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UE577 - Surdité et langue des signes : analyseurs politiques, philosophiques et sociolinguistiques. 14. Formes de contestation et politiques de réparation


Lieu et planning


  • 54 bd Raspail
    54 bd Raspail 75006 Paris
    Salle AS1_08
    annuel / bimensuel (1re/3e), mercredi 17:00-19:00
    du 4 novembre 2020 au 16 juin 2021


Description


Dernière modification : 12 mars 2021 11:03

Type d'UE
Séminaires DE/MC
Disciplines
Anthropologie sociale, ethnographie et ethnologie, Philosophie et épistémologie
Page web
-
Langues
français lsf
Mots-clés
Arts Corps Langue des signes Mobilisation(s) Sourds
Aires culturelles
Amérique du Nord Europe
Intervenant·e·s
  • Andrea Benvenuto [référent·e]   maîtresse de conférences, EHESS / Centre d'étude des mouvements sociaux (CEMS)
  • Soline Vennetier   doctorante, EHESS / Centre de recherches historiques (CRH)

Le séminaire de cette année poursuivra l’étude des politiques de réparation, qu’elles soient le résultat des dispositifs institutionnels (médicaux, éducatifs, juridiques) ou qu’elles proviennent des démarches individuelles ou collectives de contestation (par l’art, les écritures autobiographiques, les mobilisations politiques). Le concept de réparation est communément associé à une pratique médicale visant la correction du déficit physiologique comme condition de normalité, et contesté, par cette raison, par une partie de la population concernée. Or, l’exigence de réparation au tort subi par ces mêmes personnes dès lors qu’ils n’ont plus accès aux conditions de vie qu’elles réclament, ou les pratiques médicales des unités des soin des sourds visant la réparation du lien linguistique et culturel avec ses patients, et enfin, les démarches artistiques rendant visibles et audibles d’autres modes de vie sourde, élargissent en les questionnant les significations et les usages que les différents acteurs mobilisent autour de la réparation. Nous continuons l'exploration des multiples formes par lesquelles le concept de réparation fait irruption dans la vie des sourds que ce soit dans la contestation comme dans des nouvelles formes d’appropriation. En remettant en question un certain ordre socialement établi (il faut réparer un corps défaillant), le concept se charge d’une valeur émancipatrice et contribue à des nouvelles lectures du champ des Deaf Studies et plus largement, des Disability Studies.

Mercredi 4 novembre 2020 : Introduction, Andrea Benvenuto (CEMS) et Soline Vennetier(CRH)

Mercredi 18 novembre 2020 : Approche littéraire de la représentation de la surdité au XVIIIe siècle et Disability Studies : quels apports réciproques ? Flora Amman (docteure en littérature et chercheuse associée à la Bibliothèque nationale de France, BnF)

Mercredi 2 décembre 2020 : Le rétablissement du discours juridictionnel à l'égard des personnes sourdes. Alice Ratier (docteure en droit public. Personne qualifiée au Comité national consultatif des personnes handicapées (CNCPH) Commission Questions européennes et internationales - Mandature 2020-2023)

Mercredi 16 décembre 2020 : Réflexions autour de la notion de réparation et l'histoire des sourds. Dialogue avec Brigitte Lemaine (cinéaste, sociologue), auteure avec Stéphane Gatti, du documentaire Témoins Sourds, témoins silencieux (2000) où des rescapés témoignent de la stérilisation dont les sourds ont été victimes dès 1933 dans le cadre des lois sur l'hygiène raciale sous l'Allemagne nazie. 

Mercredi 6 janvier
 2021 : Sur la notion de réparation dans le champs des Deaf Studies. Andrea Benvenuto. CEMS PHS - EHESS 

Mercredi 20 janvier 
2021 : Le sport des Sourds : entre contestation du modèle de l’infirme physique et réparation sociale. Didier Séguillon (maître de conférences HDR), Université de Paris Nanterre, Grhapes, EA 7287. Membre du Programme handicap et société de l’EHESS)

Mercredi 3 février 
2021 : Quelles formes de réparation produisent les tribunaux saisis par des personnes handicapées et leurs collectifs?. Emmanuelle Fillon (enseignante-chercheuse en Sociologie de la santé et du handicap), EHESP.  

