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UE373 - Repenser l’imagination aujourd’hui. Séminaire CRAL/Fonds Ricœur


Lieu et planning


  • 105 bd Raspail
    105 bd Raspail 75006 Paris
    Salle 11
    annuel / mensuel (2e), lundi 10:00-13:00
    du 12 octobre 2020 au 10 mai 2021


Description


Dernière modification : 15 juin 2020 07:21

Type d'UE
Séminaires DR/CR
Disciplines
Philosophie et épistémologie
Page web
-
Langues
français
Mots-clés
Anthropologie Esthétique Imaginaire Littérature Philosophie Politique Sociologie
Aires culturelles
-
Intervenant·e·s
  • Olivier Abel [référent·e]   professeur, Institut protestant de théologie / Centre de recherches sur les arts et le langage (CRAL)
  • Jean-Luc Amalric   professeur agrégé

3e année : Travail du fictionnel et imagination symbolique

L’objectif de ce séminaire débuté en 2018 est de poser les linéaments d’une théorie générale de l’imagination, à travers la mise en œuvre d’un dialogue constant entre philosophie, sciences sociales et sciences cognitives. En partant d’une analyse des fonctions pratique, poétique, sociale, critique et cognitive de l’imagination et de leur articulation précise, il s’agit d’esquisser une théorie de l’imagination incarnée comme puissance d’innovation et de configuration œuvrant à la charnière du discours et de l’action.

La thèse directrice de notre recherche est que ce procès incarné de l’imagination productrice ne devient intelligible que si l’on admet un dédoublement de l’imagination, c’est-à-dire une relation dynamique et dialectique entre deux formes d’imagination toujours déjà corrélées. D’un côté, nous désignons par le terme « d’imagination symbolique », ce milieu ou cette médiation imaginative toujours déjà là à travers laquelle advient notre expérience du monde, des autres et de nous-mêmes. Et de l’autre, nous appelons « imagination fictionnelle » cette puissance fondamentale de modélisation du réel qui résulte de notre capacité de distanciation critique à l’égard du milieu dynamique de l’imaginaire symbolique dans sa pluralité culturelle et historique.

Pour cette 3e année de notre séminaire, nous avons choisi d’explorer cette pratique imaginative ou ce « travail du fictionnel » dans trois domaines privilégiés : celui de la théorie littéraire (Ricœur, Granger), celui de la théorie philosophique de l’invention technique (Simondon) et celui de la théorie contemporaine du paysage (Berque, Cauquelin).

Le programme détaillé n'est pas disponible.


Master


  • Séminaires de recherche – Arts, littératures et langages-Littératures – M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel mensuelle = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture
  • Séminaires de recherche – Philosophie sociale et politique – M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel mensuelle = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture

Renseignements


Contacts additionnels
-
Informations pratiques

contact : Jean-Luc Amalric, par courriel

Site web : http://cral.ehess.fr/

Site web : http://fondsricoeur.fr/

Direction de travaux des étudiants

 

Direction de travaux d'étudiants :

sur rendez-vous.

Réception des candidats

Réception :  Jean-Luc Amalric et Olivier Abel

Pré-requis

séminaire ouvert aux étudiants de master, aux doctorants et aux auditeurs libres.


Compte rendu


L’objectif de ce séminaire commencé en 2018 est de poser les linéaments d’une théorie générale de l’imagination, à travers la mise en œuvre d’un dialogue constant entre philosophie, sciences sociales et sciences cognitives. En partant d’une analyse des fonctions pratique, poétique, sociale, critique et cognitive de l’imagination et de leur articulation précise, il s’agit d’esquisser une théorie de l’imagination incarnée comme puissance d’innovation et de configuration œuvrant à la charnière du discours et de l’action.

La thèse directrice de notre recherche est que ce procès incarné de l’imagination productrice ne devient intelligible que si l’on admet un dédoublement de l’imagination, c’est-à-dire une relation dynamique et dialectique entre deux formes d’imagination toujours déjà corrélées. D’un côté, nous désignons par le terme d’« imagination symbolique », ce milieu ou cette médiation imaginative toujours déjà là à travers laquelle advient notre expérience du monde, des autres et de nous-mêmes. Et de l’autre, nous appelons « imagination fictionnelle » cette puissance fondamentale de modélisation du réel qui résulte de notre capacité de distanciation critique à l’égard du milieu dynamique de l’imaginaire symbolique dans sa pluralité culturelle et historique.

