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UE394 - Sociologie de l’articulation travail/famille et des temps sociaux


Lieu et planning


  • 105 bd Raspail
    105 bd Raspail 75006 Paris
    Salle 13
    annuel / bimensuel (2e/4e/5e), mardi 13:00-15:00
    du 27 octobre 2020 au 8 juin 2021


Description


Dernière modification : 7 octobre 2020 05:59

Type d'UE
Séminaires DR/CR
Disciplines
Sociologie
Page web
-
Langues
anglais français
Mots-clés
Famille Politiques publiques Temps/temporalité Travail
Aires culturelles
Amérique du Nord Europe France
Intervenant·e·s
  • Pascal Barbier [référent·e]   maître de conférences, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne / Centre européen de sociologie et de science politique (CESSP)
  • Julie Landour   maîtresse de conférences (en cours de nomination), Université Paris-Dauphine - PSL
  • Bernard Fusulier   directeur de recherche, Université catholique de Louvain, Belgique

Ce séminaire sur l’articulation travail/famille et des temps sociaux poursuit un double objectif articulant des visées pédagogiques et scientifiques. En premier lieu, il s’agit de faire un retour sur la manière dont le « problème social » de l’articulation travail/famille (par ailleurs désigné sous le terme « conciliation ») s’est imposé sur la période récente (1980-2020) dans le débat public et dans la recherche en sociologie. À la croisée de plusieurs problèmes sociaux (inégalités de genre, inégalités sociales en termes de mobilité et de carrières professionnelles, éducation des enfants, etc.), la question de l’articulation des temps sociaux constitue un objet central dont l’examen demeure éclaté. Le séminaire propose de faire la synthèse des approches qui l’irriguent depuis quarante ans (sociologie des politiques publiques ; sociologie du genre ; sociologie des groupes professionnels, du travail et de l’emploi ; sociologie de l’éducation ; sociologie de la famille ; etc.). Au-delà de cette volonté de synthèse, ce séminaire vise en second lieu à saisir les questions essentielles qui demeurent à investir dans l’analyse de l’articulation travail/famille. Ce séminaire a été construit suite à la volonté de l’équipe du RT 48 de l’Association française de sociologie de conduire un projet de recherche afin de renouveler cette sociologie de l’articulation travail/famille.

Présentation précise de l'objet de recherche travaillé dans le cadre du séminaire : 

Depuis les années 1990, l’articulation entre vie professionnelle et vie familiale est publiquement reconnue comme problème social mis à l’agenda politique de nombreux États. Selon les contextes nationaux et les périodes historiques, ce « problème » présente des envergures et des colorations variables : parfois cantonné à la seule articulation des temps professionnels et des temps familiaux, il peut aussi s’inscrire dans une préoccupation élargie pour l’articulation des temps sociaux dans leur ensemble ; parfois structuré autour de l’accès et le maintien dans l’emploi, il s’enracine aussi dans la promotion de l’égalité entre les hommes et les femmes, dans la construction du bien-être de l’enfant ou dans la cause nataliste. Il constitue donc un enjeu central en même temps que varié et disséminé en de multiples enjeux sociaux inscrits à l’agenda politique.

Son émergence tient à des transformations profondes des sociétés contemporaines : recompositions des formes familiales et des solidarités familiales (intergénérationnelles, mais également conjugales), accès des femmes à l’emploi et à la carrière professionnelle, recomposition des normes de genre et des rôles sexués à l’intérieur de la sphère domestique, transformations des espaces et des mobilités spatiales, précarisation de l’emploi, incorporation massive des usages numériques dans l’exercice du travail, promotion de la cause du bien-être des enfants, injonction au bien être individuel et à l’efficacité dans les conduites individuelles, etc. Ces transformations contribuent aujourd’hui à faire de l’articulation des temps sociaux (professionnel, associatif, familial, amical, civique, marchand, scolaire, etc.) et des investissements qu’ils recouvrent un enjeu tout autant individuel que collectif.  L’expression de cet enjeu est le plus souvent thématisé sous l’angle psychologique (burn out parental, burn out professionnel) du fait d’une psychologisation des rapports sociaux mais il s’agit bien là d’un élément structurant de la question sociale contemporaine qu’il revient à la sociologie d’examiner.

Son étude sociologique est variée : entrée « macro-sociologique » (interrogeant les effets des grandes transformations sociales, économiques et culturelles sur l’organisation des temps sociaux et des temps de vie, sous l’angle du genre notamment), entrée « institutionnelle » (examinant les réponses apportées en termes de politiques publiques), entrée « pratiques sociales » (observant les pratiques des individus, telles qu’elles sont façonnées par leurs configurations privées, par les entreprises et les milieux professionnels, etc.). Ces variations à l’intérieur de la discipline se décline également en sous champ de la sociologie : les connaissances sur la question résultent de travaux en sociologie de l’éducation, de l’emploi, du travail, des groupes professionnels, de la famille, des politiques publiques, etc.  D’un point de vue général, dans l’espace sociologique francophone, si l’idée d’une imbrication de la sphère professionnelle et de la sphère familiale est avancée dès les années 1980 dans le sillage des études féministes, ce ne sera principalement qu’au milieu des années 1990 et surtout au début des années 2000 que la question de l’articulation sera émise.

Dans la structuration de ce champ de recherche, le réseau Articulation des Temps sociaux (ATS, réseau thématique n°48 de l’association française de sociologie[1]) s’est donné comme objectif de réunir les chercheur-e-s étudiant cette question dans ses multiples dimensions. Le dialogue qu’il a engagé depuis plus de quinze ans a contribué à la construction d’un questionnement sociologique central dont il souhaite aujourd’hui dresser les contours et les principales coordonnées. C’est donc à une sociologie de l’articulation travail/famille que ce séminaire invite. Il propose à la fois de faire état du cumul des connaissances sur cet enjeu traversant de nombreuses sphères de la vie sociale (et de la discipline sociologique), de discuter des recherches les plus récentes sur la question et de déterminer les pistes de recherches pertinentes à engager désormais.

27 octobre 2020 : Introduction du séminaire  

Animation : Pascal Barbier, Bernard Fusulier, Julie Landour

Cette première séance procèdera à une socio-histoire du problème de l’articulation travail/famille et de l’objet scientifique qu’il est devenu. Il s’agira ainsi de se demander pourquoi et comment ce problème s’est posé. Pourquoi ce problème ne se posait-il pas précédemment ? Comment a-t-il été thématisé (ceci constituant un aspect central de la construction de l’objet comme en témoigne les enjeux de définitions - concilier, articuler, balance, conflit, travail et famille, vie privée/vie publique) ? Cette séance reviendra notamment sur les deux approches principales qui ont nourri initialement l’étude de l’articulation travail/famille : une entrée par le « genre » dans laquelle la question de l’articulation devient un domaine d’expression des inégalités de genre ; une entrée par l’articulation des temps sociaux dans laquelle le genre devient une variable d’analyse (parmi d’autres, quoique prioritairement étudiée).