Mercredi 3 mars 
2021 : Le syndrome de privation langagière (SPL) : émergence et développement d’une nouvelle cliniquePétronille Lemenuel-Fonbonne, psychologue clinicienne au CMPSI La Norville.

Mercredi 17 mars 2021 : La privation de langue : Un moment critique pour une action systématique. Tawny Holmes Hlibok, avocate, Assistant Professor/Undergraduate Program Coordinator, Université de Gallaudet. Conseillère en matière de politique d'éducation auprès de l’Association National des Sourds des Etats Unis (NAD). En dialogue avec Ronit Laquerrière-Leven, vice-présidente de la Fédération Nationale des Sourds de France (FNSF). 

Mercredi 19 mai 
2021 : Écritures et réparation. Approche philosophique à partir de l’exemple des autobiographies de sourds. Andrea Benvenuto. CEMS PHS - EHESS 

Mercredi 2 juin
 2021 : Rencontre avec l’étrangeté du langage. Psychanalyse, enfance Sourde et création artistique (Toulouse, Érès, février 2021). André Meynard, psychanalyste.

Mercredi 16 juin 2021 : Conclusions et perspectives, Andrea Benvenuto (CEMS) et Soline Vennetier(CRH)


Master


  • Séminaires de recherche – Savoirs en sociétés-Santé, médecine et questions sociales – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture

Renseignements


Contacts additionnels
-
Informations pratiques

contacter les enseignantes par courriel.

Direction de travaux des étudiants

sur rendez-vous.

Réception des candidats

sur rendez-vous.

Pré-requis

aucun pré-requis.


Compte rendu


Pour la troisième année consécutive, le séminaire a été consacré à l’exploration de ce que réparer veut dire avec le double objectif de repérer les usages du concept par les sourds et par les études sur les sourds d’une part, et d’explorer les liens entre formes de contestation et politiques de réparation d’autre part. Longtemps cantonnée à une vision médicale visant à restaurer l’audition perdue, la notion de réparation apparaît chargée d’une valeur normative, liée à un type de pratique médicale dont l’objectif est la remise en état de l’organe ou de la fonction défaillante. En introduisant la notion au cœur d’une réflexion des sciences sociales, nous essayons de comprendre les usages multiformes que les personnes sourdes elles-mêmes font de la notion de réparation, y compris en la plaçant au cœur des différentes formes de contestation. Nous avons débuté l’année avec une incursion dans les études littéraires (Flora Amman), pour analyser les représentations des sourds dans la littérature au XVIIIe siècle. Dans un autre type de discours, le discours juridique (Alice Ratier), il a été question d’explorer les forces et les failles que le discours juridictionnel présente à l’égard des personnes sourdes. Sur le même terrain, Emmanuelle Fillion nous a montré que les formes de réparation produites par les tribunaux saisis par les personnes handicapées et leurs collectifs témoignent d’un horizon d’attentes plus large que celui de l’approche défective et individuelle de la réparation et du handicap. Ensuite, notre interrogation s’est portée sur l’usage de la notion de réparation dans le discours historique à partir l’écriture cinématographique (Brigitte Lemaine). À travers son film « Témoins sourds, témoins silencieux », nous avons pu mesurer combien les traces des préjudices provoqués par le sort des sourds pendant le nazisme sont loin de s’épuiser dans cette histoire et traversent l’actualité de la communauté sourde en France. En faisant appel à d’autres problématiques étudiées sous le prisme de la réparation, comme c’est le cas de l’esclavage (Bessone, 2019), nous avons proposé de décharger la notion de sa seule visée normalisatrice, pour interroger sa portée émancipatrice. D’où l’intérêt de questionner plus largement les moyens et les responsabilités (y compris morales) de réparation. Dans cette veine historique nous avons invité Didier Séguillon. Ses travaux montrent que le mouvement sportif silencieux a été l’un des rares lieux où les sourds ont pu se retrancher suite à la généralisation de l’idéologie oraliste dans la vie institutionnelle. Face à la réparation de la surdité et à l’utilisation de la gymnastique comme technique de normalisation des corps des sourds, les sourds ont créé des espaces de réparation du lien social par l’investissement de leurs propres normes linguistiques et culturelles. En revenant à l’actualité de ces questions nous nous sommes interrogés sur la non-application du droit qui empêche les sourds d’accéder à un enseignement complètement bilingue. La « rétention de la LS » à laquelle on soumet les enfants sourds encore aujourd’hui, alors que l’accès à l’oral est incertain et aléatoire, crée un handicap, la privation langagière (Pétronille Lemenuel), qui doit désormais faire l’objet d’évaluation et de réparation. Tawny Holmes Hlibok (Gallaudet University) et Ronit Laquerrière-Leven (FNSF) sont revenues surles mobilisations collectives des sourds qui réclament le droit à l’éducation bilingue comme moyen d’empêcher ce phénomène de privation langagière. Enfin, André Meynard nous a montré que la dimension sonore n’est pas la seule qui inscrit les sourds au langage – fondement de l’idéologie oraliste – mais c’est bien la dimension désirante qui, seule, inscrit tout autre humain au langage. Il a ainsi montré comment la notion de réparation est révélatrice de valeurs et de normes non discutées, non affirmées comme telles, car cachées derrière l’évidence de ce qui est « cassé » et donc « à réparer », ce sont les oreilles des sourds et leur surdité.

