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UE189 - (Dé)Faire l'industrie


Lieu et planning


  • 105 bd Raspail
    105 bd Raspail 75006 Paris
    Salle 4
    annuel / bimensuel (1re/3e), mercredi 13:00-15:00
    du 21 octobre 2020 au 7 avril 2021


Description


Dernière modification : 22 octobre 2020 08:44

Type d'UE
Séminaires DR/CR
Disciplines
Économie, Méthodes et techniques des sciences sociales, Sociologie
Page web
-
Langues
français
Mots-clés
Capitalisme Enquêtes Entreprises Globalisation Histoire des sciences et des techniques Industrie Numérique Savoirs Socio-économie Sociohistoire Sociologie Spatialisation, territoires Travail
Aires culturelles
Transnational/transfrontières
Intervenant·e·s
  • Marine Al Dahdah [référent·e]   chargée de recherche, CNRS / Centre d'étude des mouvements sociaux (CEMS)
  • Benjamin Raimbault   contrat postdoctoral, EHESS / Centre de recherche médecine, sciences, santé, santé mentale, sociétés (CERMES3)

La prolifération des technologies, notamment numériques, a souvent été annoncée comme la puissance réalisatrice qui ferait définitivement basculer les sociétés contemporaines dans une ère post-industrielle. À l'inverse, partant du constat que l’industrie ne décline pas mais qu’au contraire elle prospère, certains sociologues proposent de parler d’hyperindustrialisation pour caractériser les mutations contemporaines. Ce séminaire propose d’étudier les mutations des formes de l'industrie, au travers de trois grandes questions : quels territoires sont produits par les déplacements et reconfigurations des activités industrielles ? Comment l'intégration des technologies de l'information redéfinit-elle les frontières du travail ouvrier ? Qu'est-ce qui, dans ces reconfigurations, résiste aux processus d'industrialisation ?

21 octobre 2020 :  Introduction du séminaire, Marine Al Dahdah (CEMS), Mathieu Baudrin (CSI) Benjamin Raimbault (CERMES3), Clément Marquet (Costech)
L'industrie est morte, Vive l'industrie ?, Pierre Veltz (ENPC)

4 novembre : Enquêter depuis l’industrie. Les sources internes., Quentin Ravelli (Centre Maurice-Halbwachs, École normale supérieure), Gérald Markowitz (John Jay College of Criminal Justice)

18 novembre : Enquêter depuis les sources publiques, sur l’industrie en creux, Franck Cochoy (LISST)

2 décembre : Histoires industrielles, Philippe Minard (CRH-EHESS/Paris 8)

16 décembre : Savoirs industriels et industrialisation des savoirs, Jean-Paul Gaudillière (CERMES3), Mathieu Baudrin (CSI)

6 janvier 2021 : Des ouvriers aux travailleurs des flux, transformations du travail industriel I, Gwenaële Rot (Sciences Po, CSO), François Vatin (Université Paris-Nanterre, IDHES)

20 janvier : Des ouvriers aux travailleurs des flux, transformations du travail industriel II, Carlotta Benvegnù (PLUS Project, CEPN), David Gaborieau (ANR WORKLOG, CNAM CEET)

3 février : Industrie globale, ou globalisation des processus industriels, David Flacher (Costech), Cécilia Rikap (Conicet, Ceped)

17 février : Les territoires de l’industrie I, Christine Ithurbide (CNRS/Passages)

3 mars : Les territoires de l’industrie II, Julien Merlin (CNRS, Pacte)

17 mars : Résister à l'industrialisation, Jessica Pourraz (IFRIS,Ceped)

7 avril 2021 : Conclusion du séminaire
(séance réservée aux étudiants validant l’UE)


Master


  • Séminaires de recherche – Institutions, organisations, économie et société – M1/S2-M2/S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture
  • Séminaires de recherche – Savoirs en sociétés-Études environnementales – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture
  • Séminaires de recherche – Savoirs en sociétés-Histoire des sciences, des techniques et des savoirs – M1/S2-M2/S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture
  • Séminaires de recherche – Sociologie – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture

Renseignements


Contacts additionnels
clement.marquet@hushmail.com matbaudrin@gmail.com
Informations pratiques
-
Direction de travaux des étudiants
-
Réception des candidats
-
Pré-requis
-

Compte rendu


La prolifération des technologies - notamment des technologies de l’information - a souvent été annoncée comme la puissance réalisatrice qui ferait définitivement basculer les sociétés contemporaines dans une ère post-industrielle: transformations du travail (fin de la classe ouvrière et mort lente du salariat dans les pays occidentaux), centralité de l'innovation, essor d'une économie de services et de biens immatériels, individualisation des besoins et des biens. Cependant, plutôt qu’une sortie d’un paradigme industriel, certains sociologues proposent de parler d’hyperindustrialisation pour caractériser les mutations des sociétés contemporaines (Veltz 2017, Musso 2018). En partant du constat que l’industrie ne décline pas mais qu’au contraire, elle prospère et se transforme, les auteurs cherchent à désenclaver l'industrie comme objet et catégorie d'analyse et à briser la linéarité implicite des analyses post-industrielles (Touraine 1967, Rifkin 2000, Moulier-Boutang 2007).

