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UE1009 - Histoire sociale et politique des populations. Biopolitique et risques.


Lieu et planning


  • Autre lieu Paris
    Sciences Po Paris, 27 rue Saint-Guillaume 75007 Paris
    annuel / mensuel (2e), mercredi 15:00-19:00
    du 14 octobre 2020 au 9 juin 2021


Description


Dernière modification : 3 juin 2020 18:00

Type d'UE
Séminaires collectifs de recherche
Disciplines
Histoire
Page web
http://esopp.ehess.fr 
Langues
français
Mots-clés
Action publique Biologie et société Biopolitique Démographie Économie politique État et politiques publiques Histoire économique et sociale Inégalités Méthodes quantitatives Migration(s) Philosophie sociale Politiques publiques Politiques sociales Protection sociale Santé Santé environnementale Savoirs
Aires culturelles
Amériques Asie Europe Europe centrale et orientale France Ibérique (monde) Japon Méditerranéens (mondes)
Intervenant·e·s
  • Élodie Richard [référent·e]   chargée de recherche, CNRS / Groupe d'études ibériques (CRH-GEI), Études sociales et politiques des populations, de la protection sociale et de la santé (CRH-ESOPP)
  • Paul-André Rosental   professeur des universités, Sciences Po

Dans le prolongement de ses réflexions sur l’auto-fabrication des sociétés à travers l’objet population, ce séminaire organisé par le groupe ESOPP (voir liste complète des membres sur le site du CRH) entend cette année explorer les façons dont les institutions rendent possible la construction de l’individu. À cet effet le séminaire partira de la présentation de corpus et d’enquêtes saisis dans leur matérialité, et des questions méthodologiques qu’ils soulèvent. On présentera des données biographiques et statistiques, savantes et administratives. Nous montrerons comment elles permettent de reconstituer simultanément des parcours de vie, des logiques administratives et des enjeux politiques, en suivant les thématiques usuelles du séminaire : inégalités, travail, migrations, santé et protection sociale. Il consacrera plusieurs séances à l’épidémie de Covid-19 sur laquelle plusieurs membres du groupe ont entamé des recherches. 

Le programme détaillé n'est pas disponible.


Master


Cette UE n'est rattachée à aucune formation de master.


Renseignements


Contacts additionnels
-
Informations pratiques
-
Direction de travaux des étudiants
-
Réception des candidats

Élodie Richard et Paul-André Rosental

Pré-requis

Nécessité d'un projet écrit


Compte rendu


Yohann Aucante (EHESS), Luc Berlivet (CNRS-Cermes), Christophe Capuano (Université de Lyon 2), Fabrice Cahen (INED), Julien Caranton (Université Grenoble-Alpes), Catherine Cavalin (CNRS-Irisso), Marie-Emmanuelle Chessel (CNRS, CSO), Grégory Dufaud (IEP Lyon), Morgane Labbé (EHESS), Anne Rasmussen (EHESS), Judith Rainhorn (Université Paris I et Maison française d’Oxford), Élodie Richard (CNRS-Lier), Paul-André Rosental (Sciences Po, CHSP), Mathilde Rossigneux-Méheust (Université de Lyon 2), Yann Scioldo-Zurcher (CNRS-EHESS), Alessandro Stanziani (EHESS), Marie Thébaud-Sorger (CNRS) et Bernard Thomann (INaLCO & Maison française du Japon), ont animé le séminaire.

Le séminaire, qui s’est tenu sur la base d’une séance mensuelle de quatre heures, en format hybride, s’intitulait cette année « Biopolitique et risques, XVIIIe-XXIe siècle ».

Après une séance introductive couronnée par une Keynote Conference de Marion Fontaine (Université d’Avignon) sur l’histoire longue de la désindustrialisation en France dans la seconde moitié du XXe siècle, le séminaire a consacré deux séances à la question de l’épidémie de covid-19 et sa saisie par les sciences sociales. La première, qui était organisée par Yohann Aucante, a proposé une analyse comparative de la gestion politico-sanitaire de la pandémie, tant du point de la mobilisation des savoirs (exposé de Yohann Aucante sur les constructions et luttes d’expertise en Suède) que de celui des mobilités humaines provoquées par la diffusion du virus (présentation d’Olivier Telle, CNRS-Centre de Sciences Humaines de New Delhi) aux États-Unis, en Suède, en France et en Colombie. La réaction proprement politique, notamment en termes de « réponse » populiste à la crise sanitaire, a pour sa part fait l’objet d’une intervention de Daniel Beland, de l’Université McGill à Montréal, sur le Brésil et les États-Unis.

