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UE392 - Les Afriques dans la longue durée : acteurs, savoirs, pratiques


Lieu et planning


  • Campus Condorcet-Centre de colloques
    Centre de colloques, Cours des humanités 93300 Aubervilliers
    Salle 3.11
    annuel / bimensuel (2e/4e), lundi 15:00-17:00
    du 9 novembre 2020 au 14 juin 2021


Description


Dernière modification : 2 juin 2020 19:38

Type d'UE
Séminaires DE/MC
Disciplines
Histoire
Page web
-
Langues
français
Mots-clés
Archives Circulations Coloniales (études) Culture Culture matérielle Domination Droit, normes et société Dynamiques sociales Économie Écriture Empire Esclavage Transnational Travail
Aires culturelles
Afrique
Intervenant·e·s
  • Catarina Madeira Santos [référent·e]   directrice d'études, EHESS / Institut des mondes africains (IMAF)
  • Elikia M'Bokolo   directeur d'études (retraité·e), EHESS / Institut des mondes africains (IMAF)

Nous allons prolonger la réflexion sur les « faits » – issus des initiatives internes à l’Afrique ou coloniales – qui ont fonctionné en tant que puissants accélérateurs de changement social dans les sociétés africaines, que ce soit au niveau régional, continental ou global. Il s'agit de privilégier les processus de changement économique, social et culturel déclenchés par le lent remplacement de la traite esclavagiste par le commerce légitime des matières premières. Nous serons particulièrement attentifs aux rapports, maintes fois ambigus, entre l’esclavage – tel qu’il fut conçu et pratiqué par les acteurs du monde colonial et ceux des sociétés africaines - et le travail libre.

Cette année nous continuerons à privilégier l’histoire des acteurs ou des groupes d’acteurs qui ont vécu des changements statutaires. Nous reprendrons la discussion sur les problèmes méthodologiques qui se posent à la reconstruction des histoires de vies et notamment des sources qui permettent de mener ce genre de recherche.

En parallèle, nous présenterons des études de cas élaborées sur la longue, voire très longue, durée. Naturellement, nos recherches personnelles seront mises à contribution.

Bien que la période historique concernée se situe entre le XIXe siècle et la période de l’Entre-deux-guerres, nous nous intéresserons également aux dynamiques historiques qui ont trait aux mouvements longs. Il est rappelé que l’un des propos majeurs de ce séminaire est de penser l’Histoire de l’Afrique à une échelle temporelle de longue durée, nécessaire pour saisir des processus qui, autrement, seraient rendus « invisibles », malgré leur relation avec la moyenne et la courte durée. Cette option résulte de plusieurs constats.

Il s’agit d’abord de la prépondérance des études sur la période contemporaine, concernant notamment les territoires sous domination française, anglaise et belge, au détriment d’une chronologie plus étalée et des problématiques qu’elle recèle et qui, cependant, ressortent des matériaux archivistiques et historiographiques issus de la colonisation portugaise, ou encore des données linguistiques et archéologiques mobilisées par l’histoire des civilisations africaines préexistantes à la colonisation. Vient ensuite l’importance accordée aux études impériales, où l’épaisseur de l’histoire et, par conséquent, la résilience des dynamiques interafricaines n’apparait, au mieux, que dans un lointain et vague arrière-plan. Enfin, la multiplication, par ailleurs opportune, des travaux sur le « temps présent » frappe à la fois par leur insistance sur les contraintes et les opportunités d’un environnement international « mondialisé » et sur les nouveautés apparemment irréductibles des « situations » africaines.

Or, entre l’histoire dite « précoloniale » (la question restant posée de savoir quand se termine le « pré »colonial par rapport au « colonial »), l’installation des systèmes coloniaux formels, à la fin du XIXe siècle, et les enjeux de la « postcolonialité », se déroule un temps long dans lequel se sont produites des interactions, voire des (re)créations, aussi bien entre « l’Afrique en Afrique » et « les Afriques d’ailleurs » qu’entre les sociétés africaines et les pouvoirs coloniaux, le tout dans des relations complexes de négociation, de dialogue et de confrontation. Les acteurs, africains ou coloniaux (catégories hétérogènes par définition, ouvertes sans cesse à l’émergence de nouveaux rôles sociaux), les savoirs (transmis, appropriés, reconfigurés) et les pratiques (la résistance, la négociation, la reconversion) constituent autant de « lieux » à partir desquels se déploiera notre réflexion.

