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UE128 - Histoire des sciences humaines et sociales


Lieu et planning


  • 105 bd Raspail
    105 bd Raspail 75006 Paris
    Salle 2
    annuel / bimensuel (indifférent), vendredi 13:00-15:00
    du 13 novembre 2020 au 7 mai 2021


Description


Dernière modification : 2 avril 2021 11:55

Type d'UE
Séminaires DR/CR
Disciplines
Histoire, Philosophie et épistémologie
Page web
-
Langues
français
Mots-clés
Histoire culturelle Histoire des idées Histoire des sciences et des techniques Histoire du livre Histoire intellectuelle Historiographie Sociohistoire
Aires culturelles
France Transnational/transfrontières
Intervenant·e·s
  • Wolf Feuerhahn [référent·e]   chargé de recherche, CNRS / Centre Alexandre-Koyré. Histoire des sciences et des techniques (CAK)
  • Jacqueline Carroy   directrice d'études (retraité·e), EHESS / Centre Alexandre-Koyré. Histoire des sciences et des techniques (CAK)
  • Nathalie Richard   professeure des universités, Le Mans Université

Le séminaire d’Histoire des sciences humaines et sociales  propose une approche volontairement généraliste du domaine. Les sciences humaines et sociales sont souvent appréhendées selon des historiographies disciplinaires. L’objectif du séminaire est de prendre du recul par rapport à ce type de perspective, en montrant que l’on peut faire par exemple une histoire des partages et des échanges entre science de l’homme, philosophie, médecine, littérature, sciences de la nature, etc. On s’attachera aux pratiques, aux savoirs, aux dénominations et aux acteurs à partir desquels s’est constitué et se constitue le projet d’édifier une ou des sciences prenant l’Homme et les humains comme objet. Soutenu par la Société française pour l’histoire des sciences de l'homme (SFHSH), ce séminaire est un forum de discussions sur les problématiques actuelles, sur les livres récemment parus, sur le statut et les usages des archives, sur les méthodes et les fonctions d’une approche historique des sciences qui prennent l’humain pour objet. Il s’adresse aux chercheurs, aux doctorants et aux étudiants en histoire des sciences et, plus largement, en sciences humaines et sociales.

Ce séminaire est organisé par Emanuel Bertrand, Jacqueline Carroy, Wolf Feuerhahn, Serge Reubi, Nathalie Richard.

Programme du séminaire :

13 novembre 2020 (105 bd Raspail, 75006 Paris, salle 2, 13h-15h) : Fabian Link (Institut für Sozialforschung, Université de Francfort/Main et Université de Wuppertal), « Critical Theory and the Age of Totalitarianism : The “Frankfurt School,” Auschwitz, and the Cold War »

This paper deals with the history of the “Frankfurt School” from 1930, when Max Horkheimer became director of the Institute for Social Research in Frankfurt am Main, to Theodore W. Adorno’s death in 1969, with which the first generation of the “Frankfurt School” ended. The focus is on research practices, the relationship of social research to politics, industry, and the public, and the public reception of social knowledge generated by Horkheimer, Adorno, and other members of the Institute. The paper contextualizes the “Frankfurt School” first in the Weimar Republic (Germany), then in exile during the Nazi regime and World War II (Switzerland, United States), and finally in the early Cold War (West Germany), and follows two theses: The first is that the emigration of the members of the Institute for Social Research and the adaptation to the American scientific and intellectual field they were forced to make resulted in the fragmentation of their original concept of a holistic-collective program of social research developed in Frankfurt am Main during the Weimar Republic into three separated directions: empirical social research, social philosophy, and democratic education policy informed by social knowledge. The paper thus contributes to the current discussion about the characteristics of “Cold War Social Science,” as presented by Mark Solovey and Hamilton Cravens in 2012. Taking the “Frankfurt School” as example, the paper claims that something like a definite social science did not exist during the early Cold War, but rather “social science” was a collective term that consisted of several approaches and practices of social research. The use of the term was a result of the strategies social researchers in West Germany pursued to provide social science as new democratization science that needed state support. The second thesis is that the major works by Horkheimer, Adorno, and others, such as The Dialectic of Enlightenment (1947), The Authoritarian Personality (1950), Minima Moralia (1951), The Group Experiment (1955), and Negative Dialectics (1966), must be regarded as explorations of the age of totalitarianism, of which Auschwitz was the most extreme outcome. Seen from this angle, the “Frankfurt School’s” major aim was the development of a profound critique of totalitarianism as a dominating element of modern society, among which Horkheimer and Adorno not only counted Fascism, National Socialism, Stalinism, and Maoism, but also the consumption industry of Western liberal societies in the twentieth century.