10 novembre 2020 : Organisation du travail et conditions d’articulation

Animation : Bernard Fusulier et Valerya Viera Giraldo

Cette séance propose de revenir sur l’une des entrées majeures de l’étude de l'articulation des temps sociaux : le travail (activité professionnelle et relations de travail) et l’emploi (statut et contrat). En effet, force est de constater que le travail et l’emploi ont connu des transformations majeures ces dernières décennies : e.g. intensification du travail ; précarisation de l’emploi ; féminisation du marché de l’emploi ; flexibilisation du travail ; taylorisation du travail intellectuel ; individualisation du rapport salarial ; etc. Cette séance permettra de réfléchir à ce qui se joue dans le monde du travail professionnel contemporain, en France et ailleurs. Quel panorama peut-on dessiner ? En quoi s’en trouvent modifiées les frontières classiques entre les espaces du travail professionnel et les espaces de la famille et du loisir ? Les organisations du travail peuvent inclure l’incorporation d’usages numériques et l’injonction au travail à distance (le télétravail ou dans des tiers lieux comme les espaces de coworking) au nom bien souvent d’une « meilleure » articulation des temps de vie, mais aussi des formes variables d’envahissement telles que la mobilisation subjective des salariés (sommés de se sentir concernés par leur travail sur le lieu de travail et en dehors) ou l’émergence de formes renouvelées de travail indépendant (auto-entrepreneuriat).  Quels sont les effets de ces dispositifs sur le quotidien des travailleurs et travailleuses ? En quoi les dispositifs de mesure du travail (évaluation par les clients, classement, etc.), par exemple, articulés à des statuts d’emploi singuliers dans le cas des chauffeurs UBER, conduisent-ils à une nouvelle donne en termes de combinaison travail/famille ? Plus généralement, dans quelle mesure la diffusion d’une morale de l’indépendance et la légitimation de « l’esprit d’entreprise » conduisent-elles à reposer la question de la l'articulation des temps sociaux chez les individus ?

Interventions :

  • Ariane Pailhé (directrice de recherche, INED) et Anne Solaz (directrice de recherche, INED)
  • Diane-Gabrielle Tremblay (professeure à l’École des sciences de l'administration, Université Téluq) :
  • « Articuler emploi et vie familiale/personnelle : la situation chez les avocat-e-s au Québec »

24 novembre 2020 : Régulations professionnelles et articulation

Animation : Bernard Fusulier et Valerya Viera Giraldo

Dans la continuité de la séance précédente, cette séance vise à comprendre ce que les sociologies des professions et des relations professionnelles apportent à l’analyse de l’articulation vie privée, vie professionnelle, hier et aujourd’hui. Quelles sont les régulations professionnelles, mésosociologiques et macrosociologiques, qui agissent sur l’expérience individuelle de l'articulation, définissant des régimes de temporalité professionnelle et aboutissant à des contextes d’articulation singuliers ? Comment ces formes de structuration du social (le métier, le groupe professionnel, le secteur privé ou public, etc.) informent variablement les contextes d'articulation des temps sociaux ? En quoi, par exemple, déterminent-elles des injonctions plus ou moins fortes au présentéisme ? En quoi traitent-elles les inégalités sexuées dans le déploiement des carrières professionnelles ? En quoi impliquent-elles des formes de management plus ou moins sensibles à la question de l’articulation des temps sociaux ? Que font les syndicats en la matière ? Comment la féminisation des professions peut-elle modifier les régulations professionnelles ? Telles seront les questions examinées ici.

Intervention :

  • Anne Lambert (chargée de recherche INED) : « Salarié-e-s parents en horaires non standards : aménager les naissances ou aménager le travail? »

8 décembre 2020 : Les variations sociales de l’articulation vie professionnelle/vie familiale

Animation : Sebastián Pizarro Erazo et Bertrand Réau

Partant des analyses précédentes appréhendant la structuration de l’articulation travail/famille par les organisations professionnelles (cultures/ethos professionnel-le-s, syndicats, etc.), cette séance propose de réfléchir aux éventuelles spécificités de classes de l’articulation vie privée/vie professionnelle. Dans quelle mesure l’appartenance à certaines classes ou fractions de classes contribue-t-elle à définir des enjeux variables d’articulation, cela du fait de dimensions professionnelles (l’appartenance, par exemple, de certaines fractions des classes populaires aux segments les plus précaires et temporellement atypiques du salariat d’exécution), résidentielles, de consommation (de loisirs notamment) ou éducatives (des stratégies scolaires par exemple) ? La question de l’articulation vie privée, vie professionnelle se pose-t-elle variablement à l’intérieur de cultures de classes ? Il s’agit ici de s’interroger sur une question peu posée par les enquêtes sur l’articulation travail/famille aujourd’hui : celles de ses variations sociales (voire inégalités sociales).

Intervention :

  • David Gaborieau (Post-doctorant au Centre d’études de l’emploi et du travail, CNAM), « "Pas pire qu'ailleurs". Vies aménagées sous contrainte chez les ouvrier-es de la logistique »

26 janvier 2021 : Articulation au nom de l’éducatif/du bien être enfantin: enjeux de socialisation et de délégation de socialisation des enfants

Animation : Pascal Barbier et Julie Landour

Cette séance propose d’appréhender la question de l’articulation sous l’angle de la sociologie de l’éducation. Réfléchir en ces termes, c’est nécessairement poser la question du rôle/poids/effet du rapport aux enfants. L’éducation des enfants occupe une place centrale dans la tension générée par la simultanéité des investissements sociaux que le quotidien recouvre. Si articuler pose problème, c’est notamment du fait des injonctions à la quantité et la qualité du temps familial et parental, c’est notamment du fait de l’enjeu du « développement » des enfants. Le « bien être enfantin », la disponibilité parentale constitue des recommandations ordinaires qui structurent variablement les investissements sociaux des individus. Comment se définit aujourd’hui l’articulation des temps sociaux au nom de l’enfant ?  Quels sont les effets de la diffusion de normes de parentalité avec la prédominance de l’intérêt de l’enfant et de la coparentalité sur l’articulation vie privée, vie professionnelle?

Interventions :

  • Pierre Gilbert (maître de conférences à l'université Paris‑8, CRESPPA–CSU), Charlotte Faircloth (associate professor in social science, UCL Social Research Institute), “In the child’s best interests?’: Reflections on contemporary parenting culture, ‘intensive’ motherhood and work-life balance”

9 février 2021 : Articulation au nom de l’éducatif/du bien être enfantin : une entrée par la sociologie de l’éducation

Cette séance propose d’appréhender la question de l’articulation sous l’angle de la sociologie de l’éducation. Réfléchir en ces termes, c’est nécessairement poser la question du rôle/poids/effet du rapport aux enfants. L’éducation des enfants occupe une place centrale dans la tension générée par la simultanéité des investissements sociaux que le quotidien recouvre. Si articuler pose problème, c’est notamment du fait des injonctions à la quantité et la qualité du temps familial et parental, c’est notamment du fait de l’enjeu du « développement » des enfants. Le « bien être enfantin », la disponibilité parentale constitue des recommandations ordinaires qui structurent variablement les investissements sociaux des individus. Comment se définit aujourd’hui l’articulation des temps sociaux au nom de l’enfant ?  Quels sont les effets de la diffusion de normes de parentalité avec la prédominance de l’intérêt de l’enfant et de la coparentalité sur l’articulation vie privée, vie professionnelle?

