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UE507 - Fragilités et oppressions. Retour sur les inégalités de l’attachement social


Lieu et planning


  • 48 bd Jourdan
    48 bd Jourdan 75014 Paris
    Salle R2-02 (Madeleine Rebérioux)
    annuel / hebdomadaire, vendredi 09:00-13:00
    du 6 novembre 2020 au 16 avril 2021


Description


Dernière modification : 30 avril 2021 16:53

Type d'UE
Séminaires DE/MC
Disciplines
Sociologie
Page web
-
Langues
français
Mots-clés
Classes sociales Discrimination Domination Droit, normes et société Inégalités
Aires culturelles
Amérique du Nord Amérique du Sud Asie Europe Japon
Intervenant·e·s
  • Serge Paugam [référent·e]   directeur d'études, EHESS - directeur de recherche, CNRS / Centre Maurice-Halbwachs (CMH)

L'attachement renvoie aux différents types de liens qui attachent les individus entre eux et à la société. Dans le prolongement du séminaire de l’année dernière, il s'agira d'analyser comment ces liens s'entrecroisent en chaque individu pour permettre son attachement à la société, mais aussi comment les sociétés construisent et transforment les normes de cet entrecroisement. On reprendra la typologie des régimes d’attachement en continuant à la mettre à l’épreuve de nouvelles données empiriques. A travers le concept d'attachement social, l’objectif est de mieux comprendre ce qui fait tenir ensemble les individus des sociétés modernes, mais aussi, a contrario, ce qui les oppose les uns aux autres. Il s’agira cette année d’approfondir les inégalités de l’attachement social en explorant, au-delà de la rupture souvent cumulative des liens sociaux, repérables dans les situations d’isolement extrême ou de grande pauvreté, les cas où ces derniers, sans être rompus, apparaissent extrêmement fragiles ou caractérisés par une forme d’oppression. Nous étudierons, à partir de diverses enquêtes, aussi bien dans les sphères domestique, associative, professionnelle que civique, ce que l’on pourrait appeler les situations-limite dans lesquelles tout peut très vite basculer, soit dans le retrait prononcé de la vie sociale, soit, au contraire, dans la protestation et la lutte. Le séminaire propose d’ancrer la recherche dans la pluralité des sciences sociales et de mener des recherches comparatives impliquant plusieurs aires cultuelles.

Le programme détaillé n'est pas disponible.


Master


  • Séminaires de recherche – Sociologie – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel hebdomadaire = 12 ECTS
    MCC – fiche de lecture

Renseignements


Contacts additionnels
-
Informations pratiques

inscription à adresser à Serge Paugam par courriel.

Direction de travaux des étudiants

les étudiants tutorés ou dirigés par Serge Paugam sont invités à participer à un séminaire méthodologique complémentaire prévu dans le prolongement du séminaire de direction d'études.

Réception des candidats

sur rendez-vous (voir contact).

Pré-requis

un projet de recherche est requis au moment de l'inscription.


Compte rendu


L’objectif du séminaire était d’approfondir les inégalités de l’attachement social en explorant, au-delà de la rupture souvent cumulative des liens sociaux, repérables dans les situations d’isolement extrême ou de grande pauvreté, les cas où ces derniers, sans être rompus, apparaissent extrêmement fragiles ou caractérisés par une forme d’oppression. Il s’agissait d’étudier, à partir de diverses enquêtes, aussi bien dans les sphères domestique, associative, professionnelle que civique, ce que l’on pourrait appeler les situations-limite dans lesquelles tout peut très vite basculer, soit dans le retrait prononcé de la vie sociale, soit, au contraire, dans la protestation et la lutte. Comme les années précédentes, le séminaire proposait d’ancrer la recherche dans la pluralité des sciences sociales et de mener des recherches comparatives impliquant plusieurs aires cultuelles. Plusieurs questions préliminaires ont été posées. La fragilité et l’oppression, comme deux expressions de la souffrance sociale, sont-elles associées à une condition sociale (un état) ou correspondent-elles à un processus ? Autrement dit, peut-on parler des groupes fragiles et des groupes opprimés ou doit-on privilégier une analyse des situations et des trajectoires qui conduisent à faire l’expérience de la fragilité et de l’oppression ? Existe-t-il une forme dominante de fragilité et d’oppression ou, au contraire, des formes plurielles, éventuellement cumulables ? La fragilité et l’oppression peuvent-elles être analysées empiriquement dans toutes les couches sociales de la population ou faut-il y voir une caractéristique des catégories populaires ?

