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UE135 - Pouvoirs de l'imagination. Approches historiques


Lieu et planning


  • 54 bd Raspail
    54 bd Raspail 75006 Paris

    Vendredi 9:00-17:00

    le 19 mars 2021 (salle BS1_05)
    le 16 avril 2021 (salle A05_51)
    le 21 mai 2021 (salle BS1_05)


Description


Dernière modification : 4 mars 2021 16:24

Type d'UE
Séminaires DE/MC
Disciplines
Anthropologie historique, Histoire
Page web
-
Langues
anglais français
Mots-clés
Histoire Histoire culturelle Histoire intellectuelle
Aires culturelles
-
Intervenant·e·s

La notion d’imagination est aujourd’hui considérée comme un objet d’étude à part entière, après avoir longtemps été discréditée par la recherche scientifique. Néanmoins, dans la littérature moderne et contemporaine, l’imagination est généralement présentée de manière négative, comme une faculté mentale susceptible de provoquer l’erreur, l’illusion ou le péché. Nous voudrions aller à l’encontre de cette conception en étudiant une tradition intellectuelle et pratique alternative et méconnue : depuis les XIIe-XIIIe siècles jusqu’au début du XIXe siècle, des penseurs et des praticiens appartenant à des diverses disciplines, s’exprimant depuis des positions institutionnelles variées, ont soutenu l’idée que l’imagination possède de grands pouvoirs.

Comme l’année précédente, le séminaire fonctionnera autour de ces textes à la manière d’un atelier, et s’attachera à mettre en œuvre un travail collectif de discussion, d’analyse et de confrontation des sources sur la longue durée.

Programme

Vendredi 19 mars :

  • 9h-10h30 : Benoit Grévin (CNRS / CRH), « Boncompagno, l'intellectus imaginarius et la transumptio. "Imaginer" le monde à travers la métaphore au XIIIe siècle »

- pause -

  • 10h45-12h15 : Nicolas Weill-Parot (EPHE / Saprat), « Action à distance et imagination dans les commentaires de la Physique d'Aristote (XIIIe-XVe siècle) »

- pause déjeuner -

  • 13h30-15h : Thibaut Trochu (Université de Lille / INSPE), « L'imagination religieuse selon William James »

- pause -

  • 15h15-16h45 : Roberto Poma (UPEC), « Misère et grandeur Della forza della fantasia umana (1745) de Ludovico Muratori »

Vendredi 16 avril 

  • 9h-10h30 : Suzanne Rochefort (CRH) : « L'imagination comme exercice dans les traités d'art de l'acteur (XVIIIe siècle- début du XIXe siècle) »

- pause -

  • 10h45-12h15 : Roberto Poma (UPEC), « Mollesse du corps et force de l’imagination dans l’éducation des enfants (XVIe-XVIIe siècles) »

- pause déjeuner -

  • 13h30-15h : Jean-Pierre Cavaillé (EHESS / CRH) : « Magie naturelle et pouvoir de l'imagination dans quelques textes du XVIIe siècle : Campanella, Gaffarel, Naudé. »

- pause -

  • 15h15-16h45 : Marion Lieutaud (Université de Paris Sorbonne), « Pouvoirs de l’imagination et contractions de l’esprit chez Giordano Bruno »

Vendredi 21 mai : séance croisée avec le séminaire d’histoire culturelle de la danse.

  • 9h : accueil des participants
  • 9h15-9h45 : Elizabeth Claire (CNRS / CRH) & Roberto Poma (UPEC), Introduction sur la notion de la contagion en danse (l’exemple du vertige)
  • 9h45-10h45 : Béatrice Delaurenti (EHESS / CRH) : « La contagion du bâillement et le pouvoir de l’imagination »

- pause -

  • 11h00-12h30 : Gregor Rohmann (Université de Francfort) : “With or without contagion: Dancing Mania before and after the 1518 outbreak” (présentation en anglais)

- pause déjeuner -

  • 14h00-15h30 : Alessandro Arcangeli (Université de Vérone) : “On the archaeology of the notion of dancing mania: of Tunisian women, and other stories” (présentation en anglais)

- pause -

  • 15h45-17h15 : Thibaut Julian (CRH) : « Avant/après : l’imagination contagieuse du spectacle théâtral, de Diderot à Talma » 

Master


  • Séminaires de recherche – Histoire-Histoire du monde/histoire des mondes – M1/S2-M2/S4
    Suivi et validation – semestriel mensuelle = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture
  • Séminaires de recherche – Histoire-Histoire et sciences sociales – M1/S2-M2/S4
    Suivi et validation – semestriel mensuelle = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture

Renseignements


Contacts additionnels
poma@u-pec.fr
Informations pratiques

pour tout renseignement, contacter les enseignants par courriel.

