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UE196 - Sociologie des inégalités en Inde


Lieu et planning


  • 54 bd Raspail
    54 bd Raspail 75006 Paris
    Salle A07_37
    2nd semestre / bimensuel (1re/3e), vendredi 10:00-13:00
    du 5 mars 2021 au 4 juin 2021


Description


Dernière modification : 11 septembre 2020 09:55

Type d'UE
Séminaires DR/CR
Disciplines
Sociologie
Page web
-
Langues
anglais français
Mots-clés
Classes sociales Comparatisme Discrimination Genre Inégalités
Aires culturelles
Inde
Intervenant·e·s
  • Jules Naudet [référent·e]   chargé de recherche, CNRS / Centre d'études de l'Inde et de l'Asie du Sud (CEIAS)
  • Odile Henry   professeur des universités, Université Paris 8 Vincennes-Saint Denis
  • Mathieu Ferry   doctorant chargé d'enseignement, Sciences Po

Ce séminaire propose de s’interroger sur les moyens dont disposent les sciences sociales pour penser les dynamiques inégalitaires en Inde. Il s’agit, entre autres choses, d’interroger la mesure quantitative des inégalités et ses conditions de possibilité, de déconstruire les logiques d’invisibilisation et de naturalisation des plus pauvres, de penser l’interdépendance des uns et des autres malgré l’incommensurabilité apparente de leurs situations, de comprendre comment les logiques de castes s’interpénètrent avec les logiques de classe et de genre ou de s’interroger sur les mécanismes produisant ces inégalités en termes d’oppression, de relation de pouvoir, de discrimination ou d’exploitation.

Ce séminaire est coordonné par Joël Cabalion (CITERES), Mathieu Ferry (OSC), Odile Henry (CRESPPA-LABTOP), Jules Naudet (CEIAS) et Olivier Roueff (CRESPPA-CSU).

Les inégalités sociales et économiques sont tellement massives en Inde que leur question s’impose comme absolument inévitable et incontournable. Pourtant, faire sens des dynamiques inégalitaires sur le sous-continent suppose de résoudre un certain nombre de problèmes théoriques et conceptuels. Ce séminaire s’interrogera précisément sur les moyens dont disposent les sciences sociales pour les appréhender dans le cas indien. Il s’agit, entre autres choses, d’interroger la mesure quantitative des inégalités et ses conditions de possibilité, de déconstruire les logiques d’invisibilisation et de naturalisation des plus pauvres, de penser l’interdépendance des uns et des autres malgré l’incommensurabilité apparente de leurs situations, de comprendre comment les logiques de castes s’interpénètrent avec les logiques de classe et de genre ou de s’interroger sur les mécanismes produisant ces inégalités en termes d’oppression, de relation de pouvoir, de discrimination ou d’exploitation.

L’Inde abrite aujourd’hui plus du tiers des pauvres de la planète. En 2011, 21,2% de la population Indienne subsiste en effet avec moins de 1,90 dollars par jour et plus de 60% des Indiens vivent, eux, avec moins de 3,20 dollars par jour, ce qui représente plus de 760 millions de personnes. Dans un tel contexte, et face à l’urgence du « développement » et de l’« émancipation » des personnes plongées dans une pauvreté absolue, nombreux sont ceux qui portent davantage attention à la question de la pauvreté qu’à celle de l’inégalité. La question de l’inégalité est en effet parfois plus facile à soulever dans le cadre de « société salariales » dans lesquelles les individus ou les groupes sont « échelonnés selon un continuum de positions » (Castel 2009, 16) que dans le cadre de sociétés comme l’Inde où l’emploi informel – souvent synonyme de grande pauvreté – demeure la règle pour l’essentiel de la population active. La question des inégalités, jugée moins urgente et plus relative, passe alors au second plan. Pourtant, avec 101 milliardaires au classement Forbes qui possèdent, à eux tous, l’équivalent de 15 % de la richesse nationale en 2017 (Himanshu 2017), l’Inde se place en quatrième position mondiale des pays qui accueillent les grandes fortunes. S’appuyant sur des données légèrement différentes, le cabinet chinois Hurun estime, lui, que l’Inde serait même à la troisième place de ce classement. Une telle ampleur dans les écarts de conditions de vie matérielle amène bien souvent les privilégiés à penser qu’ils n’ont rien à partager avec les plus démunis. Cette conviction les conduit à banaliser, à invisibiliser ou même à naturaliser la situation des plus pauvres.

Ce séminaire proposera donc tout à la fois de développer une réflexion macrosociologique sur la façon d’appréhender les hiérarchies sociales et la stratification à l’échelle de l’ensemble de la société indienne et de développer des analyses localisées des dynamiques inégalitaires à l’œuvre au sein de différents sous-espaces de l’espace social indien. À partir des terrains d’enquête des interventant·e·s, l’ambition consiste à approfondir le cas indien pour contribuer au renouvellement des outils et des théories des sciences sociales concernant les objectivations, les mécanismes et les expériences des inégalités.