Pour y répondre, en référence à la théorie de l’attachement social, nous avons associé la fragilité à un déficit de protection et l’oppression à un déni de reconnaissance. En conséquence, nous avons défini quatre configurations : 1) les « liens qui libèrent » (qui procurent aux individus et aux groupes de la protection et de la reconnaissance) ; 2) « les liens qui fragilisent » (qui ne peuvent apporter de véritable protection sans pour autant caractériser un déni de reconnaissance) ; 3) « les liens qui oppressent » (qui peuvent procurer une forme de protection tout en étant l’expression d’un déni de reconnaissance) ; 4) les « liens rompus » au sens d’un cumul des deux dimensions de déficit de protection et de déni de reconnaissance). Chacune de ces quatre configurations a fait l’objet d’approfondissements. Dans le prolongement des réflexions de Simmel, de Durkheim et d’Aron sur la définition de la liberté, nous avons essayé de mieux comprendre l’oxymore des « liens qui libèrent ». Ces derniers ne signifient pas l’absence de contraintes, mais plutôt une adhésion à ces dernières résultant du processus de socialisation. Tout individu intériorise d’autant plus facilement les normes de la vie sociale – qui pourtant le contraignent - qu’elles lui apportent réellement de la protection (des garanties face à l’avenir) et de la reconnaissance (utilité sociale). Les « liens qui libèrent » ne peuvent, en définitive, être compris qu’en référence à une définition sociologique de la liberté.

Nous avons également travaillé sur les « liens qui oppressent » en considérant dans un premier temps qu’ils enferment l’individu dans une relation de subordination – ou d’infériorisation – étouffante. L’individu qui en fait l’expérience souffre sans pouvoir échapper à cette relation pour différentes raisons : 1) sa survie en dépend (cas du salarié qui souffre d’oppression au travail, mais qui ne peut pas prendre le risque de démissionner et de se retrouver au chômage) ; 2) la crainte de contester l’oppresseur tyrannique ; 3) la peur de perdre les formes de protection qui sont souvent associées à cette relation. Ce premier cadrage sous-entend une relation asymétrique et qu’il ne peut y avoir d’opprimé sans oppresseur. Mais ce dernier a appelé des nuances. Toutes les relations asymétriques ne sont pas oppressantes. Il peut exister des formes d’oppression dans la relation sans que l’on puisse clairement identifier un oppresseur : cas de désaccord persistant dans la vie conjugale, dans la vie professionnelle, etc. Chacun reste camper sur sa position si bien que c’est la relation elle-même qui est oppressante et qui oppresse l’ensemble des parties prenantes. On peut, enfin, voir dans l’oppression un conflit qui porte sur l’interprétation du système normatif. Nous avons alors eu recours au concept d’ambivalence tel qui a été défini en sociologie. Dans cet esprit, nous avons essayé de distinguer d’un point de vue sociologique les notions d’oppression et de domination. Synonymes dans le sens courant, elles se recoupent toujours au moins partiellement. Néanmoins, l’oppression est une souffrance dont l’individu qui en fait l’expérience en ressort marqué physiquement et moralement. Or, il existe des formes de domination qui sont masquées et qui ne procurent pas de souffrances immédiates. Le rapport à la souffrance est donc un critère qui peut permettre de distinguer les deux notions. L’oppression est toujours une souffrance tandis que la domination ne l’est pas toujours, tant elle peut se manifester sous des formes discrètes et plus ou moins dissimulées. La domination peut entraîner la domestication des dominés.

Ce séminaire a été l’occasion d’inviter Julien Talpin et Sümbül Kaya pour nous parler de leur livre L’épreuve de la discrimination. Enquête dans les quartiers populaires (PUF, 2021) et Ana Maria Alvarez, de l’Université Sylvia Henríquez au Chili, sur Fragilités et oppressions dans les formes néo-libérales de l’intervention sociale au Chili. Il a été l’occasion pour plusieurs doctorant·es avancé·es de présenter leurs recherches en lien avec la thématique du séminaire : dans l’ordre chronologique, Mathilde Caro et Erwin Flaureau, Natalia Briceno, Lucie Lepoutre, Daniela Ristic, Chloé Ollitrault et Iva Capova. Nous avons également eu une belle séance autour de la recherche de Jacques Fonlupt, étudiant d’histoire, sur le cas des cagots, minorité longtemps opprimée dans le sud-ouest de la France, analysé sous l’angle de la théorie de l’attachement social.

