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UE419 - Image et recherche critique : de la documentation au documentaire


Lieu et planning


  • 105 bd Raspail
    105 bd Raspail 75006 Paris
    Salle 1
    annuel / mensuel (3e), jeudi 17:00-20:00
    du 21 janvier 2021 au 17 juin 2021


Description


Dernière modification : 2 avril 2021 12:40

Type d'UE
Séminaires DR/CR
Disciplines
Méthodes et techniques des sciences sociales
Page web
-
Langues
français
Mots-clés
Arts Ethnographie Image Méthodes et techniques des sciences sociales Philosophie politique
Aires culturelles
-
Intervenant·e·s

Ce séminaire vise à penser la relation entre travail des images photographiques (ou filmiques) et travail de la recherche en philosophie et en sciences sociales, dans les termes d’une interrelation entre esthétique, pensée critique et travail de terrain. Limage est en effet souvent insuffisamment pensée comme une véritable part du travail intellectuel, alors que le discours que tient la forme visuelle, peut s’avérer différent, voire contraire à l’intention du propos discursif.
Actuellement, de plus en plus de démarches de recherche travaillent avec l'image, dans une volonté de se libérer des rigueurs et des exigences de la forme académique écrite, qui peuvent contraindre la pensée et non seulement en empêcher la créativité, mais l'étouffer aussi comme exercice de liberté. Mais on oublie souvent aussi qu'il n'y a pas de virginité ou de neutralité des images, et que le monde iconique, comme celui de l'écrit, est façonné dans la programmation « par défaut » des discours hégémoniques médiatisés. Comment envisager alors une collaboration entre un artiste et un chercheur ? Comment réfléchir la double casquette que peut se donner un chercheur formé à l’écrit en produisant aussi des images ? Ou, à l’inverse, un photographe ou un cinéaste par l’exercice de l’écriture ?
Dans la recherche critique de terrain, enfin, une attention particulière sera également portée aux enjeux des rapports aux « subalternes ». Leur parole, souvent réduite au témoignage, sera au contraire envisagée dans sa puissance pensive et active. Leurs discours alternatifs, leurs perspectives critiques de contre-pouvoir, supposent de repenser les positions respectives du chercheur et de l’enquêté. Et ce positionnement est, lui aussi, au cœur de la représentation visuelle des personnes. Ces enjeux renvoient à la question esthétique du point de vue philosophique (comment une représentation donne forme à une pensée, mais peut aussi lui donner lieu ?), trouvant leur source dans des pratiques de collaboration entre recherche et art. Ils doivent ainsi mobiliser des savoirs réflexifs, à partir d’une culture de l’image et du texte.
Le but du séminaire est donc de réfléchir à ces questions à travers des projets concrets qui engagent des tandems chercheurs + artistes, des artistes-chercheurs ou des chercheurs-artistes.

21 janvier 2021, 16h-20h : présentation générale et tour de table des participants

  • Christiane Vollaire, Terrain philosophique en Grèce, interroger les solidarités
  • Chowra Makaremi, Cinéma documentaire, démarche archéologique
  • Philippe Bazin, Au bord de Rivière, photographies et vidéo (2017)

18 février 2021, 17h-20h : Chacun des 3 intervenants organisateurs du séminaire présente pendant une heure les soubassements théoriques de son travail, pour faire émerger les questionnements des participants en relation avec leurs projets :

  • Christiane Vollaire, une politique de l’entretien au prisme de l’esthétique
  • Chowra Makaremi, anthropologie et émotions
  • Philippe Bazin, politiser l’esthétique par le documentaire critique

18 mars 2021, 17h-20h : Deux participants présentent leur projet en cours (45’) puis discussion générale (45’).

15 avril 2021, 17h-20h : Deux participants présentent leur projet en cours (45’) puis discussion générale (45’).

20 mai 2021, 17h-20h : Deux participants présentent leur projet en cours (45’) puis discussion générale (45’).

17 juin 2021, 16h-20h : Séance de 4h au cours de laquelle trois participants présentent leur projet en cours (45’) puis discussion générale (45’).

Bilan général du semestre, perspectives pour la suite du séminaire.


