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UE1011 - Histoires de l’art au Maghreb et au Moyen-Orient, XIXe-XXIe siècle. L’art abstrait, Paris et les artistes du Moyen-Orient et du Maghreb


Lieu et planning


  • 96 bd Raspail
    96 bd Raspail 75006 Paris
    Salle de réunion de l'IISMM (1er étage)
    annuel / bimensuel (1re/3e), vendredi 15:00-17:00
    du 20 novembre 2020 au 18 juin 2021


Description


Dernière modification : 1 décembre 2020 13:41

Type d'UE
Séminaires de centre
Centres
Institut d'études de l'Islam et des sociétés du monde musulman (IISMM)
Disciplines
Histoire, Signes, formes, représentations
Page web
https://arvimm.hypotheses.org/1833 
Langues
français
Mots-clés
Arts Culture visuelle Enquêtes Esthétique Histoire culturelle Islam Migration(s)
Aires culturelles
Arabe (monde) Iranien (monde) Maghreb Musulmans (mondes) Transméditerranée Turc (domaine)
Intervenant·e·s

Paris reste au lendemain de la Seconde Guerre mondiale un centre qui attire des artistes originaires du Moyen-Orient et du Maghreb. S’y développe un art abstrait qui, par certains aspects, peut faire écho à des traditions vivantes qui leur sont familières, notamment autour du Salon des Réalités Nouvelles, créé en 1946. Or, l’historiographie générale de l’abstraction gestuelle/lyrique et de l’art informel réserve peu de place à ces artistes et à ces traditions, par comparaison aux arts d’Extrême-Orient, auxquels on fait souvent référence lorsqu’on analyse les œuvres de Georges Mathieu, de Hans Hartung ou de Jean Degottex. C’est le plus souvent à l’échelle de leur « aire culturelle » d’origine, arabe, turque ou iranienne, que les œuvres de ces artistes, dont certains ont été formés à la calligraphie, ont été étudiées, qu’il s’agisse de la Hurufiyya (« lettrisme », en arabe), de la production de l’école turque de Paris ou de l’œuvre de l’Iranien Charles Hossein Zenderoudi. À travers cet objet de recherche, nous poursuivrons donc notre réflexion sur la place des artistes du Moyen-Orient et du Maghreb dans la production artistique européenne au XXe siècle et à l’heure actuelle, ainsi que dans l’historiographie. Le séminaire donnera lieu à une enquête dans les archives des institutions concernées (écoles, académies, salons, revues) et, le cas échéant, à un travail collectif d’écriture autour d’une exposition en lien avec la thématique.

Les séances des 4 et 18 juin 2021 se dérouleront en salle 2, 105 bd Raspail 75006 Paris.

 

Vendredi 20 novembre 2020 : Séance introductive

Vendredi 4 décembre 2020 : Occident/Moyen-Orient : Historiographies comparées de l’art abstrait

  • Silvia Naef, professeure ordinaire, Unité d’Arabe, Université de Genève, et Perin Emel Yavuz, ingénieure de recherche, Institut Convergences Migrations/CNRS

L’objectif du séminaire étant de croiser et de faire dialoguer les histoires de l’art abstrait en Occident et au Moyen-Orient, cette séance sera consacrée à un état des lieux de chacune d’elles afin de poser quelques jalons historiques et d’identifier des points de rencontre.

Vendredi 18 décembre 2020 : Fahrelnissa Zeid and the post-war Nouvelle École de Paris: Negotiating a Universalist Modernist Practice with Parochial Cosmopolitanism (intervention probablement en français)

  • Adila Laïdi-Hanieh, Director General of the Palestinian Museum

Turkish-Jordanian modernist Fahrelnissa Zeid (1901-1991) was the first Middle Eastern artist to conduct a career recognized at home (Turkey) as well as in post War art centres, decades ahead of globalized contemporary artists. Even as her progress was beset by gender and class bias as well as by orientalist framings, her drive and prolific and innovative production helped her break barriers. She affirmed herself on the 1940s male dominated Turkish art scene, she then became the first Middle Eastern artist to exhibit alone in a commercial New York Gallery in 1950 after her first solo Paris exhibition in 1949. She was the first woman of any origin to exhibit solo at the London ICA in 1954.
My intervention focuses on her 1947-1957 Paris period, even though Fahrelnissa Zeid continued living and exhibiting on and off in Paris until 1968. That year she made Paris her full time home, until she left definitely in 1975.  I will review her successful integration in the Paris art scene, and her complex reception by critics and gatekeepers that ranged from recognizing her paintings’ radical properties to emphasizing her foreign origins.

