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UE347 - Fabrique et circulation des savoirs sur le genre dans le Sud global


Lieu et planning


  • 54 bd Raspail
    54 bd Raspail 75006 Paris
    Salle A06_51
    2nd semestre / bimensuel (1re/3e/5e), vendredi 11:00-13:00
    du 15 janvier 2021 au 18 juin 2021


Description


Dernière modification : 8 janvier 2021 14:39

Type d'UE
Séminaires DR/CR
Disciplines
Sociologie
Page web
-
Langues
anglais français
Mots-clés
Genre Post-coloniales (études)
Aires culturelles
-
Intervenant·e·s

Les études sur les femmes et de genre constituent aujourd’hui un champ universitaire dans un grand nombre de pays du Sud global, que ce champ soit bien établi, voire institutionnalisé ou encore émergent. Ce phénomène est pourtant peu étudié, alors même que les études sur les femmes, les études féministes et celles sur le genre, leurs histoires, idées et concepts clés, commencent à être bien documentés dans les cas de l’Europe et des États-Unis (Lagrave, 1990; Brown, 1997; Bereni et al., 2008; Clair and Heinen, 2013). En effet, les pays dits du Sud sont le plus souvent envisagés comme terrains d’étude et réceptacles de concepts élaborés par les espaces savants du Nord (Mohanty, 1984; Spivak, 2009; Wöhrer, 2016). Ceci est symptomatique d’une division du travail intellectuel selon laquelle les terrains et données sont au Sud alors que la théorie demeure l’apanage du Nord (Connell, 2014). Ce phénomène s’inscrit dans une double logique de marginalisation et de réification du Sud global au sein des sciences sociales, mise au jour depuis la période coloniale (Said, 2005; Keim et al., 2014).

L’objectif de ce séminaire est donc d’éclairer la fabrique des savoirs sur les femmes et le genre dans et par les pays du Sud, et non pas au sujet de ces pays, comme cela est souvent le cas. Il s’agit d’une part de mettre en évidence les dynamiques locales, régionales et globales, de production et de circulation des savoirs sur le genre et d’autre part de s’intéresser au contenu de ces savoirs et d’en souligner les spécificités (ou non) sur les plans théorique et épistémologique. À partir des interventions de chercheur.e.s travaillant sur ces sujets et de la lecture collective de textes, notre objectif sera donc d’amener les participant.e.s à aborder la production des savoirs sur le genre « par les marges » (hooks, 2017) et de façon décloisonnée. En effet, on questionnera à la fois la domination du champ académique du Nord global (Alatas, 2003), mais aussi la centralité de l’institution universitaire comme espace privilégié de la production des savoirs. Ce séminaire se veut également un espace propice à l’émergence d’une démarche réflexive, notamment pour les chercheur.e.s dont les terrains se situent dans le Sud global, ou qui souhaitent plus généralement questionner les liens entre production des savoirs et rapports de domination. Enfin, le séminaire intéressera les étudiant.e.s travaillant sur la sociologie des sciences, l’épistémologie (féministe ou non) et sur la circulation des savoirs (Heilbron et al., 2017).

15 janvier 2021 :  Introduction : la production des savoirs dans le Sud global : quels enjeux et grilles d’analyses

Texte :

  • Connell, Raewyn (2014), ‘Rethinking Gender from the South’, Feminist Studies, 40(3) : 518–40.

29 janvier 2021 : Introduction 2 : Discussion de textes

Textes :

  • Mohanty, Chandra T. (1984), ‘Under Western Eyes: Feminist Scholarship and Colonial Discourses’, Boundary 2, 12/13(3) : 333–58.
  • Sow, Fatou (2007), “L’appropriation des études sur le genre en Afrique subsaharienne”, in Locoh Thérèse, Genre et sociétés en Afrique: Implications pour le développement, Paris, Ined éditions : 45-66.

La production globalisée des savoirs sur le genre

5 février 2021 : Séance sur les textes & préparation des interventions

Textes :

  • Cîrstocea, Ioana, Lacombe, Delphine, Marteu, Élisabeth (dir.), La globalisation du genre. Mobilisations, cadres d’actions, savoirs, Rennes : Presses universitaires de Rennes, 2018. (introduction p. 16-17)
  • Lata Narayanaswamy (2016): “Whose feminism counts? Gender(ed) knowledge and professionalisation in development”, Third World Quarterly: 2156-2175.

