord du Mali (Denia Chebli), montrant en quoi la lutte contre le terrorisme a paradoxalement participé à aggraver la conflictualité locale. L’année a par ailleurs été clôturée par une intervention de Julien Gavelle sur le nouveau coup d’état de Mai 2021 au Mali. Entre-temps, plusieurs interventions ont été réservées pour des problématiques illustrées par d’autres cas que le Mali, mais concernant l’ensemble des pays de la zone sahélienne. Deux séances ont ainsi porté sur des questions d’Islam, l’une traitant de la diversité et de la complexité du paysage islamique au Sahel (Benjamin Soares) et l’autre présentant une sociologie des élites scolaires sénégalaises issues de l’École française en étudiant leurs rapports à l’islam dans le contexte du Sénégal (Mahamet Timera). Deux autres ont présenté un regard historique sur le Sahel, porté d’une part sur la micro-histoire de deux villes du Niger permettant de changer le regard porté sur le phénomène colonial et de révéler la nature des expériences inégales de la colonisation (Camille Lefebvre) et d’autre part sur la possibilité de documenter la guerre du Sahara du point de vue mauritanien (Camille Evard). Deux exposés ont enfin traité de problématiques plus contemporaines : la question de la militarisation du Sahel à partir du Tchad (Judith Scheele) et celle des reconfigurations sociales et politiques dans le Sahel oriental à partir des populations nomades du Soudan (Barbara Cascciarri).

Publications

_

Dernière modification : 11 novembre 2020 18:15

Type d'UE
Séminaires DR/CR
Disciplines
Anthropologie historique, Anthropologie sociale, ethnographie et ethnologie, Géographie, Histoire, Sociologie
Page web
-
Langues
français
Mots-clés
Anthropologie Anthropologie historique État et politiques publiques Ethnicité Globalisation Histoire Historiographie Sociologie politique Transnational
Aires culturelles
Afrique
Intervenant·e·s
  • Anne Doquet [référent·e]   chargée de recherche, IRD / Institut des mondes africains (IMAF)
  • Jean-Loup Amselle   directeur d'études (retraité·e), EHESS / Institut des mondes africains (IMAF)
  • Alexis Roy   chargé de recherche, CNRS / Institut des mondes africains (IMAF)

Dans ce séminaire, on s’efforcera de proposer des pays du Sahel contemporain (Sénégal, Mali, Burkina Faso, Niger, Tchad) une image différente de la doxa prévalente. Actuellement l’attention des médias est focalisée principalement sur le terrorisme et le djihadisme qui affectent toute cette zone. La réalité de ces pays est toutefois largement différente : il ne s’agit pas en effet d’opposer les méchants djihadistes « blancs » du Nord aux populations pacifiques « noires » du sud de ces pays mais de mettre au jour les relations entre les différentes régions de ces différents pays, ainsi que les causes politiques et économiques sous-jacentes à ces affrontements et que l’on ne saurait réduire à des conflits religieux entre un islam radical, salafiste ou wahhabite et un islam soufi et tolérant ou à de simples luttes ethniques. L’ensemble de ces pays est le théâtre de recompositions politiques qui, loin de refléter une résurgence de la « tradition » face à la globalisation, manifeste au contraire des contradictions entre différentes formes de contemporanéité : les sociétés sahéliennes constituent ainsi un sujet privilégié pour étudier les relations entre anthropologie et historicité.

Programme des premières séances :

12 novembre 2020 : Jean-Loup Amselle (EHESS), Anne Doquet (IRD/IMAF), Julien Gavelle (CASOA), Alexis Roy (CNRS/IMAF), « Réflexions sur la situation politique au Mali »

10 décembre 2020 : Marianne Saddier (CESSP) et Laure Traore (CRPS), « Les trajectoires et constructions des élites bureaucratiques, associatives et politiques au Mali »

14 janvier 20201 : Barbara Cascciarri (Univ. Paris VIII), « Reconfigurations territoriales et politiques dans le Sahel oriental : le cas des populations nomades du Soudan contemporain »

Séance supplémentaire le 20 mai (salle 3.06).