Master


  • Séminaires de recherche – Études asiatiques-Histoire et sciences sociales : terrains, textes et images – M1/S2-M2/S4
    Suivi et validation – semestriel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture
  • Séminaires de recherche – Sociologie – M1/S2-M2/S4
    Suivi et validation – semestriel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture

Renseignements


Contacts additionnels
-
Informations pratiques

En ce qui concerne les modalités de validation du séminaire, nous demandons aux étudiant·e·s la remise d’une note de lecture (sur base d’ouvrages ou d’une sélection d’articles sociologiques se distinguant par la qualité de leur investigation empirique et portant sur une dimension des inégalités en Inde). Nous encourageons les étudiant·e·s à choisir une thématique qui fasse écho à leurs propres intérêts de recherche afin que cela leur soit aussi profitable que possible. Nous invitons celles et ceux qui souhaiteraient faire valider leur participation à ce séminaire à nous faire part par courriel à la fois du choix de la thématique retenue et d’une première sélection de références autour desquelles la note pourrait être tournée. Nous tâcherons ensuite de guider les étudiant·e·s pour les aider à resserrer leur sélection bibliographique et à redéfinir l’angle d’approche.
Contacter Jules Naudet pour tout renseignement.

Direction de travaux des étudiants

sur rendez-vous uniquement.

Réception des candidats

sur rendez-vous uniquement.

Pré-requis

être capable de lire des articles et ouvrages en anglais.


Compte rendu


Le séminaire a cherché à témoigner de la puissance heuristique de la perspective sociologique pour penser la société indienne, l’une des plus inégales au monde. Le séminaire était animé par une conception profondément pluraliste de la discipline, qui ne saurait se réduire à des partis pris trop étroits en termes aussi bien méthodologiques que théoriques. Nous avons donc eu à cœur de donner voix aux différentes sensibilités de la discipline avec des séances s’appuyant sur des entrées aussi variées que la sociologie de la santé au prisme de la pharmacie et du numérique (Marine Al-Dahdah et Mathieu Quet), la privatisation des hôpitaux et de l’enseignement supérieur (Odile Henry et Bertrand Lefebvre), la sociologie électorale (Stéphanie Tawa-Lama Rewal et Simon Chauchard), la masculinisation de la société (Clémence Jullien et Sara Tafuro), la quantification de la caste (Mathieu Ferry et Guilhem Cassan), la sociologie des trajectoires ouvrières (Camille Buat et Arnaud Kaba), le champ du leadership musulman (Julien Levesque, Laurence Gautier et Nicolas Belorgey). Par ailleurs, alors que l’ensemble des cours se sont déroulés en distanciel, un effort tout particulier a également été réalisé pour accompagner les étudiants dans leurs travaux personnels.

Publications

-

Dernière modification : 11 septembre 2020 09:55

Type d'UE
Séminaires DR/CR
Disciplines
Sociologie
Page web
-
Langues
anglais français
Mots-clés
Classes sociales Comparatisme Discrimination Genre Inégalités
Aires culturelles
Inde
Intervenant·e·s
  • Jules Naudet [référent·e]   chargé de recherche, CNRS / Centre d'études de l'Inde et de l'Asie du Sud (CEIAS)
  • Odile Henry   professeur des universités, Université Paris 8 Vincennes-Saint Denis
  • Mathieu Ferry   doctorant chargé d'enseignement, Sciences Po

Ce séminaire propose de s’interroger sur les moyens dont disposent les sciences sociales pour penser les dynamiques inégalitaires en Inde. Il s’agit, entre autres choses, d’interroger la mesure quantitative des inégalités et ses conditions de possibilité, de déconstruire les logiques d’invisibilisation et de naturalisation des plus pauvres, de penser l’interdépendance des uns et des autres malgré l’incommensurabilité apparente de leurs situations, de comprendre comment les logiques de castes s’interpénètrent avec les logiques de classe et de genre ou de s’interroger sur les mécanismes produisant ces inégalités en termes d’oppression, de relation de pouvoir, de discrimination ou d’exploitation.

Ce séminaire est coordonné par Joël Cabalion (CITERES), Mathieu Ferry (OSC), Odile Henry (CRESPPA-LABTOP), Jules Naudet (CEIAS) et Olivier Roueff (CRESPPA-CSU).

Les inégalités sociales et économiques sont tellement massives en Inde que leur question s’impose comme absolument inévitable et incontournable. Pourtant, faire sens des dynamiques inégalitaires sur le sous-continent suppose de résoudre un certain nombre de problèmes théoriques et conceptuels. Ce séminaire s’interrogera précisément sur les moyens dont disposent les sciences sociales pour les appréhender dans le cas indien. Il s’agit, entre autres choses, d’interroger la mesure quantitative des inégalités et ses conditions de possibilité, de déconstruire les logiques d’invisibilisation et de naturalisation des plus pauvres, de penser l’interdépendance des uns et des autres malgré l’incommensurabilité apparente de leurs situations, de comprendre comment les logiques de castes s’interpénètrent avec les logiques de classe et de genre ou de s’interroger sur les mécanismes produisant ces inégalités en termes d’oppression, de relation de pouvoir, de discrimination ou d’exploitation.