Dans cette perspective, la focalisation de l’analyse sur des « faits » qui ont fonctionné en tant que tournants ou déclencheurs de changement s’avère particulièrement féconde pour mettre en lumière les processus de reconfiguration des sociétés africaines dans le temps long.

textes (bibliographie ou sources) seront distribués au préalable. Leur lecture est obligatoire et les étudiants sont sollicités à intervenir activement dans le débat. Ceux qui sont inscrits en doctorat et en master, sous la direction des organisateurs du séminaire, seront invités à présenter et à discuter du cheminement et du résultat de leurs recherches en cours.

Le programme détaillé n'est pas disponible.


Master


  • Séminaires de recherche – Étude comparative du développement – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – contrôle continu, exposé oral
  • Séminaires de recherche – Études politiques – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – exposé oral, contrôle continu
  • Séminaires de recherche – Histoire-Histoire du monde/histoire des mondes – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – contrôle continu, exposé oral
  • Séminaires de recherche – Histoire-Histoire et sciences sociales – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – exposé oral, contrôle continu

Renseignements


Contacts additionnels
-
Informations pratiques

Catarina Madeira Santos par courriel.

Direction de travaux des étudiants

direction des étudiants en master et en doctorat sur rendez-vous.

Réception des candidats

sur rendez-vous, contacter Catarina Madeira Santos par courriel.

Pré-requis

licence. Pour une inscription en M1 ou M2 il faut présenter un projet de 2 pages ou une lettre de motivation.


Compte rendu


Pendant l’année 2020-2021 le séminaire a été consacré à deux grands volets thématiques. Dans un premier temps, nous avons revisité les débats historiographiques concernant les différences et les recoupements entre sources orales, écrites et archéologiques. J’ai pu exposer mes recherches en cours sur les archives africaines, en mettant l’accent sur la constitution des archives de l’ancien royaume du Kongo. En tant que pouvoir africain souverain, celui-ci a entretenu des rapports politico-diplomatiques continus avec le royaume du Portugal, depuis la fin du XVe siècle jusqu’au début du XXe siècle. Ainsi, en m’appuyant sur un article détaillé récemment publié, nous avons analysé les textes rédigés par les rois du Kongo (ou en leur nom) et d’autres acteurs congolais, en particulier des lettres, afin de décortiquer les protocoles épistolaires importés d’Europe et leur reformulation en fonction des contextes de rédaction locaux. Le deuxième volet thématique a porté sur les statuts serviles africains dans les sociétés qui composent l’actuel Angola. Nous avons aussi eu l’occasion de présenter et de discuter des parties de mon Habilitation à diriger des recherches, soutenue en 2019 et dont la publication est en préparation. Enfin, nous avons consacré quelques séances à la présentation des recherches en cours des doctorants travaillant sous ma direction.

Publications

Catarina Madeira Santos

  • « Reconstruire les archives africaines à partir des archives impériales : circulations documentaires du Royaume du Kongo, des Ndembu et d’autres pouvoirs africains », dans Archivi del mondo moderno. Pratiche, conflitti, convergenze, sous la dir. d’A. Buono et Matteo Giuli, Rome, Carocci editore, 2020, p. 113-170.
  • « Le comptage social comme outil de la colonisation », dans De la contagion, sous la dir. de B. Delaurenti et T. Leroux, CRH, Éditions Vandémiaire, 2020, p. 73-79.
  • « Les sources écrites africaines de l’Angola (XVIIe-XXe siècle) » « Angola’s written sources (17th-20th centuries) », dans Encyclopédie des Historiographies. Afrique, Amérique, Asie, vol. I : Sources et genres historiques en Afrique, sous la dir. de Nathalie Kouamé, Éric Meyer et Anne Viguier, Paris, Presses de l’INALCO, 2020, p. 1628-1632, https://books.openedition.org/pressesinalco/31314#authors.
  • « Des sociétés à l’épreuve de la traite transatlantique. Angola, XVIIe-XIXe siècle », dans Les Mondes de l’Esclavage. Une histoire comparée, sous la dir. de P. Ismard, B. Rossi et C. Vidal, Paris, Éditions du Seuil, 2021, p. 207-215.

