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UE1044 - Atelier de cartographie sensible : percevoir, enquêter, représenter
Lieu et planning
-
54 bd Raspail
54 bd Raspail 75006 Paris
Salle A05_16
2nd semestre / bimensuel (2e/4e), lundi 13:00-17:00
du 8 mars 2021 au 28 juin 2021
Description
Dernière modification : 7 avril 2021 15:07
- Type d'UE
- Enseignements fondamentaux de master
- Disciplines
- Géographie
- Page web
- http://psig.huma-num.fr/cartes-sensibles/
- Langues
- français
- Mots-clés
- Anthropologie Cartographie Enquêtes Espace Géographie Humanités numériques Perception Spatialisation, territoires
- Aires culturelles
- Transnational/transfrontières
Intervenant·e·s
- Éric Mermet [référent·e] ingénieur de recherche, CNRS / Centre d'analyse et de mathématique sociales (CAMS)
Nous évoluons dans un espace dont nos sens sont les capteurs. Puis au prisme de nos connaissances et de nos fonctions cognitives, la réalité physique devient un espace mental, c’est-à-dire un espace que chacun construit dans son individualité et sa subjectivité. Cet espace peut ensuite être cartographié ou représenté graphiquement, apportant une double subjectivité, un autre prisme.
Alors que la cartographie traditionnelle constitue une modélisation de la réalité physique, la cartographie sensible a pour objectif de représenter une perception de la réalité physique singulière et socialement située. La cartographie traditionnelle et occidentale s’appuie sur des repères physiques et hiérarchiques pour une description de l’espace qui vise l'exhaustivité (bâtiments, routes, rivières, etc.). La cartographie sensible s’appuie volontiers sur des repères significatifs qu’ils soient localisés ou non. Ce sont des repères vécus, perçus, habités, occupés ou encore traversés.
La cartographie sensible s’inspire de et est utilisée dans des travaux de différentes disciplines, en particulier la géographie humaine, la sociologie, l’anthropologie, la psychologie, la phénoménologie, l’urbanisme. Elle s’appuie sur une approche critique et complémentaire à la cartographie occidentale et traditionnelle en tentant de « déconstruire la carte ». Par ailleurs, la récente prédominance des systèmes d’information géographique (SIG) dans le traitement de l’information localisée tend à inverser les rôles : la cartographie impose des concepts et des règles de représentation des données à la géographie afin d’améliorer l’efficacité de la communication des données. La cartographie sensible mobilise cette possibilité de visualisation tout en tentant d’intégrer des formes multiples de représentation graphique, et de prendre en compte une appropriation, un vécu, une perception de l’espace.
La mise en œuvre de la cartographie traditionnelle peut être jugée réductrice aussi la diversité de formes exprimées par le langage, par l’art, ou encore le chant, le travail du tissu, de supports et matériaux divers, etc. est valorisée en cartographie sensible. Un réexamen et une adaptation des outils communément utilisés comme la sémiologie graphique de J. Bertin (1967) ou encore les chorèmes de R. Brunet (1986) sont nécessaires lorsqu’il s’agit de représenter les rapports sensibles à l’espace, et sa perception.
La cartographie sensible de par le peu de ressources nécessaires à sa réalisation peut devenir un moyen d’interagir, de questionner, de faire parler une population enquêtée. C’est donc une approche qui peut être intéressante pour les géographes, anthropologues et sociologues qui ont pour habitude de mener des enquêtes auprès de population dont les représentations spatiales et les référentiels varient considérablement. Il faut toutefois connaître les fondements sur lesquels repose la cartographie sensible avant de l’intégrer dans une enquête. Les résultats seront dépendants de paramètres maîtrisés et définis lors de la construction de protocoles et les analyses que l’on pourra effectuer seront principalement qualitatives. C’est ce que propose ce séminaire. Les pistes qui seront abordées lors des séances sont les suivantes :
réfléchir sur et expérimenter des représentations des espaces qui soient non euclidiennes, fusiformes, circulaires, d’orientation multiple ou dynamique, qui portent des références individuelles ou collectives ;
travailler sur « ce qui fait lieu » pour un individu, un groupe, selon des filtres de perception, etc. ainsi que les modalités de représentation de ces lieux et des perceptions associées ;
chercher des modes de représentation adaptés de l’espace perçu et vécu et de transmission d’informations sensibles. Cela pourra conduire à revisiter les enseignements de J. Bertin (1967) en sémiologie graphique et à tenter d’élargir ou d’assouplir l’usage des variables visuelles.
construire des protocoles d’enquête utilisant la cartographie sensible afin d’intégrer un moyen de spatialisation de la perception et du sensible et en déterminer les paramètres.
