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UE339 - Réinscrire le religieux dans le social : enjeux et méthodes


Lieu et planning


  • 105 bd Raspail
    Salle 13 le 15 octobre, puis : Salle 7, à partir du 19 novembre
    105 bd Raspail 75006 Paris
    annuel / mensuel (3e), jeudi 14:00-17:00 / nombre de participant·e·s : 30
    du 15 octobre 2020 au 20 mai 2021


Description


Dernière modification : 15 avril 2021 06:51

Type d'UE
Séminaires DR/CR
Disciplines
Sociologie
Page web
-
Langues
français
Mots-clés
Classes sociales Corps Émotions Ethnicité Fait religieux Institutions
Aires culturelles
-
Intervenant·e·s
  • Yannick Fer [référent·e]   chargé de recherche, CNRS / Centre Maurice-Halbwachs (CMH)
  • Gabrielle Angey   maîtresse de conférences, Université Paris-Dauphine - PSL
  • Philippe Gonzalez   maître de conférences, Université de Lausanne, Suisse

En situant d’emblée le religieux au cœur de l’ensemble des rapports sociaux dans lesquels il est imbriqué, l’objectif de ce séminaire est d’ouvrir l’analyse des faits religieux sur les débats plus larges des sciences sociales. Plutôt qu’un corpus de références spécifiques qui tendrait à replier le religieux sur lui-même, nous privilégierons donc des approches croisées ou transversales qui relient le terrain religieux à des questionnements théoriques de portée générale : sociologie du pouvoir ou de l’engagement, rapports sociaux de genre, de classe et de « race », anthropologie de la santé ou du corps, etc. Le séminaire sera en outre l’occasion d’un retour réflexif sur les conditions de l’enquête en terrains religieux, à travers l’analyse des effets scientifiques de la constitution du religieux en problème politique, de la contractualisation de la recherche et des stratégies académiques d’élaboration d’un discours expert sur le religieux.

Les huit séances de trois heures associeront chacune un exposé fondé sur des enquêtes de terrain et un temps de discussion autour de lectures communes, annoncées en amont de chaque séance. Toutes les formes religieuses et les aires géographiques sont susceptibles d’être abordées dans le cadre de ce séminaire.

Il est porté par l’équipe du programme « Agenda pour une sociologie critique des religions », qui inclut également Véronique Altglas, Hicham Benaissa, Sylvaine Derycke, Juliette Galonnier, Gwendoline Malogne-Fer, Sophie Rétif et Martial Vildard.

15 octobre 2020 (salle 13) : En guise d’introduction, nous présenterons le cheminement collectif ayant conduit à la mise en place du séminaire, ses objectifs, son fonctionnement, et trois exposés autour de textes d’E. Claverie, J. Lagroye et P. Bourdieu :

  • E. Claverie, « Voir apparaître. Les ‘événements’ de Medjurgorje », Raisons pratiques 2, 1991, L’événement en perspective : 157-176.
  • J. Lagroye, Avant-propos de Appartenir à une institution. Catholiques en France aujourd’hui, Paris, Economica, 2009.
  • P. Bourdieu, « Sociologues de la croyance et croyance de sociologues », ASSR 63-1, 1987: 155-161

19 novembre 2020 : Faits « religieux » et politiques publiques :

  • Philippe Gonzalez, discussion autour des enjeux de la définition sociologique de faits sociaux comme « religieux »
  • Juliette Galonnier, exposé sur « Le marché public de l’expertise de l’islam en France: retour sur une enquête financée par le Bureau central des cultes »
  • Hicham Benaissa, exposé sur « Genèse de la problématisation du fait religieux dans le monde du travail »

17 décembre 2020 : Sociologie des religions et émotions

21 janvier 2021 : Groupes sociaux, classes sociales et religion

18 février 2021 : Croyances et obéissance

18 mars 2021 : Analogie religieuse et usages du "croire"

15 avril 2021 : Autour de M. Wood, Spiritualité et pouvoir. Les ambiguïtés de l'autorité religieuse (2021)

20 mai 2021 : Religions et territoires


Master


  • Séminaires de recherche – Études politiques – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel mensuelle = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture
  • Séminaires de recherche – Sciences des religions et société-Sciences sociales des religions – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel mensuelle = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture
  • Séminaires de recherche – Sciences sociales-Pratiques de l'interdisciplinarité en sciences sociales – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel mensuelle = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture
  • Séminaires de recherche – Sociologie – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel mensuelle = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture

Renseignements


Contacts additionnels
-
Informations pratiques

pour tout renseignement, s'adresser à l'un·e des trois reponsables de ce séminaire.