27 novembre 2020 (105 bd Raspail, 75006 Paris, salle 2, 13h-15h) : Anais Mauuarin (Centre A. Koyré, Post-doctorante LabEx Hastec), « L’économie des images en anthropologie: la photothèque du musée de l’Homme »

Cette intervention se propose de montrer l’enjeu économique que représentent les photographies au sein de l’anthropologie française des années 1930-1950 en partant de l’étude de la photothèque du Musée de l’Homme. Si les dizaines puis les centaines de milliers d’images rassemblées là, produites par des ethnologues et des voyageurs, répondent d’abord à l’impulsion documentaire et scientifique héritée du XIXe siècle et encore vivace, le personnel de la photothèque organise leur exploitation commerciale et en permet la diffusion dans une variété de média à travers son « service commercial ». La photothèque se positionne au sein d’un marché des images, sur lequel elle fait tantôt figure de banque d’images tantôt d’agence photographique. L’une de ses spécificités est de reconnaître très tôt des droits aux auteurs des photographies et de leur reverser une part des bénéfices, ce qui permet d’en favoriser la fidélité. Le système économique complexe qui s’élabore au sein de la photothèque, qui s’articule à un horizon médiatique, a alors des répercussions sur le statut des images au sein de cette discipline et sur ce que leurs auteurs peuvent en attendre.

11 décembre 2020 (105 bd Raspail, 75006 Paris, salle 2, 13h-15h) : Pierre Verschueren (Centre Lucien Febvre, Université de Franche-Comté), « Premiers jalons pour une socio-histoire des docteurs es lettres : le projet ÈS LETTRES »

Pour Émile Durkheim, c’est la délivrance des grades, c’est-à-dire la mise en place d’un contrôle juridiquement certifié d’un corpus donné de compétences, qui distingue fondamentalement l’université des institutions d’enseignement qui l’ont précédée. Au sein du système universitaire tel qu’il se cristallise à partir de la seconde moitié du XIXe siècle, l’un de ces grades, le doctorat, acquiert une importance spécifique, d’une part comme certifiant la capacité à produire des savoirs nouveaux, d'autre part comme barrière et niveau régulant l’accès au corps universitaire lui-même. Le doctorat se trouve ainsi à l’interface entre le système de production des savoirs scientifiques et le système de reproduction des élites intellectuelles, et constitue un observatoire de l'institutionnalisation des disciplines. Partant de ce constat, le projet ÈS LETTRES, porté par le Centre Lucien Febvre et la Bibliothèque interuniversitaire de la Sorbonne et financé par le GIS CollEx-Persée, a pour but de relancer l'étude et la valorisation des thèses en lettres soutenues en France au XIXe siècle, en procédant à la numérisation de ces thèses et celle de documents qui leur sont associés (notamment les rapports de soutenance), et en constituant une base de données prosopographique en ligne reliée aux référentiels bibliographiques généraux.

8 janvier 2021 (ATTENTION ! Lieu et horaire exceptionnels : Centre Alexandre-Koyré (CAK), 27 rue Damesme, 75013 Paris, salle de séminaire (5e étage), 14h-16h) : Léa Saint-Raymond (IHMC, ENS-PSL), « Des marchés de niche réservés aux amateurs : les objets préhistoriques et les monnaies byzantines »

Quel est le point commun entre un silex et une monnaie byzantine ? Ces deux catégories d’objets, qui tout semble opposer, se rejoignent néanmoins sur un aspect, qui sera au centre de cette présentation. En effet, les artefacts préhistoriques et les monnaies byzantines forment des marchés de niche qui se développèrent dans les années 1860-1880, qui mobilisèrent un nombre très réduit de marchands spécialisés et qui intéressèrent une frange étroite de collectionneurs-amateurs. Il s’agira donc de comprendre, à partir des archives des commissaires-priseurs et des manuels de collectionneurs, les structures commerciales et les publics de ces deux segments, les logiques qui sous-tendent la construction de leur valeur et, enfin, de mettre l’essor de ces marchés de niche en regard avec le développement des savoirs, en sciences de la préhistoire et en numismatique.

22 janvier 2021 (en visio, 13h00-15h) : Arnaud Hurel (Département de Préhistoire, MNHN), « Premiers jalons à une étude du groupe du matérialisme scientifique et de son influence dans le développement de la préhistoire au second XIXe siècle »

L’émergence puis la reconnaissance de la préhistoire au XIXe siècle ouvrent l’histoire de l’Homme aux temps géologiques, à une profondeur temporelle insoupçonnée, opèrent un va-et-vient continuel entre le passé et le présent par le biais du comparatisme ethnographique et de l’évolutionnisme. La préhistoire et la paléontologie humaine, en scrutant l’histoire et l’essence de l’être, le sens des communautés humaines, les mentalités, bousculent les relations au temps et à l’espace, les sources et les méthodes. Elles interrogent les cœurs et les consciences passés et présents.

