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UE431 - Enquêter sur le temps en sciences sociales


Lieu et planning


  • 105 bd Raspail
    105 bd Raspail 75006 Paris
    Salle 4
    annuel / mensuel (2e), jeudi 11:00-13:00
    du 12 novembre 2020 au 10 juin 2021


Description


Dernière modification : 12 octobre 2020 07:53

Type d'UE
Séminaires DR/CR
Disciplines
Anthropologie sociale, ethnographie et ethnologie, Histoire, Sociologie
Page web
-
Langues
français
Mots-clés
Enquêtes Temps/temporalité
Aires culturelles
-
Intervenant·e·s
  • Edouard Gardella [référent·e]   chargé de recherche, CNRS / Laboratoire interdisciplinaire d'études sur les réflexivités. Fonds Yan-Thomas (LIER-FYT)
  • Marc Bessin   directeur de recherche, CNRS / Institut de recherche interdisciplinaire sur les enjeux sociaux (IRIS)

Que le temps soit un objet des sciences physiques, de la psychologie et de la philosophie paraît naturel. Mais on oublie parfois qu'il est aussi traité par les sciences sociales. Le projet de ce séminaire est de documenter les diverses formes de temps produites par les groupes et sociétés humains. Il est aussi de clarifier les conceptualisations du temps qui sont produites de façon plus ou moins explicite par les chercheur.es en sciences sociales.

Plus précisément, le séminaire poursuivra deux objectifs :

  • Le premier sera d’explorer la pluralité des formes de temps produites par les sociétés, modernes ou plus anciennes, ainsi que par les groupes qui les structurent. Nous solliciterons ainsi des chercheur.es en histoire, en sociologie ou en anthropologie, ayant travaillé sur le temps des groupes religieux, la mémoire collective, le temps de l'intervention socio-sanitaire auprès de personnes considérées comme dépendantes, l'incertitude, les pratiques d'historicisation, ou encore, les rapports entre temps et pouvoir.
  • Le second objectif sera de réfléchir aux moyens de dénaturaliser le temps au sein des travaux en sciences sociales. Le temps y est en effet souvent naturalisé, et de diverses manières : il est compris comme une réalité relevant principalement de la science physique, de la psychologie ou des neuro-sciences ; il ne fait l’objet d’aucune explicitation, étant mobilisé comme si sa définition allait de soi ; il est conçu comme une entité ayant des effets par elle-même (« l’effet du temps », « l'action du temps ») ; ou encore, il est utilisé comme un décor, coupé de toute pratique (la réalité se déroule « dans le temps », « au cours du temps »).

Nous réfléchirons ainsi avec les chercheur·es invité·es aux voies à emprunter pour enquêter sur le temps et pour le dénaturaliser, conditions pour en faire un objet d’étude propre aux sciences sociales.

Jeudi 12 novembre 2020 : Marc Bessin et Édouard Gardella : Introduction à la sociologie du temps

Jeudi 10 décembre 2020 : Danièle Hervieu-Léger, DE EHESS, CESOR : « Le temps des moines »

Jeudi 14 janvier 2021 : Muriel Darmon, DR CNRS, CESSP, Delphine Dulong, MCF HDR Université Panthéon-Sorbonne CESSP &  Elsa Favier, doctorante au CMH :  « Temps et pouvoir »

Jeudi 11 février 2021 : Michel Grossetti, DR CNRS & DE EHESS, LISST Toulouse : « Incertitudes, imprévisibilités et irréversibilités dans les processus sociaux »

Jeudi 11 mars 2021 : Sarah Gensburger, DR CNRS, ISP & Sandrine Lefranc, DR CNRS, ISP : « Les politiques de mémoire et du pardon » (à confirmer)

Jeudi 8 avril 2021 : Sabine Delzescaux, MCF Paris-Dauphine, LEDa-LEGOS : « La conception éliasienne du temps et ses usages empiriques dans le champ de la grande dépendance »

Jeudi 10 juin 2021 : Yannick Barthe, DR CNRS, LIER-FYT : « Le présentisme comme méthode d’enquête sur le passé »


Master


Cette UE n'est rattachée à aucune formation de master.