Direction de travaux des étudiants
-
Réception des candidats

sur rendez-vous, merci de prendre contact avec les enseignants par courriel.

Pré-requis
-

Compte rendu


Le séminaire poursuit depuis plusieurs années une réflexion collective autour de la notion de ‘pouvoir de l’imagination’. Son objectif est de mettre au jour une tradition intellectuelle et pratique de longue durée, que l’on rencontre depuis le XIIIe siècle jusqu’au début du XIXe siècle chez des penseurs et des praticiens appartenant à des diverses disciplines et s’exprimant depuis des positions institutionnelles variées. Cette tradition consiste à penser l’imagination non pas de manière négative, comme une faculté mentale susceptible de provoquer l’erreur, l’illusion ou le péché, mais positivement, comme la source de grands pouvoirs aux formes et aux effets variées.

Le séminaire a pris la forme de trois journées complètes (8h) qui se sont tenues les vendredis 19 mars, 16 avril et 21 mai 2021. Chaque journée a permis d’accueillir plusieurs intervenants venus présenter un corpus spécifique de sources relatives au pouvoir de l’imagination. Autour de ces textes, le séminaire a fonctionné comme un atelier de lecture ; il a été le lieu d’un travail collectif d’analyse et d’interprétation des sources. Les réflexions menées dans le séminaire se sont inscrites dans un cadre chronologique étendu, du XIIIe siècle au XIXe siècle ; elles ont concerné principalement l’Europe, avec une incursion dans le monde arabe. Une partie des séances a adopté la perspective d’une histoire des sciences et de la philosophie. Nous avons ainsi étudié les relations entre imagination et action à distance à travers les cas de l’aimant, du pouvoir des incantations et de la fascination dans un corpus de commentaires médiévaux à la Physique d'Aristote (intervention de N. Weill-Parot) ; la relation entre imagination et mollesse du corps dans certains traités de médecine et d’éthique du XVIe et XVIIe siècle ; le rôle attribué à la fantasia humaine, à la fois dans les rêves, dans les maladies et dans la technique, par l’historien jésuite Ludovico Muratori dans un ouvrage composé en 1745 (interventions de R. Poma) ; l’épistémologie des marges de la sciences élaborée par le philosophe William James (1842-1910) et la place qu’elle accorde à la notion d’imagination religieuse (intervention de T. Trochu). Dans une perspective comparable, deux séances ont abordé la question des relations entre philosophie, psychologie et magie naturelle. L’une a porté sur la notion de « contractions de l’esprit » telle qu’elle est élaborée, en lien avec l’imagination, dans les œuvres mnémotechniques composées au XVIe siècle par Giordano Bruno (intervention de M. Lieutaud) ; l’autre, centrée sur le XVIIe siècle, a exploré les potentialités cognitives et divinatoires de l’imagination divinatrice selon Campanella, Jacques Gaffarel et Gabriel Naudé (intervention de J.-P. Cavaillé).

Certaines séances du séminaire nous ont conduits à questionner l’idée d’un pouvoir de l’imagination dans d’autres domaines du savoir. Nous avons étudié des œuvres de rhétorique à partir du cas de Boncompagno da Signa (v. 1170-v. 1240) et de sa réflexion autour de la transumptio : ce terme technique, qui désigne la métaphore au sens large, est un outil qui permet à l’auteur d’imaginer le monde au-delà langage (intervention de B. Grévin). Une autre séance a porté sur l’imagination mise en pratique dans les traités d'art de l'acteur composés à Paris au XVIIIe siècle et début du XIXe siècle : ces textes font appel à la notion d’imagination pour défendre différentes esthétiques de jeu d’acteur (intervention de S. Rochefort).

