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UE364 - Normes sociales et légitimité en Chine contemporaine


Lieu et planning


  • 54 bd Raspail
    Salle A07_51
    54 bd Raspail 75006 Paris
    annuel / mensuel (2e), vendredi 10:00-13:00
    du 13 novembre 2020 au 11 juin 2021

    Séances supplémentaires les 7 mai et 2 juin 2021 (salle A07_51).

    Pas de séance le 11 juin 2021


Description


Dernière modification : 11 septembre 2020 08:25

Type d'UE
Séminaires DE/MC
Disciplines
Sociologie
Page web
-
Langues
chinois français
Mots-clés
Droit, normes et société Enquêtes Ethnographie Sociologie
Aires culturelles
Chine
Intervenant·e·s
  • Isabelle Thireau-Mak [référent·e]   directrice d'études, EHESS - directrice de recherche, CNRS / Centre d'études sur la Chine moderne et contemporaine (CCJ-CECMC)

Le séminaire continuera à explorer les pratiques de l’enquête sociologique dans la Chine des XXe et XXIe siècles, du double point de vue de l’enquêteur et des milieux enquêtés.  Nous travaillerons dans un va-et-vient entre des enquêtes classiques et souvent méconnues des débuts de la sociologie en Chine, et des enquêtes plus contemporaines, menées par des chercheurs qui s’inscrivent dans des approches, des débats et des traditions distinctes. Pour ce qui est des premières, le séminaire privilégiera cette année l’étude du Mouvement pour l’enquête sociale qui voit le jour en Chine au début du XXe siècle et de ses liens avec les méthodes d’enquête sociale et le réformisme social en Angleterre ou aux États-Unis. L’accent sera donc mis sur des enquêtes qui portent sur différents aspects de la Chine républicaine – travail salarié, syndicalisme, éducation, pauvreté, économie domestique, mariage, enquêtes villageoises –, en dialogue cependant avec la littérature sur les décennies dites maoïstes comme sur les évolutions les plus récentes. 

Le programme détaillé n'est pas disponible.


Master


  • Séminaires de recherche – Études asiatiques-Histoire et sciences sociales : terrains, textes et images – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel mensuelle = 6 ECTS
    MCC – autre
  • Séminaires de recherche – Sociologie – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel mensuelle = 6 ECTS
    MCC – autre

Renseignements


Contacts additionnels
-
Informations pratiques

contacter l'enseignante par courriel.

Direction de travaux des étudiants

sur rendez-vous pris par courriel.

Réception des candidats

sur rendez-vous pris par courriel.

Pré-requis

maîtrise de la langue chinoise, écrite et orale.


Compte rendu


Cette année, le séminaire a abordé la question des émotions, à travers la lecture de travaux devenus classiques de la sociologie des émotions, de Marcel Mauss aux débats actuels de la sociologie pragmatiste. À partir de ces lectures, nous nous sommes interrogés sur les lexiques et registres des émotions en langue chinoise ; sur les liens entre émotions, attachements et appréciations tels qu’ils peuvent être saisis notamment lors de situations éprouvées comme injustes ; sur les usages politiques faits des manifestations d’émotion, lorsque celles-ci sont attendues, voire imposées, en des circonstances particulières. Des situations très contrastées de l’histoire chinoise de ces dernières décennies ont été explorées à la lumière de ces questionnements. Comme les séances de « récits d’amertume » qui accompagnent les débuts de la réforme agraire entre 1946 et 1952, qui visent alors officiellement à « exposer les souffrances passées et se venger », et pendant lesquels une importance particulière est attachée aux manifestations d’émotion - celles des orateurs comme celle du public autorisé à écouter de tels récits. Ou les messages aujourd’hui postés sur le blog de Li Wenliang, ophtalmologue de Wuhan ayant alerté fin décembre 2019 sur les dangers d’un nouveau virus.