Additionnel :

  • Caglar, Gülay, Prügl, Elisabeth, Zwingel, Susanne (dir.), ’introduction « Introducing feminist strategies in international governance (Gülay Caglar, Elisabeth Prügl and Susanne Zwingel)” in Feminist strategies in international governance, London: Routledge, 2013.

19 février 2021 : Le rôle des acteurs internationaux

  • Florence Wenzek (Cerlis, Université de Paris) - le cas tanzanien (titre à définir)

5 mars 2021 : Traduire et produire des savoirs sur le genre dans le contexte du développement

  • Lata Narayanaswamy (Université de Leeds): “Decolonial encounters of the ‘gendered’ kind: Gender norms and ‘language’ worlds”.

Texte additionnel :

  • Lata Narayanaswamy, “Deeds Not Words: The Marginalising Effects of Global Gender Equality Norms”, in Lars Engberg-Pedersen, Adam Fejerskov, and Signe Marie Cold-Ravnkilde (ed), Rethinking Gender Equality in Global Governance, Cham, Palgrave MacMillan, 2020, p. 237-256.

Production des savoirs sur le genre : Impérialisme & Post (colonialisme)

19 mars 2021 : Séance sur les textes & préparation des interventions

Textes :

  • John, Mary E. (2014) ‘Feminist Vocabularies in Time and Space’, in Keim, W. et al. (eds) Global Knowledge Production in the Social Sciences: Made in Circulation. Farnham, Ashgate : 23–38.
  • Oyewumi, Oyeronke (2002), “Conceptualising Gender: Eurocentric Foundations of Feminist Concepts and the Challenge of African Epistemologies”: https://www.codesria.org/IMG/pdf/OYEWUMI.pdf (5p.)
  • Bakare-Yusuf, Bibi (2004), “Yorubas don’t do gender’: A critical review of Oyeronke Oyewumi’s The Invention of Women: Making an African Sense of Western Gender Discourses African Identities”, in Arnfred, S., African Gender Scholarship: Concepts Methodologies and Paradigms, Dakar, Council for the Development of Social Science Research in Africa :61-80.

2 avril 2021 : Building an “Indian” epistemology of gender

  • Virginie Dutoya (CNRS, CEIAS)

Texte additionnel :

  • Shubhra Nagalia, (2018) ‘Conceptualising Gender Studies: Curriculum and Pedagogy’, Indian Journal of Gender Studies, 25(1), p. 79–107.

16 avril 2021 : Le genre dans les mobilisations des femmes camerounaises

  • Rose NDengue (Université de Rouen)

Texte additionnel :

  • Ndami, Chantal (2017), « Les agricultrices et la propriété foncière en pays bamiléké (Cameroun). Un droit foncier coutumier en tension », Cahiers du Genre, vol. 62, no. 1 : 119-139

7 mai 2021 : Produire des savoirs sur le genre en contexte de domination

  • Lucia Direnberger (CNRS, CMH) & Somayeh Rostampour (Paris 8) : « Production des savoirs sur les femmes en contexte impérial. Tadjikistan et Kurdistan »

Etudes de cas

21 mai 2021 : Cas 1 : Le Nigéria

  • Sara Panata (Université Paris 1- IMAF, IFRA Nigéria) : « Nigerians do Gender : débattre du genre au Nigéria au tournant des années 1980 »

4 juin 2021 : Présentation des travaux des étudiant·e·s 4/06

18 juin 2021 : Les revues féministes en Afrique du sud

  • Amanda Gouws (Université de Stellenbosh) : Les revues féministes en Afrique du Sud

Master


  • Séminaires de recherche – Études sur le genre-Sociologie – M1/S2-M2/S4
    Suivi et validation – semestriel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture, exposé oral

Renseignements


Contacts additionnels
-
Informations pratiques
-
Direction de travaux des étudiants
-
Réception des candidats
-
Pré-requis
-