Ce séminaire sera animé par Catherine Dominguès (chargée de recherche au LaSTIG, Institut national de l’information géographique et forestière), Laurence Jolivet (chargée de recherche au LaSTIG, Institut national de l’information géographique et forestière), Sevil Seten (doctorante à l'Université de Nantes) et Éric Mermet (ingénieur de recherche à la plateforme Géomatique/Centre d'analyse et de mathématique sociales, EHESS).
Le programme détaillé n'est pas disponible.
Master
-
Méthodologie
– Étude comparative du développement
– M1/S2-M2/S4
Suivi et validation – semestriel hebdomadaire = 6 ECTS
MCC – synthèse bibliographique + mini-projet -
Méthodologie
– Territoires, espaces, sociétés
– M1/S2-M2/S4
Suivi et validation – semestriel bi-mensuelle = 6 ECTS
MCC – synthèse bibliographique + mini-projet
Renseignements
- Contacts additionnels
- cartes-sensibles@ehess.fr
- Informations pratiques
Renseignements et inscriptions par courriel : cartes-sensibles@ehess.fr
- Direction de travaux des étudiants
Sur rendez-vous, prendre contact par mail.
- Réception des candidats
Sur rendez-vous à la plateforme géomatique de l'EHESS, au 54 bd Raspail, salle A516
- Pré-requis
M1/M2/doctorant.
Compte rendu
L’atelier de cartographie sensible est ouvert comme un enseignement méthodologique validable et renseigné dans la base des enseignements de l’école pour la troisième année.La thématique que nous souhaitions explorer lors de cette année fut celle de l’intégration des méthodes de la cartographie sensible dans des méthodes d’enquête à visée sensible.
Le séminaire donné en hybride entre les mois de mars et de juin, a reçu un nombre d’inscription important (54 personnes étaient inscrites avec une participation réelle qui tournait en moyenne autour de 20 personnes). 12 étudiants ont souhaité valider le séminaire. La validation se déroulait en plusieurs segments : l’assiduité et la participation au séminaire, la présentation orale d’un article de synthèse ainsi qu’un court résumé, le dépôt sur un carnet de recherche des productions des séances (http://psig.huma-num.fr/cartes-sensibles/). Ce carnet présente le programme de l’année, les travaux réalisés, une bibliographie étudiée en séminaire, ainsi que des liens vers l’enregistrement de quelques unes des séances de l’année.
Ainsi, le séminaire s’est attaché à décrire la méthode de recueil de données sensibles et les difficultés inhérentes à cette pratique : distance des enquêtés par rapport à l’objet cartographique, l’influence de l’enquêteur dans l’enquête ainsi que dans la construction et la réalisation d’un protocole d’enquête, questionnement des participants sur toute la chaîne méthodologique et son intégration dans un protocole d’enquête de terrain.
Une séance a été dédiée à la cartographie et aux analyses de l’habiter pendant la période du confinement, un protocole de recueil de cartes sensibles des participants a été effectué. Une publication sur ce sujet a vu le jour et est en cours de publication dans la Revue des politiques sociales et familiales de la Caisse d’Allocation Familiale.
Dans la suite des séances, nous avons pu expérimenter plusieurs protocoles afin de comprendre l’influence des paramètres et des constantes sur les cartes produites par des enquêtés. En ce sens, un protocole spécifique a été conçu, élaboré et mis en œuvre par les participants du séminaire à partir d’un cahier des charges. Ce dernier, en lien avec un projet en cours, le projet PARVIS Parole de Ville, avait pour objectif de mesurer la sensibilité aux zones chaudes ou froides lors d’un parcours urbain prédéterminé. Enfin, les résultats produits ont été discutés. Des points ont été soulevés quant aux analyses possibles qui pourraient découler du corpus résultant de ce mini-travail de terrain. Cet axe ouvrira une nouvelle piste de recherche pour les travaux à venir de l’atelier de cartographie sensible de l’EHESS.