Interventions :

  • Martine Court (maîtresse de conférences HDR en sociologie, LAPSCO, Université Clermont Auvergne), « Temps professionnel, temps familial et socialisation primaire »
  • Mikael Borjesson (Department of Education, Uppsala University) et Ida Lidegran (Department of Education, Uppsala University), “Educational strategies among Swedish cultural upper middle-class families”

23 février 2021 : Articulation et formes familiales

Animation : Myriam Chatot et Alexandra Piesen

L’articulation travail-famille est souvent appréhendée comme l’examen des inégalités hommes-femmes dans la répartition des tâches domestiques et des activités de soins et des conséquences de ces inégalités dans différents domaines (carrière professionnelle, temps de loisirs, etc.) Or, cet examen n’est pertinent que dans le cadre de configurations conjugales hétérosexuelles « intactes ». Dans quelle mesure les configurations « atypiques » posent-elles différemment la question de l’articulation? La monoparentalité (Martial, Lefaucheur, etc.) ou la résidence alternée (Cadolle, Hachet, etc.) conduisent-elles à redistribuer les conditions des arrangements repérés dans les séances précédentes du séminaire ? Dans quelle mesure exercer le rôle de parent « en solo » ou aux côtés d’un beau-parent modifie la question de l’articulation: égalité/inégalité au sein du couple dans le travail parental ou domestique, aspiration des pères à un engagement dans la parentalité, volonté de s’inscrire dans une co-parentalité en cas de séparation au nom du « bien être » de l’enfant, etc. ? Comment les solidarités familiales se transforment en contexte de séparation ou de remise en couple ? Quels modèles d’articulation donnent à voir les familles homoparentales ?

Interventions :

  • Sylvie  Cadolle (CERLIS, Université Paris-Descartes) : « La remise en cause des arrangements des couples après une séparation : les rôles parentaux à l’épreuve de la résidence alternée et des recompositions familiales »
  • Jean Marie Legoff (maître d'enseignement et de recherche à l’UNIL)

9 mars 2021 : Articulation et vulnérabilités sociales

Animation : Abdia Touahria-Gaillard

Cette séance propose d’appréhender la question de l’articulation des temps de vie dans un contexte de vulnérabilité sociale. Par vulnérabilité sociale, nous entendons ici toutes les formes de limitations induites par le handicap (physique, mental ou psychique), la perte d’autonomie liée à l’âge et leurs conséquences en matière de précarité économique et / ou d’isolement social. Parmi ces conséquences, on peut identifier des formes d’articulation vie professionnelle / vie personnelle dont les expressions sont socialement situées, ainsi que des sorties du marché de l’emploi imputables à l’accompagnement d’un proche dépendant.   

Les politiques de soutien aux aidants, qui dans le même geste les reconnaissent et les assignent à leur rôle, paraissent occulter certains publics : la situation des parents d’enfants en situation de handicap, par exemple, reste très nébuleuse, au motif que l’accompagnement à des âges où les diagnostics ne sont pas stabilisés relèverait d’abord d’un travail parental.

Aujourd’hui, l’accompagnement du handicap d’un enfant ou de la perte d’autonomie liée à l’âge engendre chez les familles des coûts invisibles pour la solidarité nationale. La compensation financière et technique du handicap étant une compétence transférée aux départements, on observe sur les territoires des différences de traitement administratif. Dans quelle mesure, la survenue du handicap ou l’accompagnement d’un proche sont-ils susceptibles d’amplifier les inégalités sociales ? Observe-t-on des formes d’enrôlement genré s’appuyant sur une naturalisation des compétences requises à l’aide familiale et, partant, une sortie forcée du marché du travail ? Le cas échéant, quid des ruptures conjugales et de leurs incidences directes sur la précarisation économique ? Le travail d’accompagnement du handicap est-il rendu invisible, caché, par les impératifs du travail parental ? Ou est-il reconnu par les professionnels de la petite enfance comme requérant des aptitudes spécifiques ? De même pour l’accompagnement d’un proche dépendant.

Interventions :

  • Anne Petiau (directrice du CERA BUC Ressources / CHIMM, Chercheure associée au LISE) et Arnaud Trenta (IRES, LISE), « Les parcours des proches aidant.e.s rémunéré.e.s au prisme des inégalités sociales et de genre »
  • Olivier Giraud (directeur de recherche CNRS, LISE), « Les temps sociaux désarticulés dans la crise sanitaire : le plein temps des aidant.e.s, quand les organisations et les institutions ne répondent plus »

30 mars 2021 : Les effets de la division sexuée du travail au sein des familles sur les parcours professionnels

Animation : Sebastián Pizarro Erazo et Bertrand Réau

Cette séance interrogera les inégalités de parcours professionnels entre les hommes et les femmes à partir des inégalités genrées d’articulation entre travail et famille entre les sexes. Alors que la question de l’articulation vie privée/vie professionnelle se pose le plus souvent au regard des contraintes liées au travail, cette séance invite à décentrer le regard en s’interrogeant sur les effets des inégalités sociales dans l’espace privé sur la vie professionnelle. Plus spécifiquement, il s’agira de s’interroger sur les modalités socialement différenciées d’accès à une « culture libre » au sens de Bourdieu.

Intervention

  • Frédérique Pigeyre (professeure au CNAM, LISE), «  La famille ou la carrière ? Les avantages pour les hommes et les freins pour les femmes »

11 mai 2021 : Variations internationales de l’articulation

Animation : Julie Landour et Diane Gabrielle Tremblay

Cette séance finale réfléchira aux ancrages nationaux des politiques publiques de l’articulation. À partir d’une entrée par la sociologie des politiques publiques, nous appréhenderons les variations internationales de l’articulation sous divers angles afin de comprendre ce qu’apporte la sociologie des politiques publiques à la réflexion. A titre d’exemple, nous réfléchirons aux variations en termes de référentiels structurants la compréhension, à l’échelle nationale, des enjeux d’articulation. Il s’agira en particulier de réfléchir à l’inscription de ces politiques dans des conceptions variées des rôles sexués que la littérature nomme variablement (la discussion sur ces variations de vocabulaire constituant un aspect de la discussion qui sera menée) : ordre genré, régime de genre, etc. Nous chercherons aussi à comprendre les domaines de l’action publique auxquels sont variablement rattachés les enjeux d’articulation selon les contextes nationaux : petite enfance, emploi, solidarité familiale, etc.

Interventions :

  • Caitlyn Collins (assistant professor of sociology Washington University in St. Louis), Making Motherhood Work: How Women Manage Careers and Caregivin
  • ANR Fam.Conf (Julie Landour, maîtresse de conférences à l’université Paris Dauphine, IRISSO, Myriam Chatot, post-doctorant à l’IRISSO, Pascal Barbier, maître de conférences à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne CESSP), « L'expérience du confinement dans les familles : analyse comparative en France, Suède et Suisse »

25 mai 2021 : retour sur les travaux des étudiants

8 juin 2021 : conclusion du séminaire et pistes de recherche

Organisation pratique

Public et modalités de suivi

Ce séminaire s’adresse à des étudiant·e·s inscrit·e·s en master, doctorat ou des chercheur·e·s impliqué·e·s dans ce champ d’études. Il est construit comme un véritable séminaire de recherche dont l’objectif est tout autant le bilan critique des réflexions menées sur l’articulation vie privée, vie professionnelle que la production collective d’un programme de recherche sur cette question. Il permettra donc aux étudiant.e.s de se former à la sociologisation d’un problème social, à la lecture critique de travaux scientifiques, au travail de rédaction sous la format de l’écriture scientifique et à la rédaction de projet de recherche.