Compte rendu


Les études sur les femmes et de genre constituent aujourd’hui un champ universitaire dans un grand nombre de pays du Sud global, que ce champ soit bien établi, voire institutionnalisé ou encore émergent. Ce phénomène est pourtant peu étudié, alors même que les études sur les femmes, les études féministes et celles sur le genre, leurs histoires, idées et concepts clés, commencent à être bien documentés dans les cas de l’Europe et des États-Unis (Lagrave, 1990 ; Brown, 1997 ; Bereni et al., 2008 ; Clair and Heinen, 2013). Par ailleurs, l’inadéquation des cadres théoriques forgés au Nord (Oyewumi, 1997 ; Dutoya, 2016), l’invisibilisation des femmes subalternes et de leurs expériences, ou au contraire leur exotisation, réification et réduction au rang de victimes (Mohanty, 1984) ont été régulièrement critiquées. En effet, les pays dits du Sud sont le plus souvent envisagés comme terrains d’étude et réceptacles de concepts élaborés par les espaces savants du Nord (Mohanty, 1984 ; Spivak, 2009 ; Wöhrer, 2016). Ceci est symptomatique d’une division du travail intellectuel selon laquelle les terrains et données sont au Sud alors que la théorie demeure l’apanage du Nord (Connell, 2014). Ce phénomène s’inscrit dans une double logique de marginalisation et de réification du Sud global au sein des sciences sociales, mise au jour depuis la période coloniale (Said, 2005 ; Keim et al., 2014). L’objectif de ce séminaire est donc d’éclairer la fabrique des savoirs sur les femmes et le genre dans et par les pays du Sud. Il s’agit d’une part de mettre en évidence les dynamiques locales, régionales et globales, de production et de circulation des savoirs sur le genre et d’autre part de s’intéresser au contenu de ces savoirs et d’en souligner les spécificités (ou non) sur les plans théorique et épistémologique.

En 2021, nous avons articulé des séances portant sur la discussion collective de textes avec des interventions de chercheur·e·s travaillant sur ces sujets. Notre objectif était d’amener les participant·e·s à aborder la production des savoirs sur le genre « par les marges » (Hooks, 2017) et de façon décloisonnée. Outre les deux séances introductives, les séances ont été regroupées selon trois thématiques ; une première série de séances consacrée aux acteurs et processus sociaux de la fabrique des savoirs ; une seconde série de séances axée sur les débats épistémiques, et enfin deux études de cas et une séance de restitution des travaux. Chaque série de séances débutait par une séance de discussion fondée sur deux à trois textes lus en amont.

Ce séminaire se voulait également un espace propice à l’émergence d’une démarche réflexive, notamment pour les chercheur·e·s dont les terrains se situent dans le Sud global, ou qui souhaitaient questionner les liens entre production des savoirs et rapports de domination.
Une quarantaine de personnes étaient inscrites au séminaire, masterant·es, doctorant·es, et auditeurs·trices libres, une vingtaine l’ont suivi de façon régulière. L’avantage du séminaire à distance a été de permettre à des personnes situées dans le Sud global de le suivre.

 

Publications

-

Dernière modification : 8 janvier 2021 14:39

Type d'UE
Séminaires DR/CR
Disciplines
Sociologie
Page web
-
Langues
anglais français
Mots-clés
Genre Post-coloniales (études)
Aires culturelles
-
Intervenant·e·s

Les études sur les femmes et de genre constituent aujourd’hui un champ universitaire dans un grand nombre de pays du Sud global, que ce champ soit bien établi, voire institutionnalisé ou encore émergent. Ce phénomène est pourtant peu étudié, alors même que les études sur les femmes, les études féministes et celles sur le genre, leurs histoires, idées et concepts clés, commencent à être bien documentés dans les cas de l’Europe et des États-Unis (Lagrave, 1990; Brown, 1997; Bereni et al., 2008; Clair and Heinen, 2013). En effet, les pays dits du Sud sont le plus souvent envisagés comme terrains d’étude et réceptacles de concepts élaborés par les espaces savants du Nord (Mohanty, 1984; Spivak, 2009; Wöhrer, 2016). Ceci est symptomatique d’une division du travail intellectuel selon laquelle les terrains et données sont au Sud alors que la théorie demeure l’apanage du Nord (Connell, 2014). Ce phénomène s’inscrit dans une double logique de marginalisation et de réification du Sud global au sein des sciences sociales, mise au jour depuis la période coloniale (Said, 2005; Keim et al., 2014).

L’objectif de ce séminaire est donc d’éclairer la fabrique des savoirs sur les femmes et le genre dans et par les pays du Sud, et non pas au sujet de ces pays, comme cela est souvent le cas. Il s’agit d’une part de mettre en évidence les dynamiques locales, régionales et globales, de production et de circulation des savoirs sur le genre et d’autre part de s’intéresser au contenu de ces savoirs et d’en souligner les spécificités (ou non) sur les plans théorique et épistémologique. À partir des interventions de chercheur.e.s travaillant sur ces sujets et de la lecture collective de textes, notre objectif sera donc d’amener les participant.e.s à aborder la production des savoirs sur le genre « par les marges » (hooks, 2017) et de façon décloisonnée. En effet, on questionnera à la fois la domination du champ académique du Nord global (Alatas, 2003), mais aussi la centralité de l’institution universitaire comme espace privilégié de la production des savoirs. Ce séminaire se veut également un espace propice à l’émergence d’une démarche réflexive, notamment pour les chercheur.e.s dont les terrains se situent dans le Sud global, ou qui souhaitent plus généralement questionner les liens entre production des savoirs et rapports de domination. Enfin, le séminaire intéressera les étudiant.e.s travaillant sur la sociologie des sciences, l’épistémologie (féministe ou non) et sur la circulation des savoirs (Heilbron et al., 2017).