Ce séminaire proposait d’étudier les mutations des formes de l'industrie, au travers de trois grandes questions : quels territoires sont produits par les déplacements et reconfigurations des activités industrielles ? Comment l'intégration des technologies de l'information redéfinit-elle les frontières du travail ouvrier ? Qu'est-ce qui, dans ces reconfigurations, résiste aux processus d'industrialisation ?

L’enjeu de notre séminaire était d’interroger l’hypothèse de l’hyper-industrialisme et d’éclairer au prisme de la sociologie des sciences et des techniques les quatre grands axes d’analyse suivants :

1) L’industrie comme un processus et non une période historique. Il s'agit d'abord de ne pas restreindre l'industrie à une période historique débutant au début du XVIIIe siècle et s'achevant à la fin du XXe siècle mais d'étudier des processus de longue durée d'industrialisation (standardisation, normalisation, optimisation, rationalisation du travail).

2) Une convergence des services et de la manufacture. Ensuite, l'industrie ne se cantonne pas à un secteur bien délimité et le développement des services ne s'accompagne pas d'une tertiarisation généralisée. L'emploi manufacturier est en croissance partout dans le monde, y compris dans les pays dit occidentaux où l'on voit apparaître des emplois liés à l'industrie mais sans usines. De même, le nombre de biens manufacturés conçus, produits, échangés, jetés n'a jamais été aussi élevé.

3) Un espace social structuré par des pôles et des réseaux. Puis, les procédés de production, les organisations, les marchés ce sont mondialisés fragmentant l'espace industriel des États-nations au profit de pôles territoriaux mondiaux structurés en réseaux.

4) Enfin, l'hypothèse de l’hyper-industrialisme est indissociable de la montée de nouvelles manières de gouverner les individus, les groupes sociaux, les environnements et les choses centrées autour d’une association entre firme-réseau et état-gestionnaire.

Publications

-

Dernière modification : 22 octobre 2020 08:44

Type d'UE
Séminaires DR/CR
Disciplines
Économie, Méthodes et techniques des sciences sociales, Sociologie
Page web
-
Langues
français
Mots-clés
Capitalisme Enquêtes Entreprises Globalisation Histoire des sciences et des techniques Industrie Numérique Savoirs Socio-économie Sociohistoire Sociologie Spatialisation, territoires Travail
Aires culturelles
Transnational/transfrontières
Intervenant·e·s
  • Marine Al Dahdah [référent·e]   chargée de recherche, CNRS / Centre d'étude des mouvements sociaux (CEMS)
  • Benjamin Raimbault   contrat postdoctoral, EHESS / Centre de recherche médecine, sciences, santé, santé mentale, sociétés (CERMES3)

La prolifération des technologies, notamment numériques, a souvent été annoncée comme la puissance réalisatrice qui ferait définitivement basculer les sociétés contemporaines dans une ère post-industrielle. À l'inverse, partant du constat que l’industrie ne décline pas mais qu’au contraire elle prospère, certains sociologues proposent de parler d’hyperindustrialisation pour caractériser les mutations contemporaines. Ce séminaire propose d’étudier les mutations des formes de l'industrie, au travers de trois grandes questions : quels territoires sont produits par les déplacements et reconfigurations des activités industrielles ? Comment l'intégration des technologies de l'information redéfinit-elle les frontières du travail ouvrier ? Qu'est-ce qui, dans ces reconfigurations, résiste aux processus d'industrialisation ?

21 octobre 2020 :  Introduction du séminaire, Marine Al Dahdah (CEMS), Mathieu Baudrin (CSI) Benjamin Raimbault (CERMES3), Clément Marquet (Costech)
L'industrie est morte, Vive l'industrie ?, Pierre Veltz (ENPC)

4 novembre : Enquêter depuis l’industrie. Les sources internes., Quentin Ravelli (Centre Maurice-Halbwachs, École normale supérieure), Gérald Markowitz (John Jay College of Criminal Justice)

18 novembre : Enquêter depuis les sources publiques, sur l’industrie en creux, Franck Cochoy (LISST)

2 décembre : Histoires industrielles, Philippe Minard (CRH-EHESS/Paris 8)