Comme l’année précédente, nous avons poursuivi cette réflexion en lien avec le travail de l’Atelier d’analyse d’une correspondance familiale chinoise (1961-1987) qui, depuis 2018, a entrepris une enquête collective sur une correspondance familiale composée de quelque 770 lettres rédigées entre 1961 et 1987. Le travail sur cette correspondance fait suite à la présentation et à la discussion en séminaire d’une grande diversité de sources écrites à la première personne du singulier, qui font partie de ces documents parfois appelés « écriture du for privé » en France ou « ego-documents » en Europe : journaux privés comme le journal de Xu Tianrui, retrouvé également chez un bouquiniste puis publié à Tianjin et qui couvre le mois de janvier 1949 pendant lequel la ville fut « libérée » ; dossiers personnels et notamment autocritiques et confessions rédigées à différents moments des décennies maoïstes et sous différentes appellations, comme celle de « livrer son cœur au Parti » ; plaintes écrites adressées à la nébuleuse de l’administration des Lettres et visites.

Par ailleurs, nous avons eu le plaisir d’accueillir Alain Cottereau, pour une intervention qui a ré-interrogé les liens entre dénis de justice et dénis de réalité. Ma Liya, masterante de retour d’une enquête de terrain sur les jeux d’enfants dans le Nord-Ouest chinois, a animé quant à elle une séance du séminaire consacrée aux manières de saisir et de consigner les émotions qui surgissent pendant l’enquête et qui varient selon les situations et les interlocuteurs.

 

Publications

  • Avec Sebastian Veg, Pablo Blistein et Antoine Lilti, « Une nouvelle figure intellectuelle ? Autour de l’ouvrage de Sebastian Veg, Minjian. The Rise of China’s Grassroots Intellectuals, Passés Futurs, numéro spécial « Ce que les artistes font à l’histoire », 2020.
  • Des lieux en commun. Une ethnographie des rassemblements publics en Chine contemporaine, Paris, Éditions de l’EHESS, 2021.
  • « Being Together at a distance, Talking and Avoiding talk », The China Quarterly, 2021, 246, p. 428-446.
  • « Enquêter ensemble sur ce qu’on peut penser », dans Penser en Chine aujourd’hui, sous la dir. d’Anne Cheng. Paris, Gallimard, 2021, p .277-301.

Dernière modification : 11 septembre 2020 08:25

Type d'UE
Séminaires DE/MC
Disciplines
Sociologie
Page web
-
Langues
chinois français
Mots-clés
Droit, normes et société Enquêtes Ethnographie Sociologie
Aires culturelles
Chine
Intervenant·e·s
  • Isabelle Thireau-Mak [référent·e]   directrice d'études, EHESS - directrice de recherche, CNRS / Centre d'études sur la Chine moderne et contemporaine (CCJ-CECMC)

Le séminaire continuera à explorer les pratiques de l’enquête sociologique dans la Chine des XXe et XXIe siècles, du double point de vue de l’enquêteur et des milieux enquêtés.  Nous travaillerons dans un va-et-vient entre des enquêtes classiques et souvent méconnues des débuts de la sociologie en Chine, et des enquêtes plus contemporaines, menées par des chercheurs qui s’inscrivent dans des approches, des débats et des traditions distinctes. Pour ce qui est des premières, le séminaire privilégiera cette année l’étude du Mouvement pour l’enquête sociale qui voit le jour en Chine au début du XXe siècle et de ses liens avec les méthodes d’enquête sociale et le réformisme social en Angleterre ou aux États-Unis. L’accent sera donc mis sur des enquêtes qui portent sur différents aspects de la Chine républicaine – travail salarié, syndicalisme, éducation, pauvreté, économie domestique, mariage, enquêtes villageoises –, en dialogue cependant avec la littérature sur les décennies dites maoïstes comme sur les évolutions les plus récentes. 

Le programme détaillé n'est pas disponible.

  • Séminaires de recherche – Études asiatiques-Histoire et sciences sociales : terrains, textes et images – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel mensuelle = 6 ECTS
    MCC – autre
  • Séminaires de recherche – Sociologie – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel mensuelle = 6 ECTS
    MCC – autre
Contacts additionnels
-
Informations pratiques

contacter l'enseignante par courriel.