Parce que des acteurs des sciences de l’Homme au XIXe siècle en ont revendiqué l’étiquette et que celle-ci a ensuite fait florès, le qualificatif de « matérialisme scientifique » sert à définir une forme d’engagement à la fois scientifique, philosophique et parfois politique qui caractérise une ou plusieurs générations de savants dans le domaine de l’anthropologie, physique et culturelle, et donc de la préhistoire. Plus qu’une accumulation d’individualités, aux parcours et idéaux proches, il apparaît qu’il s’agit plutôt d’une communauté aux solidarités et marqueurs identitaires affirmés, dont l’apparition et l’activité marquent la seconde moitié du XIXe siècle.

29 janvier 2021 (en visio, 13h30-16h30) : Demi-journée d’études "Autour de Jean Starobinski"

Les séminaires du Centre Alexandre-Koyré intitulés « Histoire des sciences humaines et sociales » et  « Psychologie, psychiatrie et psychanalyse : histoires croisées » ont pour objectif de proposer une histoire décloisonnée des sciences de l’homme et du psychisme. La figure et l’œuvre de Jean Starobinski (1920-2019), professeur à Genève, médecin et critique littéraire, offrent un magnifique terrain d’enquête à une telle pratique de l’histoire. En effet l’objectif de cette journée d’études n’est pas de conforter un  genre littéraire de la « commémoration des grands hommes », mais de s’interroger selon diverses focales sur les passages ou absences de passages entre savoirs, sur la spécificité du contexte intellectuel, académique comme socio-politique de Genève, ou encore sur la place singulière de Jean Starobinski dans les réflexions sur le génocide des juifs. Contextualiser une œuvre qui cherche à passer les frontières disciplinaires, voilà de quoi en retour interroger la pratique de l’histoire des sciences humaines et sociales en général.

  • 13 h 30 : Vincent Barras (IHM, Lausanne) : Jean Starobinski dans l'historiographie de la médecine  
  • 14 h 15 : Fernando Vidal (ICREA, Barcelone) : Jean Starobinski et quelques « tournants »  contemporains sur le corps et les émotions.
  • 15 h : Aldo Trucchio (Université du Québec, Montréal) : La frontière mouvante entre littérature et science. La "singulière dialectique" de Jean Starobinski

5 février 2021 (en visio, 13h-15h) : Pierre-Yves Testenoire (Histoire des théories linguistiques, Sorbonne Université), « L’enseignement de Jakobson à l’École libre des Hautes études : creuset ou tamis du structuralisme ? »

L’historiographie du structuralisme attribue un rôle important aux rencontres savantes effectuées à l’École libre des hautes études pendant la Seconde Guerre mondiale. Cette institution, fondée à New York en 1942 par des universitaires belges et français en exil, est fréquemment décrite comme un lieu de transferts du fait de la rencontre de professeurs (Jakobson, Koyré, Gurvitch, Lévi-Strauss, etc.) mais aussi d’étudiants (Sebock, Câmara) venus d’horizons nationaux et disciplinaires variés. Le cours que Roman Jakobson donne en 1942 sur « le son et sens des mots » et auquel assiste Claude Lévi-Strauss est présenté par les acteurs eux-mêmes puis par l’historiographie comme un évènement majeur dans la construction d’un « structuralisme généralisé ». Pour autant, la socialisation savante et les échanges de connaissances à l’École libre ne se réduisent pas au scénario d’une transmission linéaire tel que l’ont élaboré Jakobson et Lévi-Strauss a posteriori. L’objet de cette présentation est d’aborder à nouveaux frais l’enseignement de Jakobson à l’École libre des hautes études dans une double perspective. D’une part, on s’attachera à situer cet enseignement dans la configuration institutionnelle de l’École libre et dans le processus de disciplinarisation de la linguistique en son sein. D’autre part, on dégagera, à partir des notes des cours inédites de Jakobson conservées au MIT, le programme suivi par le professeur dans ses connexions à la fois avec la linguistique européenne dont il est issu et avec le champ académique américain où il prend pied.

5 mars 2021 (en visio, 13h30-17h) : Journée d’études "Que fait le genre à l'histoire des sciences humaines et sociales?"

