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UE377 - Pluralité religieuse et laïcité dans l'histoire française, XVIIIe-XXe siècle


Lieu et planning


  • Enseignement à distance/webinaire
    webinaire
    https://listsem.ehess.fr/
    annuel / hebdomadaire, jeudi 11:00-13:00
    du 12 novembre 2020 au 17 juin 2021


Description


Dernière modification : 7 avril 2021 17:12

Type d'UE
Séminaires DE/MC
Disciplines
Histoire
Page web
-
Langues
français
Mots-clés
Action publique Fait religieux Histoire Laïcité
Aires culturelles
Europe France Transnational/transfrontières
Intervenant·e·s
  • Rita Hermon-Belot [référent·e]   directrice d'études, EHESS / Centre d'études en sciences sociales du religieux (CéSor)

La liberté des cultes se vit en France dans le cadre de la laïcité. Mais l’extension de la diversité religieuse dans toutes les démocraties occidentales et les besoins ou les exigences qu’elle a fait naître posent aujourd’hui des problèmes inédits.

Ce séminaire veut éclairer la façon dont pluralité religieuse et laïcité ont pris place de concert et même de façon solidaire dans le contexte français. L’hypothèse qui nous guide est que même si elle ne concernait que des groupes de taille très réduite, la diversité religieuse a constitué un élément déterminant dans la genèse de l’idée laïque et dans l’élaboration des formes d’application que celle-ci a reçues. Un élément qui n’est toujours pas suffisamment pris en compte.

Nous nous intéresserons particulièrement au « second XIXe siècle » en suivant toujours une double voie de recherche :

  • les conditions effectives de l’entrée des cultes désignés comme « non-catholiques » dans un monde désormais commun, alors que le XIXe siècle  français a largement vécu sur une association très étroite entre les différents cultes et l’État.
  • la place que la pluralité religieuse a pu prendre, et qu’ont pu prendre les membres de cultes minoritaires, dans les débats qui ont mené à la conception et à l’affirmation de la laïcité.

Cette année permettra d’aborder sous cette approche plurielle deux grandes questions : l’École et le domaine colonial.

Le séminaire a aussi pour habitude de se tenir attentif aux interrogations et débats du présent, où jouent des héritages historiques d’autant plus actifs qu’ils sont mal identifiés, pratiques de l’État et des services publics, ou catégories mêmes à travers lesquelles toutes ces questions sont pensées et posées. Nous tenterons notamment une étude des effets de la crise du COVID sur l’expression religieuse et sa régulation par les services publics.


Master


  • Séminaires de recherche – Histoire-Histoire du monde/histoire des mondes – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel hebdomadaire = 12 ECTS
    MCC – fiche de lecture
  • Séminaires de recherche – Histoire-Histoire et sciences sociales – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel hebdomadaire = 12 ECTS
    MCC – fiche de lecture
  • Séminaires de recherche – Sciences des religions et société-Sciences sociales des religions – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel hebdomadaire = 12 ECTS
    MCC – fiche de lecture

Renseignements


Contacts additionnels
-
Informations pratiques

contacter l'enseignante par courriel.

Direction de travaux des étudiants

sur rendez-vous pris par courriel.

Réception des candidats

sur rendez-vous pris par courriel.

Pré-requis
-

Compte rendu


Nous avions prévu d’aborder cette année la question de l’école. Les événements d’octobre 2020 nous y a davantage encore incités, en essayant de prendre en compte les nombreuses publications d’ouvrages d’enseignants en exercice et de chercheurs. Nous avons notamment pu accueillir Christophe Naudin, auteur du remarquable Journal d’un rescapé du Batacalan. Être historien et victime d’un attentat, publié en septembre 2020, et également professeur dans le secondaire, ainsi qu’Isabelle Saint-Martin, pour son ouvrage de 2019, Peut-on parler des religions à l’école ?