Travail demandé et modalités de validation

Seul·e ou par paire,  les étudiant·e·s inscrit·e·s devront :

  1. choisir une séance et lire rigoureusement les textes envoyés par les intervenant-e-s afin de nourrir la discussion en séance. Une « note de lecture » sera attendue (50%) faisant apparaître une série de questions qui pourraient être posées aux intervenant·e·s.
  2. en fin de séminaire, ils·elles devront soumettre un « projet de recherche » (5 pages) qui propose une problématisation et une opérationnalisation de leur thème qui sera évalué comme s’il était déposé à un organisme de financement de la recherche (50%) : sujet et objectifs de la recherche, état de l’art, problématique de recherche, opérationnalisation, bibliographie

Encadrement du séminaire

Le séminaire sera collectivement animé par les membres du bureau du réseau thématique Articulation des temps sociaux (RT48) de l’association française de sociologie : Julie Landour, maîtresse de conférence en sociologie, IRISSO ; Bernard Fusulier, professeur de sociologie et directeur de recherche, FNRS ; Sebastián Pizarro Erazo, doctorant, LISE – CNAM ; Pascal Barbier, maître de conférences en sociologie, CESSP ; Bertrand Réau, sociologue, LISE- CNAM ; Abdia Touahria-Gaillard, sociologue à l’observatoire des emplois de la famille, membre associée du LISE ; Valerya Viera Giraldo, doctorante, LISE – CNAM ; Myriam Chatot, doctorante, IRIS ; Alexandra Piesen, sociologue, CERLIS.

L’organisation pratique sera prise en charge par Pascal Barbier, maître de conférences en sociologie à l’université Paris 1, membre du Centre européen de sociologie et de science politique (EHESS, CNRS, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne). Il sera l’interlocuteur avec l’école.

Contact : Pascal Barbier

[1] https://arts.hypotheses.org/ ; https://afs-socio.fr/rt/rt48/


Master


  • Séminaires de recherche – Études sur le genre-Sociologie – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – Note de recherche sur les travaux en cours des étudiants, fiche de lecture
  • Séminaires de recherche – Sciences sociales-Pratiques de l'interdisciplinarité en sciences sociales – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture, Note de recherche sur les travaux en cours des étudiants
  • Séminaires de recherche – Sociologie – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – Note de recherche sur les travaux en cours des étudiants, fiche de lecture

Renseignements


Contacts additionnels
-
Informations pratiques

Contact: pascal.barbier@univ-paris1.fr

Direction de travaux des étudiants
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Réception des candidats
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Pré-requis
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Compte rendu


Ce séminaire sur l’articulation travail/famille et des temps sociaux a traité de la manière dont le « problème social » de l’articulation travail/famille (par ailleurs désigné sous le terme « conciliation ») s’est imposé sur la période récente (1980-2020) dans le débat public et dans la recherche en sociologie. Puis, il s’est emparé des approches sociologiques qui l’irriguent depuis quarante ans (sociologie des politiques publiques ; sociologie du genre ; sociologie des groupes professionnels, du travail et de l’emploi ; sociologie de l’éducation ; sociologie de la famille ; etc.). La première séance a procédé à une socio-histoire du problème de l’articulation travail/famille et de l’objet scientifique qu’il est devenu : pourquoi et comment ce problème s’est posé. Pourquoi ce problème ne se posait-il pas précédemment ? Comment a-t-il été thématisé (ceci constituant un aspect central de la construction de l’objet comme en témoignent les enjeux de définitions – concilier, articuler, balance, conflit, travail et famille, vie privée/vie publique) ? La deuxième séance est revenue sur l’une des entrées majeures de l’étude de l’articulation des temps sociaux : le travail (activité professionnelle et relations de travail) et l’emploi (statut et contrat). Quels sont les effets de l’intensification du travail, la précarisation de l’emploi, la féminisation du marché de l’emploi, la flexibilisation du travail, la taylorisation du travail intellectuel, l’individualisation du rapport salarial ? En quoi s’en trouvent modifiées les frontières classiques entre les espaces du travail professionnel et les espaces de la famille et du loisir ? Ces questions ont été abordées à travers les interventions d’Ariane Pailhé (Directrice de recherche, INED), Anne Solaz (directrice de recherche à l’INED) et Diane-Gabrielle Tremblay (professeure à l’École des sciences de l’administration, Université Téluq). La troisième séance a réfléchi à ce que les sociologies des professions et des relations professionnelles apportent à l’analyse de l’articulation vie privée, vie professionnelle, hier et aujourd’hui. Quelles sont les régulations professionnelles, mésosociologiques et macrosociologiques, qui agissent sur l’expérience individuelle de l’articulation, définissant des régimes de temporalité professionnelle et aboutissant à des contextes d’articulation singuliers ? Comment ces formes de structuration du social (le métier, le groupe professionnel, le secteur privé ou public, etc.) informent variablement les contextes d’articulation des temps sociaux ? En quoi, par exemple, déterminent-elles des injonctions plus ou moins fortes au présentéisme ? En quoi traitent-elles les inégalités sexuées dans le déploiement des carrières professionnelles ? En quoi impliquent-elles des formes de management plus ou moins sensibles à la question de l’articulation des temps sociaux ? Que font les syndicats en la matière ? Comment la féminisation des professions peut-elle modifier les régulations professionnelles ? Ces questions ont été discutées à l’occasion d’une intervention d’Anne Lambert (chargée de recherche INED). La quatrième séance a analysé les éventuelles spécificités de classes de l’articulation vie privée/vie professionnelle. Dans quelle mesure l’appartenance à certaines classes ou fractions de classes contribue-t-elle à définir des enjeux variables d’articulation, cela du fait de dimensions professionnelles (l’appartenance, par exemple, de certaines fractions des classes populaires aux segments les plus précaires et temporellement atypiques du salariat d’exécution), résidentielles, de consommation (de loisirs notamment) ou éducatives (des stratégies scolaires par exemple) ? La question de l’articulation vie privée, vie professionnelle se pose-t-elle variablement à l’intérieur de cultures de classes ? Cette séance s’est articulée autour du travail de David Gaborieau.

La cinquième séance a endossé le point de vue de la sociologie de la socialisation et de l’éducation à partir des travaux de Pierre Gilbert (maître de conférences à l’Université Paris‑8, CRESPPA-CSU) et Charlotte Faircloth (Visiting Lecturer in Sociology, Centre for Parenting Culture Studies, University of Kent). La sixième séance a prolongé la précédente autour du travail de Martine Court (maîtresse de conférences, HDR en sociologie, LAPSCO, Université Clermont Auvergne), Mikael Borjesson (Department of Education, Uppsala University) et Ida Lidegran (Department of Education, Uppsala University). Une septième séance a porté sur l’examen déclinaisons du problème de l’articulation dans les configurations familiales « atypiques » à partir des interventions de Sylvie Cadolle (CERLIS, Université Paris-Descartes) et Jean Marie Legoff (maître d’enseignement et de recherche à l’UNIL). La huitième séance a réfléchi à question de l’articulation des temps de vie dans un contexte de vulnérabilité sociale à partir des interventions d’Arnaud Trenta (IRES, LISE), Anne Petiau (directrice du CERA BUC Ressources/CHIMM, chercheure associée au LISE) et Olivier Giraud (directeur de recherche au CNRS, LISE). La neuvième séance s’est articulée autour du travail de Frédérique Pigeyre et la dixième de celui de Caitlyn Collins (Assistant Professor of Sociology Washington University in St. Louis). Les deux dernières séances ont discuté des contributions des étudiants.