Renseignements


Contacts additionnels
-
Informations pratiques
-
Direction de travaux des étudiants
-
Réception des candidats
-
Pré-requis
-

Compte rendu


L’objectif de ce séminaire, qui en était à sa troisième année, était de donner un caractère suivi et ancré dans des enquêtes, à une réflexion sur « le temps » en sciences sociales qui souffrait à la fois de dispersion et d’abstraction excessives. L’expression « enquêter sur le temps en sciences sociales » devait se comprendre dans deux sens distincts mais liés. D’une part, enquêter en sciences sociales sur le temps : il s’agissait de voir comment des chercheuses et des chercheurs appréhendent ce que les sociétés, les groupes et leurs membres appellent « le temps », en mobilisant les concepts et les méthodes propres à ces sciences, faisant ainsi du temps un phénomène qui ne soit pas uniquement redevable de formes de connaissance comme la physique, la psychologie ou la philosophie. D’autre part, enquêter sur le temps en sciences sociales : dans une visée plus réflexive, le séminaire lui-même était un support pour enquêter, du moins commencer à observer, sur le temps en sciences sociales, c’est-à-dire de voir comment un tel phénomène est conceptualisé dans ces sciences.

Plus précisément, le séminaire poursuivait deux ambitions :

  • La première était d’explorer la pluralité des formes de temps produites par les sociétés, modernes ou plus anciennes, ainsi que par les groupes qui les structurent.
  • La seconde était de réfléchir aux moyens de consolider la conceptualisation du temps en sciences sociales, en commençant par sa dénaturalisation. Le temps y est en effet souvent naturalisé, et de diverses manières : il est compris comme une réalité relevant principalement de la science physique ou de la psychologie ; il ne fait l’objet d’aucune explicitation, étant mobilisé comme si sa définition allait de soi ; il est conçu comme une entité ayant des effets par elle-même (« l’effet du temps ») ; ou encore, il est utilisé comme un décor, coupé de toute pratique (la réalité se déroule « dans le temps »).

Après une séance d’introduction aux principes généraux de la sociologie du temps, notamment fondée sur le travail théorique élaboré par Nobert Elias, le séminaire a été l’occasion de discuter de travaux diversifiés sur deux plans principaux. Le premier a été la diversité des objets : ont été abordés « le temps des moines » par Danièle Hervieu-Léger, l’usage du passé dans les politiques de mémoire par Sarah Gensburger, ou encore les normes temporelles dans la prise en charge des personnes désignées comme étant en situation de polyhandicap, par Sabine Delzescaux. Le second a été les perspectives théoriques : ont été présentées des enquêtes assumant une orientation d’inspiration bourdieusienne (par Muriel Darmon, Delphine Dulong et Elsa Favier), ou une orientation inspirée par la sociologie des sciences latourienne (par Yannick Barthe), ou encore par une orientation visant une intégration syncrétique (par Michel Grossetti).

 

Publications

-

Dernière modification : 12 octobre 2020 07:53

Type d'UE
Séminaires DR/CR
Disciplines
Anthropologie sociale, ethnographie et ethnologie, Histoire, Sociologie
Page web
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Langues
français
Mots-clés
Enquêtes Temps/temporalité
Aires culturelles
-
Intervenant·e·s
  • Edouard Gardella [référent·e]   chargé de recherche, CNRS / Laboratoire interdisciplinaire d'études sur les réflexivités. Fonds Yan-Thomas (LIER-FYT)
  • Marc Bessin   directeur de recherche, CNRS / Institut de recherche interdisciplinaire sur les enjeux sociaux (IRIS)

Que le temps soit un objet des sciences physiques, de la psychologie et de la philosophie paraît naturel. Mais on oublie parfois qu'il est aussi traité par les sciences sociales. Le projet de ce séminaire est de documenter les diverses formes de temps produites par les groupes et sociétés humains. Il est aussi de clarifier les conceptualisations du temps qui sont produites de façon plus ou moins explicite par les chercheur.es en sciences sociales.

Plus précisément, le séminaire poursuivra deux objectifs :

  • Le premier sera d’explorer la pluralité des formes de temps produites par les sociétés, modernes ou plus anciennes, ainsi que par les groupes qui les structurent. Nous solliciterons ainsi des chercheur.es en histoire, en sociologie ou en anthropologie, ayant travaillé sur le temps des groupes religieux, la mémoire collective, le temps de l'intervention socio-sanitaire auprès de personnes considérées comme dépendantes, l'incertitude, les pratiques d'historicisation, ou encore, les rapports entre temps et pouvoir.
  • Le second objectif sera de réfléchir aux moyens de dénaturaliser le temps au sein des travaux en sciences sociales. Le temps y est en effet souvent naturalisé, et de diverses manières : il est compris comme une réalité relevant principalement de la science physique, de la psychologie ou des neuro-sciences ; il ne fait l’objet d’aucune explicitation, étant mobilisé comme si sa définition allait de soi ; il est conçu comme une entité ayant des effets par elle-même (« l’effet du temps », « l'action du temps ») ; ou encore, il est utilisé comme un décor, coupé de toute pratique (la réalité se déroule « dans le temps », « au cours du temps »).

