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UE300 - Histoire du socialisme


Lieu et planning


  • Campus Condorcet-Centre de colloques
    Centre de colloques, Cours des humanités 93300 Aubervilliers
    Salle 3.07
    annuel / bimensuel (2e/4e), mercredi 09:00-11:00
    du 25 novembre 2020 au 9 juin 2021


Description


Dernière modification : 5 octobre 2020 12:48

Type d'UE
Séminaires DE/MC
Disciplines
Histoire
Page web
-
Langues
français
Mots-clés
Analyse de discours Anarchisme Capitalisme Classes sociales Culture Démocratie Émotions Féminisme Histoire culturelle Histoire des idées Histoire intellectuelle Morale Mouvements sociaux Philosophie politique Politique République Révolutions Transnational
Aires culturelles
Europe
Intervenant·e·s
  • Christophe Prochasson [référent·e]   directeur d'études, EHESS / Centre des savoirs sur le politique : recherches et analyses (CESPRA)

Le séminaire est concentré sur l’inventaire des formes historiques prises par le « socialisme » depuis le début du XIXe siècle. Il enquête sur les auteurs et les doctrines, dans le sillage d’une histoire intellectuelle, distincte de l’histoire des idées, sans négliger pour autant les « militants », « adhérents » et professionnels de la politique dans le cadre d’une histoire socio-culturelle des pratiques politiques, indispensables à l’historicisation des formes idéologiques. Tout en privilégiant le versant du « socialisme français », il inscrit ce dernier dans un horizon mondial, à l’image d’une pensée politique qui a vocation à dépasser les frontières. Durant cette année, on privilégiera un angle historiographique et documentaire. Les séances seront  principalement conçues sous la forme d’un atelier de lecture. Chaque séance sera consacrée à la discussion d’un ouvrage récent, d’un grand classique de la littérature scientifique ou d’un document voire d’une liasse documentaire, objet de recherches en cours.

 

 

Le programme détaillé n'est pas disponible.


Master


  • Séminaires de recherche – Études politiques – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – fiche de synthèse du séminaire ou fiche de lecture
  • Séminaires de recherche – Histoire-Histoire du monde/histoire des mondes – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – fiche de synthèse du séminaire ou fiche de lecture
  • Séminaires de recherche – Histoire-Histoire et sciences sociales – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – fiche de synthèse du séminaire ou fiche de lecture

Renseignements


Contacts additionnels
-
Informations pratiques

contacter l'enseignant par courriel.

Direction de travaux des étudiants

direction des travaux d'étudiants : en master sur rendez-vous pour entretien personnalisé au moins une fois par mois.

Réception des candidats

demander un rendez-vous par courriel.

Pré-requis

licence en sciences sociales. Présenter une lettre de motivation de deux pages avec esquisse bibliographique (5 à 6 références) sur le sujet envisagé


Compte rendu


Plus de deux siècles d’histoire du socialisme ont nourri une riche et plurielle historiographie. Longtemps abordé comme l’une des entrées du répertoire des idées politiques, le socialisme s’est progressivement ouvert à de nouvelles approches historiques qui ont permis de mieux l’interroger.

Le socialisme est soumis à de perpétuelles métamorphoses qui lui donnent des caractères changeants, toujours réinterrogés, jamais stabilisés. L’inventaire critique de ses propriétés se poursuit depuis 2018 dans le cadre de ce séminaire. Pour sa troisième année, les exposés ont été centrés sur l’examen d’œuvres produites par plusieurs historiens et historiennes du socialisme. On s’est aussi attaché à prolonger les perspectives que les uns et les autres avaient ouvertes. Une séance a ainsi été tout particulièrement consacrée à Madeleine Rebérioux, à l’occasion du centenaire de sa naissance. Certaines études relèvent de l’histoire des concepts, d’autres de celle des pratiques, voire d’approches biographiques ou de nœuds problématiques qui ont fait de l’histoire du socialisme un domaine d’études à part entière et toujours en chantier. Toutes les séances ont eu lieu sous forme de visioconférences.