15 janvier 2021 :  Introduction : la production des savoirs dans le Sud global : quels enjeux et grilles d’analyses

Texte :

  • Connell, Raewyn (2014), ‘Rethinking Gender from the South’, Feminist Studies, 40(3) : 518–40.

29 janvier 2021 : Introduction 2 : Discussion de textes

Textes :

  • Mohanty, Chandra T. (1984), ‘Under Western Eyes: Feminist Scholarship and Colonial Discourses’, Boundary 2, 12/13(3) : 333–58.
  • Sow, Fatou (2007), “L’appropriation des études sur le genre en Afrique subsaharienne”, in Locoh Thérèse, Genre et sociétés en Afrique: Implications pour le développement, Paris, Ined éditions : 45-66.

La production globalisée des savoirs sur le genre

5 février 2021 : Séance sur les textes & préparation des interventions

Textes :

  • Cîrstocea, Ioana, Lacombe, Delphine, Marteu, Élisabeth (dir.), La globalisation du genre. Mobilisations, cadres d’actions, savoirs, Rennes : Presses universitaires de Rennes, 2018. (introduction p. 16-17)
  • Lata Narayanaswamy (2016): “Whose feminism counts? Gender(ed) knowledge and professionalisation in development”, Third World Quarterly: 2156-2175.

Additionnel :

  • Caglar, Gülay, Prügl, Elisabeth, Zwingel, Susanne (dir.), ’introduction « Introducing feminist strategies in international governance (Gülay Caglar, Elisabeth Prügl and Susanne Zwingel)” in Feminist strategies in international governance, London: Routledge, 2013.

19 février 2021 : Le rôle des acteurs internationaux

  • Florence Wenzek (Cerlis, Université de Paris) - le cas tanzanien (titre à définir)

5 mars 2021 : Traduire et produire des savoirs sur le genre dans le contexte du développement

  • Lata Narayanaswamy (Université de Leeds): “Decolonial encounters of the ‘gendered’ kind: Gender norms and ‘language’ worlds”.

Texte additionnel :

  • Lata Narayanaswamy, “Deeds Not Words: The Marginalising Effects of Global Gender Equality Norms”, in Lars Engberg-Pedersen, Adam Fejerskov, and Signe Marie Cold-Ravnkilde (ed), Rethinking Gender Equality in Global Governance, Cham, Palgrave MacMillan, 2020, p. 237-256.

Production des savoirs sur le genre : Impérialisme & Post (colonialisme)

19 mars 2021 : Séance sur les textes & préparation des interventions

Textes :

  • John, Mary E. (2014) ‘Feminist Vocabularies in Time and Space’, in Keim, W. et al. (eds) Global Knowledge Production in the Social Sciences: Made in Circulation. Farnham, Ashgate : 23–38.
  • Oyewumi, Oyeronke (2002), “Conceptualising Gender: Eurocentric Foundations of Feminist Concepts and the Challenge of African Epistemologies”: https://www.codesria.org/IMG/pdf/OYEWUMI.pdf (5p.)
  • Bakare-Yusuf, Bibi (2004), “Yorubas don’t do gender’: A critical review of Oyeronke Oyewumi’s The Invention of Women: Making an African Sense of Western Gender Discourses African Identities”, in Arnfred, S., African Gender Scholarship: Concepts Methodologies and Paradigms, Dakar, Council for the Development of Social Science Research in Africa :61-80.

2 avril 2021 : Building an “Indian” epistemology of gender

  • Virginie Dutoya (CNRS, CEIAS)

Texte additionnel :

  • Shubhra Nagalia, (2018) ‘Conceptualising Gender Studies: Curriculum and Pedagogy’, Indian Journal of Gender Studies, 25(1), p. 79–107.

