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UE323 - Histoire et littérature, 1800-1950


Lieu et planning


  • 105 bd Raspail
    105 bd Raspail 75006 Paris
    Salle 8
    annuel / hebdomadaire, vendredi 11:00-13:00
    du 6 novembre 2020 au 11 juin 2021


Description


Dernière modification : 7 octobre 2020 07:34

Type d'UE
Séminaires DE/MC
Disciplines
Histoire, Signes, formes, représentations
Page web
-
Langues
français
Mots-clés
Anthropologie historique Culture Écriture Fiction Génocides (études des) Histoire du livre Historiographie Imaginaire Littérature Témoignage
Aires culturelles
Europe
Intervenant·e·s
  • Judith Lyon-Caen [référent·e]   directrice d'études, EHESS / Groupe de recherches interdisciplinaires sur l'histoire du littéraire (CRH-GRIHL)

Comment faire de l’histoire avec de la littérature ? Que fait-on, en histoire et plus largement en sciences sociales, quand on prend pour objet cette réalité aux contours instables et constamment discutés qui est désignée comme « littérature » ? Ce séminaire s’intéresse aux formes de présence et de dissémination de la littérature dans le monde social depuis l’époque romantique jusqu’aux lendemains de la Seconde guerre mondiale. On y explore les voies d’une histoire du recours à la littérature, qui concerne des écrits littéraires reconnus aussi bien que des formes moins visibles de présence du littéraire ; une histoire qui s’intéresse aux producteurs de la littérature comme à ses lecteurs, qui cherche à décrire l’ensemble des gestes inscrivant la « littérature » dans le monde social, comme activité, réalité matérielle, ensemble de pratiques dotées de valeur, horizon possible de l’écriture. Cette histoire s’interroge sur ce que ce qui est désigné comme littérature fait au monde dans lequel elle s’inscrit, ainsi que sur les ressources qu’elle constitue pour ceux qui y recourent, producteurs ou lecteurs.

Le travail s’organise autour de deux principaux terrains d’enquête : le premier concerne la modernité littéraire du XIXe siècle. Ici il s’agit de comprendre comment la littérature a pu être investie pour formuler l’expérience socio-historique des femmes et des hommes du XIXe siècle – certes selon des amplitudes sociales et locales variables. En 2020-2021, si les conditions d'accès aux archives le permettent, on poursuivra notamment l'enquête engagée sur les formes d'action de George Sand et l'impact de la littérature à Nohant autour de ce qu'on appelle "l'affaire Fanchette" (1843). On s’intéressera également à la présence de la littérature dans la vie urbaine du XIXe siècle, en regardant le Palais-Royal comme lieu d'écritures.

Le second terrain d’enquête concerne le recours à la littérature dans les camps et les ghettos de l’Europe occupée par les nazis. Des poèmes composés et lus dans le ghetto de Varsovie à la littérature du retour des camps et au-delà, l’écriture de littérature a été intensément investie face à la persécution et à la destruction. Ce qui se joue là c’est l’engagement, le devenir, la mise à l’épreuve, de la croyance romantique dans le pouvoir de la littérature à saisir l’expérience historique. De ce fait, on ne considère pas la "littérature" comme un réservoir de représentations culturelles des événéments ou de "réponses" à ces événéments mais on s’emploie à construire en objets pour l’histoire les actes et les choix formels des individus qui, face à la Catastrophe, s’emparent de l’écriture pour y déposer leur expérience, constituer une archive, documenter l’événement, résister, transmettre… C'est dans cette perspective qu'on continuera à travailler sur la poésie des camps et des ghettos comme objets de l'histoire de la Shoah.

A la charnière de ces deux terrains, deux dossiers seront ouverts qui parlent tous deux du devenir de l'adhésion romantique aux pouvoirs de la littérature : l'un concerne Jean Cassou (1897-1986) qui a fondé son engagement d'écrivain anti-fasciste sur la transmission du XIXe siècle romantique et "quarante-huitard"; l'autre concerne les lectures de Balzac dans les années qui suivirent la Deuxième guerre mondiale, dans une perspective qui croisera histoire du livre, de l'édition, histoire des savoirs critiques et histoire des pratiques de lecture.

Dans l’incertitude qui pèse sur les conditions de tenue des séminaires, ci-dessous le planning jusqu’aux vacances de Noël, lequel sera complété au fur et à mesure, en fonction de l’avancée des travaux.