Master


  • Séminaires de recherche – Arts, littératures et langages-Images, cultures visuelles, histoire de l'art – M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel mensuelle = 6 ECTS
    MCC – contrôle continu

Renseignements


Contacts additionnels
-
Informations pratiques
-
Direction de travaux des étudiants

Contacter les enseignant·e·s par courriel

Réception des candidats

Sur rendez-vous demandé par courriel

Pré-requis

Le séminaire est ouvert aux personnes engagées dans un projet de recherche et artistique en cours. 


Compte rendu


Le séminaire  a été pensé, à partir du croisement entre anthropologie, philosophie et photographie, comme un espace de travail en commun autour de projets impliquant art, pensée et recherche critique, en invitant des discutants spécialistes de ces questions.

Ce parcours de plusieurs mois a offert un espace d'échange, autour de la relation entre travail des images et travail de la recherche, dans les termes d’une interrelation entre esthétique, pensée critique et terrain. En valorisant conjointement une culture des sciences sociales et de la philosophie, et une culture de l’image.

La séance d’ouverture, le 21 janvier, a permis à chaque étudiant d’intervenir en présentant brièvement le travail qu’il souhaitait soumettre, en solitaire ou en tandem chercheur/créateur d’images. Une bibliographie succinte, en sciences sociales et en photographie, ainsi qu’une filmographie documentaire, étaient associées à la présentation générale.

La seconde séance, le 18 février, était consacrée à la présentation des travaux et des problématiques des trois organisateurs du séminaire, afin de pointer quelques grandes lignes de réflexion et de problématisation commune. L’ensemble s’articulait autour des notions de représentation, de reconnaissance, de puissance d’agir et de politique de l’entretien.

La troisième séance, le 18 mars, invitait deux intervenants, les cinéastes documentaires Claudine Bories et Patrice Chagnard, comme discutants de travaux portant d’une part sur les traces des réfugiés dans les camps parisiens, d’autre part sur un parcours associant mémoire kurde et mémoire arménienne, enfin sur une mise en perspective du culte des martyrs en Iran.

La quatrième séance, le 15 avril, invitait l’artiste et cinéaste Claire Angelini comme discutante. Elle ouvrait cette séance par un texte présentant les perspectives de son propre travail, dans l’orientation des questionnements de ce séminaire, interrogeant en particulier les politiques de la mémoire dans leur rapport à l’image. Les travaux des étudiants portaient d’une part, dans le Sud-Est de la Turquie, sur un parallèle entre la mythologie du Déluge et la submersion des terres par l’industrie hydraulique. Et d’autre part sur la mémoire vivante d’une cité ouvrière française.

La cinquième séance, le 20 mai, invitait comme discutants le cinéaste Benjamin Serero et l’historienne et psychologue clinicienne Christina Alexopoulos, autour des travaux de trois étudiants portant sur trois sujets : d’une part les enjeux constructifs et destructifs du stade olympique d’Athènes en Grèce, d’autre part les enjeux sonores de la mémoire féministe au Chili, et enfin un film sur le vécu d’une chambre mortuaire en France en contexte de covid.

La sixième séance, le 17 juin, était double. Les discutants du matin étaient Romain Huët, chercheur en sciences de la communication et Pauline Hachette, chercheure en littérature, pour des travaux portant sur un film autour des Indiens d’Amazonie, un film sur un quartier populaire de Palerme et un film sur la question du « droit des arbres ».

Les discutantes de l’après-midi étaient Iro Siafliaki et Bonita Papastathi, cinéastes grecques travaillant l’engagement politique, pour un travail de dessins et d’exposition autour de la question de l’altérisation en Iran, et un projet de film sur la fécondité et les influences de la pensée émancipatrice de Thomas Paine aux États-Unis. 

Comment envisager une collaboration entre un artiste et un chercheur ? Comment réfléchir la double casquette d’un chercheur formé à l’écrit produisant aussi des images ? Ou, à l’inverse, un photographe ou un cinéaste s’imposant l’exercice de l’écriture ?

Dans la recherche critique de terrain, une attention particulière a été portée aux enjeux du rapport aux « subalternes ». L’usage de leur parole a été réfléchi, à partir des travaux des étudiants, dans sa puissance pensive et active. Le séminaire a réalisé à ce niveau une ambition de réfléchir ces questions à travers des projets concrets qui engagent les participants.