Direction de travaux des étudiants

sur rendez-vous pris par courriel.

Réception des candidats

sur rendez-vous pris par courriel.

Pré-requis

maîtrise de la langue chinoise, écrite et orale.

  • 54 bd Raspail
    Salle A07_51
    54 bd Raspail 75006 Paris
    annuel / mensuel (2e), vendredi 10:00-13:00
    du 13 novembre 2020 au 11 juin 2021

    Séances supplémentaires les 7 mai et 2 juin 2021 (salle A07_51).

    Pas de séance le 11 juin 2021

Cette année, le séminaire a abordé la question des émotions, à travers la lecture de travaux devenus classiques de la sociologie des émotions, de Marcel Mauss aux débats actuels de la sociologie pragmatiste. À partir de ces lectures, nous nous sommes interrogés sur les lexiques et registres des émotions en langue chinoise ; sur les liens entre émotions, attachements et appréciations tels qu’ils peuvent être saisis notamment lors de situations éprouvées comme injustes ; sur les usages politiques faits des manifestations d’émotion, lorsque celles-ci sont attendues, voire imposées, en des circonstances particulières. Des situations très contrastées de l’histoire chinoise de ces dernières décennies ont été explorées à la lumière de ces questionnements. Comme les séances de « récits d’amertume » qui accompagnent les débuts de la réforme agraire entre 1946 et 1952, qui visent alors officiellement à « exposer les souffrances passées et se venger », et pendant lesquels une importance particulière est attachée aux manifestations d’émotion - celles des orateurs comme celle du public autorisé à écouter de tels récits. Ou les messages aujourd’hui postés sur le blog de Li Wenliang, ophtalmologue de Wuhan ayant alerté fin décembre 2019 sur les dangers d’un nouveau virus.

Comme l’année précédente, nous avons poursuivi cette réflexion en lien avec le travail de l’Atelier d’analyse d’une correspondance familiale chinoise (1961-1987) qui, depuis 2018, a entrepris une enquête collective sur une correspondance familiale composée de quelque 770 lettres rédigées entre 1961 et 1987. Le travail sur cette correspondance fait suite à la présentation et à la discussion en séminaire d’une grande diversité de sources écrites à la première personne du singulier, qui font partie de ces documents parfois appelés « écriture du for privé » en France ou « ego-documents » en Europe : journaux privés comme le journal de Xu Tianrui, retrouvé également chez un bouquiniste puis publié à Tianjin et qui couvre le mois de janvier 1949 pendant lequel la ville fut « libérée » ; dossiers personnels et notamment autocritiques et confessions rédigées à différents moments des décennies maoïstes et sous différentes appellations, comme celle de « livrer son cœur au Parti » ; plaintes écrites adressées à la nébuleuse de l’administration des Lettres et visites.

Par ailleurs, nous avons eu le plaisir d’accueillir Alain Cottereau, pour une intervention qui a ré-interrogé les liens entre dénis de justice et dénis de réalité. Ma Liya, masterante de retour d’une enquête de terrain sur les jeux d’enfants dans le Nord-Ouest chinois, a animé quant à elle une séance du séminaire consacrée aux manières de saisir et de consigner les émotions qui surgissent pendant l’enquête et qui varient selon les situations et les interlocuteurs.

 

Publications

  • Avec Sebastian Veg, Pablo Blistein et Antoine Lilti, « Une nouvelle figure intellectuelle ? Autour de l’ouvrage de Sebastian Veg, Minjian. The Rise of China’s Grassroots Intellectuals, Passés Futurs, numéro spécial « Ce que les artistes font à l’histoire », 2020.
  • Des lieux en commun. Une ethnographie des rassemblements publics en Chine contemporaine, Paris, Éditions de l’EHESS, 2021.
  • « Being Together at a distance, Talking and Avoiding talk », The China Quarterly, 2021, 246, p. 428-446.
  • « Enquêter ensemble sur ce qu’on peut penser », dans Penser en Chine aujourd’hui, sous la dir. d’Anne Cheng. Paris, Gallimard, 2021, p .277-301.