Publications
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Dernière modification : 7 avril 2021 15:07
- Type d'UE
- Enseignements fondamentaux de master
- Disciplines
- Géographie
- Page web
- http://psig.huma-num.fr/cartes-sensibles/
- Langues
- français
- Mots-clés
- Anthropologie Cartographie Enquêtes Espace Géographie Humanités numériques Perception Spatialisation, territoires
- Aires culturelles
- Transnational/transfrontières
Intervenant·e·s
- Éric Mermet [référent·e] ingénieur de recherche, CNRS / Centre d'analyse et de mathématique sociales (CAMS)
Nous évoluons dans un espace dont nos sens sont les capteurs. Puis au prisme de nos connaissances et de nos fonctions cognitives, la réalité physique devient un espace mental, c’est-à-dire un espace que chacun construit dans son individualité et sa subjectivité. Cet espace peut ensuite être cartographié ou représenté graphiquement, apportant une double subjectivité, un autre prisme.
Alors que la cartographie traditionnelle constitue une modélisation de la réalité physique, la cartographie sensible a pour objectif de représenter une perception de la réalité physique singulière et socialement située. La cartographie traditionnelle et occidentale s’appuie sur des repères physiques et hiérarchiques pour une description de l’espace qui vise l'exhaustivité (bâtiments, routes, rivières, etc.). La cartographie sensible s’appuie volontiers sur des repères significatifs qu’ils soient localisés ou non. Ce sont des repères vécus, perçus, habités, occupés ou encore traversés.
La cartographie sensible s’inspire de et est utilisée dans des travaux de différentes disciplines, en particulier la géographie humaine, la sociologie, l’anthropologie, la psychologie, la phénoménologie, l’urbanisme. Elle s’appuie sur une approche critique et complémentaire à la cartographie occidentale et traditionnelle en tentant de « déconstruire la carte ». Par ailleurs, la récente prédominance des systèmes d’information géographique (SIG) dans le traitement de l’information localisée tend à inverser les rôles : la cartographie impose des concepts et des règles de représentation des données à la géographie afin d’améliorer l’efficacité de la communication des données. La cartographie sensible mobilise cette possibilité de visualisation tout en tentant d’intégrer des formes multiples de représentation graphique, et de prendre en compte une appropriation, un vécu, une perception de l’espace.
La mise en œuvre de la cartographie traditionnelle peut être jugée réductrice aussi la diversité de formes exprimées par le langage, par l’art, ou encore le chant, le travail du tissu, de supports et matériaux divers, etc. est valorisée en cartographie sensible. Un réexamen et une adaptation des outils communément utilisés comme la sémiologie graphique de J. Bertin (1967) ou encore les chorèmes de R. Brunet (1986) sont nécessaires lorsqu’il s’agit de représenter les rapports sensibles à l’espace, et sa perception.
La cartographie sensible de par le peu de ressources nécessaires à sa réalisation peut devenir un moyen d’interagir, de questionner, de faire parler une population enquêtée. C’est donc une approche qui peut être intéressante pour les géographes, anthropologues et sociologues qui ont pour habitude de mener des enquêtes auprès de population dont les représentations spatiales et les référentiels varient considérablement. Il faut toutefois connaître les fondements sur lesquels repose la cartographie sensible avant de l’intégrer dans une enquête. Les résultats seront dépendants de paramètres maîtrisés et définis lors de la construction de protocoles et les analyses que l’on pourra effectuer seront principalement qualitatives. C’est ce que propose ce séminaire. Les pistes qui seront abordées lors des séances sont les suivantes :
réfléchir sur et expérimenter des représentations des espaces qui soient non euclidiennes, fusiformes, circulaires, d’orientation multiple ou dynamique, qui portent des références individuelles ou collectives ;
travailler sur « ce qui fait lieu » pour un individu, un groupe, selon des filtres de perception, etc. ainsi que les modalités de représentation de ces lieux et des perceptions associées ;
chercher des modes de représentation adaptés de l’espace perçu et vécu et de transmission d’informations sensibles. Cela pourra conduire à revisiter les enseignements de J. Bertin (1967) en sémiologie graphique et à tenter d’élargir ou d’assouplir l’usage des variables visuelles.
construire des protocoles d’enquête utilisant la cartographie sensible afin d’intégrer un moyen de spatialisation de la perception et du sensible et en déterminer les paramètres.
