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UE576 - Droit et Révolution. Russie-URSS


Lieu et planning


  • 105 bd Raspail
    105 bd Raspail 75006 Paris
    Salle 7
    1er semestre / hebdomadaire, lundi 09:00-11:00
    du 19 octobre 2020 au 15 février 2021


Description


Dernière modification : 20 octobre 2020 09:23

Type d'UE
Séminaires DE/MC
Disciplines
Droit et société, Histoire
Page web
-
Langues
français
Mots-clés
Droit, normes et société Histoire Histoire du droit
Aires culturelles
Europe centrale et orientale Russie
Intervenant·e·s
  • Juliette Cadiot [référent·e]   directrice d'études, EHESS / Centre d'études des mondes russe, caucasien et centre-européen (CERCEC)

Le séminaire «  Droit et Révolution : Russie-URSS » reprend pour un dernier semestre toujours dans une optique de comparaison historiographique (dans une optique anglo-saxonne de legal history). Histoire de l'empire de Russie, droit pénal, droit civil, prisonniers politiques, procès, prisons, Goulag, répression et terreur.

L'exemple russe et soviétique est mal connu, peu étudié sous prétexte que l'empire de Russie, ni l'URSS ne furent des États de droit. Mais l'exemple en russe est pourtant particulièrement éclairant, le chercheur s'intéresse à un modèle singulier où le droit fonctionne comme mythe, force légitimante du pouvoir du souverain, mais soumis à l'exécutif, ici la poursuite de la légalité n’y est pas incompatible avec un régime autoritaire. En outre, la réflexion sur le droit et la justice y fut particulièrement poussée, en regard de l'expérience révolutionnaire et de l'influence du marxisme et de sa critique du droit bourgeois. Malgré la terreur et la répression, les tribunaux et leurs archives offrent des fenêtres de compréhension extrêmement utiles pour appréhender l'histoire politique et sociale de cet espace. Ces travaux s'inscrivent dans le renouvellement d'une réflexion sur la place du droit et de la justice, et de la production de ses archives, dans une optique interdisciplinaire et comparatiste.


Master


  • Séminaires de recherche – Histoire-Histoire du monde/histoire des mondes – M1/S1-M2/S3
    Suivi et validation – semestriel hebdomadaire = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture
  • Séminaires de recherche – Histoire-Histoire et sciences sociales – M1/S1-M2/S3
    Suivi et validation – semestriel hebdomadaire = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture

Renseignements


Contacts additionnels
-
Informations pratiques

Juliette Cadiot, tél. : 06 88 18 54 43.

Direction de travaux des étudiants

le lundi et mardi sur rendez-vous.

Réception des candidats

le lundi et mardi sur rendez-vous.

Pré-requis

licence d'histoire ou de sciences sociales.


Compte rendu


Le séminaire a offert un aperçu des nouvelles approches et apports historiographiques sur le droit russe et soviétique. Dans un ordre chronologique et par une lecture d’articles préalable aux séances, les étudiants ont pu se familiariser avec une forme particulière de droit et de justice telle qu’elle s’est développée dans des contextes autoritaires, où les décisions exécutives primaient. Les différentes séances ont concerné aussi bien les concepts de legal history, d’illiberal justice que de dual state. Nous avons souligné la tension entre la stabilité du droit et le mouvement de la révolution dans le contexte soviétique.

Les séances ont commencé par analyser la réforme « libérale » de la justice en 1864 et ses limites. En particulier, le cas des procès en assises et la question de la publicité des débats ont été travaillés à travers les exemples de plusieurs procès scandaleux (Zasulich, Mitrofania). Nous avons ensuite étudié la question de la diversité juridique de l’empire et la possibilité ou non d’utiliser le terme de legal pluralism, non seulement pour la fin de la période impériale mais aussi pour les débuts de l’ère soviétique. A ce propos, Aude-Cécile Monnot a présenté sa thèse sur les tribunaux du peuple dans les steppes d’Asie centrale. Une séance a été consacrée au cas du Tatarstan, région musulmane particulièrement bien intégrée à l’empire de Russie et dans laquelle les tribunaux russes étaient largement employés par la population rurale. Deux séances ont été dédiées à l’expérience encore mal connue des tribunaux révolutionnaires et plus généralement ont tenté de saisir la grande diversité des formes de justice pratiquées dans les premières années de la révolution bolchevique, justice de proximité, gratuite, du peuple, rapide, voire expéditive. Enfin, la question des premières codifications au début des années 1920 a été discutée. Dans le cadre stabilisé de la justice soviétique, en particulier sous Staline, nous avons parlé des grands procès, notamment grâce à l’intervention d’Anna Shapovalova à propos du procès Shakhty. Une séance a traité de la défense en URSS, notamment des procédures d’appels. Un séminaire a été consacré à la question de la punition des acteurs de la terreur par le parquet à la fin de la grande terreur de 1937-1938. Enfin, une dernière séance a été consacrée au traitement judiciaire et policier de la pauvreté en URSS.

Publications

La société des voleurs. Propriété et socialisme sous Staline, Paris, Éditions de l’EHESS, Paris, 2021.