Publications

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Dernière modification : 2 avril 2021 12:40

Type d'UE
Séminaires DR/CR
Disciplines
Méthodes et techniques des sciences sociales
Page web
-
Langues
français
Mots-clés
Arts Ethnographie Image Méthodes et techniques des sciences sociales Philosophie politique
Aires culturelles
-
Intervenant·e·s

Ce séminaire vise à penser la relation entre travail des images photographiques (ou filmiques) et travail de la recherche en philosophie et en sciences sociales, dans les termes d’une interrelation entre esthétique, pensée critique et travail de terrain. Limage est en effet souvent insuffisamment pensée comme une véritable part du travail intellectuel, alors que le discours que tient la forme visuelle, peut s’avérer différent, voire contraire à l’intention du propos discursif.
Actuellement, de plus en plus de démarches de recherche travaillent avec l'image, dans une volonté de se libérer des rigueurs et des exigences de la forme académique écrite, qui peuvent contraindre la pensée et non seulement en empêcher la créativité, mais l'étouffer aussi comme exercice de liberté. Mais on oublie souvent aussi qu'il n'y a pas de virginité ou de neutralité des images, et que le monde iconique, comme celui de l'écrit, est façonné dans la programmation « par défaut » des discours hégémoniques médiatisés. Comment envisager alors une collaboration entre un artiste et un chercheur ? Comment réfléchir la double casquette que peut se donner un chercheur formé à l’écrit en produisant aussi des images ? Ou, à l’inverse, un photographe ou un cinéaste par l’exercice de l’écriture ?
Dans la recherche critique de terrain, enfin, une attention particulière sera également portée aux enjeux des rapports aux « subalternes ». Leur parole, souvent réduite au témoignage, sera au contraire envisagée dans sa puissance pensive et active. Leurs discours alternatifs, leurs perspectives critiques de contre-pouvoir, supposent de repenser les positions respectives du chercheur et de l’enquêté. Et ce positionnement est, lui aussi, au cœur de la représentation visuelle des personnes. Ces enjeux renvoient à la question esthétique du point de vue philosophique (comment une représentation donne forme à une pensée, mais peut aussi lui donner lieu ?), trouvant leur source dans des pratiques de collaboration entre recherche et art. Ils doivent ainsi mobiliser des savoirs réflexifs, à partir d’une culture de l’image et du texte.
Le but du séminaire est donc de réfléchir à ces questions à travers des projets concrets qui engagent des tandems chercheurs + artistes, des artistes-chercheurs ou des chercheurs-artistes.

21 janvier 2021, 16h-20h : présentation générale et tour de table des participants

  • Christiane Vollaire, Terrain philosophique en Grèce, interroger les solidarités
  • Chowra Makaremi, Cinéma documentaire, démarche archéologique
  • Philippe Bazin, Au bord de Rivière, photographies et vidéo (2017)

18 février 2021, 17h-20h : Chacun des 3 intervenants organisateurs du séminaire présente pendant une heure les soubassements théoriques de son travail, pour faire émerger les questionnements des participants en relation avec leurs projets :

  • Christiane Vollaire, une politique de l’entretien au prisme de l’esthétique
  • Chowra Makaremi, anthropologie et émotions
  • Philippe Bazin, politiser l’esthétique par le documentaire critique

18 mars 2021, 17h-20h : Deux participants présentent leur projet en cours (45’) puis discussion générale (45’).

15 avril 2021, 17h-20h : Deux participants présentent leur projet en cours (45’) puis discussion générale (45’).

20 mai 2021, 17h-20h : Deux participants présentent leur projet en cours (45’) puis discussion générale (45’).

17 juin 2021, 16h-20h : Séance de 4h au cours de laquelle trois participants présentent leur projet en cours (45’) puis discussion générale (45’).

Bilan général du semestre, perspectives pour la suite du séminaire.

  • Séminaires de recherche – Arts, littératures et langages-Images, cultures visuelles, histoire de l'art – M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel mensuelle = 6 ECTS
    MCC – contrôle continu
Contacts additionnels
-
Informations pratiques
-
Direction de travaux des étudiants

Contacter les enseignant·e·s par courriel

Réception des candidats

Sur rendez-vous demandé par courriel

Pré-requis

Le séminaire est ouvert aux personnes engagées dans un projet de recherche et artistique en cours. 