La fin de l’année 2020 correspondant au centenaire du Congrès de Tours et des ruptures majeures qui marquèrent le socialisme international en donnant progressivement naissance à des partis communistes affiliés à la révolution bolchevique, l’occasion de revisiter la pratique congressiste a été saisie. Plusieurs travaux anciens l’avaient depuis longtemps prise pour objet auxquels se sont jointes dans les derniers mois de nouvelles recherches publiées dans plusieurs numéros de revues (Mil Neuf Cent, Le Mouvement social, Cahiers Jaurès) se penchant à nouveaux frais sur ce qui s’est passé au Congrès de Tours.

On est ensuite revenu sur certaines grandes questions classiques de l’histoire du mouvement socialiste, chaque séance donnant lieu à la présentation par un étudiant ou une étudiante d’un texte issu de son historiographie. L’histoire de la réception des textes et des idées de Marx est l’une de celles qui a connu un fort renouvellement dans les dix dernières années, mobilisant notamment l’histoire des traductions et de la réception des œuvres (Amaury Catel, Le traducteur et le démiurge. Hermann Ewerbeck, un communiste allemand à Paris (1841-1860), Nancy, Arbre bleu, 2019). Les rapports entre socialisme et sociologie ont aussi donné lieu à des travaux récents réinvestissant notamment l’étude de la relation entre la sociologie durkheimienne et le socialisme (Bruno Karsenti et Cyril Lemieux, Socialisme et sociologie, Paris, Éditions de l’EHESS, 2017). Les liens entre socialisme et syndicalisme ont été traités à partir de l’ouvrage de Jacques Julliard qui fit date : Autonomie ouvrière. Études sur le syndicalisme d’action directe (Paris, Gallimard/Le Seuil, « Hautes Études », 1988). Enfin, la dimension religieuse du socialisme a été interrogée à partir de la lecture d’un ouvrage plus récent : Denis Pelletier et Jean-Louis Schlegel (dir.), À la gauche du Christ. Les chrétiens de gauche en France de 1945 à nos jours, Paris, Seuil, 2012.

D’autres séances se sont aventurées sur des axes moins fréquentés ouvrant la voie à des renouvellements. Deux d’entre elles se sont penchées sur une pratique historiographique qui a concerné quelques grandes figures du socialisme international : la publication d’« Œuvres ». On s’est arrêté sur celles de Saint-Simon (Henri Saint-Simon, Œuvres complètes, Introduction, notes et commentaires par Juliette Grange, Pierre Musso, Philippe Régnier et Frank Yonnet, Paris, PUF, 2012) puis de Jean Jaurès dont le maître d’ouvrage, Gilles Candar, est venu retracer la longue histoire encore inachevée (Œuvres de Jean Jaurès, édition établie par Madeleine Rebérioux et Gilles Candar, Paris, Fayard, 2009-…).

Trois thématiques, inégalement traités par l’historiographie, ont permis de tracer des voies de recherches prometteuses dont certaines commencent à connaître d’intéressants développements : la question du genre qui intègre à une histoire du socialisme très masculine des volets souvent délaissés (Michelle Perrot, Mélancolie ouvrière, Paris, Grasset, 2012), l’hypothèse d’une culture socialiste autonome assise sur des choix esthétiques adossés à une doctrine (Neil McWilliam, Rêves de bonheur. L’art social et la gauche française, 1830-1850, Paris, Presses du réel, 2007, traduction française de Dreams of Happiness. Social Art and the French Left, Princeton, Princeton University Press, 1993), la place du temps dans l’idée socialiste et son rôle dans les pratiques militantes (Julian Wright, Socialism and the Experience of Time. Idealism and the Present in Modern France, Oxford, Oxford University Press, 2017).

Le professeur Javier Alcalde, chercheur invité par le Centre Alexandre-Koyré, est venu présenter ses travaux sur l’espéranto et sa réception au sein du mouvement ouvrier. La question de l’usage des langues dans un mouvement international reste l’un des fils conducteurs importants du séminaire depuis trois années.

 

Publications

« Retour sur l’épopée républicaine », Le Courrier de Brienne, 7, septembre-décembre 2020, p. 8-10.

« Je t’aime, moi non plus ». État et société en France », Esprit, n° 473, avril 2021, p. 37-44.