6 novembre : Introduction générale

13 novembre : « De quoi sommes nous contemporains » ? Deux terrains d’enquête pour une période troublée

20 novembre : Balzac 1950, 1. Présentation

27 novembre : Balzac 1950, 2. Maurice Bardèche, éditeur de La Comédie humaine (Martel, 1947)

4 décembre : Balzac 1950, 3. Albert Béguin, éditeur de la  Comédie humaine (Formes et Reflets, 1950)

11 décembre : Balzac 1950, 4. Lieux et enjeux d’un centenaire

18 décembre : Balzac, 1950, 5. Seuils, portes et escaliers de bois : atelier de lecture


Master


  • Séminaires de recherche – Arts, littératures et langages-Littératures – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel hebdomadaire = 12 ECTS
    MCC – autre
  • Séminaires de recherche – Histoire-Histoire du monde/histoire des mondes – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel hebdomadaire = 12 ECTS
    MCC – autre
  • Séminaires de recherche – Histoire-Histoire et sciences sociales – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel hebdomadaire = 12 ECTS
    MCC – autre

Renseignements


Contacts additionnels
-
Informations pratiques
-
Direction de travaux des étudiants

sur rendez-vous.

Réception des candidats

sur rendez-vous.

Pré-requis
-

Compte rendu


La traversée d’une crise sanitaire, d’un confinement puis d’un autre, remodelant les expériences du temps présent, ne pouvaient pas ne pas trouver d’échos dans un séminaire où, toujours, il est question des usages de la littérature, des usages de ces textes du passé qui voyagent dans le temps, transmis en tant que « littérature », appartenant ainsi à des temps multiples : passés de leur production, passés encore de leurs transmissions, présents de leurs multiples actualisations. Dans la première sidération du repli sur soi imposé par le confinement, on a pu entendre des propos contradictoires : d’un côté l’injonction d’un retour à la lecture des « classiques », qui aurait protégé le moi confiné de la violence du monde en l’installant dans une transtemporalité bienheureuse ; d’un autre côté la rupture avec le « monde d’avant » semblait rendre impossible tout accès aux mêmes textes, frappés d’inactualité.

Que faisons-nous avec les objets littéraires du passé dans notre présent troublé ? Cette question est venue rencontrer et remodeler une autre question, apparue, en réalité, dans le séminaire depuis quelque temps déjà, dans le frottement de mes deux terrains de recherche (usages de la littérature dans le temps long du XIXe siècle français ; formes de recours à la littérature, dans la lecture comme dans l’écriture, dans les camps et les ghettos de l’Europe occupée entre 1939 et 1945).

J’ai choisi d’organiser le séminaire de 2020-2021 autour de cette question qui pouvait être dite d’actualité (« que faisons-nous avec les objets littéraires du passé dans notre présent ? ») en la déplaçant : que faisaient-ils/elles avec des objets littéraires du passé dans leur présent ? Deux terrains d’enquête ont été ouverts : le premier (séminaires de novembre et décembre 2020), appelé à se poursuivre dans les années à venir, porte sur les lectures de Balzac au milieu du XXe siècle. Le travail s’est d’abord fixé sur le moment du centenaire de la mort de Balzac (1950), qui permet d’apercevoir la polarisation politique de la question balzacienne, entre la lecture fasciste proposée par Maurice Bardèche dans l’édition Martel, et la lecture humaniste-chrétienne d’Albert Béguin pour le Club français du livre. Le second terrain concerne les usages politiques du romantisme dans les années 1930 et a conduit à s’intéresser particulièrement aux écrits critiques et romanesques de Jean Cassou (séminaires de janvier et février 2021) : contre le classicissisme promu par l’Action française, une partie du travail culturel de Cassou, parmi d’autres, aura été de construire un romantisme émancipateur et humaniste, un romantisme anti-fasciste.

