Attention, les informations que vous consultez actuellement ne sont pas celles de l'année universitaire en cours. Consulter l'année universitaire 2023-2024.

UE209 - Acteurs, institutions et interactions : ce que la guerre transforme


Lieu et planning


  • 105 bd Raspail
    105 bd Raspail 75006 Paris
    Salle 1
    annuel / bimensuel (1re/3e), mercredi 09:00-11:00
    du 4 novembre 2020 au 19 mai 2021


Description


Dernière modification : 21 mai 2020 20:22

Type d'UE
Séminaires DE/MC
Disciplines
Anthropologie historique, Histoire
Page web
-
Langues
français
Mots-clés
Éducation Guerre Institutions Violence
Aires culturelles
Europe
Intervenant·e·s
  • Emmanuel Saint-Fuscien [référent·e]   maître de conférences, EHESS / Laboratoire interdisciplinaire d'études sur les réflexivités. Fonds Yan-Thomas (LIER-FYT)
  • Julien Blanc   professeur agrégé, EHESS / Laboratoire interdisciplinaire d'études sur les réflexivités. Fonds Yan-Thomas (LIER-FYT)

Les War Studies ont connu dans les trente dernières années un essor et un renouveau considérables, en intégrant notamment une perspective anthropologique. Au sein même de l’EHESS, des historiens se sont beaucoup interrogés sur les postures sociales spécifiques du temps de guerre : des notions et catégories comme le « penser double » ou le « consentement » ont ainsi émergé. Elles ont fait débat et continuent de faire débat bien au-delà des champs d’étude encore cloisonnés de la Première et Deuxième Guerre mondiale.

Notre séminaire part d’une question simple : la guerre change-t-elle quelque chose dans le rapport entre l’individu et son institution (famille, école, administration, entreprise…) ? L’engagement dans la guerre et les formes de violence qui en découlent – particulièrement la possibilité de tuer ou d’être tué – entraînent-ils un bouleversement des rapports de domination, des hiérarchies sociales, des interactions et des embranchements qui s’offrent aux acteurs ? Provoquent-ils un élargissement des choix de trajectoires ou au contraire une contraction des possibles ? En restant adossés aux historiographies de la Première et de la Seconde Guerre mondiale tout en portant attention à d’autres conflits, nous poursuivons notre questionnement au regard de ce que la guerre change pour les acteurs en leurs institutions.

Le programme détaillé n'est pas disponible.


Master


  • Séminaires de recherche – Études politiques – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture, exposé oral
  • Séminaires de recherche – Histoire-Histoire du monde/histoire des mondes – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – exposé oral, fiche de lecture
  • Séminaires de recherche – Histoire-Histoire et sciences sociales – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – exposé oral, fiche de lecture

Renseignements


Contacts additionnels
-
Informations pratiques
-
Direction de travaux des étudiants

Sur rendez-vous uniquement

Réception des candidats

Contacter Emmanuel Saint-Fuscien ou Julien Blanc

Pré-requis
-

Compte rendu


L’engagement dans la guerre et les formes de violence qui en découlent – particulièrement la possibilité de tuer ou d’être tué – entraînent-ils un bouleversement des rapports de domination, des hiérarchies sociales, des interactions et des embranchements qui s’offrent aux acteurs ? Provoquent-ils un élargissement des choix de trajectoires ou au contraire une contraction des possibles ? C’est cette question qui fut déclinée lors de la première séance introductive. Le 18 novembre, Emmanuel Saint-Fuscien est revenu sur les effets de la Grande Guerre sur les frontières sociales. La principale institution de socialisation après la famille en Europe, l’école, vécut des mutations en sortie de guerre qui renseignent sur des attentes sociales nationales différenciées. Ce fut l’objet de l’exposé d’Emma Papadacci (doctorante à Sciences-Po) proposant une comparaison entre les mondes scolaires français et britanniques des années 1920. La séance du 16 décembre fut consacrée à une lecture collective de plusieurs textes de l’historien allemand Alf Lüdtke au regard des problématiques abordées dans notre séminaire. Le 6 janvier 2021, Clémentine Vidal-Naquet (Université de Picardie Jules Verne) a présenté ce que la guerre faisait à l’institution du mariage et plus largement du couple. Le 20 janvier, Philipp Glahé (doctorant du PhD Track franco-allemand Université d’Heidelberg-EHESS) a montré comment le cercle des juristes de Heidelberg reconsidérait (ou non) les normes juridiques au regard de la question de l’amnistie des criminels nationaux-socialistes. Les deux séances suivantes furent consacrées aux conditions de travail et de recherche des étudiants par temps de pandémie, ainsi qu’à des discussions autour de leurs travaux respectifs. Ont présenté un exposé oral Oriane Tripier de Laubrière (Une armée qui se voulait moderne : les « seigneurs de la guerre » face aux transformations de la Chine) et Pol Henri Poiret (Le rôle des officiers de l’armée du Roi dans la mise en récit et la transmission de la guerre des Cévennes, 1702-1705). Julien Blanc a proposé le 3 mars un exposé sur les variations des représentations du genre dans les mouvements et réseaux de Résistance au cours de la Seconde Guerre mondiale tandis que l’historienne italienne Greta Fedele (Université de Bologne) s’est intéressée à la perception de la violence criminelle par la justice « transitionnelle » en Italie et en France de 1944 aux années 1950. La violence paroxystique répond aussi à des normes construites par les acteurs qui la produisent et l’institutionnalisent, l’adossant parfois à la notion de « modernité » : c’est un des enseignements défendus par Christian Ingrao (séance du 7 avril). Enfin, la dernière séance fut consacrée, une fois encore, aux institutions bouleversées par la guerre : familiales et professionnelles (industrie sidérurgique) à travers une représentation cinématographique classique du cinéma de guerre : The Deer Hunter de Michael Cimino (1978).