La seconde séance sur la pandémie était centrée sur les transformations médicales induites par la crise du covid. La première partie, organisée par Fabrice Cahen et Paul-André Rosental, s’est ouverte sur un exposé de Luc Berlivet et Ilana Löwy (Inserm-Cermes 3) portant sur les controverses scientifiques (dont celles relatives à l’efficacité de l’hydroxychloroquine et de la chloroquine), l’activisme thérapeutique et les données médicales. Elle a proposé notamment une historicisation de l’institutionnalisation du recours à la randomisation et de l’essor de l’Evidence Based Medicine, ainsi que des critiques dont ces méthodologies ont fait l’objet, à partir des années 1980, de la part d’associations de malades. Michael Nurok, du Cedars-Sinai Medical Center de Los Angeles, a pour sa part présenté les effets de la pandémie sur l’organisation de la santé publique aux États-Unis, et notamment la compétition entre hôpitaux.

Puis, à l’instar des Witness Seminars mis en place par le Wellcome Trust, Catherine Cavalin a réuni un ensemble de praticiens hospitaliers européens, sud-africains et californiens, pour comparer la manière dont la maladie les a amenés à revoir leurs dispositifs de soins respiratoires.

Le séminaire a ensuite consacré deux séances à la question de l’institutionnalisation du risque économique et social. Dans le cadre du programme ANR Eurasemploi dont il a la charge, qui porte sur une comparaison eurasiatique des formes de la précarité au travail en régime de croissance économique, Bernard Thomann a organisé une session intitulée « Faire valoir sa condition de précaire : ethnographies des mouvements sociaux en Chine et en Grande-Bretagne ». Elle réunissait Éric Florence (Université de Liège), Ariane Mak (Université de Paris) et Ke Huang (doctorant à l’INALCO), et a bénéficié des commentaires de Chloé Froissart (INALCO).

Julien Caranton, pour sa part, a dirigé en collaboration avec la Chaire PARI (ENSAE/Sciences Po) une séance consacrée à l’évaluation des risques et ses enjeux au sein du secteur des assurances, de 1960 à nos jours. Outre Julien Caranton lui-même, au sujet de la responsabilité civile automobile, y sont intervenus Laurence Barry (Chaire PARI), qui s’intéressait aux modalités et aux effets de l’individualisation du risque, et Pierre François (CSO, Sciences Po & Chaire PARI) qui s’est interrogé sur les liens entre financiarisation et régulation de l’assurance.

Trois séances du séminaire, enfin, ont porté selon des modalités et des chronologies diverses, sur les savoirs relatifs aux populations, tels qu’ils ont été déployés par les États et sont rétrospectivement objectivables par les sciences sociales. Dans une session organisée par Paul-André Rosental, Stéphane Bacciocchi, Pascal Cristofoli et Bertrand Duménieu ont fait retour sur les expériences collectives de construction et d’exploitation de données géo-historiques qu’ont mises en œuvre, sur une durée parfois de plusieurs décennies, le LaDéHiS (CRH EHESS) dont ils sont membres, sur les bases de données qu’elles ont permis de produire, et sur la façon dont elles interrogent la localisation, la segmentation et la hiérarchie des populations du XVIIIe siècle à nos jours.

Élodie Richard a rassemblé Mathieu Aguilera (Centre d’histoire de Sciences Po) et Romy Sanchez (CNRS-Université de Lille) dans une séance consacrée aux administrations et savoirs sur les populations dans l’Espagne péninsulaire et ultramarine du XIXe siècle. La mise en place de systèmes stables de collecte d’informations chiffrées sur le territoire et la population a servi à y définir les contours de la « nation » comme entité politique souveraine, mais aussi moyen de soutenir de nouveaux domaines pour l’action publique.

Enfin, Luc Berlivet, Fabrice Cahen et Mathilde Rossigneux-Méheust ont comparé leurs approches respectives de ce que l’on peut qualifier de « biopolitique au village ». La communication du premier a porté sur le fichage des populations et la politique de la reproduction dans la lutte contre la thalassémie en Italie, des années 1950 aux années 1970. Toujours sur cette période, Fabrice Cahen est pour sa part revenu sur la célèbre enquête collective sur Plozévet, en se situant plus spécifiquement sur la recherche de l’« isolat » génétique de cette « population-laboratoire ». Enfin, Mathilde Rossigneux-Méheust et Marie Derrien (Université de Lille) ont présenté une intervention sur les véritables « villages psychiatriques » du centre de la France qui, de 1890 à nos jours, se sont spécialisés dans une espèce d’économie de colonies familiales destinées aux soins aux troubles mentaux.