Demi-journée d’étude organisée par Jean-Christophe Coffin (Paris 8) et Serge Reubi (Centre A.-Koyré)

  • 13h30, Serge Reubi (CAK) Introduction à la journée d’étude
  • 14h00, Jean-Christophe Coffin (Paris 8), Aude Fauvel (Unil), Thibaut Trochu (E.S.P.E Lille Nord) Présentation du n° 35 de la Revue d’histoire des sciences humaines: enjeux et débatsd’un projet éditorial
  • 14h45, Marianne Lemaire (IMAF) Quel genre pour l’histoire de l’anthropologie ?
  • 15h15, Annick Ohayon (Paris 8) Faire bouger les cadres. Juliette Favez-Boutonnier, professeur à la Sorbonne, et son mari Georges
  • 15h45-16h00 Pause
  • 16h00-17h00 Que fait le genre à l’histoire des sciences humaines et sociales ? Constats et perspectives: Table-ronde avec Christine Bard (Angers) et Nicole Edelman (Parix X). Avecla participation de Michèle Perrot (Paris-Diderot)

19 mars 2021 (ATTENTION ! horaires exceptionnels : (en visio, 14h-16h)) : Déborah Dubald (Laboratoire SAGE, Université de Strasbourg), « Collections naturalistes et savoirs sur les humains : l’ambivalente place des objets ethnographiques dans les musées municipaux d’histoire naturelle de province au XIXe siècle »

Pour une collection municipale d’histoire naturelle, au premier XIXe siècle, l’existence ou l’ajout d’artefacts dit ethnographiques pose problème. Pour les acteurs d'une histoire naturelle qui se constitue alors comme une discipline scientifique à distance d’une curiosité taxée d’amateurisme, on ne sait que faire de ces objets : ni les nommer, ni les placer.  Malgré tout, les objets « ethnographiques » sont exposés aux côtés d’objets naturels dans les salles de musée. À partir de la collection ethnographique de Roquemaurel à Toulouse, des artefacts et restes humains du musée de Nantes et de collections paléontologiques de Lyon, je propose de revenir sur la délimitation entre objets naturels et objets ethnographiques.  Ainsi, je souhaite développer une réflexion initiée dans ma thèse sur la façon dont les collections naturalistes sont un lieu de production de savoirs sur les humains.

9 avril 2021 (en visio, 13h-15h) : Christophe Chandezon (CRISES, Université Paul-Valéry Montpellier 3), Pierre-Yves Lacour (CRISES, Université Paul-Valéry Montpellier 3), « Le marbre de Choiseul. Autopsie, représentation graphique et méthode épigraphique »

Le 26 juillet 1791, devant l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, l’abbé Jean-Jacques Barthélémy présente l’analyse d’une grande inscription grecque gravée à Athènes en 407 av. J.-C., le Marbre Choiseul. Cette pierre inscrite d’une comptabilité publique et sacrée athénienne avait rejoint les collections du comte de Choiseul-Gouffier qui l’avait fait transporter jusqu’à Paris pour que Barthélémy puisse l’examiner par lui-même. Ceux qui, à Paris, à Londres, en Allemagne ou en Italie se livraient à l'étude des inscriptions grecques ne pouvaient alors que très exceptionnellement avoir directement accès à des pierres inscrites et pratiquer une autopsie du monument. La publication du mémoire a lieu en 1792 sous le titre Dissertation sur une ancienne inscription grecque relative aux finances des Athéniens. Barthélémy y pose les bases d’une méthode épigraphique et d’une réflexion sur l’histoire de l’alphabet grec dont il espère tirer un outil de datation des inscriptions. Dans cette démarche, la planche gravée de la pierre joue un rôle central, montrant ce que le savant peut tirer d’une représentation qui se veut exacte des lettres par différence avec les jeux de caractères grecs employés par les imprimeurs. Cette relecture du travail de Barthélémy est aussi l’occasion d’un retour critique sur le grand récit de l'origine de la discipline épigraphique autour des figures de Boekh et Letronne au début du XIXe siècle.

7 mai 2021 (en visio, 13h-15h) : Bénédicte Lhoyer (Centre A. Koyré, ANR Fabricamag), « Une archéologie de la profanation antique : pilleurs de tombes et astucieux voleurs »

En tant qu'archéologue, le premier réflexe en découvrant un site est de vouloir approcher au plus près de la situation originelle de la scène mise au jour. Or, le plus souvent, cette dernière fut perturbée par une série de visiteurs plus ou moins bien intentionnés. En se basant sur le cas de l'Egypte, et plus largement sur des sites du pourtour méditerranéen, notre intervention souhaite présenter les indices et les traces d'effractions, de profanations, de vols et de dégradations commis par des populations durant l'Antiquité. Cette enquête permet de dégager les contours d'une nouvelle discipline : celle d'une archéologie du crime.


Master


  • Séminaires de recherche – Savoirs en sociétés-Histoire des sciences, des techniques et des savoirs – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture

Renseignements


Contacts additionnels
-
Informations pratiques
-
Direction de travaux des étudiants

sur rendez-vous uniquement.