  • Séminaires de recherche – Ethnologie et anthropologie sociale – M1/S1-M2/S3
    Suivi et validation – annuel mensuelle = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture
Contacts additionnels
annedoquet@yahoo.fr amselle@ehess.fr royalexi@gmail.com
Informations pratiques

ouvert à tous.

Direction de travaux des étudiants

sur rendez-vous pris par courriel (voir contacts additionnels).

Réception des candidats

sur rendez-vous pris par courriel (voir contacts additionnels).

Pré-requis
-
  • Campus Condorcet-Centre de colloques
    Centre de colloques, Cours des humanités 93300 Aubervilliers
    Salle 3.06
    annuel / mensuel (2e), jeudi 16:00-19:00
    du 12 novembre 2020 au 10 juin 2021

L’année universitaire 2020-2021 fut tout d’abord l’occasion pour l’équipe animatrice du séminaire de réinviter quelques chercheurs dont les interventions avaient été annulées l’année précédente. Deux d’entre elles portaient sur le Mali. L’actualité brûlante de ce pays en début d’année nous a conduits à concentrer largement notre réflexion sur sa situation. Un important nombre de séances y ont été consacrées, partant du principe que le devenir du Mali affecte l’ensemble des situations sociopolitiques sahéliennes. La séance introductive a été menée par les trois coordinateurs du séminaire ainsi qu’un invité, et a consisté à croiser leurs points de vue sur la situation politique au Mali suite au coup d’État perpétré en août 2020, à partir de réflexions sur le pouvoir. Jean-Loup Amselle a analysé la rhétorique du pouvoir au Mali et les variations d’interprétation qu’elle autorise, tandis qu’Alexis Roy a décortiqué le jeu des alliances/oppositions partisanes lors des différentes crises politiques traversées par le Mali depuis 1991. Anne Doquet et Julien Gavelle ont de leur côté tenter de démêler les jeux de pouvoir au Centre du Mali, à travers l’analyse notamment du rôle qu’y jouent les milices armées. Les réflexions de cette première séance ont été poursuivies par des interventions portant sur l’après-coup d’état de 2021, notamment sur les certains registres de la mobilisation et vecteurs de la politisation pendant les élections (Laure Traoré) ou les processus de politisation et les formes de « nationalisme ordinaire » à l’œuvre dans des associations de jeunes ressortissants du Nord à Bamako dans les années suivant le déclenchement de la crise (Marianne Saddier). Elles ont d’autre part traversé les séances consacrées aux situations sociopolitiques du Nord et du Centre du Mali aujourd’hui, avec un exposé sur la transformation de l’économie politique de l’élevage engendrée par son insertion dans l’État-nation (Giovanni Zanoletti) et un autre sur la lutte antiterroriste et la formation des milices au Nord du Mali (Denia Chebli), montrant en quoi la lutte contre le terrorisme a paradoxalement participé à aggraver la conflictualité locale. L’année a par ailleurs été clôturée par une intervention de Julien Gavelle sur le nouveau coup d’état de Mai 2021 au Mali. Entre-temps, plusieurs interventions ont été réservées pour des problématiques illustrées par d’autres cas que le Mali, mais concernant l’ensemble des pays de la zone sahélienne. Deux séances ont ainsi porté sur des questions d’Islam, l’une traitant de la diversité et de la complexité du paysage islamique au Sahel (Benjamin Soares) et l’autre présentant une sociologie des élites scolaires sénégalaises issues de l’École française en étudiant leurs rapports à l’islam dans le contexte du Sénégal (Mahamet Timera). Deux autres ont présenté un regard historique sur le Sahel, porté d’une part sur la micro-histoire de deux villes du Niger permettant de changer le regard porté sur le phénomène colonial et de révéler la nature des expériences inégales de la colonisation (Camille Lefebvre) et d’autre part sur la possibilité de documenter la guerre du Sahara du point de vue mauritanien (Camille Evard). Deux exposés ont enfin traité de problématiques plus contemporaines : la question de la militarisation du Sahel à partir du Tchad (Judith Scheele) et celle des reconfigurations sociales et politiques dans le Sahel oriental à partir des populations nomades du Soudan (Barbara Cascciarri).

Publications

_