Dernière modification : 2 juin 2020 19:38

Type d'UE
Séminaires DE/MC
Disciplines
Histoire
Page web
-
Langues
français
Mots-clés
Archives Circulations Coloniales (études) Culture Culture matérielle Domination Droit, normes et société Dynamiques sociales Économie Écriture Empire Esclavage Transnational Travail
Aires culturelles
Afrique
Intervenant·e·s
  • Catarina Madeira Santos [référent·e]   directrice d'études, EHESS / Institut des mondes africains (IMAF)
  • Elikia M'Bokolo   directeur d'études (retraité·e), EHESS / Institut des mondes africains (IMAF)

Nous allons prolonger la réflexion sur les « faits » – issus des initiatives internes à l’Afrique ou coloniales – qui ont fonctionné en tant que puissants accélérateurs de changement social dans les sociétés africaines, que ce soit au niveau régional, continental ou global. Il s'agit de privilégier les processus de changement économique, social et culturel déclenchés par le lent remplacement de la traite esclavagiste par le commerce légitime des matières premières. Nous serons particulièrement attentifs aux rapports, maintes fois ambigus, entre l’esclavage – tel qu’il fut conçu et pratiqué par les acteurs du monde colonial et ceux des sociétés africaines - et le travail libre.

Cette année nous continuerons à privilégier l’histoire des acteurs ou des groupes d’acteurs qui ont vécu des changements statutaires. Nous reprendrons la discussion sur les problèmes méthodologiques qui se posent à la reconstruction des histoires de vies et notamment des sources qui permettent de mener ce genre de recherche.

En parallèle, nous présenterons des études de cas élaborées sur la longue, voire très longue, durée. Naturellement, nos recherches personnelles seront mises à contribution.

Bien que la période historique concernée se situe entre le XIXe siècle et la période de l’Entre-deux-guerres, nous nous intéresserons également aux dynamiques historiques qui ont trait aux mouvements longs. Il est rappelé que l’un des propos majeurs de ce séminaire est de penser l’Histoire de l’Afrique à une échelle temporelle de longue durée, nécessaire pour saisir des processus qui, autrement, seraient rendus « invisibles », malgré leur relation avec la moyenne et la courte durée. Cette option résulte de plusieurs constats.

Il s’agit d’abord de la prépondérance des études sur la période contemporaine, concernant notamment les territoires sous domination française, anglaise et belge, au détriment d’une chronologie plus étalée et des problématiques qu’elle recèle et qui, cependant, ressortent des matériaux archivistiques et historiographiques issus de la colonisation portugaise, ou encore des données linguistiques et archéologiques mobilisées par l’histoire des civilisations africaines préexistantes à la colonisation. Vient ensuite l’importance accordée aux études impériales, où l’épaisseur de l’histoire et, par conséquent, la résilience des dynamiques interafricaines n’apparait, au mieux, que dans un lointain et vague arrière-plan. Enfin, la multiplication, par ailleurs opportune, des travaux sur le « temps présent » frappe à la fois par leur insistance sur les contraintes et les opportunités d’un environnement international « mondialisé » et sur les nouveautés apparemment irréductibles des « situations » africaines.

Or, entre l’histoire dite « précoloniale » (la question restant posée de savoir quand se termine le « pré »colonial par rapport au « colonial »), l’installation des systèmes coloniaux formels, à la fin du XIXe siècle, et les enjeux de la « postcolonialité », se déroule un temps long dans lequel se sont produites des interactions, voire des (re)créations, aussi bien entre « l’Afrique en Afrique » et « les Afriques d’ailleurs » qu’entre les sociétés africaines et les pouvoirs coloniaux, le tout dans des relations complexes de négociation, de dialogue et de confrontation. Les acteurs, africains ou coloniaux (catégories hétérogènes par définition, ouvertes sans cesse à l’émergence de nouveaux rôles sociaux), les savoirs (transmis, appropriés, reconfigurés) et les pratiques (la résistance, la négociation, la reconversion) constituent autant de « lieux » à partir desquels se déploiera notre réflexion.