 

Publications

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Dernière modification : 7 octobre 2020 05:59

Type d'UE
Séminaires DR/CR
Disciplines
Sociologie
Page web
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Langues
anglais français
Mots-clés
Famille Politiques publiques Temps/temporalité Travail
Aires culturelles
Amérique du Nord Europe France
Intervenant·e·s
  • Pascal Barbier [référent·e]   maître de conférences, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne / Centre européen de sociologie et de science politique (CESSP)
  • Julie Landour   maîtresse de conférences (en cours de nomination), Université Paris-Dauphine - PSL
  • Bernard Fusulier   directeur de recherche, Université catholique de Louvain, Belgique

Ce séminaire sur l’articulation travail/famille et des temps sociaux poursuit un double objectif articulant des visées pédagogiques et scientifiques. En premier lieu, il s’agit de faire un retour sur la manière dont le « problème social » de l’articulation travail/famille (par ailleurs désigné sous le terme « conciliation ») s’est imposé sur la période récente (1980-2020) dans le débat public et dans la recherche en sociologie. À la croisée de plusieurs problèmes sociaux (inégalités de genre, inégalités sociales en termes de mobilité et de carrières professionnelles, éducation des enfants, etc.), la question de l’articulation des temps sociaux constitue un objet central dont l’examen demeure éclaté. Le séminaire propose de faire la synthèse des approches qui l’irriguent depuis quarante ans (sociologie des politiques publiques ; sociologie du genre ; sociologie des groupes professionnels, du travail et de l’emploi ; sociologie de l’éducation ; sociologie de la famille ; etc.). Au-delà de cette volonté de synthèse, ce séminaire vise en second lieu à saisir les questions essentielles qui demeurent à investir dans l’analyse de l’articulation travail/famille. Ce séminaire a été construit suite à la volonté de l’équipe du RT 48 de l’Association française de sociologie de conduire un projet de recherche afin de renouveler cette sociologie de l’articulation travail/famille.

Présentation précise de l'objet de recherche travaillé dans le cadre du séminaire : 

Depuis les années 1990, l’articulation entre vie professionnelle et vie familiale est publiquement reconnue comme problème social mis à l’agenda politique de nombreux États. Selon les contextes nationaux et les périodes historiques, ce « problème » présente des envergures et des colorations variables : parfois cantonné à la seule articulation des temps professionnels et des temps familiaux, il peut aussi s’inscrire dans une préoccupation élargie pour l’articulation des temps sociaux dans leur ensemble ; parfois structuré autour de l’accès et le maintien dans l’emploi, il s’enracine aussi dans la promotion de l’égalité entre les hommes et les femmes, dans la construction du bien-être de l’enfant ou dans la cause nataliste. Il constitue donc un enjeu central en même temps que varié et disséminé en de multiples enjeux sociaux inscrits à l’agenda politique.

Son émergence tient à des transformations profondes des sociétés contemporaines : recompositions des formes familiales et des solidarités familiales (intergénérationnelles, mais également conjugales), accès des femmes à l’emploi et à la carrière professionnelle, recomposition des normes de genre et des rôles sexués à l’intérieur de la sphère domestique, transformations des espaces et des mobilités spatiales, précarisation de l’emploi, incorporation massive des usages numériques dans l’exercice du travail, promotion de la cause du bien-être des enfants, injonction au bien être individuel et à l’efficacité dans les conduites individuelles, etc. Ces transformations contribuent aujourd’hui à faire de l’articulation des temps sociaux (professionnel, associatif, familial, amical, civique, marchand, scolaire, etc.) et des investissements qu’ils recouvrent un enjeu tout autant individuel que collectif.  L’expression de cet enjeu est le plus souvent thématisé sous l’angle psychologique (burn out parental, burn out professionnel) du fait d’une psychologisation des rapports sociaux mais il s’agit bien là d’un élément structurant de la question sociale contemporaine qu’il revient à la sociologie d’examiner.

Son étude sociologique est variée : entrée « macro-sociologique » (interrogeant les effets des grandes transformations sociales, économiques et culturelles sur l’organisation des temps sociaux et des temps de vie, sous l’angle du genre notamment), entrée « institutionnelle » (examinant les réponses apportées en termes de politiques publiques), entrée « pratiques sociales » (observant les pratiques des individus, telles qu’elles sont façonnées par leurs configurations privées, par les entreprises et les milieux professionnels, etc.). Ces variations à l’intérieur de la discipline se décline également en sous champ de la sociologie : les connaissances sur la question résultent de travaux en sociologie de l’éducation, de l’emploi, du travail, des groupes professionnels, de la famille, des politiques publiques, etc.  D’un point de vue général, dans l’espace sociologique francophone, si l’idée d’une imbrication de la sphère professionnelle et de la sphère familiale est avancée dès les années 1980 dans le sillage des études féministes, ce ne sera principalement qu’au milieu des années 1990 et surtout au début des années 2000 que la question de l’articulation sera émise.

Dans la structuration de ce champ de recherche, le réseau Articulation des Temps sociaux (ATS, réseau thématique n°48 de l’association française de sociologie[1]) s’est donné comme objectif de réunir les chercheur-e-s étudiant cette question dans ses multiples dimensions. Le dialogue qu’il a engagé depuis plus de quinze ans a contribué à la construction d’un questionnement sociologique central dont il souhaite aujourd’hui dresser les contours et les principales coordonnées. C’est donc à une sociologie de l’articulation travail/famille que ce séminaire invite. Il propose à la fois de faire état du cumul des connaissances sur cet enjeu traversant de nombreuses sphères de la vie sociale (et de la discipline sociologique), de discuter des recherches les plus récentes sur la question et de déterminer les pistes de recherches pertinentes à engager désormais.

27 octobre 2020 : Introduction du séminaire  

Animation : Pascal Barbier, Bernard Fusulier, Julie Landour

Cette première séance procèdera à une socio-histoire du problème de l’articulation travail/famille et de l’objet scientifique qu’il est devenu. Il s’agira ainsi de se demander pourquoi et comment ce problème s’est posé. Pourquoi ce problème ne se posait-il pas précédemment ? Comment a-t-il été thématisé (ceci constituant un aspect central de la construction de l’objet comme en témoigne les enjeux de définitions - concilier, articuler, balance, conflit, travail et famille, vie privée/vie publique) ? Cette séance reviendra notamment sur les deux approches principales qui ont nourri initialement l’étude de l’articulation travail/famille : une entrée par le « genre » dans laquelle la question de l’articulation devient un domaine d’expression des inégalités de genre ; une entrée par l’articulation des temps sociaux dans laquelle le genre devient une variable d’analyse (parmi d’autres, quoique prioritairement étudiée).

