Attention, les informations que vous consultez actuellement ne sont pas celles de l'année universitaire en cours. Consulter l'année universitaire 2023-2024.

UE1037 - Archéologie du haut Moyen Âge : habitat, territoires, lieux de pouvoirs


Lieu et planning


  • MSH-Lyon
    Maison des sciences de l'Homme, 14 av Berthelot 69007 Lyon
    annuel / bimensuel (2e/4e/5e), jeudi 10:00-17:00
    du 29 octobre 2020 au 27 mai 2021


Description


Dernière modification : 2 avril 2021 13:27

Type d'UE
Enseignements fondamentaux de master
Disciplines
Archéologie, Histoire
Page web
https://mastermondesmedievaux.univ-lyon2.fr 
Langues
français
Mots-clés
Archéologie Architecture Culture matérielle Domination Environnement Espace Histoire Moyen Âge/Histoire médiévale
Aires culturelles
Europe France Méditerranéens (mondes)
Intervenant·e·s
  • Laurent Schneider [référent·e]   directeur d'études, EHESS - directeur de recherche, CNRS / Histoire, archéologie, littératures des mondes chrétiens et musulmans médiévaux (CIHAM)

À partir de l’analyse de dossiers archéologiques originaux puisés dans l’actualité la plus récente de la recherche opérationnelle qui permettent de stimuler le dialogue avec les historiens, le séminaire abordera les questions qui touchent aux rythmes et à l’hétérogénéité de la transformation des plaques de peuplement, des formes de l’habitat, de la réorganisation des territoires et de l’émergence d’un nouveau système de villes entre Antiquité et Moyen Âge. Entre approche locale, à l’échelle de la maison, du village ou du site archéologique et approche régionale il s’agira de s’interroger sur la construction des territoires et sur les dynamiques socio-spatiales des sociétés post-romaines occidentales où les réseaux de pouvoirs sont la plupart du temps à nœuds polycentriques.

Le programme détaillé sera communiqué sur le site du Master « Mondes médiévaux - histoire, archéologie, littératures des mondes chrétiens et musulmans médiévaux ».


Master


  • Séminaires de tronc commun – Histoire, archéologie, littératures des mondes chrétiens et musulmans médiévaux [Lyon] – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – autre

Renseignements


Contacts additionnels
marie.du-halgouet@ehess.fr
Informations pratiques

les séances et programmes feront l'objet d'un affichage sur le site du CIHAM (UMR5648) ou sur celui du master Mondes médiévaux.

Ce séminaire de recherche est ouvert aux étudiants en master 1 et 2 ainsi qu'à ceux qui sont inscrits en Diplôme de l'EHESS. Le séminaire est localisé sur le pôle de Lyon (site Descartes de l'ENSL ou MSHL).

Direction de travaux des étudiants

contacter par courriel.

Réception des candidats

sur rendez-vous. Prendre rendez-vous par couriel directement auprès de Laurent Schneiderou auprès de Marie du Halgouet

Pré-requis

licence.


Compte rendu


Le séminaire d’archéologie médiévale du pôle EHESS de Lyon a porté cette année sur l’historiographie et les nouvelles tendances des recherches consacrées à l’habitat et au monde rural durant le haut Moyen Âge occidental : systèmes de peuplement, habitat, formes et fonctions des établissements, durabilité et mobilité des occupations, déprise des hommes sur l’espace agraire ou au contraire appropriation des sols et d’un espace par les paysanneries locales.

Tandis que l’archéologie rurale connaît, en France, un fort développement et qu’elle se trouve pour ainsi dire en évolution permanente, le  premier fil rouge a été de revenir sur les conditions qui ont permis une croissance désormais exponentielle des données et sur les possibilités de pouvoir aujourd’hui traiter cette masse d’informations dispersées. Le cadre des enquêtes n’est plus celui d’une quête nostalgique d’un monde rural traditionnel peu à peu perdu - encore que celle-ci interroge toujours les relations complexes que la France entretient avec son identité rurale ; mais concerne davantage les relations entre l’homme et son milieu, son adaptation aux aléas et l’ajustement des sociétés du premier Moyen Âge occidental à des écono­mies moins ou non globalisées.

Le colloque « L’habitat rural du haut Moyen Âge en France : formes, fonctions et statuts des établissements » dont les actes sont parus en 2020 témoigne en un sens de ces progrès, mais aussi de nouvelles difficultés : recueillir une documentation dispersée et souvent inédite, engager un nécessaire comparatisme mais aussi et surtout pouvoir réunir les communautés scientifiques et techniques  qui produisent chaque jour sur le terrain ces accumulations de données. Les synthèses produites et la documentation rassemblée, souvent issue d’opérations très récentes, ont servi de support pour approfondir un certain nombre de questions.