Réception des candidats

sur rendez-vous uniquement.

Pré-requis

pas de pré-requis.

Dernière modification : 2 avril 2021 11:55

Type d'UE
Séminaires DR/CR
Disciplines
Histoire, Philosophie et épistémologie
Page web
-
Langues
français
Mots-clés
Histoire culturelle Histoire des idées Histoire des sciences et des techniques Histoire du livre Histoire intellectuelle Historiographie Sociohistoire
Aires culturelles
France Transnational/transfrontières
Intervenant·e·s
  • Wolf Feuerhahn [référent·e]   chargé de recherche, CNRS / Centre Alexandre-Koyré. Histoire des sciences et des techniques (CAK)
  • Jacqueline Carroy   directrice d'études (retraité·e), EHESS / Centre Alexandre-Koyré. Histoire des sciences et des techniques (CAK)
  • Nathalie Richard   professeure des universités, Le Mans Université

Le séminaire d’Histoire des sciences humaines et sociales  propose une approche volontairement généraliste du domaine. Les sciences humaines et sociales sont souvent appréhendées selon des historiographies disciplinaires. L’objectif du séminaire est de prendre du recul par rapport à ce type de perspective, en montrant que l’on peut faire par exemple une histoire des partages et des échanges entre science de l’homme, philosophie, médecine, littérature, sciences de la nature, etc. On s’attachera aux pratiques, aux savoirs, aux dénominations et aux acteurs à partir desquels s’est constitué et se constitue le projet d’édifier une ou des sciences prenant l’Homme et les humains comme objet. Soutenu par la Société française pour l’histoire des sciences de l'homme (SFHSH), ce séminaire est un forum de discussions sur les problématiques actuelles, sur les livres récemment parus, sur le statut et les usages des archives, sur les méthodes et les fonctions d’une approche historique des sciences qui prennent l’humain pour objet. Il s’adresse aux chercheurs, aux doctorants et aux étudiants en histoire des sciences et, plus largement, en sciences humaines et sociales.

Ce séminaire est organisé par Emanuel Bertrand, Jacqueline Carroy, Wolf Feuerhahn, Serge Reubi, Nathalie Richard.

Programme du séminaire :

13 novembre 2020 (105 bd Raspail, 75006 Paris, salle 2, 13h-15h) : Fabian Link (Institut für Sozialforschung, Université de Francfort/Main et Université de Wuppertal), « Critical Theory and the Age of Totalitarianism : The “Frankfurt School,” Auschwitz, and the Cold War »

This paper deals with the history of the “Frankfurt School” from 1930, when Max Horkheimer became director of the Institute for Social Research in Frankfurt am Main, to Theodore W. Adorno’s death in 1969, with which the first generation of the “Frankfurt School” ended. The focus is on research practices, the relationship of social research to politics, industry, and the public, and the public reception of social knowledge generated by Horkheimer, Adorno, and other members of the Institute. The paper contextualizes the “Frankfurt School” first in the Weimar Republic (Germany), then in exile during the Nazi regime and World War II (Switzerland, United States), and finally in the early Cold War (West Germany), and follows two theses: The first is that the emigration of the members of the Institute for Social Research and the adaptation to the American scientific and intellectual field they were forced to make resulted in the fragmentation of their original concept of a holistic-collective program of social research developed in Frankfurt am Main during the Weimar Republic into three separated directions: empirical social research, social philosophy, and democratic education policy informed by social knowledge. The paper thus contributes to the current discussion about the characteristics of “Cold War Social Science,” as presented by Mark Solovey and Hamilton Cravens in 2012. Taking the “Frankfurt School” as example, the paper claims that something like a definite social science did not exist during the early Cold War, but rather “social science” was a collective term that consisted of several approaches and practices of social research. The use of the term was a result of the strategies social researchers in West Germany pursued to provide social science as new democratization science that needed state support. The second thesis is that the major works by Horkheimer, Adorno, and others, such as The Dialectic of Enlightenment (1947), The Authoritarian Personality (1950), Minima Moralia (1951), The Group Experiment (1955), and Negative Dialectics (1966), must be regarded as explorations of the age of totalitarianism, of which Auschwitz was the most extreme outcome. Seen from this angle, the “Frankfurt School’s” major aim was the development of a profound critique of totalitarianism as a dominating element of modern society, among which Horkheimer and Adorno not only counted Fascism, National Socialism, Stalinism, and Maoism, but also the consumption industry of Western liberal societies in the twentieth century.