Nous réfléchirons ainsi avec les chercheur·es invité·es aux voies à emprunter pour enquêter sur le temps et pour le dénaturaliser, conditions pour en faire un objet d’étude propre aux sciences sociales.

Jeudi 12 novembre 2020 : Marc Bessin et Édouard Gardella : Introduction à la sociologie du temps

Jeudi 10 décembre 2020 : Danièle Hervieu-Léger, DE EHESS, CESOR : « Le temps des moines »

Jeudi 14 janvier 2021 : Muriel Darmon, DR CNRS, CESSP, Delphine Dulong, MCF HDR Université Panthéon-Sorbonne CESSP &  Elsa Favier, doctorante au CMH :  « Temps et pouvoir »

Jeudi 11 février 2021 : Michel Grossetti, DR CNRS & DE EHESS, LISST Toulouse : « Incertitudes, imprévisibilités et irréversibilités dans les processus sociaux »

Jeudi 11 mars 2021 : Sarah Gensburger, DR CNRS, ISP & Sandrine Lefranc, DR CNRS, ISP : « Les politiques de mémoire et du pardon » (à confirmer)

Jeudi 8 avril 2021 : Sabine Delzescaux, MCF Paris-Dauphine, LEDa-LEGOS : « La conception éliasienne du temps et ses usages empiriques dans le champ de la grande dépendance »

Jeudi 10 juin 2021 : Yannick Barthe, DR CNRS, LIER-FYT : « Le présentisme comme méthode d’enquête sur le passé »

Cette UE n'est rattachée à aucune formation de master.

Contacts additionnels
-
Informations pratiques
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Direction de travaux des étudiants
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Réception des candidats
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Pré-requis
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  • 105 bd Raspail
    105 bd Raspail 75006 Paris
    Salle 4
    annuel / mensuel (2e), jeudi 11:00-13:00
    du 12 novembre 2020 au 10 juin 2021

L’objectif de ce séminaire, qui en était à sa troisième année, était de donner un caractère suivi et ancré dans des enquêtes, à une réflexion sur « le temps » en sciences sociales qui souffrait à la fois de dispersion et d’abstraction excessives. L’expression « enquêter sur le temps en sciences sociales » devait se comprendre dans deux sens distincts mais liés. D’une part, enquêter en sciences sociales sur le temps : il s’agissait de voir comment des chercheuses et des chercheurs appréhendent ce que les sociétés, les groupes et leurs membres appellent « le temps », en mobilisant les concepts et les méthodes propres à ces sciences, faisant ainsi du temps un phénomène qui ne soit pas uniquement redevable de formes de connaissance comme la physique, la psychologie ou la philosophie. D’autre part, enquêter sur le temps en sciences sociales : dans une visée plus réflexive, le séminaire lui-même était un support pour enquêter, du moins commencer à observer, sur le temps en sciences sociales, c’est-à-dire de voir comment un tel phénomène est conceptualisé dans ces sciences.

Plus précisément, le séminaire poursuivait deux ambitions :

  • La première était d’explorer la pluralité des formes de temps produites par les sociétés, modernes ou plus anciennes, ainsi que par les groupes qui les structurent.
  • La seconde était de réfléchir aux moyens de consolider la conceptualisation du temps en sciences sociales, en commençant par sa dénaturalisation. Le temps y est en effet souvent naturalisé, et de diverses manières : il est compris comme une réalité relevant principalement de la science physique ou de la psychologie ; il ne fait l’objet d’aucune explicitation, étant mobilisé comme si sa définition allait de soi ; il est conçu comme une entité ayant des effets par elle-même (« l’effet du temps ») ; ou encore, il est utilisé comme un décor, coupé de toute pratique (la réalité se déroule « dans le temps »).

Après une séance d’introduction aux principes généraux de la sociologie du temps, notamment fondée sur le travail théorique élaboré par Nobert Elias, le séminaire a été l’occasion de discuter de travaux diversifiés sur deux plans principaux. Le premier a été la diversité des objets : ont été abordés « le temps des moines » par Danièle Hervieu-Léger, l’usage du passé dans les politiques de mémoire par Sarah Gensburger, ou encore les normes temporelles dans la prise en charge des personnes désignées comme étant en situation de polyhandicap, par Sabine Delzescaux. Le second a été les perspectives théoriques : ont été présentées des enquêtes assumant une orientation d’inspiration bourdieusienne (par Muriel Darmon, Delphine Dulong et Elsa Favier), ou une orientation inspirée par la sociologie des sciences latourienne (par Yannick Barthe), ou encore par une orientation visant une intégration syncrétique (par Michel Grossetti).

 

Publications

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