Au fil des séances trois thèmes récurrents sont apparus et ont été mis en réflexion :

- celui des étapes et des modalités de la croissance agricole du haut Moyen Âge. Traditionnellement perçue à travers le tonus d’une micro-région ou d’une région mesuré par les flux et reflux du nombre des établissements, marquage possible de phases d’emprise ou déprise dans l’occupation des sols, de nouvelles données permettent d’explorer d’autres méthodes d’évaluation. Ainsi les découvertes répétées de grandes, voire de très grandes zones d’ensilage (VIIIe-XIe s.) regroupant parfois près d’un millier de structures,  principalement en zone méditerranéenne, mais pas seulement, apparaissent comme une révélation archéologique, ignorée des textes, qui ouvrent de nouvelles voies d’interprétation. L’analyse se heurte encore à la chronologie mais ces techniques de stockage en espace groupé et collectif sont un témoignage possible d’années d’abondance, de mise en réserve, et d’une certaine forme d’organisation des communautés rurales, car ces zones ne sont pas seulement déployées dans ou auprès des parcelles maisonnées, mais souvent dans des quartiers spécialisés aux abords des villages. Epargne et autonomie paysanne ?

- Comparatisme : il reste encore difficile dans les pays de France, de mesurer ce qui ressort de change­ments, de spécificités ou de différentiations régionales, de déterminer dans toute l’épaisseur chronologique du premier Moyen Âge si de réels clivages territoriaux peuvent être détectés dans les objets historiques étudiés ou inversement de pouvoir identifier des processus ou des tendances généralisables, notamment mais pas seulement entre Gaule septentrio­nale et Gaule méridionale. Une piste possible est peut-être celle de la méthode qui permettrait de distinguer désormais  la contribution ou les modalités d’adaptation des pays d’habitat dispersé ou d’habitat groupé à la construction et à la stabilisation des finages de l’optimum médiéval.  La surévaluation du « village serré et fortifié » induit par le modèle du Latium a peut-être éclipsé d’autres systèmes de maitrise et de mise en valeur des espaces. Ici, en France du moins, ressortirait peut-être davantage une distinction entre « pays » de l’ouest et de l’est.

- au cœur de ces débats, qu’il s’agisse de mesurer les rythmes de la croissance agricole du haut Moyen Âge, de détecter des inégalités locales ou régionales dans la grammaire d’appropriation des sols ou dans les formes que prennent les unités d’exploitations, groupées ou dispersées demeurent surtout les questions du territoire, des systèmes de peuplement qui le sous tendent, des stratégies des pouvoirs qui s’y ancrent ou s’y projettent. Les dernières séances de l’année ont de fait porté sur ces circonscriptions dites intermédiaires entre le cadre de la cité héritée du monde romain et les cellules de base du monde rural, que sont les villae ou cette mosaïque de finages encore imparfaitement stabilisés. On s’est attardé notamment sur le cas de ces castra des V-IXe s. qui peuvent disposer d’une certaine autonomie territoriale et viennent de fait profondément modifier le régime de la cité et des anciens territoires civiques.

Publications
  • Avec J Hernandez et J Soulat, L’habitat rural du haut Moyen Âge en France (Ve-Xe siècle) : dynamiques du peuplement, formes, fonctions et statuts des établissements, Actes des 36eme journées Internationales d’archéologie mérovingienne, Lattes-Montpellier 1-3 octobre 2015, Archéologie du Midi Médiéval supplément n°9 / Mémoires de l’Association Française d’Archéologie Mérovingienne, n°36,  Ed. CAML, Carcassonne, France, 2020, 496 p. [ISSN 1278-3358 / ISBN 978-2-918365-23-5]
  • « Dynamiques de peuplement et formes de l’habitat en Occitanie méditerranéenne », dans L’habitat rural du haut Moyen Âge en France (Ve-Xe siècle) : dynamiques du peuplement, formes, fonctions et statuts des établissements, op. cit, p.13-40.
  • «  En forme d’introduction. Archéologie des peuplements de l’Antiquité tardive et du haut Moyen Âge : mobilité de l’habitat en moyenne montagne et dynamisme de la recherche universitaire », Archéologie du Midi Médiéval, tome 37-38, 2019-2020, p. 233-239.
  • «  La fouille archéologique comme laboratoire et bibliothèque sans murs »,  Histoire de la recherche contemporaine, Tome IX –n°2, 2020, p. 178-179