16 décembre : Savoirs industriels et industrialisation des savoirs, Jean-Paul Gaudillière (CERMES3), Mathieu Baudrin (CSI)

6 janvier 2021 : Des ouvriers aux travailleurs des flux, transformations du travail industriel I, Gwenaële Rot (Sciences Po, CSO), François Vatin (Université Paris-Nanterre, IDHES)

20 janvier : Des ouvriers aux travailleurs des flux, transformations du travail industriel II, Carlotta Benvegnù (PLUS Project, CEPN), David Gaborieau (ANR WORKLOG, CNAM CEET)

3 février : Industrie globale, ou globalisation des processus industriels, David Flacher (Costech), Cécilia Rikap (Conicet, Ceped)

17 février : Les territoires de l’industrie I, Christine Ithurbide (CNRS/Passages)

3 mars : Les territoires de l’industrie II, Julien Merlin (CNRS, Pacte)

17 mars : Résister à l'industrialisation, Jessica Pourraz (IFRIS,Ceped)

7 avril 2021 : Conclusion du séminaire
(séance réservée aux étudiants validant l’UE)

  • Séminaires de recherche – Institutions, organisations, économie et société – M1/S2-M2/S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture
  • Séminaires de recherche – Savoirs en sociétés-Études environnementales – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture
  • Séminaires de recherche – Savoirs en sociétés-Histoire des sciences, des techniques et des savoirs – M1/S2-M2/S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture
  • Séminaires de recherche – Sociologie – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture
Contacts additionnels
clement.marquet@hushmail.com matbaudrin@gmail.com
Informations pratiques
-
Direction de travaux des étudiants
-
Réception des candidats
-
Pré-requis
-
  • 105 bd Raspail
    105 bd Raspail 75006 Paris
    Salle 4
    annuel / bimensuel (1re/3e), mercredi 13:00-15:00
    du 21 octobre 2020 au 7 avril 2021

La prolifération des technologies - notamment des technologies de l’information - a souvent été annoncée comme la puissance réalisatrice qui ferait définitivement basculer les sociétés contemporaines dans une ère post-industrielle: transformations du travail (fin de la classe ouvrière et mort lente du salariat dans les pays occidentaux), centralité de l'innovation, essor d'une économie de services et de biens immatériels, individualisation des besoins et des biens. Cependant, plutôt qu’une sortie d’un paradigme industriel, certains sociologues proposent de parler d’hyperindustrialisation pour caractériser les mutations des sociétés contemporaines (Veltz 2017, Musso 2018). En partant du constat que l’industrie ne décline pas mais qu’au contraire, elle prospère et se transforme, les auteurs cherchent à désenclaver l'industrie comme objet et catégorie d'analyse et à briser la linéarité implicite des analyses post-industrielles (Touraine 1967, Rifkin 2000, Moulier-Boutang 2007).

Ce séminaire proposait d’étudier les mutations des formes de l'industrie, au travers de trois grandes questions : quels territoires sont produits par les déplacements et reconfigurations des activités industrielles ? Comment l'intégration des technologies de l'information redéfinit-elle les frontières du travail ouvrier ? Qu'est-ce qui, dans ces reconfigurations, résiste aux processus d'industrialisation ?

L’enjeu de notre séminaire était d’interroger l’hypothèse de l’hyper-industrialisme et d’éclairer au prisme de la sociologie des sciences et des techniques les quatre grands axes d’analyse suivants :

1) L’industrie comme un processus et non une période historique. Il s'agit d'abord de ne pas restreindre l'industrie à une période historique débutant au début du XVIIIe siècle et s'achevant à la fin du XXe siècle mais d'étudier des processus de longue durée d'industrialisation (standardisation, normalisation, optimisation, rationalisation du travail).

2) Une convergence des services et de la manufacture. Ensuite, l'industrie ne se cantonne pas à un secteur bien délimité et le développement des services ne s'accompagne pas d'une tertiarisation généralisée. L'emploi manufacturier est en croissance partout dans le monde, y compris dans les pays dit occidentaux où l'on voit apparaître des emplois liés à l'industrie mais sans usines. De même, le nombre de biens manufacturés conçus, produits, échangés, jetés n'a jamais été aussi élevé.

3) Un espace social structuré par des pôles et des réseaux. Puis, les procédés de production, les organisations, les marchés ce sont mondialisés fragmentant l'espace industriel des États-nations au profit de pôles territoriaux mondiaux structurés en réseaux.

4) Enfin, l'hypothèse de l’hyper-industrialisme est indissociable de la montée de nouvelles manières de gouverner les individus, les groupes sociaux, les environnements et les choses centrées autour d’une association entre firme-réseau et état-gestionnaire.

Publications

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