Publications

Publications

Julien Blanc :

  • Qu’est-ce que résister ?, Bayard, collection « Les petites conférences », 2021.
  • Réédition critique et présentation de Madeleine Gex-Le Verrier, Une Française dans la tourmente, Edition du Félin, collection « Résistance. Liberté-Mémoire », 2020.
  • « Les débuts de la Résistance », dans Comme en 40…, Gallimard-Musée de l’Armée, 2020.

Emmanuel Saint-Fuscien :

  • « L'école face à l'épreuve : quelle histoire ? », dans Administration et Éducation, 2021/1 n° 169, p. 13-22.
  • « The end of the great military leader ? “good” and “bad” french army officers in the first world war », Journal of the International Society for First World War Studies, 2020, n° 11, p. 61-73, https://doi.org/10.1080/19475020.2021.1873163 , mis en ligne le 18 janvier 2021.
  • « Standhalten », dans Eine Geschichte des Krieges. Vom 19. Jahrhundert bis in die Gegenwart, sous la dir. de Bruno Cabanes, Hamburger edition, 2020, p. 132-143.
  • « Au-delà de la minute de silence ? L’hommage aux morts des attentats de 2015 en milieu scolaire », Sensibilités, vol. 8, n° 2, 2020, p. 78-88.

Dernière modification : 21 mai 2020 20:22

Type d'UE
Séminaires DE/MC
Disciplines
Anthropologie historique, Histoire
Page web
-
Langues
français
Mots-clés
Éducation Guerre Institutions Violence
Aires culturelles
Europe
Intervenant·e·s
  • Emmanuel Saint-Fuscien [référent·e]   maître de conférences, EHESS / Laboratoire interdisciplinaire d'études sur les réflexivités. Fonds Yan-Thomas (LIER-FYT)
  • Julien Blanc   professeur agrégé, EHESS / Laboratoire interdisciplinaire d'études sur les réflexivités. Fonds Yan-Thomas (LIER-FYT)

Les War Studies ont connu dans les trente dernières années un essor et un renouveau considérables, en intégrant notamment une perspective anthropologique. Au sein même de l’EHESS, des historiens se sont beaucoup interrogés sur les postures sociales spécifiques du temps de guerre : des notions et catégories comme le « penser double » ou le « consentement » ont ainsi émergé. Elles ont fait débat et continuent de faire débat bien au-delà des champs d’étude encore cloisonnés de la Première et Deuxième Guerre mondiale.

Notre séminaire part d’une question simple : la guerre change-t-elle quelque chose dans le rapport entre l’individu et son institution (famille, école, administration, entreprise…) ? L’engagement dans la guerre et les formes de violence qui en découlent – particulièrement la possibilité de tuer ou d’être tué – entraînent-ils un bouleversement des rapports de domination, des hiérarchies sociales, des interactions et des embranchements qui s’offrent aux acteurs ? Provoquent-ils un élargissement des choix de trajectoires ou au contraire une contraction des possibles ? En restant adossés aux historiographies de la Première et de la Seconde Guerre mondiale tout en portant attention à d’autres conflits, nous poursuivons notre questionnement au regard de ce que la guerre change pour les acteurs en leurs institutions.

Le programme détaillé n'est pas disponible.