Dernière modification : 2 avril 2021 13:27

Type d'UE
Enseignements fondamentaux de master
Disciplines
Archéologie, Histoire
Page web
https://mastermondesmedievaux.univ-lyon2.fr 
Langues
français
Mots-clés
Archéologie Architecture Culture matérielle Domination Environnement Espace Histoire Moyen Âge/Histoire médiévale
Aires culturelles
Europe France Méditerranéens (mondes)
Intervenant·e·s
  • Laurent Schneider [référent·e]   directeur d'études, EHESS - directeur de recherche, CNRS / Histoire, archéologie, littératures des mondes chrétiens et musulmans médiévaux (CIHAM)

À partir de l’analyse de dossiers archéologiques originaux puisés dans l’actualité la plus récente de la recherche opérationnelle qui permettent de stimuler le dialogue avec les historiens, le séminaire abordera les questions qui touchent aux rythmes et à l’hétérogénéité de la transformation des plaques de peuplement, des formes de l’habitat, de la réorganisation des territoires et de l’émergence d’un nouveau système de villes entre Antiquité et Moyen Âge. Entre approche locale, à l’échelle de la maison, du village ou du site archéologique et approche régionale il s’agira de s’interroger sur la construction des territoires et sur les dynamiques socio-spatiales des sociétés post-romaines occidentales où les réseaux de pouvoirs sont la plupart du temps à nœuds polycentriques.

Le programme détaillé sera communiqué sur le site du Master « Mondes médiévaux - histoire, archéologie, littératures des mondes chrétiens et musulmans médiévaux ».

  • Séminaires de tronc commun – Histoire, archéologie, littératures des mondes chrétiens et musulmans médiévaux [Lyon] – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – autre
Contacts additionnels
marie.du-halgouet@ehess.fr
Informations pratiques

les séances et programmes feront l'objet d'un affichage sur le site du CIHAM (UMR5648) ou sur celui du master Mondes médiévaux.

Ce séminaire de recherche est ouvert aux étudiants en master 1 et 2 ainsi qu'à ceux qui sont inscrits en Diplôme de l'EHESS. Le séminaire est localisé sur le pôle de Lyon (site Descartes de l'ENSL ou MSHL).

Direction de travaux des étudiants

contacter par courriel.

Réception des candidats

sur rendez-vous. Prendre rendez-vous par couriel directement auprès de Laurent Schneiderou auprès de Marie du Halgouet

Pré-requis

licence.

  • MSH-Lyon
    Maison des sciences de l'Homme, 14 av Berthelot 69007 Lyon
    annuel / bimensuel (2e/4e/5e), jeudi 10:00-17:00
    du 29 octobre 2020 au 27 mai 2021

Le séminaire d’archéologie médiévale du pôle EHESS de Lyon a porté cette année sur l’historiographie et les nouvelles tendances des recherches consacrées à l’habitat et au monde rural durant le haut Moyen Âge occidental : systèmes de peuplement, habitat, formes et fonctions des établissements, durabilité et mobilité des occupations, déprise des hommes sur l’espace agraire ou au contraire appropriation des sols et d’un espace par les paysanneries locales.

Tandis que l’archéologie rurale connaît, en France, un fort développement et qu’elle se trouve pour ainsi dire en évolution permanente, le  premier fil rouge a été de revenir sur les conditions qui ont permis une croissance désormais exponentielle des données et sur les possibilités de pouvoir aujourd’hui traiter cette masse d’informations dispersées. Le cadre des enquêtes n’est plus celui d’une quête nostalgique d’un monde rural traditionnel peu à peu perdu - encore que celle-ci interroge toujours les relations complexes que la France entretient avec son identité rurale ; mais concerne davantage les relations entre l’homme et son milieu, son adaptation aux aléas et l’ajustement des sociétés du premier Moyen Âge occidental à des écono­mies moins ou non globalisées.

Le colloque « L’habitat rural du haut Moyen Âge en France : formes, fonctions et statuts des établissements » dont les actes sont parus en 2020 témoigne en un sens de ces progrès, mais aussi de nouvelles difficultés : recueillir une documentation dispersée et souvent inédite, engager un nécessaire comparatisme mais aussi et surtout pouvoir réunir les communautés scientifiques et techniques  qui produisent chaque jour sur le terrain ces accumulations de données. Les synthèses produites et la documentation rassemblée, souvent issue d’opérations très récentes, ont servi de support pour approfondir un certain nombre de questions.