Adila Laïdi-Hanieh, Ph.D. published in 2017 the artist biography Fahrelnissa Zeid. Painter of Inner Worlds (London: Art/Books) based on exclusive access to her private papers and personal archive. It provides a revisionist and definitive account of both her life and the constant reinvention that characterized her artistic practice. It foregrounds the importance of her extensive knowledge of European culture and her shifting health state on her artistic vision, and challenges orientalist interpretations of her art. In doing so, it redefines Fahrelnissa Zeid for the contemporary reader as one of the most important modernists of the twentieth century. Dr. Laïdi-Hanieh is a former student of Fahrelnissa Zeid. She received a Post-doctoral fellowship from the Arab Council for the Social Sciences in 2017, and received her Ph.D. in Cultural Studies from George Mason University in 2015, obtained as a Fulbright scholar. Since 2018 she is the Director General of the Palestinian Museum.

Vendredi 15 janvier 2021 : Séance restreinte aux étudiants qui valident le séminaire. Elle portera sur le catalogue de l’exposition Taking Shape. Abstraction from the Arab World, 1950s-1980s (New York, Grey Art Gallery, 14 janv.-13 mars 2020 ; commissaires : Lynn Gumpert, Suheyla Takesh).


Master


Cette UE n'est rattachée à aucune formation de master.


Renseignements


Contacts additionnels
-
Informations pratiques
-
Direction de travaux des étudiants
-
Réception des candidats
-
Pré-requis
-

Compte rendu


Le séminaire s’est concentré sur l’École de Paris au lendemain de la Seconde Guerre mondiale et plus particulièrement le Salon des Réalités Nouvelles, créé en 1946. S’y développe un art abstrait qui peut faire écho à des traditions vivantes familières aux artistes du Moyen Orient et du Maghreb.

La séance inaugurale a été consacrée à l’état des lieux de l’art abstrait en Occident et au Moyen-Orient. Le séminaire a ensuite permis d’aborder un corpus très riche d’artistes. Adila Laïdi-Hanieh (Musée de la Palestine) a proposé une réflexion sur l’artiste turque Fahrelnissa Zeid et de sa « période parisienne » (1947-1957) en abordant les dynamiques d’intégration dans la scène artistique parisienne et la réception critique de ces artistes, souvent axée sur leurs origines étrangères. Clotilde Scordia a présenté le cas spécifique des artistes turcs à Paris (les peintres abstraits Nejad, Selim, Mübin, Bitran et les sculpteurs İlhan Koman, Kuzgun Acar ou encore Semiramis Zorlu). Christine Abboud a posé la question des archives et de la transmission de l’héritage de son père, l’artiste libanais Shafic Abboud. Zouina Ait Slimani (ENS, IHMC/Université de Genève) a parcouru l’itinéraire de l’artiste irakien Jamil Hamoudi entre Baghdad et Paris. Alice Bombardier (CERMOM, INALCO) s’est penchée sur le cas particulier de l’artiste iranien Charles-Hossein Zenderoudi et son Coran illustré, en montrant comment l’artiste explorait les codes de l’art sacré en les adaptant à la postmodernité artistique, ce qui s’est avéré très novateur dans le contexte de la production des manuscrits coraniques. Le séminaire a permis de s’interroger sur les sources permettant de retracer les origines, les parcours, la formation artistique de ces artistes et leur présence dans les expositions internationales, avec Alice Thomine-Berrada, en charge de la conservation des peintures, sculptures et objets mobiliers à l’ENSBA de Paris, lors d’une discussion avec Kirsten Scheid (Université américaine de Beyrouth), et avec Julie Verlaine (Université de Paris I Panthéon-Sorbonne), sur les galeries d’art, et Domitille d’Orgeval, sur les origines et les débuts du Salon des Réalités Nouvelles (1939-1948). Ces interventions ont souligné l’importance de replacer la présence de ces artistes proches de « l’École de Paris » dans une histoire infranationale qui prenne en compte aussi d’autres manifestations d’envergure comme, par exemple, la Biennale de la Méditerranée. L’intérêt des humanités numériques a par ailleurs été présenté par Béatrice Joyeux-Prunel (Université de Genève). En travaillant sur les métadonnées, il devient possible de tracer la circulation des artistes, mais aussi de pister la trajectoire des œuvres ou des styles, et surtout d’analyser des réseaux de circulation. Il a été question du rôle d’organisations internationales telles que l’UNESCO dans le soutien apporté aux artistes, parfois via des commandes.