Le séminaire a suivi la ligne historique spécifique qui est la sienne en envisageant le rapport entre religion et école dans l’histoire française sous l’angle de la pluralité. Ce que nous avons pu faire pour une période allant de l’Ancien Régime à la Monarchie de Juillet. L’étude a montré de façon frappante la place des rivalités confessionnelles dans la fondation même d’un système d’enseignement en France, dans les pratiques sociales, notamment associatives, liées à l’enseignement pour les garçons et les filles. En retour, sont également apparus l’enjeu et le poids que ces rivalités confessionnelles ont pu constituer dans l’évolution des pratiques éducatives, avec pour exemple la façon dont l’enseignement mutuel introduit dans le courant du XIXe siècle par des groupes religieux protestants non reconnus, a été balayé du champ pédagogique français.

À ces divers travaux s’est ajoutée l’attention portée à plusieurs publications d’une incontestable importance. Patrick Weil est venu présenter son livre De la Laïcité en France. Et l’un des principaux porteurs du projet, notre collègue Florent Brayard, l’évènement majeur qu’a constitué l’édition critique de Mein Kampf, en soulignant particulièrement les exigences méthodologiques et les réflexions complexes que celles-ci mettent en jeu.

La tenue du séminaire en visioconférence a aussi été l’occasion d’une forme d’internationalisation, non seulement par la présence d’auditrices et auditeurs depuis différents pays, Roumanie, Italie, mais aussi l’invitation de collègues étrangers. Philippe Gorsky, professeur à Yale, nous a donné une séance magistrale sur le rôle des Évangéliques dans la vie politique américaine au cours des dernières années.

Les doctorants nous ont également offert quelques très intéressantes séances en présentant des thèses à présent très avancées, sur des sujets divers mais toujours abordés sous l’angle de la pluralité. Ce qui a bien confirmé le renouvellement de la recherche qu’apporte l’attention résolument portée à cet angle.

Publications
  • « Tout ou rien. La loi du sacrilège de 1825 et l’entreprise de reconfiguration de la Restauration », Archives de Sciences sociales des religions, n° 190, avril-juin 2020.

Dernière modification : 7 avril 2021 17:12

Type d'UE
Séminaires DE/MC
Disciplines
Histoire
Page web
-
Langues
français
Mots-clés
Action publique Fait religieux Histoire Laïcité
Aires culturelles
Europe France Transnational/transfrontières
Intervenant·e·s
  • Rita Hermon-Belot [référent·e]   directrice d'études, EHESS / Centre d'études en sciences sociales du religieux (CéSor)

La liberté des cultes se vit en France dans le cadre de la laïcité. Mais l’extension de la diversité religieuse dans toutes les démocraties occidentales et les besoins ou les exigences qu’elle a fait naître posent aujourd’hui des problèmes inédits.

Ce séminaire veut éclairer la façon dont pluralité religieuse et laïcité ont pris place de concert et même de façon solidaire dans le contexte français. L’hypothèse qui nous guide est que même si elle ne concernait que des groupes de taille très réduite, la diversité religieuse a constitué un élément déterminant dans la genèse de l’idée laïque et dans l’élaboration des formes d’application que celle-ci a reçues. Un élément qui n’est toujours pas suffisamment pris en compte.

Nous nous intéresserons particulièrement au « second XIXe siècle » en suivant toujours une double voie de recherche :

  • les conditions effectives de l’entrée des cultes désignés comme « non-catholiques » dans un monde désormais commun, alors que le XIXe siècle  français a largement vécu sur une association très étroite entre les différents cultes et l’État.
  • la place que la pluralité religieuse a pu prendre, et qu’ont pu prendre les membres de cultes minoritaires, dans les débats qui ont mené à la conception et à l’affirmation de la laïcité.

Cette année permettra d’aborder sous cette approche plurielle deux grandes questions : l’École et le domaine colonial.