Pour cette 3e année de notre séminaire, c’est cette relation dynamique entre imagination fictionnelle et imagination symbolique que nous nous sommes proposé de penser, en la caractérisant comme une « pratique imaginative » œuvrant à un certain « travail du fictionnel ». Nous avons choisi, pour ce faire, d’explorer trois domaines ou champs d’applications privilégiés de ce travail du fictionnel : celui du poétique à travers la théorie philosophique de la métaphore, celui de l’imaginaire social envisagé depuis la question du genre et celui de l’invention technique telle qu’elle a été théorisée dans la philosophie de la technique.

Nous avons à cette occasion accueillie deux intervenants. La conférence-débat de Claudine Sagaert (Université de Toulon) a eu pour titre : « De l’imaginaire aux imaginaires du corps féminin » ; et celle de Vincent Beaubois (Université Paris-Nanterre) : « Schématisme et technologie de Kant à Simondon : vers un schématisme expérientiel de l’imagination ».

En dialogue avec ces interventions, la réflexion que j’ai menée cette année a consisté pour l’essentiel à tenter de penser l’unité tensionnelle de « l’inventer » et du « découvrir » dans le procès créatif et incarné de l’imagination fictionnelle et de l’imagination symbolique.

Pour ce faire, notre recherche a pris comme point de départ l’épistémologie bachelardienne et sa conception de la « phénoménotechnique » telle qu’elle est exposée en particulier dans « Noumène et microphysique » (1931). Dans ce texte, Bachelard montre en effet que les phénomènes nouveaux qu’étudie la microphysique ne sont « pas simplement trouvés, mais inventés » à travers le jeu conjugué des techniques d’observation et de la valeur inductive des équations mathématiques.

Notre réflexion s’est ensuite concentrée sur une tentative de réinterprétation d’ensemble de la théorie ricœurienne de la métaphore développée dans La Métaphore vive (1975). Nous avons pris comme fil conducteur l’affirmation de Ricœur selon laquelle : « L’énigme du discours métaphorique c’est, semble-t-il, qu’il invente au double sens du mot : ce qu’il crée, il le découvre, et ce qu’il trouve, il l’invente » (Septième étude, p. 301). Et sur cette base, nous avons tenté d’expliciter la dualité tensionnelle du « travail de la ressemblance » à la lumière de la polarité entre imagination fictionnelle et imagination symbolique.

Nous avons enfin conclu ce séminaire en montrant comment notre théorie du dédoublement constitutif du procès imaginatif pourrait être étendue à la théorie contemporaine du paysage.

 

Publications

-

Dernière modification : 15 juin 2020 07:21

Type d'UE
Séminaires DR/CR
Disciplines
Philosophie et épistémologie
Page web
-
Langues
français
Mots-clés
Anthropologie Esthétique Imaginaire Littérature Philosophie Politique Sociologie
Aires culturelles
-
Intervenant·e·s
  • Olivier Abel [référent·e]   professeur, Institut protestant de théologie / Centre de recherches sur les arts et le langage (CRAL)
  • Jean-Luc Amalric   professeur agrégé

3e année : Travail du fictionnel et imagination symbolique

L’objectif de ce séminaire débuté en 2018 est de poser les linéaments d’une théorie générale de l’imagination, à travers la mise en œuvre d’un dialogue constant entre philosophie, sciences sociales et sciences cognitives. En partant d’une analyse des fonctions pratique, poétique, sociale, critique et cognitive de l’imagination et de leur articulation précise, il s’agit d’esquisser une théorie de l’imagination incarnée comme puissance d’innovation et de configuration œuvrant à la charnière du discours et de l’action.

La thèse directrice de notre recherche est que ce procès incarné de l’imagination productrice ne devient intelligible que si l’on admet un dédoublement de l’imagination, c’est-à-dire une relation dynamique et dialectique entre deux formes d’imagination toujours déjà corrélées. D’un côté, nous désignons par le terme « d’imagination symbolique », ce milieu ou cette médiation imaginative toujours déjà là à travers laquelle advient notre expérience du monde, des autres et de nous-mêmes. Et de l’autre, nous appelons « imagination fictionnelle » cette puissance fondamentale de modélisation du réel qui résulte de notre capacité de distanciation critique à l’égard du milieu dynamique de l’imaginaire symbolique dans sa pluralité culturelle et historique.

Pour cette 3e année de notre séminaire, nous avons choisi d’explorer cette pratique imaginative ou ce « travail du fictionnel » dans trois domaines privilégiés : celui de la théorie littéraire (Ricœur, Granger), celui de la théorie philosophique de l’invention technique (Simondon) et celui de la théorie contemporaine du paysage (Berque, Cauquelin).

Le programme détaillé n'est pas disponible.