Le séminaire débouche sur une sociologie compréhensive des souffrances sociales. Il s’agit d’interpréter les souffrances des hommes et des femmes à partir de leurs causes sociales et, plus précisément, à partir des formes inégales de l’attachement social selon le genre, l’origine sociale, l’origine ethnique, religieuse ou géographique, mais aussi à partir des transformations de l’attachement social dans le temps et des tensions ou ambivalences normatives qui en résultent.

Publications
  • 50 questions de sociologie, Paris, PUF, 2020.
  • Avec Sandrine Rui, « Enquêter “à chaud” sur les mouvements sociaux », Sociologie, n°3, vol. 11, 2020.
  • « Se sentir pauvre. Un indicateur spécifique de l’insécurité sociale ? », Revue française de sociologie, 61-2, 2020, p. 107-118.
  • Avect Sandrine Rui, « Enquêter “à chaud” sur les mouvements sociaux. Introduction », Sociologie, n°3, vol. 11, 2020, p. 243-249.
  • « Éditorial. Le dixième anniversaire de Sociologie », Sociologie, n°3, vol. 11, 2020, p. 217-222.
  • Avec Nadya Araujo Guimarães et Ian Prates, « Laços à brasileira. Desigualdades e vínculos sociais », Tempo Social, revista de sociologia da Universidade de São Paulo (USP), vol. 32, n° 3, 2020, p. 265-301.
  • « Le lien social est-il en crise ? », dans 50 questions de sociologie, op. cit., p.  123-131.
  • « Les quartiers riches se replient-ils sur eux-mêmes ? », dans 50 questions de sociologie, op. cit., p. 215-223.
  • Avec Patricia Vendramin, « Le précariat : une nouvelle classe sociale ? », dans 50 questions de sociologie, op. cit.,p. 243-251.
  • « Comment comprendre le mouvement des Gilets jaunes ? » dans 50 questions de sociologie, op. cit., p. 327-336.

Dernière modification : 30 avril 2021 16:53

Type d'UE
Séminaires DE/MC
Disciplines
Sociologie
Page web
-
Langues
français
Mots-clés
Classes sociales Discrimination Domination Droit, normes et société Inégalités
Aires culturelles
Amérique du Nord Amérique du Sud Asie Europe Japon
Intervenant·e·s
  • Serge Paugam [référent·e]   directeur d'études, EHESS - directeur de recherche, CNRS / Centre Maurice-Halbwachs (CMH)

L'attachement renvoie aux différents types de liens qui attachent les individus entre eux et à la société. Dans le prolongement du séminaire de l’année dernière, il s'agira d'analyser comment ces liens s'entrecroisent en chaque individu pour permettre son attachement à la société, mais aussi comment les sociétés construisent et transforment les normes de cet entrecroisement. On reprendra la typologie des régimes d’attachement en continuant à la mettre à l’épreuve de nouvelles données empiriques. A travers le concept d'attachement social, l’objectif est de mieux comprendre ce qui fait tenir ensemble les individus des sociétés modernes, mais aussi, a contrario, ce qui les oppose les uns aux autres. Il s’agira cette année d’approfondir les inégalités de l’attachement social en explorant, au-delà de la rupture souvent cumulative des liens sociaux, repérables dans les situations d’isolement extrême ou de grande pauvreté, les cas où ces derniers, sans être rompus, apparaissent extrêmement fragiles ou caractérisés par une forme d’oppression. Nous étudierons, à partir de diverses enquêtes, aussi bien dans les sphères domestique, associative, professionnelle que civique, ce que l’on pourrait appeler les situations-limite dans lesquelles tout peut très vite basculer, soit dans le retrait prononcé de la vie sociale, soit, au contraire, dans la protestation et la lutte. Le séminaire propose d’ancrer la recherche dans la pluralité des sciences sociales et de mener des recherches comparatives impliquant plusieurs aires cultuelles.

Le programme détaillé n'est pas disponible.