Cette plongée dans les écritures « romantiques » de l’entre-deux-guerres a conduit à une réflexion plus transversale sur les usages, les transmissions, les circulations des formes de typisations romantiques du monde social (séminaires de mars et avril 2021) : on a ainsi entendu deux jeunes docteur·e·s : Charlotte Dufour (Université de Lausanne, 26 mars) et Gautier Garnier (9 avril) avant plusieurs séances de travail (notamment avec deux doctorantes, Constance Barbaresco et Samia Myers) sur les usages politiques de la « grisette 1830 » entre 1900 et la fin des années 1930. D’autres séances ont été consacrées à des questions plus ponctuelles : une discussion avec Claire Paullian autour de Thésee, sa vie nouvelle de C. de Toledo (12 février) ; une présentation par Nathalie Cau de son livre L’attente. Dans les camps de personnes déplacées juives (1945-1952) à propos de la vie culturelle dans les camps de DPs. La dernière partie de l’année a permis un retour sur Balzac avec une proposition de lecture « historienne » de L’Interdiction (14 mai) avant d’ouvrir le séminaire à des professeurs invités : Piotr Laskowski (28 mai) et Kamil Kijek (4 juin), tous deux sur des questions d’histoire culturelle des juifs de Pologne au XXe siècle.

Publications
  • « Littérature. Méfaits du livre et de la lecture sur les imaginations sensibles », dans Contagion, sous la dir. de Béatrice Delaurenti et Thomas Le Roux, Paris, Ed. Vendémiaire, 2020, p. 193-200.
  • « Raconter la Shoah : 40 ans d’écrits personnels dans Le Monde juif », Revue d’Histoire de la Shoah, 2020/1, n° 211, p. 13-30. DOI : 10.3917/rhsho.211.0013. URL : https://www.cairn.info/revue-revue-d-histoire-de-la-shoah-2020-1-page-13.htm
  • Avec Rebecca Powers, « Ce que la révolution doit à la littérature » : une polémique de 1848 », Fabula / Les colloques, 1848 et la littérature, mai 2021, http://www.fabula.org/colloques/document6983.php   
  • Avec Aurélia Kalisky, « L’un part, l’autre reste… Itinéraires parisiens de deux historiens survivants de la Shoah (1947-1953) », Archives Juives, 2021/1, vol. 54, p. 89-115, DOI : 10.3917/aj1.541.0089, https://www.cairn.info/revue-archives-juives-2021-1-page-89.htm
  • « Revenir dans la maison Balzac : Jean Cayrol 1950 », dans Balzac politico, sous la dir. de Cristina Cassina, Pisa, Edizioni EST, 2021, p 187-200.

Dernière modification : 7 octobre 2020 07:34

Type d'UE
Séminaires DE/MC
Disciplines
Histoire, Signes, formes, représentations
Page web
-
Langues
français
Mots-clés
Anthropologie historique Culture Écriture Fiction Génocides (études des) Histoire du livre Historiographie Imaginaire Littérature Témoignage
Aires culturelles
Europe
Intervenant·e·s
  • Judith Lyon-Caen [référent·e]   directrice d'études, EHESS / Groupe de recherches interdisciplinaires sur l'histoire du littéraire (CRH-GRIHL)

Comment faire de l’histoire avec de la littérature ? Que fait-on, en histoire et plus largement en sciences sociales, quand on prend pour objet cette réalité aux contours instables et constamment discutés qui est désignée comme « littérature » ? Ce séminaire s’intéresse aux formes de présence et de dissémination de la littérature dans le monde social depuis l’époque romantique jusqu’aux lendemains de la Seconde guerre mondiale. On y explore les voies d’une histoire du recours à la littérature, qui concerne des écrits littéraires reconnus aussi bien que des formes moins visibles de présence du littéraire ; une histoire qui s’intéresse aux producteurs de la littérature comme à ses lecteurs, qui cherche à décrire l’ensemble des gestes inscrivant la « littérature » dans le monde social, comme activité, réalité matérielle, ensemble de pratiques dotées de valeur, horizon possible de l’écriture. Cette histoire s’interroge sur ce que ce qui est désigné comme littérature fait au monde dans lequel elle s’inscrit, ainsi que sur les ressources qu’elle constitue pour ceux qui y recourent, producteurs ou lecteurs.

Le travail s’organise autour de deux principaux terrains d’enquête : le premier concerne la modernité littéraire du XIXe siècle. Ici il s’agit de comprendre comment la littérature a pu être investie pour formuler l’expérience socio-historique des femmes et des hommes du XIXe siècle – certes selon des amplitudes sociales et locales variables. En 2020-2021, si les conditions d'accès aux archives le permettent, on poursuivra notamment l'enquête engagée sur les formes d'action de George Sand et l'impact de la littérature à Nohant autour de ce qu'on appelle "l'affaire Fanchette" (1843). On s’intéressera également à la présence de la littérature dans la vie urbaine du XIXe siècle, en regardant le Palais-Royal comme lieu d'écritures.