10 novembre 2020 : Organisation du travail et conditions d’articulation

Animation : Bernard Fusulier et Valerya Viera Giraldo

Cette séance propose de revenir sur l’une des entrées majeures de l’étude de l'articulation des temps sociaux : le travail (activité professionnelle et relations de travail) et l’emploi (statut et contrat). En effet, force est de constater que le travail et l’emploi ont connu des transformations majeures ces dernières décennies : e.g. intensification du travail ; précarisation de l’emploi ; féminisation du marché de l’emploi ; flexibilisation du travail ; taylorisation du travail intellectuel ; individualisation du rapport salarial ; etc. Cette séance permettra de réfléchir à ce qui se joue dans le monde du travail professionnel contemporain, en France et ailleurs. Quel panorama peut-on dessiner ? En quoi s’en trouvent modifiées les frontières classiques entre les espaces du travail professionnel et les espaces de la famille et du loisir ? Les organisations du travail peuvent inclure l’incorporation d’usages numériques et l’injonction au travail à distance (le télétravail ou dans des tiers lieux comme les espaces de coworking) au nom bien souvent d’une « meilleure » articulation des temps de vie, mais aussi des formes variables d’envahissement telles que la mobilisation subjective des salariés (sommés de se sentir concernés par leur travail sur le lieu de travail et en dehors) ou l’émergence de formes renouvelées de travail indépendant (auto-entrepreneuriat).  Quels sont les effets de ces dispositifs sur le quotidien des travailleurs et travailleuses ? En quoi les dispositifs de mesure du travail (évaluation par les clients, classement, etc.), par exemple, articulés à des statuts d’emploi singuliers dans le cas des chauffeurs UBER, conduisent-ils à une nouvelle donne en termes de combinaison travail/famille ? Plus généralement, dans quelle mesure la diffusion d’une morale de l’indépendance et la légitimation de « l’esprit d’entreprise » conduisent-elles à reposer la question de la l'articulation des temps sociaux chez les individus ?

Interventions :

  • Ariane Pailhé (directrice de recherche, INED) et Anne Solaz (directrice de recherche, INED)
  • Diane-Gabrielle Tremblay (professeure à l’École des sciences de l'administration, Université Téluq) :
  • « Articuler emploi et vie familiale/personnelle : la situation chez les avocat-e-s au Québec »

24 novembre 2020 : Régulations professionnelles et articulation

Animation : Bernard Fusulier et Valerya Viera Giraldo

Dans la continuité de la séance précédente, cette séance vise à comprendre ce que les sociologies des professions et des relations professionnelles apportent à l’analyse de l’articulation vie privée, vie professionnelle, hier et aujourd’hui. Quelles sont les régulations professionnelles, mésosociologiques et macrosociologiques, qui agissent sur l’expérience individuelle de l'articulation, définissant des régimes de temporalité professionnelle et aboutissant à des contextes d’articulation singuliers ? Comment ces formes de structuration du social (le métier, le groupe professionnel, le secteur privé ou public, etc.) informent variablement les contextes d'articulation des temps sociaux ? En quoi, par exemple, déterminent-elles des injonctions plus ou moins fortes au présentéisme ? En quoi traitent-elles les inégalités sexuées dans le déploiement des carrières professionnelles ? En quoi impliquent-elles des formes de management plus ou moins sensibles à la question de l’articulation des temps sociaux ? Que font les syndicats en la matière ? Comment la féminisation des professions peut-elle modifier les régulations professionnelles ? Telles seront les questions examinées ici.

Intervention :

  • Anne Lambert (chargée de recherche INED) : « Salarié-e-s parents en horaires non standards : aménager les naissances ou aménager le travail? »

8 décembre 2020 : Les variations sociales de l’articulation vie professionnelle/vie familiale

Animation : Sebastián Pizarro Erazo et Bertrand Réau

Partant des analyses précédentes appréhendant la structuration de l’articulation travail/famille par les organisations professionnelles (cultures/ethos professionnel-le-s, syndicats, etc.), cette séance propose de réfléchir aux éventuelles spécificités de classes de l’articulation vie privée/vie professionnelle. Dans quelle mesure l’appartenance à certaines classes ou fractions de classes contribue-t-elle à définir des enjeux variables d’articulation, cela du fait de dimensions professionnelles (l’appartenance, par exemple, de certaines fractions des classes populaires aux segments les plus précaires et temporellement atypiques du salariat d’exécution), résidentielles, de consommation (de loisirs notamment) ou éducatives (des stratégies scolaires par exemple) ? La question de l’articulation vie privée, vie professionnelle se pose-t-elle variablement à l’intérieur de cultures de classes ? Il s’agit ici de s’interroger sur une question peu posée par les enquêtes sur l’articulation travail/famille aujourd’hui : celles de ses variations sociales (voire inégalités sociales).

Intervention :

  • David Gaborieau (Post-doctorant au Centre d’études de l’emploi et du travail, CNAM), « "Pas pire qu'ailleurs". Vies aménagées sous contrainte chez les ouvrier-es de la logistique »

26 janvier 2021 : Articulation au nom de l’éducatif/du bien être enfantin: enjeux de socialisation et de délégation de socialisation des enfants

Animation : Pascal Barbier et Julie Landour

Cette séance propose d’appréhender la question de l’articulation sous l’angle de la sociologie de l’éducation. Réfléchir en ces termes, c’est nécessairement poser la question du rôle/poids/effet du rapport aux enfants. L’éducation des enfants occupe une place centrale dans la tension générée par la simultanéité des investissements sociaux que le quotidien recouvre. Si articuler pose problème, c’est notamment du fait des injonctions à la quantité et la qualité du temps familial et parental, c’est notamment du fait de l’enjeu du « développement » des enfants. Le « bien être enfantin », la disponibilité parentale constitue des recommandations ordinaires qui structurent variablement les investissements sociaux des individus. Comment se définit aujourd’hui l’articulation des temps sociaux au nom de l’enfant ?  Quels sont les effets de la diffusion de normes de parentalité avec la prédominance de l’intérêt de l’enfant et de la coparentalité sur l’articulation vie privée, vie professionnelle?

Interventions :

  • Pierre Gilbert (maître de conférences à l'université Paris‑8, CRESPPA–CSU), Charlotte Faircloth (associate professor in social science, UCL Social Research Institute), “In the child’s best interests?’: Reflections on contemporary parenting culture, ‘intensive’ motherhood and work-life balance”

9 février 2021 : Articulation au nom de l’éducatif/du bien être enfantin : une entrée par la sociologie de l’éducation

Cette séance propose d’appréhender la question de l’articulation sous l’angle de la sociologie de l’éducation. Réfléchir en ces termes, c’est nécessairement poser la question du rôle/poids/effet du rapport aux enfants. L’éducation des enfants occupe une place centrale dans la tension générée par la simultanéité des investissements sociaux que le quotidien recouvre. Si articuler pose problème, c’est notamment du fait des injonctions à la quantité et la qualité du temps familial et parental, c’est notamment du fait de l’enjeu du « développement » des enfants. Le « bien être enfantin », la disponibilité parentale constitue des recommandations ordinaires qui structurent variablement les investissements sociaux des individus. Comment se définit aujourd’hui l’articulation des temps sociaux au nom de l’enfant ?  Quels sont les effets de la diffusion de normes de parentalité avec la prédominance de l’intérêt de l’enfant et de la coparentalité sur l’articulation vie privée, vie professionnelle?