27 novembre 2020 (105 bd Raspail, 75006 Paris, salle 2, 13h-15h) : Anais Mauuarin (Centre A. Koyré, Post-doctorante LabEx Hastec), « L’économie des images en anthropologie: la photothèque du musée de l’Homme »

Cette intervention se propose de montrer l’enjeu économique que représentent les photographies au sein de l’anthropologie française des années 1930-1950 en partant de l’étude de la photothèque du Musée de l’Homme. Si les dizaines puis les centaines de milliers d’images rassemblées là, produites par des ethnologues et des voyageurs, répondent d’abord à l’impulsion documentaire et scientifique héritée du XIXe siècle et encore vivace, le personnel de la photothèque organise leur exploitation commerciale et en permet la diffusion dans une variété de média à travers son « service commercial ». La photothèque se positionne au sein d’un marché des images, sur lequel elle fait tantôt figure de banque d’images tantôt d’agence photographique. L’une de ses spécificités est de reconnaître très tôt des droits aux auteurs des photographies et de leur reverser une part des bénéfices, ce qui permet d’en favoriser la fidélité. Le système économique complexe qui s’élabore au sein de la photothèque, qui s’articule à un horizon médiatique, a alors des répercussions sur le statut des images au sein de cette discipline et sur ce que leurs auteurs peuvent en attendre.

11 décembre 2020 (105 bd Raspail, 75006 Paris, salle 2, 13h-15h) : Pierre Verschueren (Centre Lucien Febvre, Université de Franche-Comté), « Premiers jalons pour une socio-histoire des docteurs es lettres : le projet ÈS LETTRES »

Pour Émile Durkheim, c’est la délivrance des grades, c’est-à-dire la mise en place d’un contrôle juridiquement certifié d’un corpus donné de compétences, qui distingue fondamentalement l’université des institutions d’enseignement qui l’ont précédée. Au sein du système universitaire tel qu’il se cristallise à partir de la seconde moitié du XIXe siècle, l’un de ces grades, le doctorat, acquiert une importance spécifique, d’une part comme certifiant la capacité à produire des savoirs nouveaux, d'autre part comme barrière et niveau régulant l’accès au corps universitaire lui-même. Le doctorat se trouve ainsi à l’interface entre le système de production des savoirs scientifiques et le système de reproduction des élites intellectuelles, et constitue un observatoire de l'institutionnalisation des disciplines. Partant de ce constat, le projet ÈS LETTRES, porté par le Centre Lucien Febvre et la Bibliothèque interuniversitaire de la Sorbonne et financé par le GIS CollEx-Persée, a pour but de relancer l'étude et la valorisation des thèses en lettres soutenues en France au XIXe siècle, en procédant à la numérisation de ces thèses et celle de documents qui leur sont associés (notamment les rapports de soutenance), et en constituant une base de données prosopographique en ligne reliée aux référentiels bibliographiques généraux.

8 janvier 2021 (ATTENTION ! Lieu et horaire exceptionnels : Centre Alexandre-Koyré (CAK), 27 rue Damesme, 75013 Paris, salle de séminaire (5e étage), 14h-16h) : Léa Saint-Raymond (IHMC, ENS-PSL), « Des marchés de niche réservés aux amateurs : les objets préhistoriques et les monnaies byzantines »

Quel est le point commun entre un silex et une monnaie byzantine ? Ces deux catégories d’objets, qui tout semble opposer, se rejoignent néanmoins sur un aspect, qui sera au centre de cette présentation. En effet, les artefacts préhistoriques et les monnaies byzantines forment des marchés de niche qui se développèrent dans les années 1860-1880, qui mobilisèrent un nombre très réduit de marchands spécialisés et qui intéressèrent une frange étroite de collectionneurs-amateurs. Il s’agira donc de comprendre, à partir des archives des commissaires-priseurs et des manuels de collectionneurs, les structures commerciales et les publics de ces deux segments, les logiques qui sous-tendent la construction de leur valeur et, enfin, de mettre l’essor de ces marchés de niche en regard avec le développement des savoirs, en sciences de la préhistoire et en numismatique.

22 janvier 2021 (en visio, 13h00-15h) : Arnaud Hurel (Département de Préhistoire, MNHN), « Premiers jalons à une étude du groupe du matérialisme scientifique et de son influence dans le développement de la préhistoire au second XIXe siècle »

L’émergence puis la reconnaissance de la préhistoire au XIXe siècle ouvrent l’histoire de l’Homme aux temps géologiques, à une profondeur temporelle insoupçonnée, opèrent un va-et-vient continuel entre le passé et le présent par le biais du comparatisme ethnographique et de l’évolutionnisme. La préhistoire et la paléontologie humaine, en scrutant l’histoire et l’essence de l’être, le sens des communautés humaines, les mentalités, bousculent les relations au temps et à l’espace, les sources et les méthodes. Elles interrogent les cœurs et les consciences passés et présents.

