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UE185 - Approches politiques du religieux


Lieu et planning


  • 105 bd Raspail
    105 bd Raspail 75006 Paris
    Salle 4
    annuel / bimensuel (1re/3e/5e), mardi 13:00-15:00
    du 3 novembre 2020 au 15 juin 2021


Description


Dernière modification : 21 mai 2020 12:51

Type d'UE
Séminaires DE/MC
Disciplines
Sociologie
Page web
-
Langues
français
Mots-clés
Fait religieux Globalisation Laïcité Nationalisme Politique Sociologie politique
Aires culturelles
Transnational/transfrontières
Intervenant·e·s
  • Patrick Michel [référent·e]   directeur d'études, EHESS - directeur de recherche, CNRS / Centre Maurice-Halbwachs (CMH)

Visant à contribuer à une sociohistoire des relations entre religion et politique, l'enseignement se propose d’analyser tant les recompositions contemporaines du religieux, en les saisissant à partir du politique, que celles du politique, appréhendées à partir du religieux et de ses évolutions. Il s’agira de réinscrire la religion (et plus largement le « croire », dans la perspective ouverte par Certeau) au cœur d’une sociologie générale ; et donc d’appréhender le religieux non en tant que tel, doté d’une pertinence qui lui serait propre, mais comme un indicateur susceptible, une fois contextualisé, de constituer un analyseur. Il s’agira parallèlement de cerner, par le politique, l'économie contemporaine du religieux dans son rapport aux logiques présidant aux évolutions du temps présent.

Le programme détaillé n'est pas disponible.


Master


  • Séminaires de recherche – Études politiques – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture, exposé oral
  • Séminaires de recherche – Sciences des religions et société-Sciences sociales des religions – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – exposé oral, fiche de lecture
  • Séminaires de recherche – Sciences sociales-Pratiques de l'interdisciplinarité en sciences sociales – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture, exposé oral
  • Séminaires de recherche – Sociologie – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture, exposé oral

Renseignements


Contacts additionnels
amollet@ens.fr
Informations pratiques

Pour toute information complémentaire, contacter Arlette Mollet au Centre Maurice-Halbwachs, par courriel

Direction de travaux des étudiants

Sur rendez-vous

Réception des candidats

Sur rendez-vous

Pré-requis
-

Compte rendu


Le séminaire s’est ouvert, comme les années précédentes, sur la présentation d’une problématique centrée sur les réaménagements du religieux et des rapports à celui-ci.

La réflexion engagée depuis plusieurs années sur les usages politiques du religieux a été poursuivie en 2020-2021. Dans cette perspective, le séminaire a successivement accueilli Hamza Esmili (CMH, EHESS), sur le thème des « formes et usages du croire en islam contemporain » ; Jacques-Michel Ngimbous (CMH-EHESS) : « Politique et religion au prisme de la crise ivoirienne » ; Geneviève Zubrzycki, professeure de sociologie à l’université de Michigan, directrice d’études invitée à l’EHESS : « Catholicisme et politique en Pologne » ; Verónica Giménez-Béliveau, professeure à l’Université de Buenos-Aires, directrice d’études invitée à l’EHESS : « Les rapports entre religions et État durant la pandémie en Argentine » ; Yannick Fer et Gwendoline Malogne-Fer (CNRS-CMH), enfin, pour la présentation de leur enquête en Bretagne sur la Vallée des Saints.

Par ailleurs, l’attention s’est portée plus particulièrement sur la question des désajustements et remaniements du système de pouvoir catholique (XIXe–XXIe siècle). Il s’est agi d’analyser les transformations successivement effectuées, ou envisagées, par les papes Pie IX, Jean-Paul II et François du système de pouvoir catholique afin de tenter de répondre aux défis auxquels ce système devait et doit faire face. À travers ces remaniements, qui visaient et visent à gérer des désajustements sans cesse réitérés, c’est la question de la possibilité même du modèle d’autorité catholique (et au-delà d’institution du croire) qui se trouve posée.

Lorsque disparaissent, au XIXe siècle, les États du pape, Pie IX s’était appliqué à mettre en scène un nouvel espace de référence : la dé-territorialisation se voyait compensée par une ex-territorialisation. Mais cette ex-territorialité n’avait de sens que par et dans un double renvoi à l’abstraction. Le pape s’abstrayait du temps, en campant dans une a-historicité boudeuse, une sortie de l’histoire, rappel intransigeant des droits de l’Église bafoués par un mouvement prétendant justement s’inscrire dans le sens de l’histoire. Par ailleurs le pape s’abstrayait de l’espace, par le biais d’une (ré-)affirmation de l’universalité de l’Église : que celle-ci ne soit en fait que fictive n’avait guère d’importance. Alternative utopique à la différenciation de l’espace opérée par la modernité politique, l’universalité de l’Église était aussi tentative de ré-indifférenciation : ne disposant plus d’espace propre, le pape affirmait participer de tout l’espace existant. Il y avait là affirmation d’une centralité déterminée et réglée par la relation instaurée entre le temps et l’espace, la sortie du temps permettant le redéploiement dans l’espace.