16 avril 2021 : Le genre dans les mobilisations des femmes camerounaises

  • Rose NDengue (Université de Rouen)

Texte additionnel :

  • Ndami, Chantal (2017), « Les agricultrices et la propriété foncière en pays bamiléké (Cameroun). Un droit foncier coutumier en tension », Cahiers du Genre, vol. 62, no. 1 : 119-139

7 mai 2021 : Produire des savoirs sur le genre en contexte de domination

  • Lucia Direnberger (CNRS, CMH) & Somayeh Rostampour (Paris 8) : « Production des savoirs sur les femmes en contexte impérial. Tadjikistan et Kurdistan »

Etudes de cas

21 mai 2021 : Cas 1 : Le Nigéria

  • Sara Panata (Université Paris 1- IMAF, IFRA Nigéria) : « Nigerians do Gender : débattre du genre au Nigéria au tournant des années 1980 »

4 juin 2021 : Présentation des travaux des étudiant·e·s 4/06

18 juin 2021 : Les revues féministes en Afrique du sud

  • Amanda Gouws (Université de Stellenbosh) : Les revues féministes en Afrique du Sud
  • Séminaires de recherche – Études sur le genre-Sociologie – M1/S2-M2/S4
    Suivi et validation – semestriel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture, exposé oral
Contacts additionnels
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Informations pratiques
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Direction de travaux des étudiants
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Réception des candidats
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Pré-requis
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  • 54 bd Raspail
    54 bd Raspail 75006 Paris
    Salle A06_51
    2nd semestre / bimensuel (1re/3e/5e), vendredi 11:00-13:00
    du 15 janvier 2021 au 18 juin 2021

Les études sur les femmes et de genre constituent aujourd’hui un champ universitaire dans un grand nombre de pays du Sud global, que ce champ soit bien établi, voire institutionnalisé ou encore émergent. Ce phénomène est pourtant peu étudié, alors même que les études sur les femmes, les études féministes et celles sur le genre, leurs histoires, idées et concepts clés, commencent à être bien documentés dans les cas de l’Europe et des États-Unis (Lagrave, 1990 ; Brown, 1997 ; Bereni et al., 2008 ; Clair and Heinen, 2013). Par ailleurs, l’inadéquation des cadres théoriques forgés au Nord (Oyewumi, 1997 ; Dutoya, 2016), l’invisibilisation des femmes subalternes et de leurs expériences, ou au contraire leur exotisation, réification et réduction au rang de victimes (Mohanty, 1984) ont été régulièrement critiquées. En effet, les pays dits du Sud sont le plus souvent envisagés comme terrains d’étude et réceptacles de concepts élaborés par les espaces savants du Nord (Mohanty, 1984 ; Spivak, 2009 ; Wöhrer, 2016). Ceci est symptomatique d’une division du travail intellectuel selon laquelle les terrains et données sont au Sud alors que la théorie demeure l’apanage du Nord (Connell, 2014). Ce phénomène s’inscrit dans une double logique de marginalisation et de réification du Sud global au sein des sciences sociales, mise au jour depuis la période coloniale (Said, 2005 ; Keim et al., 2014). L’objectif de ce séminaire est donc d’éclairer la fabrique des savoirs sur les femmes et le genre dans et par les pays du Sud. Il s’agit d’une part de mettre en évidence les dynamiques locales, régionales et globales, de production et de circulation des savoirs sur le genre et d’autre part de s’intéresser au contenu de ces savoirs et d’en souligner les spécificités (ou non) sur les plans théorique et épistémologique.

En 2021, nous avons articulé des séances portant sur la discussion collective de textes avec des interventions de chercheur·e·s travaillant sur ces sujets. Notre objectif était d’amener les participant·e·s à aborder la production des savoirs sur le genre « par les marges » (Hooks, 2017) et de façon décloisonnée. Outre les deux séances introductives, les séances ont été regroupées selon trois thématiques ; une première série de séances consacrée aux acteurs et processus sociaux de la fabrique des savoirs ; une seconde série de séances axée sur les débats épistémiques, et enfin deux études de cas et une séance de restitution des travaux. Chaque série de séances débutait par une séance de discussion fondée sur deux à trois textes lus en amont.

Ce séminaire se voulait également un espace propice à l’émergence d’une démarche réflexive, notamment pour les chercheur·e·s dont les terrains se situent dans le Sud global, ou qui souhaitaient questionner les liens entre production des savoirs et rapports de domination.
Une quarantaine de personnes étaient inscrites au séminaire, masterant·es, doctorant·es, et auditeurs·trices libres, une vingtaine l’ont suivi de façon régulière. L’avantage du séminaire à distance a été de permettre à des personnes situées dans le Sud global de le suivre.

 

Publications

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