Ces différentes approches de la question se sont croisées lors de la troisième journée du séminaire, centrée sur la relation entre danse et contagion. L’introduction de la journée a abordé la notion de la contagion de la danse en croisant les perspectives de l’histoire de la médecine et de l’histoire de la danse à partir de l’exemple du vertige (interventions d’E. Claire et de R. Poma). Nous avons ensuite examiné la question de la contagion des gestes, en lien avec la force de l’imagination, dans un corpus de commentaires médiévaux des Problèmes d’Aristote, dans lesquels la contagion du bâillement constitue un exemple paradigmatique pour penser l’imitation des gestuelles et des comportements (intervention de B. Delaurenti). Une séance centrée sur l’histoire du corps et de la médecine a abordé le cas des épidémies de danses relevées dans les sources médiévales et modernes, l’épidémie de danse de 1518 à Strasbourg ayant introduit une rupture dans la manière de concevoir ces phénomènes (intervention de G. Rohmann). Dans une dernière séance, les épidémies de danse ont été envisagées dans une perspective d’histoire culturelle par la comparaison entre les épisodes occidentaux et certains épisodes de chorées endémiques relevés en Tunisie au XIXe siècle (intervention d’A. Arcangeli).

Publications
  • Avec Thomas Le Roux, De la contagion, Paris, Vendémiaire, 2020.
  • Avec Françoise Guichard-Tesson, « Regards croisés sur la musique et la magie. Nicole Oresme et Évrart de Conty », Cahiers de Recherches Médiévales et Humanistes : « Magie et Musique, 1100-1600 », 39, 2020, p. 237-262.
  • « William of Auvergne and Compunction. Describing the World through Metaphors », dans Cultures of Compunction in the Medieval World, sous la dir. de Charlotte Steenbrugge, Graham Williams, Londres, Bloomsbury Academic, 2020, p. 87-101
  • « Bâillement. Pourquoi bâiller fait-il bâiller ? Médecine et philosophie naturelle au XIVe siècle », dans De la contagion, op. cit., p. 51-57.
  • Avec Thomas Le Roux, « Contagions. Histoire et usages historiens, de l’Antiquité à nos jours », dans De la contagion, op. cit., p. 7-25.
  • « Moyen Âge. Pourquoi le bâillement est-il contagieux ? », L’Histoire, 477, novembre 2020, p. 56-60.

Dernière modification : 4 mars 2021 16:24

Type d'UE
Séminaires DE/MC
Disciplines
Anthropologie historique, Histoire
Page web
-
Langues
anglais français
Mots-clés
Histoire Histoire culturelle Histoire intellectuelle
Aires culturelles
-
Intervenant·e·s

La notion d’imagination est aujourd’hui considérée comme un objet d’étude à part entière, après avoir longtemps été discréditée par la recherche scientifique. Néanmoins, dans la littérature moderne et contemporaine, l’imagination est généralement présentée de manière négative, comme une faculté mentale susceptible de provoquer l’erreur, l’illusion ou le péché. Nous voudrions aller à l’encontre de cette conception en étudiant une tradition intellectuelle et pratique alternative et méconnue : depuis les XIIe-XIIIe siècles jusqu’au début du XIXe siècle, des penseurs et des praticiens appartenant à des diverses disciplines, s’exprimant depuis des positions institutionnelles variées, ont soutenu l’idée que l’imagination possède de grands pouvoirs.

Comme l’année précédente, le séminaire fonctionnera autour de ces textes à la manière d’un atelier, et s’attachera à mettre en œuvre un travail collectif de discussion, d’analyse et de confrontation des sources sur la longue durée.

Programme

Vendredi 19 mars :

  • 9h-10h30 : Benoit Grévin (CNRS / CRH), « Boncompagno, l'intellectus imaginarius et la transumptio. "Imaginer" le monde à travers la métaphore au XIIIe siècle »

- pause -

  • 10h45-12h15 : Nicolas Weill-Parot (EPHE / Saprat), « Action à distance et imagination dans les commentaires de la Physique d'Aristote (XIIIe-XVe siècle) »

- pause déjeuner -

  • 13h30-15h : Thibaut Trochu (Université de Lille / INSPE), « L'imagination religieuse selon William James »

- pause -

  • 15h15-16h45 : Roberto Poma (UPEC), « Misère et grandeur Della forza della fantasia umana (1745) de Ludovico Muratori »