Confronté à une crise majeure des imaginaires de la continuité, du fait d’un triple processus d’individualisation des croire, de linéarisation du temps et d’accélération du mouvement, et à l’univers d’identités flottantes, entre décomposition et recomposition, qui en résulte, Jean-Paul II a quant à lui opposé une triple réaffirmation : l’universel fait pièce à l’individualisation, la norme au mouvement et la continuité à une linéarisation souvent vécue comme une suite ininterrompue de ruptures. Mais cette continuité ne tient que dans la référence à la centralité. C’est celle-ci qui la fonde. Or, cette référence ne fonctionne plus, comme le manifeste la crise multiforme à laquelle le pape François tente de faire face et qui pourrait bien signer la fin du système de pouvoir catholique.

En marge du séminaire, et comme les années précédentes quatre séances ont été organisées, sous forme d’atelier, afin de permettre aux étudiants inscrits en master de présenter et de discuter leurs travaux.

 

Publications
  • Avec Jean-Philippe Heurtin, La conversion et ses convertis – Production et énonciation du changement individuel dans le monde contemporain, Politika.io (LabEx Tepsis, EHESS) et Centre Maurice Halbwachs, 2021, 176 p., https://www.cmh.ens.fr/La-conversion-et-ses-convertis-1998 ; https://www.politika.io/fr/notice/conversion-ses-convertis
  • « Nation – nationalism », dans Sage Encyclopaedia of Sociology of Religion, sous la dir. d’Anthony Blasi et Adam Possamaï, Sage, 2020, p. 525-527  
  • « Conversion et liberté religieuse », dans Studi di sociologia, Milan, n° 4, 2020, p. 371-381
  •  « Religion, société et politique en Europe centrale », dans La vie de l’esprit en Europe centrale et orientale depuis 1945 – Dictionnaire encyclopédique, sous la dir. de Chantal Delsol et Joanna Nowicki, Cerf, Paris, 2021, pp. 426-430
  • Avec Jesús García-Ruiz, «América Latina: los evangélicos en la política», dans Cairn’s monthly dossiers, Cairn international, 2021/0, p. 583-593 (ISSN 0014-1941), https://www.cairn.info/revue-etudes-2021-0-page-583.htm
  • Avec Jesús García-Ruiz «Latin America: Evangelical Christians in politics», dans Cairn’s monthly dossiers, Cairn international,  2021/0, p. 583-593 (ISSN 0014-1941), https://www.cairn-int.info/journal-etudes-2011-5-page-583.htm

Dernière modification : 21 mai 2020 12:51

Type d'UE
Séminaires DE/MC
Disciplines
Sociologie
Page web
-
Langues
français
Mots-clés
Fait religieux Globalisation Laïcité Nationalisme Politique Sociologie politique
Aires culturelles
Transnational/transfrontières
Intervenant·e·s
  • Patrick Michel [référent·e]   directeur d'études, EHESS - directeur de recherche, CNRS / Centre Maurice-Halbwachs (CMH)

Visant à contribuer à une sociohistoire des relations entre religion et politique, l'enseignement se propose d’analyser tant les recompositions contemporaines du religieux, en les saisissant à partir du politique, que celles du politique, appréhendées à partir du religieux et de ses évolutions. Il s’agira de réinscrire la religion (et plus largement le « croire », dans la perspective ouverte par Certeau) au cœur d’une sociologie générale ; et donc d’appréhender le religieux non en tant que tel, doté d’une pertinence qui lui serait propre, mais comme un indicateur susceptible, une fois contextualisé, de constituer un analyseur. Il s’agira parallèlement de cerner, par le politique, l'économie contemporaine du religieux dans son rapport aux logiques présidant aux évolutions du temps présent.

Le programme détaillé n'est pas disponible.

  • Séminaires de recherche – Études politiques – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture, exposé oral
  • Séminaires de recherche – Sciences des religions et société-Sciences sociales des religions – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – exposé oral, fiche de lecture
  • Séminaires de recherche – Sciences sociales-Pratiques de l'interdisciplinarité en sciences sociales – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture, exposé oral
  • Séminaires de recherche – Sociologie – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture, exposé oral
Contacts additionnels
amollet@ens.fr
Informations pratiques

Pour toute information complémentaire, contacter Arlette Mollet au Centre Maurice-Halbwachs, par courriel

Direction de travaux des étudiants

Sur rendez-vous

Réception des candidats

Sur rendez-vous

Pré-requis
-
  • 105 bd Raspail
    105 bd Raspail 75006 Paris
    Salle 4
    annuel / bimensuel (1re/3e/5e), mardi 13:00-15:00
    du 3 novembre 2020 au 15 juin 2021

Le séminaire s’est ouvert, comme les années précédentes, sur la présentation d’une problématique centrée sur les réaménagements du religieux et des rapports à celui-ci.