 

Publications

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Dernière modification : 3 juin 2020 18:00

Type d'UE
Séminaires collectifs de recherche
Disciplines
Histoire
Page web
http://esopp.ehess.fr 
Langues
français
Mots-clés
Action publique Biologie et société Biopolitique Démographie Économie politique État et politiques publiques Histoire économique et sociale Inégalités Méthodes quantitatives Migration(s) Philosophie sociale Politiques publiques Politiques sociales Protection sociale Santé Santé environnementale Savoirs
Aires culturelles
Amériques Asie Europe Europe centrale et orientale France Ibérique (monde) Japon Méditerranéens (mondes)
Intervenant·e·s
  • Élodie Richard [référent·e]   chargée de recherche, CNRS / Groupe d'études ibériques (CRH-GEI), Études sociales et politiques des populations, de la protection sociale et de la santé (CRH-ESOPP)
  • Paul-André Rosental   professeur des universités, Sciences Po

Dans le prolongement de ses réflexions sur l’auto-fabrication des sociétés à travers l’objet population, ce séminaire organisé par le groupe ESOPP (voir liste complète des membres sur le site du CRH) entend cette année explorer les façons dont les institutions rendent possible la construction de l’individu. À cet effet le séminaire partira de la présentation de corpus et d’enquêtes saisis dans leur matérialité, et des questions méthodologiques qu’ils soulèvent. On présentera des données biographiques et statistiques, savantes et administratives. Nous montrerons comment elles permettent de reconstituer simultanément des parcours de vie, des logiques administratives et des enjeux politiques, en suivant les thématiques usuelles du séminaire : inégalités, travail, migrations, santé et protection sociale. Il consacrera plusieurs séances à l’épidémie de Covid-19 sur laquelle plusieurs membres du groupe ont entamé des recherches. 

Le programme détaillé n'est pas disponible.

Cette UE n'est rattachée à aucune formation de master.

Contacts additionnels
-
Informations pratiques
-
Direction de travaux des étudiants
-
Réception des candidats

Élodie Richard et Paul-André Rosental

Pré-requis

Nécessité d'un projet écrit

  • Autre lieu Paris
    Sciences Po Paris, 27 rue Saint-Guillaume 75007 Paris
    annuel / mensuel (2e), mercredi 15:00-19:00
    du 14 octobre 2020 au 9 juin 2021

Yohann Aucante (EHESS), Luc Berlivet (CNRS-Cermes), Christophe Capuano (Université de Lyon 2), Fabrice Cahen (INED), Julien Caranton (Université Grenoble-Alpes), Catherine Cavalin (CNRS-Irisso), Marie-Emmanuelle Chessel (CNRS, CSO), Grégory Dufaud (IEP Lyon), Morgane Labbé (EHESS), Anne Rasmussen (EHESS), Judith Rainhorn (Université Paris I et Maison française d’Oxford), Élodie Richard (CNRS-Lier), Paul-André Rosental (Sciences Po, CHSP), Mathilde Rossigneux-Méheust (Université de Lyon 2), Yann Scioldo-Zurcher (CNRS-EHESS), Alessandro Stanziani (EHESS), Marie Thébaud-Sorger (CNRS) et Bernard Thomann (INaLCO & Maison française du Japon), ont animé le séminaire.

Le séminaire, qui s’est tenu sur la base d’une séance mensuelle de quatre heures, en format hybride, s’intitulait cette année « Biopolitique et risques, XVIIIe-XXIe siècle ».

Après une séance introductive couronnée par une Keynote Conference de Marion Fontaine (Université d’Avignon) sur l’histoire longue de la désindustrialisation en France dans la seconde moitié du XXe siècle, le séminaire a consacré deux séances à la question de l’épidémie de covid-19 et sa saisie par les sciences sociales. La première, qui était organisée par Yohann Aucante, a proposé une analyse comparative de la gestion politico-sanitaire de la pandémie, tant du point de la mobilisation des savoirs (exposé de Yohann Aucante sur les constructions et luttes d’expertise en Suède) que de celui des mobilités humaines provoquées par la diffusion du virus (présentation d’Olivier Telle, CNRS-Centre de Sciences Humaines de New Delhi) aux États-Unis, en Suède, en France et en Colombie. La réaction proprement politique, notamment en termes de « réponse » populiste à la crise sanitaire, a pour sa part fait l’objet d’une intervention de Daniel Beland, de l’Université McGill à Montréal, sur le Brésil et les États-Unis.