Vendredi 16 avril 

  • 9h-10h30 : Suzanne Rochefort (CRH) : « L'imagination comme exercice dans les traités d'art de l'acteur (XVIIIe siècle- début du XIXe siècle) »

- pause -

  • 10h45-12h15 : Roberto Poma (UPEC), « Mollesse du corps et force de l’imagination dans l’éducation des enfants (XVIe-XVIIe siècles) »

- pause déjeuner -

  • 13h30-15h : Jean-Pierre Cavaillé (EHESS / CRH) : « Magie naturelle et pouvoir de l'imagination dans quelques textes du XVIIe siècle : Campanella, Gaffarel, Naudé. »

- pause -

  • 15h15-16h45 : Marion Lieutaud (Université de Paris Sorbonne), « Pouvoirs de l’imagination et contractions de l’esprit chez Giordano Bruno »

Vendredi 21 mai : séance croisée avec le séminaire d’histoire culturelle de la danse.

  • 9h : accueil des participants
  • 9h15-9h45 : Elizabeth Claire (CNRS / CRH) & Roberto Poma (UPEC), Introduction sur la notion de la contagion en danse (l’exemple du vertige)
  • 9h45-10h45 : Béatrice Delaurenti (EHESS / CRH) : « La contagion du bâillement et le pouvoir de l’imagination »

- pause -

  • 11h00-12h30 : Gregor Rohmann (Université de Francfort) : “With or without contagion: Dancing Mania before and after the 1518 outbreak” (présentation en anglais)

- pause déjeuner -

  • 14h00-15h30 : Alessandro Arcangeli (Université de Vérone) : “On the archaeology of the notion of dancing mania: of Tunisian women, and other stories” (présentation en anglais)

- pause -

  • 15h45-17h15 : Thibaut Julian (CRH) : « Avant/après : l’imagination contagieuse du spectacle théâtral, de Diderot à Talma » 
  • Séminaires de recherche – Histoire-Histoire du monde/histoire des mondes – M1/S2-M2/S4
    Suivi et validation – semestriel mensuelle = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture
  • Séminaires de recherche – Histoire-Histoire et sciences sociales – M1/S2-M2/S4
    Suivi et validation – semestriel mensuelle = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture
Contacts additionnels
poma@u-pec.fr
Informations pratiques

pour tout renseignement, contacter les enseignants par courriel.

Direction de travaux des étudiants
-
Réception des candidats

sur rendez-vous, merci de prendre contact avec les enseignants par courriel.

Pré-requis
-
  • 54 bd Raspail
    54 bd Raspail 75006 Paris

    Vendredi 9:00-17:00

    le 19 mars 2021 (salle BS1_05)
    le 16 avril 2021 (salle A05_51)
    le 21 mai 2021 (salle BS1_05)

Le séminaire poursuit depuis plusieurs années une réflexion collective autour de la notion de ‘pouvoir de l’imagination’. Son objectif est de mettre au jour une tradition intellectuelle et pratique de longue durée, que l’on rencontre depuis le XIIIe siècle jusqu’au début du XIXe siècle chez des penseurs et des praticiens appartenant à des diverses disciplines et s’exprimant depuis des positions institutionnelles variées. Cette tradition consiste à penser l’imagination non pas de manière négative, comme une faculté mentale susceptible de provoquer l’erreur, l’illusion ou le péché, mais positivement, comme la source de grands pouvoirs aux formes et aux effets variées.