L’Inde abrite aujourd’hui plus du tiers des pauvres de la planète. En 2011, 21,2% de la population Indienne subsiste en effet avec moins de 1,90 dollars par jour et plus de 60% des Indiens vivent, eux, avec moins de 3,20 dollars par jour, ce qui représente plus de 760 millions de personnes. Dans un tel contexte, et face à l’urgence du « développement » et de l’« émancipation » des personnes plongées dans une pauvreté absolue, nombreux sont ceux qui portent davantage attention à la question de la pauvreté qu’à celle de l’inégalité. La question de l’inégalité est en effet parfois plus facile à soulever dans le cadre de « société salariales » dans lesquelles les individus ou les groupes sont « échelonnés selon un continuum de positions » (Castel 2009, 16) que dans le cadre de sociétés comme l’Inde où l’emploi informel – souvent synonyme de grande pauvreté – demeure la règle pour l’essentiel de la population active. La question des inégalités, jugée moins urgente et plus relative, passe alors au second plan. Pourtant, avec 101 milliardaires au classement Forbes qui possèdent, à eux tous, l’équivalent de 15 % de la richesse nationale en 2017 (Himanshu 2017), l’Inde se place en quatrième position mondiale des pays qui accueillent les grandes fortunes. S’appuyant sur des données légèrement différentes, le cabinet chinois Hurun estime, lui, que l’Inde serait même à la troisième place de ce classement. Une telle ampleur dans les écarts de conditions de vie matérielle amène bien souvent les privilégiés à penser qu’ils n’ont rien à partager avec les plus démunis. Cette conviction les conduit à banaliser, à invisibiliser ou même à naturaliser la situation des plus pauvres.

Ce séminaire proposera donc tout à la fois de développer une réflexion macrosociologique sur la façon d’appréhender les hiérarchies sociales et la stratification à l’échelle de l’ensemble de la société indienne et de développer des analyses localisées des dynamiques inégalitaires à l’œuvre au sein de différents sous-espaces de l’espace social indien. À partir des terrains d’enquête des interventant·e·s, l’ambition consiste à approfondir le cas indien pour contribuer au renouvellement des outils et des théories des sciences sociales concernant les objectivations, les mécanismes et les expériences des inégalités.

  • Séminaires de recherche – Études asiatiques-Histoire et sciences sociales : terrains, textes et images – M1/S2-M2/S4
    Suivi et validation – semestriel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture
  • Séminaires de recherche – Sociologie – M1/S2-M2/S4
    Suivi et validation – semestriel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture
Contacts additionnels
-
Informations pratiques

En ce qui concerne les modalités de validation du séminaire, nous demandons aux étudiant·e·s la remise d’une note de lecture (sur base d’ouvrages ou d’une sélection d’articles sociologiques se distinguant par la qualité de leur investigation empirique et portant sur une dimension des inégalités en Inde). Nous encourageons les étudiant·e·s à choisir une thématique qui fasse écho à leurs propres intérêts de recherche afin que cela leur soit aussi profitable que possible. Nous invitons celles et ceux qui souhaiteraient faire valider leur participation à ce séminaire à nous faire part par courriel à la fois du choix de la thématique retenue et d’une première sélection de références autour desquelles la note pourrait être tournée. Nous tâcherons ensuite de guider les étudiant·e·s pour les aider à resserrer leur sélection bibliographique et à redéfinir l’angle d’approche.
Contacter Jules Naudet pour tout renseignement.

Direction de travaux des étudiants

sur rendez-vous uniquement.

Réception des candidats

sur rendez-vous uniquement.

Pré-requis

être capable de lire des articles et ouvrages en anglais.

  • 54 bd Raspail
    54 bd Raspail 75006 Paris
    Salle A07_37
    2nd semestre / bimensuel (1re/3e), vendredi 10:00-13:00
    du 5 mars 2021 au 4 juin 2021

Le séminaire a cherché à témoigner de la puissance heuristique de la perspective sociologique pour penser la société indienne, l’une des plus inégales au monde. Le séminaire était animé par une conception profondément pluraliste de la discipline, qui ne saurait se réduire à des partis pris trop étroits en termes aussi bien méthodologiques que théoriques. Nous avons donc eu à cœur de donner voix aux différentes sensibilités de la discipline avec des séances s’appuyant sur des entrées aussi variées que la sociologie de la santé au prisme de la pharmacie et du numérique (Marine Al-Dahdah et Mathieu Quet), la privatisation des hôpitaux et de l’enseignement supérieur (Odile Henry et Bertrand Lefebvre), la sociologie électorale (Stéphanie Tawa-Lama Rewal et Simon Chauchard), la masculinisation de la société (Clémence Jullien et Sara Tafuro), la quantification de la caste (Mathieu Ferry et Guilhem Cassan), la sociologie des trajectoires ouvrières (Camille Buat et Arnaud Kaba), le champ du leadership musulman (Julien Levesque, Laurence Gautier et Nicolas Belorgey). Par ailleurs, alors que l’ensemble des cours se sont déroulés en distanciel, un effort tout particulier a également été réalisé pour accompagner les étudiants dans leurs travaux personnels.

Publications

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