Publications
  • Avec F. Bertin, J. Chateauvert, P. Schmitt et S. Vennetier, Préface. C. Padden et T. Humphries, Être Sourd aux États-Unis. Les voix d’une culture, traduction en français de S. Vennetier, Paris, Éditions de l’EHESS., 2020.
  • Avec F. Bertin, « Quelques répères sur l’émergence en France des Deaf Studies », 2021, publié sur : https://deafstudies.hypotheses.org/716
  • Avec A. Frémeaux, « Quand la recherche se fait dans l’action. Un coup d’œil sur le premier stage à Gallaudet », préface. F. Chastel, Une sourde Française au Gallaudet College, Rives-du-Loir-en-Anjou, Éditions Monica Companys, 2021.

Dernière modification : 12 mars 2021 11:03

Type d'UE
Séminaires DE/MC
Disciplines
Anthropologie sociale, ethnographie et ethnologie, Philosophie et épistémologie
Page web
-
Langues
français lsf
Mots-clés
Arts Corps Langue des signes Mobilisation(s) Sourds
Aires culturelles
Amérique du Nord Europe
Intervenant·e·s
  • Andrea Benvenuto [référent·e]   maîtresse de conférences, EHESS / Centre d'étude des mouvements sociaux (CEMS)
  • Soline Vennetier   doctorante, EHESS / Centre de recherches historiques (CRH)

Le séminaire de cette année poursuivra l’étude des politiques de réparation, qu’elles soient le résultat des dispositifs institutionnels (médicaux, éducatifs, juridiques) ou qu’elles proviennent des démarches individuelles ou collectives de contestation (par l’art, les écritures autobiographiques, les mobilisations politiques). Le concept de réparation est communément associé à une pratique médicale visant la correction du déficit physiologique comme condition de normalité, et contesté, par cette raison, par une partie de la population concernée. Or, l’exigence de réparation au tort subi par ces mêmes personnes dès lors qu’ils n’ont plus accès aux conditions de vie qu’elles réclament, ou les pratiques médicales des unités des soin des sourds visant la réparation du lien linguistique et culturel avec ses patients, et enfin, les démarches artistiques rendant visibles et audibles d’autres modes de vie sourde, élargissent en les questionnant les significations et les usages que les différents acteurs mobilisent autour de la réparation. Nous continuons l'exploration des multiples formes par lesquelles le concept de réparation fait irruption dans la vie des sourds que ce soit dans la contestation comme dans des nouvelles formes d’appropriation. En remettant en question un certain ordre socialement établi (il faut réparer un corps défaillant), le concept se charge d’une valeur émancipatrice et contribue à des nouvelles lectures du champ des Deaf Studies et plus largement, des Disability Studies.