  • 105 bd Raspail
    105 bd Raspail 75006 Paris
    Salle 1
    annuel / mensuel (3e), jeudi 17:00-20:00
    du 21 janvier 2021 au 17 juin 2021

Le séminaire  a été pensé, à partir du croisement entre anthropologie, philosophie et photographie, comme un espace de travail en commun autour de projets impliquant art, pensée et recherche critique, en invitant des discutants spécialistes de ces questions.

Ce parcours de plusieurs mois a offert un espace d'échange, autour de la relation entre travail des images et travail de la recherche, dans les termes d’une interrelation entre esthétique, pensée critique et terrain. En valorisant conjointement une culture des sciences sociales et de la philosophie, et une culture de l’image.

La séance d’ouverture, le 21 janvier, a permis à chaque étudiant d’intervenir en présentant brièvement le travail qu’il souhaitait soumettre, en solitaire ou en tandem chercheur/créateur d’images. Une bibliographie succinte, en sciences sociales et en photographie, ainsi qu’une filmographie documentaire, étaient associées à la présentation générale.

La seconde séance, le 18 février, était consacrée à la présentation des travaux et des problématiques des trois organisateurs du séminaire, afin de pointer quelques grandes lignes de réflexion et de problématisation commune. L’ensemble s’articulait autour des notions de représentation, de reconnaissance, de puissance d’agir et de politique de l’entretien.

La troisième séance, le 18 mars, invitait deux intervenants, les cinéastes documentaires Claudine Bories et Patrice Chagnard, comme discutants de travaux portant d’une part sur les traces des réfugiés dans les camps parisiens, d’autre part sur un parcours associant mémoire kurde et mémoire arménienne, enfin sur une mise en perspective du culte des martyrs en Iran.

La quatrième séance, le 15 avril, invitait l’artiste et cinéaste Claire Angelini comme discutante. Elle ouvrait cette séance par un texte présentant les perspectives de son propre travail, dans l’orientation des questionnements de ce séminaire, interrogeant en particulier les politiques de la mémoire dans leur rapport à l’image. Les travaux des étudiants portaient d’une part, dans le Sud-Est de la Turquie, sur un parallèle entre la mythologie du Déluge et la submersion des terres par l’industrie hydraulique. Et d’autre part sur la mémoire vivante d’une cité ouvrière française.

La cinquième séance, le 20 mai, invitait comme discutants le cinéaste Benjamin Serero et l’historienne et psychologue clinicienne Christina Alexopoulos, autour des travaux de trois étudiants portant sur trois sujets : d’une part les enjeux constructifs et destructifs du stade olympique d’Athènes en Grèce, d’autre part les enjeux sonores de la mémoire féministe au Chili, et enfin un film sur le vécu d’une chambre mortuaire en France en contexte de covid.

La sixième séance, le 17 juin, était double. Les discutants du matin étaient Romain Huët, chercheur en sciences de la communication et Pauline Hachette, chercheure en littérature, pour des travaux portant sur un film autour des Indiens d’Amazonie, un film sur un quartier populaire de Palerme et un film sur la question du « droit des arbres ».

Les discutantes de l’après-midi étaient Iro Siafliaki et Bonita Papastathi, cinéastes grecques travaillant l’engagement politique, pour un travail de dessins et d’exposition autour de la question de l’altérisation en Iran, et un projet de film sur la fécondité et les influences de la pensée émancipatrice de Thomas Paine aux États-Unis. 

Comment envisager une collaboration entre un artiste et un chercheur ? Comment réfléchir la double casquette d’un chercheur formé à l’écrit produisant aussi des images ? Ou, à l’inverse, un photographe ou un cinéaste s’imposant l’exercice de l’écriture ?

Dans la recherche critique de terrain, une attention particulière a été portée aux enjeux du rapport aux « subalternes ». L’usage de leur parole a été réfléchi, à partir des travaux des étudiants, dans sa puissance pensive et active. Le séminaire a réalisé à ce niveau une ambition de réfléchir ces questions à travers des projets concrets qui engagent les participants.

Publications

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