Ce séminaire sera animé par Catherine Dominguès (chargée de recherche au LaSTIG, Institut national de l’information géographique et forestière), Laurence Jolivet (chargée de recherche au LaSTIG, Institut national de l’information géographique et forestière), Sevil Seten (doctorante à l'Université de Nantes) et Éric Mermet (ingénieur de recherche à la plateforme Géomatique/Centre d'analyse et de mathématique sociales, EHESS).
Le programme détaillé n'est pas disponible.
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Méthodologie
– Étude comparative du développement
– M1/S2-M2/S4
Suivi et validation – semestriel hebdomadaire = 6 ECTS
MCC – synthèse bibliographique + mini-projet -
Méthodologie
– Territoires, espaces, sociétés
– M1/S2-M2/S4
Suivi et validation – semestriel bi-mensuelle = 6 ECTS
MCC – synthèse bibliographique + mini-projet
- Contacts additionnels
- cartes-sensibles@ehess.fr
- Informations pratiques
Renseignements et inscriptions par courriel : cartes-sensibles@ehess.fr
- Direction de travaux des étudiants
Sur rendez-vous, prendre contact par mail.
- Réception des candidats
Sur rendez-vous à la plateforme géomatique de l'EHESS, au 54 bd Raspail, salle A516
- Pré-requis
M1/M2/doctorant.
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54 bd Raspail
54 bd Raspail 75006 Paris
Salle A05_16
2nd semestre / bimensuel (2e/4e), lundi 13:00-17:00
du 8 mars 2021 au 28 juin 2021
L’atelier de cartographie sensible est ouvert comme un enseignement méthodologique validable et renseigné dans la base des enseignements de l’école pour la troisième année.La thématique que nous souhaitions explorer lors de cette année fut celle de l’intégration des méthodes de la cartographie sensible dans des méthodes d’enquête à visée sensible.
Le séminaire donné en hybride entre les mois de mars et de juin, a reçu un nombre d’inscription important (54 personnes étaient inscrites avec une participation réelle qui tournait en moyenne autour de 20 personnes). 12 étudiants ont souhaité valider le séminaire. La validation se déroulait en plusieurs segments : l’assiduité et la participation au séminaire, la présentation orale d’un article de synthèse ainsi qu’un court résumé, le dépôt sur un carnet de recherche des productions des séances (http://psig.huma-num.fr/cartes-sensibles/). Ce carnet présente le programme de l’année, les travaux réalisés, une bibliographie étudiée en séminaire, ainsi que des liens vers l’enregistrement de quelques unes des séances de l’année.
Ainsi, le séminaire s’est attaché à décrire la méthode de recueil de données sensibles et les difficultés inhérentes à cette pratique : distance des enquêtés par rapport à l’objet cartographique, l’influence de l’enquêteur dans l’enquête ainsi que dans la construction et la réalisation d’un protocole d’enquête, questionnement des participants sur toute la chaîne méthodologique et son intégration dans un protocole d’enquête de terrain.
Une séance a été dédiée à la cartographie et aux analyses de l’habiter pendant la période du confinement, un protocole de recueil de cartes sensibles des participants a été effectué. Une publication sur ce sujet a vu le jour et est en cours de publication dans la Revue des politiques sociales et familiales de la Caisse d’Allocation Familiale.
Dans la suite des séances, nous avons pu expérimenter plusieurs protocoles afin de comprendre l’influence des paramètres et des constantes sur les cartes produites par des enquêtés. En ce sens, un protocole spécifique a été conçu, élaboré et mis en œuvre par les participants du séminaire à partir d’un cahier des charges. Ce dernier, en lien avec un projet en cours, le projet PARVIS Parole de Ville, avait pour objectif de mesurer la sensibilité aux zones chaudes ou froides lors d’un parcours urbain prédéterminé. Enfin, les résultats produits ont été discutés. Des points ont été soulevés quant aux analyses possibles qui pourraient découler du corpus résultant de ce mini-travail de terrain. Cet axe ouvrira une nouvelle piste de recherche pour les travaux à venir de l’atelier de cartographie sensible de l’EHESS.
Publications
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