Le séminaire a pris la forme de trois journées complètes (8h) qui se sont tenues les vendredis 19 mars, 16 avril et 21 mai 2021. Chaque journée a permis d’accueillir plusieurs intervenants venus présenter un corpus spécifique de sources relatives au pouvoir de l’imagination. Autour de ces textes, le séminaire a fonctionné comme un atelier de lecture ; il a été le lieu d’un travail collectif d’analyse et d’interprétation des sources. Les réflexions menées dans le séminaire se sont inscrites dans un cadre chronologique étendu, du XIIIe siècle au XIXe siècle ; elles ont concerné principalement l’Europe, avec une incursion dans le monde arabe. Une partie des séances a adopté la perspective d’une histoire des sciences et de la philosophie. Nous avons ainsi étudié les relations entre imagination et action à distance à travers les cas de l’aimant, du pouvoir des incantations et de la fascination dans un corpus de commentaires médiévaux à la Physique d'Aristote (intervention de N. Weill-Parot) ; la relation entre imagination et mollesse du corps dans certains traités de médecine et d’éthique du XVIe et XVIIe siècle ; le rôle attribué à la fantasia humaine, à la fois dans les rêves, dans les maladies et dans la technique, par l’historien jésuite Ludovico Muratori dans un ouvrage composé en 1745 (interventions de R. Poma) ; l’épistémologie des marges de la sciences élaborée par le philosophe William James (1842-1910) et la place qu’elle accorde à la notion d’imagination religieuse (intervention de T. Trochu). Dans une perspective comparable, deux séances ont abordé la question des relations entre philosophie, psychologie et magie naturelle. L’une a porté sur la notion de « contractions de l’esprit » telle qu’elle est élaborée, en lien avec l’imagination, dans les œuvres mnémotechniques composées au XVIe siècle par Giordano Bruno (intervention de M. Lieutaud) ; l’autre, centrée sur le XVIIe siècle, a exploré les potentialités cognitives et divinatoires de l’imagination divinatrice selon Campanella, Jacques Gaffarel et Gabriel Naudé (intervention de J.-P. Cavaillé).

Certaines séances du séminaire nous ont conduits à questionner l’idée d’un pouvoir de l’imagination dans d’autres domaines du savoir. Nous avons étudié des œuvres de rhétorique à partir du cas de Boncompagno da Signa (v. 1170-v. 1240) et de sa réflexion autour de la transumptio : ce terme technique, qui désigne la métaphore au sens large, est un outil qui permet à l’auteur d’imaginer le monde au-delà langage (intervention de B. Grévin). Une autre séance a porté sur l’imagination mise en pratique dans les traités d'art de l'acteur composés à Paris au XVIIIe siècle et début du XIXe siècle : ces textes font appel à la notion d’imagination pour défendre différentes esthétiques de jeu d’acteur (intervention de S. Rochefort).

Ces différentes approches de la question se sont croisées lors de la troisième journée du séminaire, centrée sur la relation entre danse et contagion. L’introduction de la journée a abordé la notion de la contagion de la danse en croisant les perspectives de l’histoire de la médecine et de l’histoire de la danse à partir de l’exemple du vertige (interventions d’E. Claire et de R. Poma). Nous avons ensuite examiné la question de la contagion des gestes, en lien avec la force de l’imagination, dans un corpus de commentaires médiévaux des Problèmes d’Aristote, dans lesquels la contagion du bâillement constitue un exemple paradigmatique pour penser l’imitation des gestuelles et des comportements (intervention de B. Delaurenti). Une séance centrée sur l’histoire du corps et de la médecine a abordé le cas des épidémies de danses relevées dans les sources médiévales et modernes, l’épidémie de danse de 1518 à Strasbourg ayant introduit une rupture dans la manière de concevoir ces phénomènes (intervention de G. Rohmann). Dans une dernière séance, les épidémies de danse ont été envisagées dans une perspective d’histoire culturelle par la comparaison entre les épisodes occidentaux et certains épisodes de chorées endémiques relevés en Tunisie au XIXe siècle (intervention d’A. Arcangeli).

Publications
  • Avec Thomas Le Roux, De la contagion, Paris, Vendémiaire, 2020.
  • Avec Françoise Guichard-Tesson, « Regards croisés sur la musique et la magie. Nicole Oresme et Évrart de Conty », Cahiers de Recherches Médiévales et Humanistes : « Magie et Musique, 1100-1600 », 39, 2020, p. 237-262.
  • « William of Auvergne and Compunction. Describing the World through Metaphors », dans Cultures of Compunction in the Medieval World, sous la dir. de Charlotte Steenbrugge, Graham Williams, Londres, Bloomsbury Academic, 2020, p. 87-101
  • « Bâillement. Pourquoi bâiller fait-il bâiller ? Médecine et philosophie naturelle au XIVe siècle », dans De la contagion, op. cit., p. 51-57.
  • Avec Thomas Le Roux, « Contagions. Histoire et usages historiens, de l’Antiquité à nos jours », dans De la contagion, op. cit., p. 7-25.
  • « Moyen Âge. Pourquoi le bâillement est-il contagieux ? », L’Histoire, 477, novembre 2020, p. 56-60.