Le séminaire a aussi pour habitude de se tenir attentif aux interrogations et débats du présent, où jouent des héritages historiques d’autant plus actifs qu’ils sont mal identifiés, pratiques de l’État et des services publics, ou catégories mêmes à travers lesquelles toutes ces questions sont pensées et posées. Nous tenterons notamment une étude des effets de la crise du COVID sur l’expression religieuse et sa régulation par les services publics.

  • Séminaires de recherche – Histoire-Histoire du monde/histoire des mondes – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel hebdomadaire = 12 ECTS
    MCC – fiche de lecture
  • Séminaires de recherche – Histoire-Histoire et sciences sociales – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel hebdomadaire = 12 ECTS
    MCC – fiche de lecture
  • Séminaires de recherche – Sciences des religions et société-Sciences sociales des religions – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel hebdomadaire = 12 ECTS
    MCC – fiche de lecture
Contacts additionnels
-
Informations pratiques

contacter l'enseignante par courriel.

Direction de travaux des étudiants

sur rendez-vous pris par courriel.

Réception des candidats

sur rendez-vous pris par courriel.

Pré-requis
-
  • Enseignement à distance/webinaire
    webinaire
    https://listsem.ehess.fr/
    annuel / hebdomadaire, jeudi 11:00-13:00
    du 12 novembre 2020 au 17 juin 2021

Nous avions prévu d’aborder cette année la question de l’école. Les événements d’octobre 2020 nous y a davantage encore incités, en essayant de prendre en compte les nombreuses publications d’ouvrages d’enseignants en exercice et de chercheurs. Nous avons notamment pu accueillir Christophe Naudin, auteur du remarquable Journal d’un rescapé du Batacalan. Être historien et victime d’un attentat, publié en septembre 2020, et également professeur dans le secondaire, ainsi qu’Isabelle Saint-Martin, pour son ouvrage de 2019, Peut-on parler des religions à l’école ?

Le séminaire a suivi la ligne historique spécifique qui est la sienne en envisageant le rapport entre religion et école dans l’histoire française sous l’angle de la pluralité. Ce que nous avons pu faire pour une période allant de l’Ancien Régime à la Monarchie de Juillet. L’étude a montré de façon frappante la place des rivalités confessionnelles dans la fondation même d’un système d’enseignement en France, dans les pratiques sociales, notamment associatives, liées à l’enseignement pour les garçons et les filles. En retour, sont également apparus l’enjeu et le poids que ces rivalités confessionnelles ont pu constituer dans l’évolution des pratiques éducatives, avec pour exemple la façon dont l’enseignement mutuel introduit dans le courant du XIXe siècle par des groupes religieux protestants non reconnus, a été balayé du champ pédagogique français.

À ces divers travaux s’est ajoutée l’attention portée à plusieurs publications d’une incontestable importance. Patrick Weil est venu présenter son livre De la Laïcité en France. Et l’un des principaux porteurs du projet, notre collègue Florent Brayard, l’évènement majeur qu’a constitué l’édition critique de Mein Kampf, en soulignant particulièrement les exigences méthodologiques et les réflexions complexes que celles-ci mettent en jeu.

La tenue du séminaire en visioconférence a aussi été l’occasion d’une forme d’internationalisation, non seulement par la présence d’auditrices et auditeurs depuis différents pays, Roumanie, Italie, mais aussi l’invitation de collègues étrangers. Philippe Gorsky, professeur à Yale, nous a donné une séance magistrale sur le rôle des Évangéliques dans la vie politique américaine au cours des dernières années.

Les doctorants nous ont également offert quelques très intéressantes séances en présentant des thèses à présent très avancées, sur des sujets divers mais toujours abordés sous l’angle de la pluralité. Ce qui a bien confirmé le renouvellement de la recherche qu’apporte l’attention résolument portée à cet angle.

Publications
  • « Tout ou rien. La loi du sacrilège de 1825 et l’entreprise de reconfiguration de la Restauration », Archives de Sciences sociales des religions, n° 190, avril-juin 2020.