Interventions :

  • Martine Court (maîtresse de conférences HDR en sociologie, LAPSCO, Université Clermont Auvergne), « Temps professionnel, temps familial et socialisation primaire »
  • Mikael Borjesson (Department of Education, Uppsala University) et Ida Lidegran (Department of Education, Uppsala University), “Educational strategies among Swedish cultural upper middle-class families”

23 février 2021 : Articulation et formes familiales

Animation : Myriam Chatot et Alexandra Piesen

L’articulation travail-famille est souvent appréhendée comme l’examen des inégalités hommes-femmes dans la répartition des tâches domestiques et des activités de soins et des conséquences de ces inégalités dans différents domaines (carrière professionnelle, temps de loisirs, etc.) Or, cet examen n’est pertinent que dans le cadre de configurations conjugales hétérosexuelles « intactes ». Dans quelle mesure les configurations « atypiques » posent-elles différemment la question de l’articulation? La monoparentalité (Martial, Lefaucheur, etc.) ou la résidence alternée (Cadolle, Hachet, etc.) conduisent-elles à redistribuer les conditions des arrangements repérés dans les séances précédentes du séminaire ? Dans quelle mesure exercer le rôle de parent « en solo » ou aux côtés d’un beau-parent modifie la question de l’articulation: égalité/inégalité au sein du couple dans le travail parental ou domestique, aspiration des pères à un engagement dans la parentalité, volonté de s’inscrire dans une co-parentalité en cas de séparation au nom du « bien être » de l’enfant, etc. ? Comment les solidarités familiales se transforment en contexte de séparation ou de remise en couple ? Quels modèles d’articulation donnent à voir les familles homoparentales ?

Interventions :

  • Sylvie  Cadolle (CERLIS, Université Paris-Descartes) : « La remise en cause des arrangements des couples après une séparation : les rôles parentaux à l’épreuve de la résidence alternée et des recompositions familiales »
  • Jean Marie Legoff (maître d'enseignement et de recherche à l’UNIL)

9 mars 2021 : Articulation et vulnérabilités sociales

Animation : Abdia Touahria-Gaillard

Cette séance propose d’appréhender la question de l’articulation des temps de vie dans un contexte de vulnérabilité sociale. Par vulnérabilité sociale, nous entendons ici toutes les formes de limitations induites par le handicap (physique, mental ou psychique), la perte d’autonomie liée à l’âge et leurs conséquences en matière de précarité économique et / ou d’isolement social. Parmi ces conséquences, on peut identifier des formes d’articulation vie professionnelle / vie personnelle dont les expressions sont socialement situées, ainsi que des sorties du marché de l’emploi imputables à l’accompagnement d’un proche dépendant.   

Les politiques de soutien aux aidants, qui dans le même geste les reconnaissent et les assignent à leur rôle, paraissent occulter certains publics : la situation des parents d’enfants en situation de handicap, par exemple, reste très nébuleuse, au motif que l’accompagnement à des âges où les diagnostics ne sont pas stabilisés relèverait d’abord d’un travail parental.

Aujourd’hui, l’accompagnement du handicap d’un enfant ou de la perte d’autonomie liée à l’âge engendre chez les familles des coûts invisibles pour la solidarité nationale. La compensation financière et technique du handicap étant une compétence transférée aux départements, on observe sur les territoires des différences de traitement administratif. Dans quelle mesure, la survenue du handicap ou l’accompagnement d’un proche sont-ils susceptibles d’amplifier les inégalités sociales ? Observe-t-on des formes d’enrôlement genré s’appuyant sur une naturalisation des compétences requises à l’aide familiale et, partant, une sortie forcée du marché du travail ? Le cas échéant, quid des ruptures conjugales et de leurs incidences directes sur la précarisation économique ? Le travail d’accompagnement du handicap est-il rendu invisible, caché, par les impératifs du travail parental ? Ou est-il reconnu par les professionnels de la petite enfance comme requérant des aptitudes spécifiques ? De même pour l’accompagnement d’un proche dépendant.

Interventions :

  • Anne Petiau (directrice du CERA BUC Ressources / CHIMM, Chercheure associée au LISE) et Arnaud Trenta (IRES, LISE), « Les parcours des proches aidant.e.s rémunéré.e.s au prisme des inégalités sociales et de genre »
  • Olivier Giraud (directeur de recherche CNRS, LISE), « Les temps sociaux désarticulés dans la crise sanitaire : le plein temps des aidant.e.s, quand les organisations et les institutions ne répondent plus »

30 mars 2021 : Les effets de la division sexuée du travail au sein des familles sur les parcours professionnels

Animation : Sebastián Pizarro Erazo et Bertrand Réau

Cette séance interrogera les inégalités de parcours professionnels entre les hommes et les femmes à partir des inégalités genrées d’articulation entre travail et famille entre les sexes. Alors que la question de l’articulation vie privée/vie professionnelle se pose le plus souvent au regard des contraintes liées au travail, cette séance invite à décentrer le regard en s’interrogeant sur les effets des inégalités sociales dans l’espace privé sur la vie professionnelle. Plus spécifiquement, il s’agira de s’interroger sur les modalités socialement différenciées d’accès à une « culture libre » au sens de Bourdieu.

Intervention

  • Frédérique Pigeyre (professeure au CNAM, LISE), «  La famille ou la carrière ? Les avantages pour les hommes et les freins pour les femmes »

11 mai 2021 : Variations internationales de l’articulation

Animation : Julie Landour et Diane Gabrielle Tremblay

Cette séance finale réfléchira aux ancrages nationaux des politiques publiques de l’articulation. À partir d’une entrée par la sociologie des politiques publiques, nous appréhenderons les variations internationales de l’articulation sous divers angles afin de comprendre ce qu’apporte la sociologie des politiques publiques à la réflexion. A titre d’exemple, nous réfléchirons aux variations en termes de référentiels structurants la compréhension, à l’échelle nationale, des enjeux d’articulation. Il s’agira en particulier de réfléchir à l’inscription de ces politiques dans des conceptions variées des rôles sexués que la littérature nomme variablement (la discussion sur ces variations de vocabulaire constituant un aspect de la discussion qui sera menée) : ordre genré, régime de genre, etc. Nous chercherons aussi à comprendre les domaines de l’action publique auxquels sont variablement rattachés les enjeux d’articulation selon les contextes nationaux : petite enfance, emploi, solidarité familiale, etc.

Interventions :

  • Caitlyn Collins (assistant professor of sociology Washington University in St. Louis), Making Motherhood Work: How Women Manage Careers and Caregivin
  • ANR Fam.Conf (Julie Landour, maîtresse de conférences à l’université Paris Dauphine, IRISSO, Myriam Chatot, post-doctorant à l’IRISSO, Pascal Barbier, maître de conférences à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne CESSP), « L'expérience du confinement dans les familles : analyse comparative en France, Suède et Suisse »

25 mai 2021 : retour sur les travaux des étudiants

8 juin 2021 : conclusion du séminaire et pistes de recherche

Organisation pratique

Public et modalités de suivi

Ce séminaire s’adresse à des étudiant·e·s inscrit·e·s en master, doctorat ou des chercheur·e·s impliqué·e·s dans ce champ d’études. Il est construit comme un véritable séminaire de recherche dont l’objectif est tout autant le bilan critique des réflexions menées sur l’articulation vie privée, vie professionnelle que la production collective d’un programme de recherche sur cette question. Il permettra donc aux étudiant.e.s de se former à la sociologisation d’un problème social, à la lecture critique de travaux scientifiques, au travail de rédaction sous la format de l’écriture scientifique et à la rédaction de projet de recherche.