Dernière modification : 5 octobre 2020 12:48

Type d'UE
Séminaires DE/MC
Disciplines
Histoire
Page web
-
Langues
français
Mots-clés
Analyse de discours Anarchisme Capitalisme Classes sociales Culture Démocratie Émotions Féminisme Histoire culturelle Histoire des idées Histoire intellectuelle Morale Mouvements sociaux Philosophie politique Politique République Révolutions Transnational
Aires culturelles
Europe
Intervenant·e·s
  • Christophe Prochasson [référent·e]   directeur d'études, EHESS / Centre des savoirs sur le politique : recherches et analyses (CESPRA)

Le séminaire est concentré sur l’inventaire des formes historiques prises par le « socialisme » depuis le début du XIXe siècle. Il enquête sur les auteurs et les doctrines, dans le sillage d’une histoire intellectuelle, distincte de l’histoire des idées, sans négliger pour autant les « militants », « adhérents » et professionnels de la politique dans le cadre d’une histoire socio-culturelle des pratiques politiques, indispensables à l’historicisation des formes idéologiques. Tout en privilégiant le versant du « socialisme français », il inscrit ce dernier dans un horizon mondial, à l’image d’une pensée politique qui a vocation à dépasser les frontières. Durant cette année, on privilégiera un angle historiographique et documentaire. Les séances seront  principalement conçues sous la forme d’un atelier de lecture. Chaque séance sera consacrée à la discussion d’un ouvrage récent, d’un grand classique de la littérature scientifique ou d’un document voire d’une liasse documentaire, objet de recherches en cours.

 

 

Le programme détaillé n'est pas disponible.

  • Séminaires de recherche – Études politiques – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – fiche de synthèse du séminaire ou fiche de lecture
  • Séminaires de recherche – Histoire-Histoire du monde/histoire des mondes – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – fiche de synthèse du séminaire ou fiche de lecture
  • Séminaires de recherche – Histoire-Histoire et sciences sociales – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – fiche de synthèse du séminaire ou fiche de lecture
Contacts additionnels
-
Informations pratiques

contacter l'enseignant par courriel.

Direction de travaux des étudiants

direction des travaux d'étudiants : en master sur rendez-vous pour entretien personnalisé au moins une fois par mois.

Réception des candidats

demander un rendez-vous par courriel.

Pré-requis

licence en sciences sociales. Présenter une lettre de motivation de deux pages avec esquisse bibliographique (5 à 6 références) sur le sujet envisagé

  • Campus Condorcet-Centre de colloques
    Centre de colloques, Cours des humanités 93300 Aubervilliers
    Salle 3.07
    annuel / bimensuel (2e/4e), mercredi 09:00-11:00
    du 25 novembre 2020 au 9 juin 2021

Plus de deux siècles d’histoire du socialisme ont nourri une riche et plurielle historiographie. Longtemps abordé comme l’une des entrées du répertoire des idées politiques, le socialisme s’est progressivement ouvert à de nouvelles approches historiques qui ont permis de mieux l’interroger.

Le socialisme est soumis à de perpétuelles métamorphoses qui lui donnent des caractères changeants, toujours réinterrogés, jamais stabilisés. L’inventaire critique de ses propriétés se poursuit depuis 2018 dans le cadre de ce séminaire. Pour sa troisième année, les exposés ont été centrés sur l’examen d’œuvres produites par plusieurs historiens et historiennes du socialisme. On s’est aussi attaché à prolonger les perspectives que les uns et les autres avaient ouvertes. Une séance a ainsi été tout particulièrement consacrée à Madeleine Rebérioux, à l’occasion du centenaire de sa naissance. Certaines études relèvent de l’histoire des concepts, d’autres de celle des pratiques, voire d’approches biographiques ou de nœuds problématiques qui ont fait de l’histoire du socialisme un domaine d’études à part entière et toujours en chantier. Toutes les séances ont eu lieu sous forme de visioconférences.