  • Séminaires de recherche – Sociologie – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel hebdomadaire = 12 ECTS
    MCC – fiche de lecture
Contacts additionnels
-
Informations pratiques

inscription à adresser à Serge Paugam par courriel.

Direction de travaux des étudiants

les étudiants tutorés ou dirigés par Serge Paugam sont invités à participer à un séminaire méthodologique complémentaire prévu dans le prolongement du séminaire de direction d'études.

Réception des candidats

sur rendez-vous (voir contact).

Pré-requis

un projet de recherche est requis au moment de l'inscription.

  • 48 bd Jourdan
    48 bd Jourdan 75014 Paris
    Salle R2-02 (Madeleine Rebérioux)
    annuel / hebdomadaire, vendredi 09:00-13:00
    du 6 novembre 2020 au 16 avril 2021

L’objectif du séminaire était d’approfondir les inégalités de l’attachement social en explorant, au-delà de la rupture souvent cumulative des liens sociaux, repérables dans les situations d’isolement extrême ou de grande pauvreté, les cas où ces derniers, sans être rompus, apparaissent extrêmement fragiles ou caractérisés par une forme d’oppression. Il s’agissait d’étudier, à partir de diverses enquêtes, aussi bien dans les sphères domestique, associative, professionnelle que civique, ce que l’on pourrait appeler les situations-limite dans lesquelles tout peut très vite basculer, soit dans le retrait prononcé de la vie sociale, soit, au contraire, dans la protestation et la lutte. Comme les années précédentes, le séminaire proposait d’ancrer la recherche dans la pluralité des sciences sociales et de mener des recherches comparatives impliquant plusieurs aires cultuelles. Plusieurs questions préliminaires ont été posées. La fragilité et l’oppression, comme deux expressions de la souffrance sociale, sont-elles associées à une condition sociale (un état) ou correspondent-elles à un processus ? Autrement dit, peut-on parler des groupes fragiles et des groupes opprimés ou doit-on privilégier une analyse des situations et des trajectoires qui conduisent à faire l’expérience de la fragilité et de l’oppression ? Existe-t-il une forme dominante de fragilité et d’oppression ou, au contraire, des formes plurielles, éventuellement cumulables ? La fragilité et l’oppression peuvent-elles être analysées empiriquement dans toutes les couches sociales de la population ou faut-il y voir une caractéristique des catégories populaires ?

Pour y répondre, en référence à la théorie de l’attachement social, nous avons associé la fragilité à un déficit de protection et l’oppression à un déni de reconnaissance. En conséquence, nous avons défini quatre configurations : 1) les « liens qui libèrent » (qui procurent aux individus et aux groupes de la protection et de la reconnaissance) ; 2) « les liens qui fragilisent » (qui ne peuvent apporter de véritable protection sans pour autant caractériser un déni de reconnaissance) ; 3) « les liens qui oppressent » (qui peuvent procurer une forme de protection tout en étant l’expression d’un déni de reconnaissance) ; 4) les « liens rompus » au sens d’un cumul des deux dimensions de déficit de protection et de déni de reconnaissance). Chacune de ces quatre configurations a fait l’objet d’approfondissements. Dans le prolongement des réflexions de Simmel, de Durkheim et d’Aron sur la définition de la liberté, nous avons essayé de mieux comprendre l’oxymore des « liens qui libèrent ». Ces derniers ne signifient pas l’absence de contraintes, mais plutôt une adhésion à ces dernières résultant du processus de socialisation. Tout individu intériorise d’autant plus facilement les normes de la vie sociale – qui pourtant le contraignent - qu’elles lui apportent réellement de la protection (des garanties face à l’avenir) et de la reconnaissance (utilité sociale). Les « liens qui libèrent » ne peuvent, en définitive, être compris qu’en référence à une définition sociologique de la liberté.