Le second terrain d’enquête concerne le recours à la littérature dans les camps et les ghettos de l’Europe occupée par les nazis. Des poèmes composés et lus dans le ghetto de Varsovie à la littérature du retour des camps et au-delà, l’écriture de littérature a été intensément investie face à la persécution et à la destruction. Ce qui se joue là c’est l’engagement, le devenir, la mise à l’épreuve, de la croyance romantique dans le pouvoir de la littérature à saisir l’expérience historique. De ce fait, on ne considère pas la "littérature" comme un réservoir de représentations culturelles des événéments ou de "réponses" à ces événéments mais on s’emploie à construire en objets pour l’histoire les actes et les choix formels des individus qui, face à la Catastrophe, s’emparent de l’écriture pour y déposer leur expérience, constituer une archive, documenter l’événement, résister, transmettre… C'est dans cette perspective qu'on continuera à travailler sur la poésie des camps et des ghettos comme objets de l'histoire de la Shoah.

A la charnière de ces deux terrains, deux dossiers seront ouverts qui parlent tous deux du devenir de l'adhésion romantique aux pouvoirs de la littérature : l'un concerne Jean Cassou (1897-1986) qui a fondé son engagement d'écrivain anti-fasciste sur la transmission du XIXe siècle romantique et "quarante-huitard"; l'autre concerne les lectures de Balzac dans les années qui suivirent la Deuxième guerre mondiale, dans une perspective qui croisera histoire du livre, de l'édition, histoire des savoirs critiques et histoire des pratiques de lecture.

Dans l’incertitude qui pèse sur les conditions de tenue des séminaires, ci-dessous le planning jusqu’aux vacances de Noël, lequel sera complété au fur et à mesure, en fonction de l’avancée des travaux.

6 novembre : Introduction générale

13 novembre : « De quoi sommes nous contemporains » ? Deux terrains d’enquête pour une période troublée

20 novembre : Balzac 1950, 1. Présentation

27 novembre : Balzac 1950, 2. Maurice Bardèche, éditeur de La Comédie humaine (Martel, 1947)

4 décembre : Balzac 1950, 3. Albert Béguin, éditeur de la  Comédie humaine (Formes et Reflets, 1950)

11 décembre : Balzac 1950, 4. Lieux et enjeux d’un centenaire

18 décembre : Balzac, 1950, 5. Seuils, portes et escaliers de bois : atelier de lecture

  • Séminaires de recherche – Arts, littératures et langages-Littératures – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel hebdomadaire = 12 ECTS
    MCC – autre
  • Séminaires de recherche – Histoire-Histoire du monde/histoire des mondes – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel hebdomadaire = 12 ECTS
    MCC – autre
  • Séminaires de recherche – Histoire-Histoire et sciences sociales – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel hebdomadaire = 12 ECTS
    MCC – autre
Contacts additionnels
-
Informations pratiques
-
Direction de travaux des étudiants

sur rendez-vous.

Réception des candidats

sur rendez-vous.

Pré-requis
-
  • 105 bd Raspail
    105 bd Raspail 75006 Paris
    Salle 8
    annuel / hebdomadaire, vendredi 11:00-13:00
    du 6 novembre 2020 au 11 juin 2021

La traversée d’une crise sanitaire, d’un confinement puis d’un autre, remodelant les expériences du temps présent, ne pouvaient pas ne pas trouver d’échos dans un séminaire où, toujours, il est question des usages de la littérature, des usages de ces textes du passé qui voyagent dans le temps, transmis en tant que « littérature », appartenant ainsi à des temps multiples : passés de leur production, passés encore de leurs transmissions, présents de leurs multiples actualisations. Dans la première sidération du repli sur soi imposé par le confinement, on a pu entendre des propos contradictoires : d’un côté l’injonction d’un retour à la lecture des « classiques », qui aurait protégé le moi confiné de la violence du monde en l’installant dans une transtemporalité bienheureuse ; d’un autre côté la rupture avec le « monde d’avant » semblait rendre impossible tout accès aux mêmes textes, frappés d’inactualité.