Au fil des séances trois thèmes récurrents sont apparus et ont été mis en réflexion :

- celui des étapes et des modalités de la croissance agricole du haut Moyen Âge. Traditionnellement perçue à travers le tonus d’une micro-région ou d’une région mesuré par les flux et reflux du nombre des établissements, marquage possible de phases d’emprise ou déprise dans l’occupation des sols, de nouvelles données permettent d’explorer d’autres méthodes d’évaluation. Ainsi les découvertes répétées de grandes, voire de très grandes zones d’ensilage (VIIIe-XIe s.) regroupant parfois près d’un millier de structures,  principalement en zone méditerranéenne, mais pas seulement, apparaissent comme une révélation archéologique, ignorée des textes, qui ouvrent de nouvelles voies d’interprétation. L’analyse se heurte encore à la chronologie mais ces techniques de stockage en espace groupé et collectif sont un témoignage possible d’années d’abondance, de mise en réserve, et d’une certaine forme d’organisation des communautés rurales, car ces zones ne sont pas seulement déployées dans ou auprès des parcelles maisonnées, mais souvent dans des quartiers spécialisés aux abords des villages. Epargne et autonomie paysanne ?

- Comparatisme : il reste encore difficile dans les pays de France, de mesurer ce qui ressort de change­ments, de spécificités ou de différentiations régionales, de déterminer dans toute l’épaisseur chronologique du premier Moyen Âge si de réels clivages territoriaux peuvent être détectés dans les objets historiques étudiés ou inversement de pouvoir identifier des processus ou des tendances généralisables, notamment mais pas seulement entre Gaule septentrio­nale et Gaule méridionale. Une piste possible est peut-être celle de la méthode qui permettrait de distinguer désormais  la contribution ou les modalités d’adaptation des pays d’habitat dispersé ou d’habitat groupé à la construction et à la stabilisation des finages de l’optimum médiéval.  La surévaluation du « village serré et fortifié » induit par le modèle du Latium a peut-être éclipsé d’autres systèmes de maitrise et de mise en valeur des espaces. Ici, en France du moins, ressortirait peut-être davantage une distinction entre « pays » de l’ouest et de l’est.

- au cœur de ces débats, qu’il s’agisse de mesurer les rythmes de la croissance agricole du haut Moyen Âge, de détecter des inégalités locales ou régionales dans la grammaire d’appropriation des sols ou dans les formes que prennent les unités d’exploitations, groupées ou dispersées demeurent surtout les questions du territoire, des systèmes de peuplement qui le sous tendent, des stratégies des pouvoirs qui s’y ancrent ou s’y projettent. Les dernières séances de l’année ont de fait porté sur ces circonscriptions dites intermédiaires entre le cadre de la cité héritée du monde romain et les cellules de base du monde rural, que sont les villae ou cette mosaïque de finages encore imparfaitement stabilisés. On s’est attardé notamment sur le cas de ces castra des V-IXe s. qui peuvent disposer d’une certaine autonomie territoriale et viennent de fait profondément modifier le régime de la cité et des anciens territoires civiques.

Publications
  • Avec J Hernandez et J Soulat, L’habitat rural du haut Moyen Âge en France (Ve-Xe siècle) : dynamiques du peuplement, formes, fonctions et statuts des établissements, Actes des 36eme journées Internationales d’archéologie mérovingienne, Lattes-Montpellier 1-3 octobre 2015, Archéologie du Midi Médiéval supplément n°9 / Mémoires de l’Association Française d’Archéologie Mérovingienne, n°36,  Ed. CAML, Carcassonne, France, 2020, 496 p. [ISSN 1278-3358 / ISBN 978-2-918365-23-5]
  • « Dynamiques de peuplement et formes de l’habitat en Occitanie méditerranéenne », dans L’habitat rural du haut Moyen Âge en France (Ve-Xe siècle) : dynamiques du peuplement, formes, fonctions et statuts des établissements, op. cit, p.13-40.
  • «  En forme d’introduction. Archéologie des peuplements de l’Antiquité tardive et du haut Moyen Âge : mobilité de l’habitat en moyenne montagne et dynamisme de la recherche universitaire », Archéologie du Midi Médiéval, tome 37-38, 2019-2020, p. 233-239.
  • «  La fouille archéologique comme laboratoire et bibliothèque sans murs »,  Histoire de la recherche contemporaine, Tome IX –n°2, 2020, p. 178-179