Le second axe du séminaire a porté sur la relation entre art calligraphique et pratiques artistiques. Afin d’approfondir l’articulation entre calligraphie, abstraction et le courant de la hurufiyya (« lettrisme », en arabe), il s’est avéré nécessaire de revenir aux sources du geste calligraphique et d’esquisser un panorama historique autour de cette pratique. Cela a été le propos d’Éloïse Brac de la Perrière (Sorbonne Université) qui a retracé les origines du geste calligraphique, les modalités de sa transmission et la relation qu’il entretient avec d’autres pratiques culturelles. En plus de souligner les mérites d’une approche sémiotique qui permettrait de prendre en compte la valeur iconique de la lettre, son intervention a présenté la variété des formes et des styles calligraphiques en fonction des périodes et des provenances géographiques. À partir de l’étude de l’école de Casablanca, Morad Montazami (Zamân Books & Curating) a proposé, quant à lui, une relecture de l’abstraction qui prend en compte la circulation géo-esthétique (migration) du motif. Une approche dialectique permettrait d’après lui de saisir la fluidité esthétique de l’abstraction en évitant de se limiter à la simple opposition entre art abstrait et art figuratif. Morad Montazami et Nadia Radwan (University of Bern) ont également formulé des hypothèses concernant l’absence, l’exclusion et les enjeux de la traduction qui jalonnent l’étude de ces artistes, en soulignant la façon dont leur prise en compte permet de redessiner un récit souvent trop homogène de l’abstraction.

 

Publications

-

Dernière modification : 1 décembre 2020 13:41

Type d'UE
Séminaires de centre
Centres
Institut d'études de l'Islam et des sociétés du monde musulman (IISMM)
Disciplines
Histoire, Signes, formes, représentations
Page web
https://arvimm.hypotheses.org/1833 
Langues
français
Mots-clés
Arts Culture visuelle Enquêtes Esthétique Histoire culturelle Islam Migration(s)
Aires culturelles
Arabe (monde) Iranien (monde) Maghreb Musulmans (mondes) Transméditerranée Turc (domaine)
Intervenant·e·s

Paris reste au lendemain de la Seconde Guerre mondiale un centre qui attire des artistes originaires du Moyen-Orient et du Maghreb. S’y développe un art abstrait qui, par certains aspects, peut faire écho à des traditions vivantes qui leur sont familières, notamment autour du Salon des Réalités Nouvelles, créé en 1946. Or, l’historiographie générale de l’abstraction gestuelle/lyrique et de l’art informel réserve peu de place à ces artistes et à ces traditions, par comparaison aux arts d’Extrême-Orient, auxquels on fait souvent référence lorsqu’on analyse les œuvres de Georges Mathieu, de Hans Hartung ou de Jean Degottex. C’est le plus souvent à l’échelle de leur « aire culturelle » d’origine, arabe, turque ou iranienne, que les œuvres de ces artistes, dont certains ont été formés à la calligraphie, ont été étudiées, qu’il s’agisse de la Hurufiyya (« lettrisme », en arabe), de la production de l’école turque de Paris ou de l’œuvre de l’Iranien Charles Hossein Zenderoudi. À travers cet objet de recherche, nous poursuivrons donc notre réflexion sur la place des artistes du Moyen-Orient et du Maghreb dans la production artistique européenne au XXe siècle et à l’heure actuelle, ainsi que dans l’historiographie. Le séminaire donnera lieu à une enquête dans les archives des institutions concernées (écoles, académies, salons, revues) et, le cas échéant, à un travail collectif d’écriture autour d’une exposition en lien avec la thématique.