La réflexion engagée depuis plusieurs années sur les usages politiques du religieux a été poursuivie en 2020-2021. Dans cette perspective, le séminaire a successivement accueilli Hamza Esmili (CMH, EHESS), sur le thème des « formes et usages du croire en islam contemporain » ; Jacques-Michel Ngimbous (CMH-EHESS) : « Politique et religion au prisme de la crise ivoirienne » ; Geneviève Zubrzycki, professeure de sociologie à l’université de Michigan, directrice d’études invitée à l’EHESS : « Catholicisme et politique en Pologne » ; Verónica Giménez-Béliveau, professeure à l’Université de Buenos-Aires, directrice d’études invitée à l’EHESS : « Les rapports entre religions et État durant la pandémie en Argentine » ; Yannick Fer et Gwendoline Malogne-Fer (CNRS-CMH), enfin, pour la présentation de leur enquête en Bretagne sur la Vallée des Saints.

Par ailleurs, l’attention s’est portée plus particulièrement sur la question des désajustements et remaniements du système de pouvoir catholique (XIXe–XXIe siècle). Il s’est agi d’analyser les transformations successivement effectuées, ou envisagées, par les papes Pie IX, Jean-Paul II et François du système de pouvoir catholique afin de tenter de répondre aux défis auxquels ce système devait et doit faire face. À travers ces remaniements, qui visaient et visent à gérer des désajustements sans cesse réitérés, c’est la question de la possibilité même du modèle d’autorité catholique (et au-delà d’institution du croire) qui se trouve posée.

Lorsque disparaissent, au XIXe siècle, les États du pape, Pie IX s’était appliqué à mettre en scène un nouvel espace de référence : la dé-territorialisation se voyait compensée par une ex-territorialisation. Mais cette ex-territorialité n’avait de sens que par et dans un double renvoi à l’abstraction. Le pape s’abstrayait du temps, en campant dans une a-historicité boudeuse, une sortie de l’histoire, rappel intransigeant des droits de l’Église bafoués par un mouvement prétendant justement s’inscrire dans le sens de l’histoire. Par ailleurs le pape s’abstrayait de l’espace, par le biais d’une (ré-)affirmation de l’universalité de l’Église : que celle-ci ne soit en fait que fictive n’avait guère d’importance. Alternative utopique à la différenciation de l’espace opérée par la modernité politique, l’universalité de l’Église était aussi tentative de ré-indifférenciation : ne disposant plus d’espace propre, le pape affirmait participer de tout l’espace existant. Il y avait là affirmation d’une centralité déterminée et réglée par la relation instaurée entre le temps et l’espace, la sortie du temps permettant le redéploiement dans l’espace.

Confronté à une crise majeure des imaginaires de la continuité, du fait d’un triple processus d’individualisation des croire, de linéarisation du temps et d’accélération du mouvement, et à l’univers d’identités flottantes, entre décomposition et recomposition, qui en résulte, Jean-Paul II a quant à lui opposé une triple réaffirmation : l’universel fait pièce à l’individualisation, la norme au mouvement et la continuité à une linéarisation souvent vécue comme une suite ininterrompue de ruptures. Mais cette continuité ne tient que dans la référence à la centralité. C’est celle-ci qui la fonde. Or, cette référence ne fonctionne plus, comme le manifeste la crise multiforme à laquelle le pape François tente de faire face et qui pourrait bien signer la fin du système de pouvoir catholique.

En marge du séminaire, et comme les années précédentes quatre séances ont été organisées, sous forme d’atelier, afin de permettre aux étudiants inscrits en master de présenter et de discuter leurs travaux.

 

Publications
  • Avec Jean-Philippe Heurtin, La conversion et ses convertis – Production et énonciation du changement individuel dans le monde contemporain, Politika.io (LabEx Tepsis, EHESS) et Centre Maurice Halbwachs, 2021, 176 p., https://www.cmh.ens.fr/La-conversion-et-ses-convertis-1998 ; https://www.politika.io/fr/notice/conversion-ses-convertis
  • « Nation – nationalism », dans Sage Encyclopaedia of Sociology of Religion, sous la dir. d’Anthony Blasi et Adam Possamaï, Sage, 2020, p. 525-527  
  • « Conversion et liberté religieuse », dans Studi di sociologia, Milan, n° 4, 2020, p. 371-381
  •  « Religion, société et politique en Europe centrale », dans La vie de l’esprit en Europe centrale et orientale depuis 1945 – Dictionnaire encyclopédique, sous la dir. de Chantal Delsol et Joanna Nowicki, Cerf, Paris, 2021, pp. 426-430
  • Avec Jesús García-Ruiz, «América Latina: los evangélicos en la política», dans Cairn’s monthly dossiers, Cairn international, 2021/0, p. 583-593 (ISSN 0014-1941), https://www.cairn.info/revue-etudes-2021-0-page-583.htm
  • Avec Jesús García-Ruiz «Latin America: Evangelical Christians in politics», dans Cairn’s monthly dossiers, Cairn international,  2021/0, p. 583-593 (ISSN 0014-1941), https://www.cairn-int.info/journal-etudes-2011-5-page-583.htm