Direction de travaux des étudiants

sur rendez-vous.

Réception des candidats
-
Pré-requis

le séminaire est ouvert à tou·te·s les étudiant·e·s en master et doctorat.


Compte rendu


Ce séminaire privilégie des approches croisées ou transversales reliant le religieux à des questionnements théoriques de portée générale. Il vise aussi à susciter un retour réflexif sur les conditions d’enquête en terrains religieux.

La séance introductive a présenté le cheminement ayant conduit à la création du séminaire, dans la continuité du programme PSL « Agenda pour une sociologie critique » (2018-2020). La discussion de textes de Claverie, Bourdieu et Lagroye a montré comment peuvent se construire différentes approches du religieux, mobilisant des références théoriques telles que la sociologie pragmatiste, la sociologie politique ou la sociologie critique.

La deuxième séance a porté sur l’analyse des conditions concrètes des recherches actuelles en sciences sociales sur les religions. Juliette Galonnier est revenue sur une enquête financée par le Bureau central des cultes. Hicham Benaissa s’est appuyé notamment sur son expérience de consultant pour analyser comment l’islam a été progressivement constitué comme « problème » en entreprise.

La troisième séance a abordé la compréhension sociologique des émotions en religion, en s’appuyant sur les recherches de Y. Fer (les émotions en pentecôtisme) et de G. Angey (le mouvement musulman Gülen). La discussion s’est nourrie de la relecture de textes de Durkheim et Mauss autour de la notion d’émotions socialement/religieusement nécessaires, et d’un texte de C. Traïni analysant les émotions sous l’angle d’une sociologie des mobilisations.

La quatrième séance a porté sur « Religion, groupes sociaux et classes sociales », à partir du travail mené lors du colloque « Religions et classes sociales » qui débouchera en 2022 sur une publication collective. Lorraine Bozouls a présenté ses recherches sur les imbrications entre appartenances religieuses et de classe chez les classes sociales supérieures. Cet exposé était précédé d’une discussion des textes de R. Hofstadter sur l’arrière-plan social des mobilisations chrétiennes conservatrices aux États-Unis et de Bourdieu et de Saint Martin sur « l’épiscopat français dans le champ du pouvoir ».

La cinquième séance, sur le thème « Croyance et obéissance », a mobilisé les outils de la sociologie politique pour montrer comment élaborer à partir de terrains religieux une analyse des ressorts de la domination et de la légitimité. Dans une première partie, nous avons discuté de textes de Dobry, Hibou et Trom, puis Marie Vannetzel est revenue sur son article paru dans Genèses, « À quoi les frères musulmans ont-ils cru ? ».

La séance suivante a abordé la question de l’analogie religieuse, c’est-à-dire la désignation d’objets extérieurs à la religion proprement dite comme « religieux » : il s’agissait de réfléchir à la portée heuristique de l’analogie et à ses limites, autour d’un exposé de Sylvaine Derycke centré sur l’exemple du sport, et d’une série de textes sur le football (Augé), le Parti communiste (Pudal) ou le rapport aux célébrités (Heinich) envisagés sous l’angle de la catégorie « religieux ». La réflexion s’est conclue sur un texte de Certeau et la notion de « croire » comme réponses aux limites de l’analogie religieuse.

Nous avons ensuite présenté, lors de la septième séance, Spiritualité et pouvoir. Les ambiguïtés de l’autorité religieuse, un livre du sociologue anglais Matthew Wood, paru en 2021 : un travail d’édition et de traduction réalisé par l’équipe « Agenda pour une sociologie critique ». À partir d’enquêtes ethnographiques sur le « New Age » et le méthodisme londonien, Wood invite à réexaminer la question du pouvoir afin de réinscrire pleinement le fait religieux dans son contexte social.

Nous avons terminé cette année avec une séance sur « Religions et territoires », les notions de globalisation et de transnationalisation (à partir d’un texte de Capone) et les approches spatiales des faits religieux (Dejean et Endesltein). Un exposé de Gwendoline Malogne-Fer sur « les saints et leurs territoires : la Vallée des saints en Centre Bretagne » a permis de saisir concrètement ce qui se joue dans les rapports entre religion, ancrage local et territoires d’appartenance ainsi que les outils théoriques susceptibles d’être mobilisés pour en rendre compte.