Travail demandé et modalités de validation

Seul·e ou par paire,  les étudiant·e·s inscrit·e·s devront :

  1. choisir une séance et lire rigoureusement les textes envoyés par les intervenant-e-s afin de nourrir la discussion en séance. Une « note de lecture » sera attendue (50%) faisant apparaître une série de questions qui pourraient être posées aux intervenant·e·s.
  2. en fin de séminaire, ils·elles devront soumettre un « projet de recherche » (5 pages) qui propose une problématisation et une opérationnalisation de leur thème qui sera évalué comme s’il était déposé à un organisme de financement de la recherche (50%) : sujet et objectifs de la recherche, état de l’art, problématique de recherche, opérationnalisation, bibliographie

Encadrement du séminaire

Le séminaire sera collectivement animé par les membres du bureau du réseau thématique Articulation des temps sociaux (RT48) de l’association française de sociologie : Julie Landour, maîtresse de conférence en sociologie, IRISSO ; Bernard Fusulier, professeur de sociologie et directeur de recherche, FNRS ; Sebastián Pizarro Erazo, doctorant, LISE – CNAM ; Pascal Barbier, maître de conférences en sociologie, CESSP ; Bertrand Réau, sociologue, LISE- CNAM ; Abdia Touahria-Gaillard, sociologue à l’observatoire des emplois de la famille, membre associée du LISE ; Valerya Viera Giraldo, doctorante, LISE – CNAM ; Myriam Chatot, doctorante, IRIS ; Alexandra Piesen, sociologue, CERLIS.

L’organisation pratique sera prise en charge par Pascal Barbier, maître de conférences en sociologie à l’université Paris 1, membre du Centre européen de sociologie et de science politique (EHESS, CNRS, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne). Il sera l’interlocuteur avec l’école.

Contact : Pascal Barbier

[1] https://arts.hypotheses.org/ ; https://afs-socio.fr/rt/rt48/

  • Séminaires de recherche – Études sur le genre-Sociologie – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – Note de recherche sur les travaux en cours des étudiants, fiche de lecture
  • Séminaires de recherche – Sciences sociales-Pratiques de l'interdisciplinarité en sciences sociales – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture, Note de recherche sur les travaux en cours des étudiants
  • Séminaires de recherche – Sociologie – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – Note de recherche sur les travaux en cours des étudiants, fiche de lecture
Contacts additionnels
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Informations pratiques

Contact: pascal.barbier@univ-paris1.fr

Direction de travaux des étudiants
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Réception des candidats
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Pré-requis
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  • 105 bd Raspail
    105 bd Raspail 75006 Paris
    Salle 13
    annuel / bimensuel (2e/4e/5e), mardi 13:00-15:00
    du 27 octobre 2020 au 8 juin 2021

Ce séminaire sur l’articulation travail/famille et des temps sociaux a traité de la manière dont le « problème social » de l’articulation travail/famille (par ailleurs désigné sous le terme « conciliation ») s’est imposé sur la période récente (1980-2020) dans le débat public et dans la recherche en sociologie. Puis, il s’est emparé des approches sociologiques qui l’irriguent depuis quarante ans (sociologie des politiques publiques ; sociologie du genre ; sociologie des groupes professionnels, du travail et de l’emploi ; sociologie de l’éducation ; sociologie de la famille ; etc.). La première séance a procédé à une socio-histoire du problème de l’articulation travail/famille et de l’objet scientifique qu’il est devenu : pourquoi et comment ce problème s’est posé. Pourquoi ce problème ne se posait-il pas précédemment ? Comment a-t-il été thématisé (ceci constituant un aspect central de la construction de l’objet comme en témoignent les enjeux de définitions – concilier, articuler, balance, conflit, travail et famille, vie privée/vie publique) ? La deuxième séance est revenue sur l’une des entrées majeures de l’étude de l’articulation des temps sociaux : le travail (activité professionnelle et relations de travail) et l’emploi (statut et contrat). Quels sont les effets de l’intensification du travail, la précarisation de l’emploi, la féminisation du marché de l’emploi, la flexibilisation du travail, la taylorisation du travail intellectuel, l’individualisation du rapport salarial ? En quoi s’en trouvent modifiées les frontières classiques entre les espaces du travail professionnel et les espaces de la famille et du loisir ? Ces questions ont été abordées à travers les interventions d’Ariane Pailhé (Directrice de recherche, INED), Anne Solaz (directrice de recherche à l’INED) et Diane-Gabrielle Tremblay (professeure à l’École des sciences de l’administration, Université Téluq). La troisième séance a réfléchi à ce que les sociologies des professions et des relations professionnelles apportent à l’analyse de l’articulation vie privée, vie professionnelle, hier et aujourd’hui. Quelles sont les régulations professionnelles, mésosociologiques et macrosociologiques, qui agissent sur l’expérience individuelle de l’articulation, définissant des régimes de temporalité professionnelle et aboutissant à des contextes d’articulation singuliers ? Comment ces formes de structuration du social (le métier, le groupe professionnel, le secteur privé ou public, etc.) informent variablement les contextes d’articulation des temps sociaux ? En quoi, par exemple, déterminent-elles des injonctions plus ou moins fortes au présentéisme ? En quoi traitent-elles les inégalités sexuées dans le déploiement des carrières professionnelles ? En quoi impliquent-elles des formes de management plus ou moins sensibles à la question de l’articulation des temps sociaux ? Que font les syndicats en la matière ? Comment la féminisation des professions peut-elle modifier les régulations professionnelles ? Ces questions ont été discutées à l’occasion d’une intervention d’Anne Lambert (chargée de recherche INED). La quatrième séance a analysé les éventuelles spécificités de classes de l’articulation vie privée/vie professionnelle. Dans quelle mesure l’appartenance à certaines classes ou fractions de classes contribue-t-elle à définir des enjeux variables d’articulation, cela du fait de dimensions professionnelles (l’appartenance, par exemple, de certaines fractions des classes populaires aux segments les plus précaires et temporellement atypiques du salariat d’exécution), résidentielles, de consommation (de loisirs notamment) ou éducatives (des stratégies scolaires par exemple) ? La question de l’articulation vie privée, vie professionnelle se pose-t-elle variablement à l’intérieur de cultures de classes ? Cette séance s’est articulée autour du travail de David Gaborieau.

La cinquième séance a endossé le point de vue de la sociologie de la socialisation et de l’éducation à partir des travaux de Pierre Gilbert (maître de conférences à l’Université Paris‑8, CRESPPA-CSU) et Charlotte Faircloth (Visiting Lecturer in Sociology, Centre for Parenting Culture Studies, University of Kent). La sixième séance a prolongé la précédente autour du travail de Martine Court (maîtresse de conférences, HDR en sociologie, LAPSCO, Université Clermont Auvergne), Mikael Borjesson (Department of Education, Uppsala University) et Ida Lidegran (Department of Education, Uppsala University). Une septième séance a porté sur l’examen déclinaisons du problème de l’articulation dans les configurations familiales « atypiques » à partir des interventions de Sylvie Cadolle (CERLIS, Université Paris-Descartes) et Jean Marie Legoff (maître d’enseignement et de recherche à l’UNIL). La huitième séance a réfléchi à question de l’articulation des temps de vie dans un contexte de vulnérabilité sociale à partir des interventions d’Arnaud Trenta (IRES, LISE), Anne Petiau (directrice du CERA BUC Ressources/CHIMM, chercheure associée au LISE) et Olivier Giraud (directeur de recherche au CNRS, LISE). La neuvième séance s’est articulée autour du travail de Frédérique Pigeyre et la dixième de celui de Caitlyn Collins (Assistant Professor of Sociology Washington University in St. Louis). Les deux dernières séances ont discuté des contributions des étudiants.

 

Publications

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