Dans cette perspective, la focalisation de l’analyse sur des « faits » qui ont fonctionné en tant que tournants ou déclencheurs de changement s’avère particulièrement féconde pour mettre en lumière les processus de reconfiguration des sociétés africaines dans le temps long.

textes (bibliographie ou sources) seront distribués au préalable. Leur lecture est obligatoire et les étudiants sont sollicités à intervenir activement dans le débat. Ceux qui sont inscrits en doctorat et en master, sous la direction des organisateurs du séminaire, seront invités à présenter et à discuter du cheminement et du résultat de leurs recherches en cours.

Le programme détaillé n'est pas disponible.

  • Séminaires de recherche – Étude comparative du développement – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – contrôle continu, exposé oral
  • Séminaires de recherche – Études politiques – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – exposé oral, contrôle continu
  • Séminaires de recherche – Histoire-Histoire du monde/histoire des mondes – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – contrôle continu, exposé oral
  • Séminaires de recherche – Histoire-Histoire et sciences sociales – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – exposé oral, contrôle continu
Contacts additionnels
-
Informations pratiques

Catarina Madeira Santos par courriel.

Direction de travaux des étudiants

direction des étudiants en master et en doctorat sur rendez-vous.

Réception des candidats

sur rendez-vous, contacter Catarina Madeira Santos par courriel.

Pré-requis

licence. Pour une inscription en M1 ou M2 il faut présenter un projet de 2 pages ou une lettre de motivation.

  • Campus Condorcet-Centre de colloques
    Centre de colloques, Cours des humanités 93300 Aubervilliers
    Salle 3.11
    annuel / bimensuel (2e/4e), lundi 15:00-17:00
    du 9 novembre 2020 au 14 juin 2021

Pendant l’année 2020-2021 le séminaire a été consacré à deux grands volets thématiques. Dans un premier temps, nous avons revisité les débats historiographiques concernant les différences et les recoupements entre sources orales, écrites et archéologiques. J’ai pu exposer mes recherches en cours sur les archives africaines, en mettant l’accent sur la constitution des archives de l’ancien royaume du Kongo. En tant que pouvoir africain souverain, celui-ci a entretenu des rapports politico-diplomatiques continus avec le royaume du Portugal, depuis la fin du XVe siècle jusqu’au début du XXe siècle. Ainsi, en m’appuyant sur un article détaillé récemment publié, nous avons analysé les textes rédigés par les rois du Kongo (ou en leur nom) et d’autres acteurs congolais, en particulier des lettres, afin de décortiquer les protocoles épistolaires importés d’Europe et leur reformulation en fonction des contextes de rédaction locaux. Le deuxième volet thématique a porté sur les statuts serviles africains dans les sociétés qui composent l’actuel Angola. Nous avons aussi eu l’occasion de présenter et de discuter des parties de mon Habilitation à diriger des recherches, soutenue en 2019 et dont la publication est en préparation. Enfin, nous avons consacré quelques séances à la présentation des recherches en cours des doctorants travaillant sous ma direction.

Publications

Catarina Madeira Santos

  • « Reconstruire les archives africaines à partir des archives impériales : circulations documentaires du Royaume du Kongo, des Ndembu et d’autres pouvoirs africains », dans Archivi del mondo moderno. Pratiche, conflitti, convergenze, sous la dir. d’A. Buono et Matteo Giuli, Rome, Carocci editore, 2020, p. 113-170.
  • « Le comptage social comme outil de la colonisation », dans De la contagion, sous la dir. de B. Delaurenti et T. Leroux, CRH, Éditions Vandémiaire, 2020, p. 73-79.
  • « Les sources écrites africaines de l’Angola (XVIIe-XXe siècle) » « Angola’s written sources (17th-20th centuries) », dans Encyclopédie des Historiographies. Afrique, Amérique, Asie, vol. I : Sources et genres historiques en Afrique, sous la dir. de Nathalie Kouamé, Éric Meyer et Anne Viguier, Paris, Presses de l’INALCO, 2020, p. 1628-1632, https://books.openedition.org/pressesinalco/31314#authors.
  • « Des sociétés à l’épreuve de la traite transatlantique. Angola, XVIIe-XIXe siècle », dans Les Mondes de l’Esclavage. Une histoire comparée, sous la dir. de P. Ismard, B. Rossi et C. Vidal, Paris, Éditions du Seuil, 2021, p. 207-215.