Que faisons-nous avec les objets littéraires du passé dans notre présent troublé ? Cette question est venue rencontrer et remodeler une autre question, apparue, en réalité, dans le séminaire depuis quelque temps déjà, dans le frottement de mes deux terrains de recherche (usages de la littérature dans le temps long du XIXe siècle français ; formes de recours à la littérature, dans la lecture comme dans l’écriture, dans les camps et les ghettos de l’Europe occupée entre 1939 et 1945).

J’ai choisi d’organiser le séminaire de 2020-2021 autour de cette question qui pouvait être dite d’actualité (« que faisons-nous avec les objets littéraires du passé dans notre présent ? ») en la déplaçant : que faisaient-ils/elles avec des objets littéraires du passé dans leur présent ? Deux terrains d’enquête ont été ouverts : le premier (séminaires de novembre et décembre 2020), appelé à se poursuivre dans les années à venir, porte sur les lectures de Balzac au milieu du XXe siècle. Le travail s’est d’abord fixé sur le moment du centenaire de la mort de Balzac (1950), qui permet d’apercevoir la polarisation politique de la question balzacienne, entre la lecture fasciste proposée par Maurice Bardèche dans l’édition Martel, et la lecture humaniste-chrétienne d’Albert Béguin pour le Club français du livre. Le second terrain concerne les usages politiques du romantisme dans les années 1930 et a conduit à s’intéresser particulièrement aux écrits critiques et romanesques de Jean Cassou (séminaires de janvier et février 2021) : contre le classicissisme promu par l’Action française, une partie du travail culturel de Cassou, parmi d’autres, aura été de construire un romantisme émancipateur et humaniste, un romantisme anti-fasciste.

Cette plongée dans les écritures « romantiques » de l’entre-deux-guerres a conduit à une réflexion plus transversale sur les usages, les transmissions, les circulations des formes de typisations romantiques du monde social (séminaires de mars et avril 2021) : on a ainsi entendu deux jeunes docteur·e·s : Charlotte Dufour (Université de Lausanne, 26 mars) et Gautier Garnier (9 avril) avant plusieurs séances de travail (notamment avec deux doctorantes, Constance Barbaresco et Samia Myers) sur les usages politiques de la « grisette 1830 » entre 1900 et la fin des années 1930. D’autres séances ont été consacrées à des questions plus ponctuelles : une discussion avec Claire Paullian autour de Thésee, sa vie nouvelle de C. de Toledo (12 février) ; une présentation par Nathalie Cau de son livre L’attente. Dans les camps de personnes déplacées juives (1945-1952) à propos de la vie culturelle dans les camps de DPs. La dernière partie de l’année a permis un retour sur Balzac avec une proposition de lecture « historienne » de L’Interdiction (14 mai) avant d’ouvrir le séminaire à des professeurs invités : Piotr Laskowski (28 mai) et Kamil Kijek (4 juin), tous deux sur des questions d’histoire culturelle des juifs de Pologne au XXe siècle.

Publications
  • « Littérature. Méfaits du livre et de la lecture sur les imaginations sensibles », dans Contagion, sous la dir. de Béatrice Delaurenti et Thomas Le Roux, Paris, Ed. Vendémiaire, 2020, p. 193-200.
  • « Raconter la Shoah : 40 ans d’écrits personnels dans Le Monde juif », Revue d’Histoire de la Shoah, 2020/1, n° 211, p. 13-30. DOI : 10.3917/rhsho.211.0013. URL : https://www.cairn.info/revue-revue-d-histoire-de-la-shoah-2020-1-page-13.htm
  • Avec Rebecca Powers, « Ce que la révolution doit à la littérature » : une polémique de 1848 », Fabula / Les colloques, 1848 et la littérature, mai 2021, http://www.fabula.org/colloques/document6983.php   
  • Avec Aurélia Kalisky, « L’un part, l’autre reste… Itinéraires parisiens de deux historiens survivants de la Shoah (1947-1953) », Archives Juives, 2021/1, vol. 54, p. 89-115, DOI : 10.3917/aj1.541.0089, https://www.cairn.info/revue-archives-juives-2021-1-page-89.htm
  • « Revenir dans la maison Balzac : Jean Cayrol 1950 », dans Balzac politico, sous la dir. de Cristina Cassina, Pisa, Edizioni EST, 2021, p 187-200.