 

Publications

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Dernière modification : 15 avril 2021 06:51

Type d'UE
Séminaires DR/CR
Disciplines
Sociologie
Page web
-
Langues
français
Mots-clés
Classes sociales Corps Émotions Ethnicité Fait religieux Institutions
Aires culturelles
-
Intervenant·e·s
  • Yannick Fer [référent·e]   chargé de recherche, CNRS / Centre Maurice-Halbwachs (CMH)
  • Gabrielle Angey   maîtresse de conférences, Université Paris-Dauphine - PSL
  • Philippe Gonzalez   maître de conférences, Université de Lausanne, Suisse

En situant d’emblée le religieux au cœur de l’ensemble des rapports sociaux dans lesquels il est imbriqué, l’objectif de ce séminaire est d’ouvrir l’analyse des faits religieux sur les débats plus larges des sciences sociales. Plutôt qu’un corpus de références spécifiques qui tendrait à replier le religieux sur lui-même, nous privilégierons donc des approches croisées ou transversales qui relient le terrain religieux à des questionnements théoriques de portée générale : sociologie du pouvoir ou de l’engagement, rapports sociaux de genre, de classe et de « race », anthropologie de la santé ou du corps, etc. Le séminaire sera en outre l’occasion d’un retour réflexif sur les conditions de l’enquête en terrains religieux, à travers l’analyse des effets scientifiques de la constitution du religieux en problème politique, de la contractualisation de la recherche et des stratégies académiques d’élaboration d’un discours expert sur le religieux.

Les huit séances de trois heures associeront chacune un exposé fondé sur des enquêtes de terrain et un temps de discussion autour de lectures communes, annoncées en amont de chaque séance. Toutes les formes religieuses et les aires géographiques sont susceptibles d’être abordées dans le cadre de ce séminaire.

Il est porté par l’équipe du programme « Agenda pour une sociologie critique des religions », qui inclut également Véronique Altglas, Hicham Benaissa, Sylvaine Derycke, Juliette Galonnier, Gwendoline Malogne-Fer, Sophie Rétif et Martial Vildard.

15 octobre 2020 (salle 13) : En guise d’introduction, nous présenterons le cheminement collectif ayant conduit à la mise en place du séminaire, ses objectifs, son fonctionnement, et trois exposés autour de textes d’E. Claverie, J. Lagroye et P. Bourdieu :

  • E. Claverie, « Voir apparaître. Les ‘événements’ de Medjurgorje », Raisons pratiques 2, 1991, L’événement en perspective : 157-176.
  • J. Lagroye, Avant-propos de Appartenir à une institution. Catholiques en France aujourd’hui, Paris, Economica, 2009.
  • P. Bourdieu, « Sociologues de la croyance et croyance de sociologues », ASSR 63-1, 1987: 155-161

19 novembre 2020 : Faits « religieux » et politiques publiques :

  • Philippe Gonzalez, discussion autour des enjeux de la définition sociologique de faits sociaux comme « religieux »
  • Juliette Galonnier, exposé sur « Le marché public de l’expertise de l’islam en France: retour sur une enquête financée par le Bureau central des cultes »
  • Hicham Benaissa, exposé sur « Genèse de la problématisation du fait religieux dans le monde du travail »

17 décembre 2020 : Sociologie des religions et émotions

21 janvier 2021 : Groupes sociaux, classes sociales et religion

18 février 2021 : Croyances et obéissance

18 mars 2021 : Analogie religieuse et usages du "croire"

15 avril 2021 : Autour de M. Wood, Spiritualité et pouvoir. Les ambiguïtés de l'autorité religieuse (2021)

20 mai 2021 : Religions et territoires

  • Séminaires de recherche – Études politiques – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel mensuelle = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture
  • Séminaires de recherche – Sciences des religions et société-Sciences sociales des religions – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel mensuelle = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture
  • Séminaires de recherche – Sciences sociales-Pratiques de l'interdisciplinarité en sciences sociales – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel mensuelle = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture
  • Séminaires de recherche – Sociologie – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel mensuelle = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture
Contacts additionnels
-
Informations pratiques

pour tout renseignement, s'adresser à l'un·e des trois reponsables de ce séminaire.

Direction de travaux des étudiants

sur rendez-vous.

Réception des candidats
-
Pré-requis

le séminaire est ouvert à tou·te·s les étudiant·e·s en master et doctorat.