Parce que des acteurs des sciences de l’Homme au XIXe siècle en ont revendiqué l’étiquette et que celle-ci a ensuite fait florès, le qualificatif de « matérialisme scientifique » sert à définir une forme d’engagement à la fois scientifique, philosophique et parfois politique qui caractérise une ou plusieurs générations de savants dans le domaine de l’anthropologie, physique et culturelle, et donc de la préhistoire. Plus qu’une accumulation d’individualités, aux parcours et idéaux proches, il apparaît qu’il s’agit plutôt d’une communauté aux solidarités et marqueurs identitaires affirmés, dont l’apparition et l’activité marquent la seconde moitié du XIXe siècle.

29 janvier 2021 (en visio, 13h30-16h30) : Demi-journée d’études "Autour de Jean Starobinski"

Les séminaires du Centre Alexandre-Koyré intitulés « Histoire des sciences humaines et sociales » et  « Psychologie, psychiatrie et psychanalyse : histoires croisées » ont pour objectif de proposer une histoire décloisonnée des sciences de l’homme et du psychisme. La figure et l’œuvre de Jean Starobinski (1920-2019), professeur à Genève, médecin et critique littéraire, offrent un magnifique terrain d’enquête à une telle pratique de l’histoire. En effet l’objectif de cette journée d’études n’est pas de conforter un  genre littéraire de la « commémoration des grands hommes », mais de s’interroger selon diverses focales sur les passages ou absences de passages entre savoirs, sur la spécificité du contexte intellectuel, académique comme socio-politique de Genève, ou encore sur la place singulière de Jean Starobinski dans les réflexions sur le génocide des juifs. Contextualiser une œuvre qui cherche à passer les frontières disciplinaires, voilà de quoi en retour interroger la pratique de l’histoire des sciences humaines et sociales en général.

  • 13 h 30 : Vincent Barras (IHM, Lausanne) : Jean Starobinski dans l'historiographie de la médecine  
  • 14 h 15 : Fernando Vidal (ICREA, Barcelone) : Jean Starobinski et quelques « tournants »  contemporains sur le corps et les émotions.
  • 15 h : Aldo Trucchio (Université du Québec, Montréal) : La frontière mouvante entre littérature et science. La "singulière dialectique" de Jean Starobinski

5 février 2021 (en visio, 13h-15h) : Pierre-Yves Testenoire (Histoire des théories linguistiques, Sorbonne Université), « L’enseignement de Jakobson à l’École libre des Hautes études : creuset ou tamis du structuralisme ? »

L’historiographie du structuralisme attribue un rôle important aux rencontres savantes effectuées à l’École libre des hautes études pendant la Seconde Guerre mondiale. Cette institution, fondée à New York en 1942 par des universitaires belges et français en exil, est fréquemment décrite comme un lieu de transferts du fait de la rencontre de professeurs (Jakobson, Koyré, Gurvitch, Lévi-Strauss, etc.) mais aussi d’étudiants (Sebock, Câmara) venus d’horizons nationaux et disciplinaires variés. Le cours que Roman Jakobson donne en 1942 sur « le son et sens des mots » et auquel assiste Claude Lévi-Strauss est présenté par les acteurs eux-mêmes puis par l’historiographie comme un évènement majeur dans la construction d’un « structuralisme généralisé ». Pour autant, la socialisation savante et les échanges de connaissances à l’École libre ne se réduisent pas au scénario d’une transmission linéaire tel que l’ont élaboré Jakobson et Lévi-Strauss a posteriori. L’objet de cette présentation est d’aborder à nouveaux frais l’enseignement de Jakobson à l’École libre des hautes études dans une double perspective. D’une part, on s’attachera à situer cet enseignement dans la configuration institutionnelle de l’École libre et dans le processus de disciplinarisation de la linguistique en son sein. D’autre part, on dégagera, à partir des notes des cours inédites de Jakobson conservées au MIT, le programme suivi par le professeur dans ses connexions à la fois avec la linguistique européenne dont il est issu et avec le champ académique américain où il prend pied.

5 mars 2021 (en visio, 13h30-17h) : Journée d’études "Que fait le genre à l'histoire des sciences humaines et sociales?"