Mercredi 4 novembre 2020 : Introduction, Andrea Benvenuto (CEMS) et Soline Vennetier(CRH)

Mercredi 18 novembre 2020 : Approche littéraire de la représentation de la surdité au XVIIIe siècle et Disability Studies : quels apports réciproques ? Flora Amman (docteure en littérature et chercheuse associée à la Bibliothèque nationale de France, BnF)

Mercredi 2 décembre 2020 : Le rétablissement du discours juridictionnel à l'égard des personnes sourdes. Alice Ratier (docteure en droit public. Personne qualifiée au Comité national consultatif des personnes handicapées (CNCPH) Commission Questions européennes et internationales - Mandature 2020-2023)

Mercredi 16 décembre 2020 : Réflexions autour de la notion de réparation et l'histoire des sourds. Dialogue avec Brigitte Lemaine (cinéaste, sociologue), auteure avec Stéphane Gatti, du documentaire Témoins Sourds, témoins silencieux (2000) où des rescapés témoignent de la stérilisation dont les sourds ont été victimes dès 1933 dans le cadre des lois sur l'hygiène raciale sous l'Allemagne nazie. 

Mercredi 6 janvier
 2021 : Sur la notion de réparation dans le champs des Deaf Studies. Andrea Benvenuto. CEMS PHS - EHESS 

Mercredi 20 janvier 
2021 : Le sport des Sourds : entre contestation du modèle de l’infirme physique et réparation sociale. Didier Séguillon (maître de conférences HDR), Université de Paris Nanterre, Grhapes, EA 7287. Membre du Programme handicap et société de l’EHESS)

Mercredi 3 février 
2021 : Quelles formes de réparation produisent les tribunaux saisis par des personnes handicapées et leurs collectifs?. Emmanuelle Fillon (enseignante-chercheuse en Sociologie de la santé et du handicap), EHESP.  

Mercredi 3 mars 
2021 : Le syndrome de privation langagière (SPL) : émergence et développement d’une nouvelle cliniquePétronille Lemenuel-Fonbonne, psychologue clinicienne au CMPSI La Norville.

Mercredi 17 mars 2021 : La privation de langue : Un moment critique pour une action systématique. Tawny Holmes Hlibok, avocate, Assistant Professor/Undergraduate Program Coordinator, Université de Gallaudet. Conseillère en matière de politique d'éducation auprès de l’Association National des Sourds des Etats Unis (NAD). En dialogue avec Ronit Laquerrière-Leven, vice-présidente de la Fédération Nationale des Sourds de France (FNSF). 

Mercredi 19 mai 
2021 : Écritures et réparation. Approche philosophique à partir de l’exemple des autobiographies de sourds. Andrea Benvenuto. CEMS PHS - EHESS 

Mercredi 2 juin
 2021 : Rencontre avec l’étrangeté du langage. Psychanalyse, enfance Sourde et création artistique (Toulouse, Érès, février 2021). André Meynard, psychanalyste.

Mercredi 16 juin 2021 : Conclusions et perspectives, Andrea Benvenuto (CEMS) et Soline Vennetier(CRH)

  • Séminaires de recherche – Savoirs en sociétés-Santé, médecine et questions sociales – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture
Contacts additionnels
-
Informations pratiques

contacter les enseignantes par courriel.

Direction de travaux des étudiants

sur rendez-vous.

Réception des candidats

sur rendez-vous.

Pré-requis

aucun pré-requis.

  • 54 bd Raspail
    54 bd Raspail 75006 Paris
    Salle AS1_08
    annuel / bimensuel (1re/3e), mercredi 17:00-19:00
    du 4 novembre 2020 au 16 juin 2021