Les séances des 4 et 18 juin 2021 se dérouleront en salle 2, 105 bd Raspail 75006 Paris.

 

Vendredi 20 novembre 2020 : Séance introductive

Vendredi 4 décembre 2020 : Occident/Moyen-Orient : Historiographies comparées de l’art abstrait

  • Silvia Naef, professeure ordinaire, Unité d’Arabe, Université de Genève, et Perin Emel Yavuz, ingénieure de recherche, Institut Convergences Migrations/CNRS

L’objectif du séminaire étant de croiser et de faire dialoguer les histoires de l’art abstrait en Occident et au Moyen-Orient, cette séance sera consacrée à un état des lieux de chacune d’elles afin de poser quelques jalons historiques et d’identifier des points de rencontre.

Vendredi 18 décembre 2020 : Fahrelnissa Zeid and the post-war Nouvelle École de Paris: Negotiating a Universalist Modernist Practice with Parochial Cosmopolitanism (intervention probablement en français)

  • Adila Laïdi-Hanieh, Director General of the Palestinian Museum

Turkish-Jordanian modernist Fahrelnissa Zeid (1901-1991) was the first Middle Eastern artist to conduct a career recognized at home (Turkey) as well as in post War art centres, decades ahead of globalized contemporary artists. Even as her progress was beset by gender and class bias as well as by orientalist framings, her drive and prolific and innovative production helped her break barriers. She affirmed herself on the 1940s male dominated Turkish art scene, she then became the first Middle Eastern artist to exhibit alone in a commercial New York Gallery in 1950 after her first solo Paris exhibition in 1949. She was the first woman of any origin to exhibit solo at the London ICA in 1954.
My intervention focuses on her 1947-1957 Paris period, even though Fahrelnissa Zeid continued living and exhibiting on and off in Paris until 1968. That year she made Paris her full time home, until she left definitely in 1975.  I will review her successful integration in the Paris art scene, and her complex reception by critics and gatekeepers that ranged from recognizing her paintings’ radical properties to emphasizing her foreign origins.

Adila Laïdi-Hanieh, Ph.D. published in 2017 the artist biography Fahrelnissa Zeid. Painter of Inner Worlds (London: Art/Books) based on exclusive access to her private papers and personal archive. It provides a revisionist and definitive account of both her life and the constant reinvention that characterized her artistic practice. It foregrounds the importance of her extensive knowledge of European culture and her shifting health state on her artistic vision, and challenges orientalist interpretations of her art. In doing so, it redefines Fahrelnissa Zeid for the contemporary reader as one of the most important modernists of the twentieth century. Dr. Laïdi-Hanieh is a former student of Fahrelnissa Zeid. She received a Post-doctoral fellowship from the Arab Council for the Social Sciences in 2017, and received her Ph.D. in Cultural Studies from George Mason University in 2015, obtained as a Fulbright scholar. Since 2018 she is the Director General of the Palestinian Museum.

Vendredi 15 janvier 2021 : Séance restreinte aux étudiants qui valident le séminaire. Elle portera sur le catalogue de l’exposition Taking Shape. Abstraction from the Arab World, 1950s-1980s (New York, Grey Art Gallery, 14 janv.-13 mars 2020 ; commissaires : Lynn Gumpert, Suheyla Takesh).

Cette UE n'est rattachée à aucune formation de master.

Contacts additionnels
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Informations pratiques
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Direction de travaux des étudiants
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Réception des candidats
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Pré-requis
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  • 96 bd Raspail
    96 bd Raspail 75006 Paris
    Salle de réunion de l'IISMM (1er étage)
    annuel / bimensuel (1re/3e), vendredi 15:00-17:00
    du 20 novembre 2020 au 18 juin 2021

Le séminaire s’est concentré sur l’École de Paris au lendemain de la Seconde Guerre mondiale et plus particulièrement le Salon des Réalités Nouvelles, créé en 1946. S’y développe un art abstrait qui peut faire écho à des traditions vivantes familières aux artistes du Moyen Orient et du Maghreb.