Demi-journée d’étude organisée par Jean-Christophe Coffin (Paris 8) et Serge Reubi (Centre A.-Koyré)

  • 13h30, Serge Reubi (CAK) Introduction à la journée d’étude
  • 14h00, Jean-Christophe Coffin (Paris 8), Aude Fauvel (Unil), Thibaut Trochu (E.S.P.E Lille Nord) Présentation du n° 35 de la Revue d’histoire des sciences humaines: enjeux et débatsd’un projet éditorial
  • 14h45, Marianne Lemaire (IMAF) Quel genre pour l’histoire de l’anthropologie ?
  • 15h15, Annick Ohayon (Paris 8) Faire bouger les cadres. Juliette Favez-Boutonnier, professeur à la Sorbonne, et son mari Georges
  • 15h45-16h00 Pause
  • 16h00-17h00 Que fait le genre à l’histoire des sciences humaines et sociales ? Constats et perspectives: Table-ronde avec Christine Bard (Angers) et Nicole Edelman (Parix X). Avecla participation de Michèle Perrot (Paris-Diderot)

19 mars 2021 (ATTENTION ! horaires exceptionnels : (en visio, 14h-16h)) : Déborah Dubald (Laboratoire SAGE, Université de Strasbourg), « Collections naturalistes et savoirs sur les humains : l’ambivalente place des objets ethnographiques dans les musées municipaux d’histoire naturelle de province au XIXe siècle »

Pour une collection municipale d’histoire naturelle, au premier XIXe siècle, l’existence ou l’ajout d’artefacts dit ethnographiques pose problème. Pour les acteurs d'une histoire naturelle qui se constitue alors comme une discipline scientifique à distance d’une curiosité taxée d’amateurisme, on ne sait que faire de ces objets : ni les nommer, ni les placer.  Malgré tout, les objets « ethnographiques » sont exposés aux côtés d’objets naturels dans les salles de musée. À partir de la collection ethnographique de Roquemaurel à Toulouse, des artefacts et restes humains du musée de Nantes et de collections paléontologiques de Lyon, je propose de revenir sur la délimitation entre objets naturels et objets ethnographiques.  Ainsi, je souhaite développer une réflexion initiée dans ma thèse sur la façon dont les collections naturalistes sont un lieu de production de savoirs sur les humains.

9 avril 2021 (en visio, 13h-15h) : Christophe Chandezon (CRISES, Université Paul-Valéry Montpellier 3), Pierre-Yves Lacour (CRISES, Université Paul-Valéry Montpellier 3), « Le marbre de Choiseul. Autopsie, représentation graphique et méthode épigraphique »

Le 26 juillet 1791, devant l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, l’abbé Jean-Jacques Barthélémy présente l’analyse d’une grande inscription grecque gravée à Athènes en 407 av. J.-C., le Marbre Choiseul. Cette pierre inscrite d’une comptabilité publique et sacrée athénienne avait rejoint les collections du comte de Choiseul-Gouffier qui l’avait fait transporter jusqu’à Paris pour que Barthélémy puisse l’examiner par lui-même. Ceux qui, à Paris, à Londres, en Allemagne ou en Italie se livraient à l'étude des inscriptions grecques ne pouvaient alors que très exceptionnellement avoir directement accès à des pierres inscrites et pratiquer une autopsie du monument. La publication du mémoire a lieu en 1792 sous le titre Dissertation sur une ancienne inscription grecque relative aux finances des Athéniens. Barthélémy y pose les bases d’une méthode épigraphique et d’une réflexion sur l’histoire de l’alphabet grec dont il espère tirer un outil de datation des inscriptions. Dans cette démarche, la planche gravée de la pierre joue un rôle central, montrant ce que le savant peut tirer d’une représentation qui se veut exacte des lettres par différence avec les jeux de caractères grecs employés par les imprimeurs. Cette relecture du travail de Barthélémy est aussi l’occasion d’un retour critique sur le grand récit de l'origine de la discipline épigraphique autour des figures de Boekh et Letronne au début du XIXe siècle.

7 mai 2021 (en visio, 13h-15h) : Bénédicte Lhoyer (Centre A. Koyré, ANR Fabricamag), « Une archéologie de la profanation antique : pilleurs de tombes et astucieux voleurs »

En tant qu'archéologue, le premier réflexe en découvrant un site est de vouloir approcher au plus près de la situation originelle de la scène mise au jour. Or, le plus souvent, cette dernière fut perturbée par une série de visiteurs plus ou moins bien intentionnés. En se basant sur le cas de l'Egypte, et plus largement sur des sites du pourtour méditerranéen, notre intervention souhaite présenter les indices et les traces d'effractions, de profanations, de vols et de dégradations commis par des populations durant l'Antiquité. Cette enquête permet de dégager les contours d'une nouvelle discipline : celle d'une archéologie du crime.

  • Séminaires de recherche – Savoirs en sociétés-Histoire des sciences, des techniques et des savoirs – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture
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  • 105 bd Raspail
    105 bd Raspail 75006 Paris
    Salle 2
    annuel / bimensuel (indifférent), vendredi 13:00-15:00
    du 13 novembre 2020 au 7 mai 2021