  • Séminaires de recherche – Études politiques – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture, exposé oral
  • Séminaires de recherche – Histoire-Histoire du monde/histoire des mondes – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – exposé oral, fiche de lecture
  • Séminaires de recherche – Histoire-Histoire et sciences sociales – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – exposé oral, fiche de lecture
Contacts additionnels
-
Informations pratiques
-
Direction de travaux des étudiants

Sur rendez-vous uniquement

Réception des candidats

Contacter Emmanuel Saint-Fuscien ou Julien Blanc

Pré-requis
-
  • 105 bd Raspail
    105 bd Raspail 75006 Paris
    Salle 1
    annuel / bimensuel (1re/3e), mercredi 09:00-11:00
    du 4 novembre 2020 au 19 mai 2021

L’engagement dans la guerre et les formes de violence qui en découlent – particulièrement la possibilité de tuer ou d’être tué – entraînent-ils un bouleversement des rapports de domination, des hiérarchies sociales, des interactions et des embranchements qui s’offrent aux acteurs ? Provoquent-ils un élargissement des choix de trajectoires ou au contraire une contraction des possibles ? C’est cette question qui fut déclinée lors de la première séance introductive. Le 18 novembre, Emmanuel Saint-Fuscien est revenu sur les effets de la Grande Guerre sur les frontières sociales. La principale institution de socialisation après la famille en Europe, l’école, vécut des mutations en sortie de guerre qui renseignent sur des attentes sociales nationales différenciées. Ce fut l’objet de l’exposé d’Emma Papadacci (doctorante à Sciences-Po) proposant une comparaison entre les mondes scolaires français et britanniques des années 1920. La séance du 16 décembre fut consacrée à une lecture collective de plusieurs textes de l’historien allemand Alf Lüdtke au regard des problématiques abordées dans notre séminaire. Le 6 janvier 2021, Clémentine Vidal-Naquet (Université de Picardie Jules Verne) a présenté ce que la guerre faisait à l’institution du mariage et plus largement du couple. Le 20 janvier, Philipp Glahé (doctorant du PhD Track franco-allemand Université d’Heidelberg-EHESS) a montré comment le cercle des juristes de Heidelberg reconsidérait (ou non) les normes juridiques au regard de la question de l’amnistie des criminels nationaux-socialistes. Les deux séances suivantes furent consacrées aux conditions de travail et de recherche des étudiants par temps de pandémie, ainsi qu’à des discussions autour de leurs travaux respectifs. Ont présenté un exposé oral Oriane Tripier de Laubrière (Une armée qui se voulait moderne : les « seigneurs de la guerre » face aux transformations de la Chine) et Pol Henri Poiret (Le rôle des officiers de l’armée du Roi dans la mise en récit et la transmission de la guerre des Cévennes, 1702-1705). Julien Blanc a proposé le 3 mars un exposé sur les variations des représentations du genre dans les mouvements et réseaux de Résistance au cours de la Seconde Guerre mondiale tandis que l’historienne italienne Greta Fedele (Université de Bologne) s’est intéressée à la perception de la violence criminelle par la justice « transitionnelle » en Italie et en France de 1944 aux années 1950. La violence paroxystique répond aussi à des normes construites par les acteurs qui la produisent et l’institutionnalisent, l’adossant parfois à la notion de « modernité » : c’est un des enseignements défendus par Christian Ingrao (séance du 7 avril). Enfin, la dernière séance fut consacrée, une fois encore, aux institutions bouleversées par la guerre : familiales et professionnelles (industrie sidérurgique) à travers une représentation cinématographique classique du cinéma de guerre : The Deer Hunter de Michael Cimino (1978).

Publications

Publications

Julien Blanc :

  • Qu’est-ce que résister ?, Bayard, collection « Les petites conférences », 2021.
  • Réédition critique et présentation de Madeleine Gex-Le Verrier, Une Française dans la tourmente, Edition du Félin, collection « Résistance. Liberté-Mémoire », 2020.
  • « Les débuts de la Résistance », dans Comme en 40…, Gallimard-Musée de l’Armée, 2020.

Emmanuel Saint-Fuscien :

  • « L'école face à l'épreuve : quelle histoire ? », dans Administration et Éducation, 2021/1 n° 169, p. 13-22.
  • « The end of the great military leader ? “good” and “bad” french army officers in the first world war », Journal of the International Society for First World War Studies, 2020, n° 11, p. 61-73, https://doi.org/10.1080/19475020.2021.1873163 , mis en ligne le 18 janvier 2021.
  • « Standhalten », dans Eine Geschichte des Krieges. Vom 19. Jahrhundert bis in die Gegenwart, sous la dir. de Bruno Cabanes, Hamburger edition, 2020, p. 132-143.
  • « Au-delà de la minute de silence ? L’hommage aux morts des attentats de 2015 en milieu scolaire », Sensibilités, vol. 8, n° 2, 2020, p. 78-88.