La séance inaugurale a été consacrée à l’état des lieux de l’art abstrait en Occident et au Moyen-Orient. Le séminaire a ensuite permis d’aborder un corpus très riche d’artistes. Adila Laïdi-Hanieh (Musée de la Palestine) a proposé une réflexion sur l’artiste turque Fahrelnissa Zeid et de sa « période parisienne » (1947-1957) en abordant les dynamiques d’intégration dans la scène artistique parisienne et la réception critique de ces artistes, souvent axée sur leurs origines étrangères. Clotilde Scordia a présenté le cas spécifique des artistes turcs à Paris (les peintres abstraits Nejad, Selim, Mübin, Bitran et les sculpteurs İlhan Koman, Kuzgun Acar ou encore Semiramis Zorlu). Christine Abboud a posé la question des archives et de la transmission de l’héritage de son père, l’artiste libanais Shafic Abboud. Zouina Ait Slimani (ENS, IHMC/Université de Genève) a parcouru l’itinéraire de l’artiste irakien Jamil Hamoudi entre Baghdad et Paris. Alice Bombardier (CERMOM, INALCO) s’est penchée sur le cas particulier de l’artiste iranien Charles-Hossein Zenderoudi et son Coran illustré, en montrant comment l’artiste explorait les codes de l’art sacré en les adaptant à la postmodernité artistique, ce qui s’est avéré très novateur dans le contexte de la production des manuscrits coraniques. Le séminaire a permis de s’interroger sur les sources permettant de retracer les origines, les parcours, la formation artistique de ces artistes et leur présence dans les expositions internationales, avec Alice Thomine-Berrada, en charge de la conservation des peintures, sculptures et objets mobiliers à l’ENSBA de Paris, lors d’une discussion avec Kirsten Scheid (Université américaine de Beyrouth), et avec Julie Verlaine (Université de Paris I Panthéon-Sorbonne), sur les galeries d’art, et Domitille d’Orgeval, sur les origines et les débuts du Salon des Réalités Nouvelles (1939-1948). Ces interventions ont souligné l’importance de replacer la présence de ces artistes proches de « l’École de Paris » dans une histoire infranationale qui prenne en compte aussi d’autres manifestations d’envergure comme, par exemple, la Biennale de la Méditerranée. L’intérêt des humanités numériques a par ailleurs été présenté par Béatrice Joyeux-Prunel (Université de Genève). En travaillant sur les métadonnées, il devient possible de tracer la circulation des artistes, mais aussi de pister la trajectoire des œuvres ou des styles, et surtout d’analyser des réseaux de circulation. Il a été question du rôle d’organisations internationales telles que l’UNESCO dans le soutien apporté aux artistes, parfois via des commandes.

Le second axe du séminaire a porté sur la relation entre art calligraphique et pratiques artistiques. Afin d’approfondir l’articulation entre calligraphie, abstraction et le courant de la hurufiyya (« lettrisme », en arabe), il s’est avéré nécessaire de revenir aux sources du geste calligraphique et d’esquisser un panorama historique autour de cette pratique. Cela a été le propos d’Éloïse Brac de la Perrière (Sorbonne Université) qui a retracé les origines du geste calligraphique, les modalités de sa transmission et la relation qu’il entretient avec d’autres pratiques culturelles. En plus de souligner les mérites d’une approche sémiotique qui permettrait de prendre en compte la valeur iconique de la lettre, son intervention a présenté la variété des formes et des styles calligraphiques en fonction des périodes et des provenances géographiques. À partir de l’étude de l’école de Casablanca, Morad Montazami (Zamân Books & Curating) a proposé, quant à lui, une relecture de l’abstraction qui prend en compte la circulation géo-esthétique (migration) du motif. Une approche dialectique permettrait d’après lui de saisir la fluidité esthétique de l’abstraction en évitant de se limiter à la simple opposition entre art abstrait et art figuratif. Morad Montazami et Nadia Radwan (University of Bern) ont également formulé des hypothèses concernant l’absence, l’exclusion et les enjeux de la traduction qui jalonnent l’étude de ces artistes, en soulignant la façon dont leur prise en compte permet de redessiner un récit souvent trop homogène de l’abstraction.

 

Publications

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