  • 105 bd Raspail
    Salle 13 le 15 octobre, puis : Salle 7, à partir du 19 novembre
    105 bd Raspail 75006 Paris
    annuel / mensuel (3e), jeudi 14:00-17:00 / nombre de participant·e·s : 30
    du 15 octobre 2020 au 20 mai 2021

Ce séminaire privilégie des approches croisées ou transversales reliant le religieux à des questionnements théoriques de portée générale. Il vise aussi à susciter un retour réflexif sur les conditions d’enquête en terrains religieux.

La séance introductive a présenté le cheminement ayant conduit à la création du séminaire, dans la continuité du programme PSL « Agenda pour une sociologie critique » (2018-2020). La discussion de textes de Claverie, Bourdieu et Lagroye a montré comment peuvent se construire différentes approches du religieux, mobilisant des références théoriques telles que la sociologie pragmatiste, la sociologie politique ou la sociologie critique.

La deuxième séance a porté sur l’analyse des conditions concrètes des recherches actuelles en sciences sociales sur les religions. Juliette Galonnier est revenue sur une enquête financée par le Bureau central des cultes. Hicham Benaissa s’est appuyé notamment sur son expérience de consultant pour analyser comment l’islam a été progressivement constitué comme « problème » en entreprise.

La troisième séance a abordé la compréhension sociologique des émotions en religion, en s’appuyant sur les recherches de Y. Fer (les émotions en pentecôtisme) et de G. Angey (le mouvement musulman Gülen). La discussion s’est nourrie de la relecture de textes de Durkheim et Mauss autour de la notion d’émotions socialement/religieusement nécessaires, et d’un texte de C. Traïni analysant les émotions sous l’angle d’une sociologie des mobilisations.

La quatrième séance a porté sur « Religion, groupes sociaux et classes sociales », à partir du travail mené lors du colloque « Religions et classes sociales » qui débouchera en 2022 sur une publication collective. Lorraine Bozouls a présenté ses recherches sur les imbrications entre appartenances religieuses et de classe chez les classes sociales supérieures. Cet exposé était précédé d’une discussion des textes de R. Hofstadter sur l’arrière-plan social des mobilisations chrétiennes conservatrices aux États-Unis et de Bourdieu et de Saint Martin sur « l’épiscopat français dans le champ du pouvoir ».

La cinquième séance, sur le thème « Croyance et obéissance », a mobilisé les outils de la sociologie politique pour montrer comment élaborer à partir de terrains religieux une analyse des ressorts de la domination et de la légitimité. Dans une première partie, nous avons discuté de textes de Dobry, Hibou et Trom, puis Marie Vannetzel est revenue sur son article paru dans Genèses, « À quoi les frères musulmans ont-ils cru ? ».

La séance suivante a abordé la question de l’analogie religieuse, c’est-à-dire la désignation d’objets extérieurs à la religion proprement dite comme « religieux » : il s’agissait de réfléchir à la portée heuristique de l’analogie et à ses limites, autour d’un exposé de Sylvaine Derycke centré sur l’exemple du sport, et d’une série de textes sur le football (Augé), le Parti communiste (Pudal) ou le rapport aux célébrités (Heinich) envisagés sous l’angle de la catégorie « religieux ». La réflexion s’est conclue sur un texte de Certeau et la notion de « croire » comme réponses aux limites de l’analogie religieuse.

Nous avons ensuite présenté, lors de la septième séance, Spiritualité et pouvoir. Les ambiguïtés de l’autorité religieuse, un livre du sociologue anglais Matthew Wood, paru en 2021 : un travail d’édition et de traduction réalisé par l’équipe « Agenda pour une sociologie critique ». À partir d’enquêtes ethnographiques sur le « New Age » et le méthodisme londonien, Wood invite à réexaminer la question du pouvoir afin de réinscrire pleinement le fait religieux dans son contexte social.

Nous avons terminé cette année avec une séance sur « Religions et territoires », les notions de globalisation et de transnationalisation (à partir d’un texte de Capone) et les approches spatiales des faits religieux (Dejean et Endesltein). Un exposé de Gwendoline Malogne-Fer sur « les saints et leurs territoires : la Vallée des saints en Centre Bretagne » a permis de saisir concrètement ce qui se joue dans les rapports entre religion, ancrage local et territoires d’appartenance ainsi que les outils théoriques susceptibles d’être mobilisés pour en rendre compte.

 

Publications

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