Dernière modification : 20 octobre 2020 09:23

Type d'UE
Séminaires DE/MC
Disciplines
Droit et société, Histoire
Page web
-
Langues
français
Mots-clés
Droit, normes et société Histoire Histoire du droit
Aires culturelles
Europe centrale et orientale Russie
Intervenant·e·s
  • Juliette Cadiot [référent·e]   directrice d'études, EHESS / Centre d'études des mondes russe, caucasien et centre-européen (CERCEC)

Le séminaire «  Droit et Révolution : Russie-URSS » reprend pour un dernier semestre toujours dans une optique de comparaison historiographique (dans une optique anglo-saxonne de legal history). Histoire de l'empire de Russie, droit pénal, droit civil, prisonniers politiques, procès, prisons, Goulag, répression et terreur.

L'exemple russe et soviétique est mal connu, peu étudié sous prétexte que l'empire de Russie, ni l'URSS ne furent des États de droit. Mais l'exemple en russe est pourtant particulièrement éclairant, le chercheur s'intéresse à un modèle singulier où le droit fonctionne comme mythe, force légitimante du pouvoir du souverain, mais soumis à l'exécutif, ici la poursuite de la légalité n’y est pas incompatible avec un régime autoritaire. En outre, la réflexion sur le droit et la justice y fut particulièrement poussée, en regard de l'expérience révolutionnaire et de l'influence du marxisme et de sa critique du droit bourgeois. Malgré la terreur et la répression, les tribunaux et leurs archives offrent des fenêtres de compréhension extrêmement utiles pour appréhender l'histoire politique et sociale de cet espace. Ces travaux s'inscrivent dans le renouvellement d'une réflexion sur la place du droit et de la justice, et de la production de ses archives, dans une optique interdisciplinaire et comparatiste.

  • Séminaires de recherche – Histoire-Histoire du monde/histoire des mondes – M1/S1-M2/S3
    Suivi et validation – semestriel hebdomadaire = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture
  • Séminaires de recherche – Histoire-Histoire et sciences sociales – M1/S1-M2/S3
    Suivi et validation – semestriel hebdomadaire = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture
Contacts additionnels
-
Informations pratiques

Juliette Cadiot, tél. : 06 88 18 54 43.

Direction de travaux des étudiants

le lundi et mardi sur rendez-vous.

Réception des candidats

le lundi et mardi sur rendez-vous.

Pré-requis

licence d'histoire ou de sciences sociales.

  • 105 bd Raspail
    105 bd Raspail 75006 Paris
    Salle 7
    1er semestre / hebdomadaire, lundi 09:00-11:00
    du 19 octobre 2020 au 15 février 2021

Le séminaire a offert un aperçu des nouvelles approches et apports historiographiques sur le droit russe et soviétique. Dans un ordre chronologique et par une lecture d’articles préalable aux séances, les étudiants ont pu se familiariser avec une forme particulière de droit et de justice telle qu’elle s’est développée dans des contextes autoritaires, où les décisions exécutives primaient. Les différentes séances ont concerné aussi bien les concepts de legal history, d’illiberal justice que de dual state. Nous avons souligné la tension entre la stabilité du droit et le mouvement de la révolution dans le contexte soviétique.

Les séances ont commencé par analyser la réforme « libérale » de la justice en 1864 et ses limites. En particulier, le cas des procès en assises et la question de la publicité des débats ont été travaillés à travers les exemples de plusieurs procès scandaleux (Zasulich, Mitrofania). Nous avons ensuite étudié la question de la diversité juridique de l’empire et la possibilité ou non d’utiliser le terme de legal pluralism, non seulement pour la fin de la période impériale mais aussi pour les débuts de l’ère soviétique. A ce propos, Aude-Cécile Monnot a présenté sa thèse sur les tribunaux du peuple dans les steppes d’Asie centrale. Une séance a été consacrée au cas du Tatarstan, région musulmane particulièrement bien intégrée à l’empire de Russie et dans laquelle les tribunaux russes étaient largement employés par la population rurale. Deux séances ont été dédiées à l’expérience encore mal connue des tribunaux révolutionnaires et plus généralement ont tenté de saisir la grande diversité des formes de justice pratiquées dans les premières années de la révolution bolchevique, justice de proximité, gratuite, du peuple, rapide, voire expéditive. Enfin, la question des premières codifications au début des années 1920 a été discutée. Dans le cadre stabilisé de la justice soviétique, en particulier sous Staline, nous avons parlé des grands procès, notamment grâce à l’intervention d’Anna Shapovalova à propos du procès Shakhty. Une séance a traité de la défense en URSS, notamment des procédures d’appels. Un séminaire a été consacré à la question de la punition des acteurs de la terreur par le parquet à la fin de la grande terreur de 1937-1938. Enfin, une dernière séance a été consacrée au traitement judiciaire et policier de la pauvreté en URSS.

Publications

La société des voleurs. Propriété et socialisme sous Staline, Paris, Éditions de l’EHESS, Paris, 2021.