  • Séminaires de recherche – Arts, littératures et langages-Littératures – M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel mensuelle = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture
  • Séminaires de recherche – Philosophie sociale et politique – M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel mensuelle = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture
Contacts additionnels
-
Informations pratiques

contact : Jean-Luc Amalric, par courriel

Site web : http://cral.ehess.fr/

Site web : http://fondsricoeur.fr/

Direction de travaux des étudiants

 

Direction de travaux d'étudiants :

sur rendez-vous.

Réception des candidats

Réception :  Jean-Luc Amalric et Olivier Abel

Pré-requis

séminaire ouvert aux étudiants de master, aux doctorants et aux auditeurs libres.

  • 105 bd Raspail
    105 bd Raspail 75006 Paris
    Salle 11
    annuel / mensuel (2e), lundi 10:00-13:00
    du 12 octobre 2020 au 10 mai 2021

L’objectif de ce séminaire commencé en 2018 est de poser les linéaments d’une théorie générale de l’imagination, à travers la mise en œuvre d’un dialogue constant entre philosophie, sciences sociales et sciences cognitives. En partant d’une analyse des fonctions pratique, poétique, sociale, critique et cognitive de l’imagination et de leur articulation précise, il s’agit d’esquisser une théorie de l’imagination incarnée comme puissance d’innovation et de configuration œuvrant à la charnière du discours et de l’action.

La thèse directrice de notre recherche est que ce procès incarné de l’imagination productrice ne devient intelligible que si l’on admet un dédoublement de l’imagination, c’est-à-dire une relation dynamique et dialectique entre deux formes d’imagination toujours déjà corrélées. D’un côté, nous désignons par le terme d’« imagination symbolique », ce milieu ou cette médiation imaginative toujours déjà là à travers laquelle advient notre expérience du monde, des autres et de nous-mêmes. Et de l’autre, nous appelons « imagination fictionnelle » cette puissance fondamentale de modélisation du réel qui résulte de notre capacité de distanciation critique à l’égard du milieu dynamique de l’imaginaire symbolique dans sa pluralité culturelle et historique.

Pour cette 3e année de notre séminaire, c’est cette relation dynamique entre imagination fictionnelle et imagination symbolique que nous nous sommes proposé de penser, en la caractérisant comme une « pratique imaginative » œuvrant à un certain « travail du fictionnel ». Nous avons choisi, pour ce faire, d’explorer trois domaines ou champs d’applications privilégiés de ce travail du fictionnel : celui du poétique à travers la théorie philosophique de la métaphore, celui de l’imaginaire social envisagé depuis la question du genre et celui de l’invention technique telle qu’elle a été théorisée dans la philosophie de la technique.

Nous avons à cette occasion accueillie deux intervenants. La conférence-débat de Claudine Sagaert (Université de Toulon) a eu pour titre : « De l’imaginaire aux imaginaires du corps féminin » ; et celle de Vincent Beaubois (Université Paris-Nanterre) : « Schématisme et technologie de Kant à Simondon : vers un schématisme expérientiel de l’imagination ».

En dialogue avec ces interventions, la réflexion que j’ai menée cette année a consisté pour l’essentiel à tenter de penser l’unité tensionnelle de « l’inventer » et du « découvrir » dans le procès créatif et incarné de l’imagination fictionnelle et de l’imagination symbolique.

Pour ce faire, notre recherche a pris comme point de départ l’épistémologie bachelardienne et sa conception de la « phénoménotechnique » telle qu’elle est exposée en particulier dans « Noumène et microphysique » (1931). Dans ce texte, Bachelard montre en effet que les phénomènes nouveaux qu’étudie la microphysique ne sont « pas simplement trouvés, mais inventés » à travers le jeu conjugué des techniques d’observation et de la valeur inductive des équations mathématiques.

Notre réflexion s’est ensuite concentrée sur une tentative de réinterprétation d’ensemble de la théorie ricœurienne de la métaphore développée dans La Métaphore vive (1975). Nous avons pris comme fil conducteur l’affirmation de Ricœur selon laquelle : « L’énigme du discours métaphorique c’est, semble-t-il, qu’il invente au double sens du mot : ce qu’il crée, il le découvre, et ce qu’il trouve, il l’invente » (Septième étude, p. 301). Et sur cette base, nous avons tenté d’expliciter la dualité tensionnelle du « travail de la ressemblance » à la lumière de la polarité entre imagination fictionnelle et imagination symbolique.

Nous avons enfin conclu ce séminaire en montrant comment notre théorie du dédoublement constitutif du procès imaginatif pourrait être étendue à la théorie contemporaine du paysage.

 

Publications

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