Pour la troisième année consécutive, le séminaire a été consacré à l’exploration de ce que réparer veut dire avec le double objectif de repérer les usages du concept par les sourds et par les études sur les sourds d’une part, et d’explorer les liens entre formes de contestation et politiques de réparation d’autre part. Longtemps cantonnée à une vision médicale visant à restaurer l’audition perdue, la notion de réparation apparaît chargée d’une valeur normative, liée à un type de pratique médicale dont l’objectif est la remise en état de l’organe ou de la fonction défaillante. En introduisant la notion au cœur d’une réflexion des sciences sociales, nous essayons de comprendre les usages multiformes que les personnes sourdes elles-mêmes font de la notion de réparation, y compris en la plaçant au cœur des différentes formes de contestation. Nous avons débuté l’année avec une incursion dans les études littéraires (Flora Amman), pour analyser les représentations des sourds dans la littérature au XVIIIe siècle. Dans un autre type de discours, le discours juridique (Alice Ratier), il a été question d’explorer les forces et les failles que le discours juridictionnel présente à l’égard des personnes sourdes. Sur le même terrain, Emmanuelle Fillion nous a montré que les formes de réparation produites par les tribunaux saisis par les personnes handicapées et leurs collectifs témoignent d’un horizon d’attentes plus large que celui de l’approche défective et individuelle de la réparation et du handicap. Ensuite, notre interrogation s’est portée sur l’usage de la notion de réparation dans le discours historique à partir l’écriture cinématographique (Brigitte Lemaine). À travers son film « Témoins sourds, témoins silencieux », nous avons pu mesurer combien les traces des préjudices provoqués par le sort des sourds pendant le nazisme sont loin de s’épuiser dans cette histoire et traversent l’actualité de la communauté sourde en France. En faisant appel à d’autres problématiques étudiées sous le prisme de la réparation, comme c’est le cas de l’esclavage (Bessone, 2019), nous avons proposé de décharger la notion de sa seule visée normalisatrice, pour interroger sa portée émancipatrice. D’où l’intérêt de questionner plus largement les moyens et les responsabilités (y compris morales) de réparation. Dans cette veine historique nous avons invité Didier Séguillon. Ses travaux montrent que le mouvement sportif silencieux a été l’un des rares lieux où les sourds ont pu se retrancher suite à la généralisation de l’idéologie oraliste dans la vie institutionnelle. Face à la réparation de la surdité et à l’utilisation de la gymnastique comme technique de normalisation des corps des sourds, les sourds ont créé des espaces de réparation du lien social par l’investissement de leurs propres normes linguistiques et culturelles. En revenant à l’actualité de ces questions nous nous sommes interrogés sur la non-application du droit qui empêche les sourds d’accéder à un enseignement complètement bilingue. La « rétention de la LS » à laquelle on soumet les enfants sourds encore aujourd’hui, alors que l’accès à l’oral est incertain et aléatoire, crée un handicap, la privation langagière (Pétronille Lemenuel), qui doit désormais faire l’objet d’évaluation et de réparation. Tawny Holmes Hlibok (Gallaudet University) et Ronit Laquerrière-Leven (FNSF) sont revenues surles mobilisations collectives des sourds qui réclament le droit à l’éducation bilingue comme moyen d’empêcher ce phénomène de privation langagière. Enfin, André Meynard nous a montré que la dimension sonore n’est pas la seule qui inscrit les sourds au langage – fondement de l’idéologie oraliste – mais c’est bien la dimension désirante qui, seule, inscrit tout autre humain au langage. Il a ainsi montré comment la notion de réparation est révélatrice de valeurs et de normes non discutées, non affirmées comme telles, car cachées derrière l’évidence de ce qui est « cassé » et donc « à réparer », ce sont les oreilles des sourds et leur surdité.

Publications
  • Avec F. Bertin, J. Chateauvert, P. Schmitt et S. Vennetier, Préface. C. Padden et T. Humphries, Être Sourd aux États-Unis. Les voix d’une culture, traduction en français de S. Vennetier, Paris, Éditions de l’EHESS., 2020.
  • Avec F. Bertin, « Quelques répères sur l’émergence en France des Deaf Studies », 2021, publié sur : https://deafstudies.hypotheses.org/716
  • Avec A. Frémeaux, « Quand la recherche se fait dans l’action. Un coup d’œil sur le premier stage à Gallaudet », préface. F. Chastel, Une sourde Française au Gallaudet College, Rives-du-Loir-en-Anjou, Éditions Monica Companys, 2021.