La seconde séance sur la pandémie était centrée sur les transformations médicales induites par la crise du covid. La première partie, organisée par Fabrice Cahen et Paul-André Rosental, s’est ouverte sur un exposé de Luc Berlivet et Ilana Löwy (Inserm-Cermes 3) portant sur les controverses scientifiques (dont celles relatives à l’efficacité de l’hydroxychloroquine et de la chloroquine), l’activisme thérapeutique et les données médicales. Elle a proposé notamment une historicisation de l’institutionnalisation du recours à la randomisation et de l’essor de l’Evidence Based Medicine, ainsi que des critiques dont ces méthodologies ont fait l’objet, à partir des années 1980, de la part d’associations de malades. Michael Nurok, du Cedars-Sinai Medical Center de Los Angeles, a pour sa part présenté les effets de la pandémie sur l’organisation de la santé publique aux États-Unis, et notamment la compétition entre hôpitaux.

Puis, à l’instar des Witness Seminars mis en place par le Wellcome Trust, Catherine Cavalin a réuni un ensemble de praticiens hospitaliers européens, sud-africains et californiens, pour comparer la manière dont la maladie les a amenés à revoir leurs dispositifs de soins respiratoires.

Le séminaire a ensuite consacré deux séances à la question de l’institutionnalisation du risque économique et social. Dans le cadre du programme ANR Eurasemploi dont il a la charge, qui porte sur une comparaison eurasiatique des formes de la précarité au travail en régime de croissance économique, Bernard Thomann a organisé une session intitulée « Faire valoir sa condition de précaire : ethnographies des mouvements sociaux en Chine et en Grande-Bretagne ». Elle réunissait Éric Florence (Université de Liège), Ariane Mak (Université de Paris) et Ke Huang (doctorant à l’INALCO), et a bénéficié des commentaires de Chloé Froissart (INALCO).

Julien Caranton, pour sa part, a dirigé en collaboration avec la Chaire PARI (ENSAE/Sciences Po) une séance consacrée à l’évaluation des risques et ses enjeux au sein du secteur des assurances, de 1960 à nos jours. Outre Julien Caranton lui-même, au sujet de la responsabilité civile automobile, y sont intervenus Laurence Barry (Chaire PARI), qui s’intéressait aux modalités et aux effets de l’individualisation du risque, et Pierre François (CSO, Sciences Po & Chaire PARI) qui s’est interrogé sur les liens entre financiarisation et régulation de l’assurance.

Trois séances du séminaire, enfin, ont porté selon des modalités et des chronologies diverses, sur les savoirs relatifs aux populations, tels qu’ils ont été déployés par les États et sont rétrospectivement objectivables par les sciences sociales. Dans une session organisée par Paul-André Rosental, Stéphane Bacciocchi, Pascal Cristofoli et Bertrand Duménieu ont fait retour sur les expériences collectives de construction et d’exploitation de données géo-historiques qu’ont mises en œuvre, sur une durée parfois de plusieurs décennies, le LaDéHiS (CRH EHESS) dont ils sont membres, sur les bases de données qu’elles ont permis de produire, et sur la façon dont elles interrogent la localisation, la segmentation et la hiérarchie des populations du XVIIIe siècle à nos jours.

Élodie Richard a rassemblé Mathieu Aguilera (Centre d’histoire de Sciences Po) et Romy Sanchez (CNRS-Université de Lille) dans une séance consacrée aux administrations et savoirs sur les populations dans l’Espagne péninsulaire et ultramarine du XIXe siècle. La mise en place de systèmes stables de collecte d’informations chiffrées sur le territoire et la population a servi à y définir les contours de la « nation » comme entité politique souveraine, mais aussi moyen de soutenir de nouveaux domaines pour l’action publique.

Enfin, Luc Berlivet, Fabrice Cahen et Mathilde Rossigneux-Méheust ont comparé leurs approches respectives de ce que l’on peut qualifier de « biopolitique au village ». La communication du premier a porté sur le fichage des populations et la politique de la reproduction dans la lutte contre la thalassémie en Italie, des années 1950 aux années 1970. Toujours sur cette période, Fabrice Cahen est pour sa part revenu sur la célèbre enquête collective sur Plozévet, en se situant plus spécifiquement sur la recherche de l’« isolat » génétique de cette « population-laboratoire ». Enfin, Mathilde Rossigneux-Méheust et Marie Derrien (Université de Lille) ont présenté une intervention sur les véritables « villages psychiatriques » du centre de la France qui, de 1890 à nos jours, se sont spécialisés dans une espèce d’économie de colonies familiales destinées aux soins aux troubles mentaux.

 

Publications

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