La fin de l’année 2020 correspondant au centenaire du Congrès de Tours et des ruptures majeures qui marquèrent le socialisme international en donnant progressivement naissance à des partis communistes affiliés à la révolution bolchevique, l’occasion de revisiter la pratique congressiste a été saisie. Plusieurs travaux anciens l’avaient depuis longtemps prise pour objet auxquels se sont jointes dans les derniers mois de nouvelles recherches publiées dans plusieurs numéros de revues (Mil Neuf Cent, Le Mouvement social, Cahiers Jaurès) se penchant à nouveaux frais sur ce qui s’est passé au Congrès de Tours.

On est ensuite revenu sur certaines grandes questions classiques de l’histoire du mouvement socialiste, chaque séance donnant lieu à la présentation par un étudiant ou une étudiante d’un texte issu de son historiographie. L’histoire de la réception des textes et des idées de Marx est l’une de celles qui a connu un fort renouvellement dans les dix dernières années, mobilisant notamment l’histoire des traductions et de la réception des œuvres (Amaury Catel, Le traducteur et le démiurge. Hermann Ewerbeck, un communiste allemand à Paris (1841-1860), Nancy, Arbre bleu, 2019). Les rapports entre socialisme et sociologie ont aussi donné lieu à des travaux récents réinvestissant notamment l’étude de la relation entre la sociologie durkheimienne et le socialisme (Bruno Karsenti et Cyril Lemieux, Socialisme et sociologie, Paris, Éditions de l’EHESS, 2017). Les liens entre socialisme et syndicalisme ont été traités à partir de l’ouvrage de Jacques Julliard qui fit date : Autonomie ouvrière. Études sur le syndicalisme d’action directe (Paris, Gallimard/Le Seuil, « Hautes Études », 1988). Enfin, la dimension religieuse du socialisme a été interrogée à partir de la lecture d’un ouvrage plus récent : Denis Pelletier et Jean-Louis Schlegel (dir.), À la gauche du Christ. Les chrétiens de gauche en France de 1945 à nos jours, Paris, Seuil, 2012.

D’autres séances se sont aventurées sur des axes moins fréquentés ouvrant la voie à des renouvellements. Deux d’entre elles se sont penchées sur une pratique historiographique qui a concerné quelques grandes figures du socialisme international : la publication d’« Œuvres ». On s’est arrêté sur celles de Saint-Simon (Henri Saint-Simon, Œuvres complètes, Introduction, notes et commentaires par Juliette Grange, Pierre Musso, Philippe Régnier et Frank Yonnet, Paris, PUF, 2012) puis de Jean Jaurès dont le maître d’ouvrage, Gilles Candar, est venu retracer la longue histoire encore inachevée (Œuvres de Jean Jaurès, édition établie par Madeleine Rebérioux et Gilles Candar, Paris, Fayard, 2009-…).

Trois thématiques, inégalement traités par l’historiographie, ont permis de tracer des voies de recherches prometteuses dont certaines commencent à connaître d’intéressants développements : la question du genre qui intègre à une histoire du socialisme très masculine des volets souvent délaissés (Michelle Perrot, Mélancolie ouvrière, Paris, Grasset, 2012), l’hypothèse d’une culture socialiste autonome assise sur des choix esthétiques adossés à une doctrine (Neil McWilliam, Rêves de bonheur. L’art social et la gauche française, 1830-1850, Paris, Presses du réel, 2007, traduction française de Dreams of Happiness. Social Art and the French Left, Princeton, Princeton University Press, 1993), la place du temps dans l’idée socialiste et son rôle dans les pratiques militantes (Julian Wright, Socialism and the Experience of Time. Idealism and the Present in Modern France, Oxford, Oxford University Press, 2017).

Le professeur Javier Alcalde, chercheur invité par le Centre Alexandre-Koyré, est venu présenter ses travaux sur l’espéranto et sa réception au sein du mouvement ouvrier. La question de l’usage des langues dans un mouvement international reste l’un des fils conducteurs importants du séminaire depuis trois années.

 

Publications

« Retour sur l’épopée républicaine », Le Courrier de Brienne, 7, septembre-décembre 2020, p. 8-10.

« Je t’aime, moi non plus ». État et société en France », Esprit, n° 473, avril 2021, p. 37-44.