Nous avons également travaillé sur les « liens qui oppressent » en considérant dans un premier temps qu’ils enferment l’individu dans une relation de subordination – ou d’infériorisation – étouffante. L’individu qui en fait l’expérience souffre sans pouvoir échapper à cette relation pour différentes raisons : 1) sa survie en dépend (cas du salarié qui souffre d’oppression au travail, mais qui ne peut pas prendre le risque de démissionner et de se retrouver au chômage) ; 2) la crainte de contester l’oppresseur tyrannique ; 3) la peur de perdre les formes de protection qui sont souvent associées à cette relation. Ce premier cadrage sous-entend une relation asymétrique et qu’il ne peut y avoir d’opprimé sans oppresseur. Mais ce dernier a appelé des nuances. Toutes les relations asymétriques ne sont pas oppressantes. Il peut exister des formes d’oppression dans la relation sans que l’on puisse clairement identifier un oppresseur : cas de désaccord persistant dans la vie conjugale, dans la vie professionnelle, etc. Chacun reste camper sur sa position si bien que c’est la relation elle-même qui est oppressante et qui oppresse l’ensemble des parties prenantes. On peut, enfin, voir dans l’oppression un conflit qui porte sur l’interprétation du système normatif. Nous avons alors eu recours au concept d’ambivalence tel qui a été défini en sociologie. Dans cet esprit, nous avons essayé de distinguer d’un point de vue sociologique les notions d’oppression et de domination. Synonymes dans le sens courant, elles se recoupent toujours au moins partiellement. Néanmoins, l’oppression est une souffrance dont l’individu qui en fait l’expérience en ressort marqué physiquement et moralement. Or, il existe des formes de domination qui sont masquées et qui ne procurent pas de souffrances immédiates. Le rapport à la souffrance est donc un critère qui peut permettre de distinguer les deux notions. L’oppression est toujours une souffrance tandis que la domination ne l’est pas toujours, tant elle peut se manifester sous des formes discrètes et plus ou moins dissimulées. La domination peut entraîner la domestication des dominés.

Ce séminaire a été l’occasion d’inviter Julien Talpin et Sümbül Kaya pour nous parler de leur livre L’épreuve de la discrimination. Enquête dans les quartiers populaires (PUF, 2021) et Ana Maria Alvarez, de l’Université Sylvia Henríquez au Chili, sur Fragilités et oppressions dans les formes néo-libérales de l’intervention sociale au Chili. Il a été l’occasion pour plusieurs doctorant·es avancé·es de présenter leurs recherches en lien avec la thématique du séminaire : dans l’ordre chronologique, Mathilde Caro et Erwin Flaureau, Natalia Briceno, Lucie Lepoutre, Daniela Ristic, Chloé Ollitrault et Iva Capova. Nous avons également eu une belle séance autour de la recherche de Jacques Fonlupt, étudiant d’histoire, sur le cas des cagots, minorité longtemps opprimée dans le sud-ouest de la France, analysé sous l’angle de la théorie de l’attachement social.

Le séminaire débouche sur une sociologie compréhensive des souffrances sociales. Il s’agit d’interpréter les souffrances des hommes et des femmes à partir de leurs causes sociales et, plus précisément, à partir des formes inégales de l’attachement social selon le genre, l’origine sociale, l’origine ethnique, religieuse ou géographique, mais aussi à partir des transformations de l’attachement social dans le temps et des tensions ou ambivalences normatives qui en résultent.

Publications
  • 50 questions de sociologie, Paris, PUF, 2020.
  • Avec Sandrine Rui, « Enquêter “à chaud” sur les mouvements sociaux », Sociologie, n°3, vol. 11, 2020.
  • « Se sentir pauvre. Un indicateur spécifique de l’insécurité sociale ? », Revue française de sociologie, 61-2, 2020, p. 107-118.
  • Avect Sandrine Rui, « Enquêter “à chaud” sur les mouvements sociaux. Introduction », Sociologie, n°3, vol. 11, 2020, p. 243-249.
  • « Éditorial. Le dixième anniversaire de Sociologie », Sociologie, n°3, vol. 11, 2020, p. 217-222.
  • Avec Nadya Araujo Guimarães et Ian Prates, « Laços à brasileira. Desigualdades e vínculos sociais », Tempo Social, revista de sociologia da Universidade de São Paulo (USP), vol. 32, n° 3, 2020, p. 265-301.
  • « Le lien social est-il en crise ? », dans 50 questions de sociologie, op. cit., p.  123-131.
  • « Les quartiers riches se replient-ils sur eux-mêmes ? », dans 50 questions de sociologie, op. cit., p. 215-223.
  • Avec Patricia Vendramin, « Le précariat : une nouvelle classe sociale ? », dans 50 questions de sociologie, op. cit.,p. 243-251.
  • « Comment comprendre le mouvement des Gilets jaunes ? » dans 50 questions de sociologie, op. cit., p. 327-336.