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UE1001 - Atelier de l’anthropocène : dynamiques et sources de l'écologie sociale


Lieu et planning


  • 96 bd Raspail
    96 bd Raspail 75006 Paris
    Salle M. & D. Lombard
    2nd semestre / hebdomadaire, jeudi 09:00-11:00
    du 4 février 2021 au 10 juin 2021


Description


Dernière modification : 29 mai 2021 12:29

Type d'UE
Séminaires DR/CR
Disciplines
Anthropologie sociale, ethnographie et ethnologie
Page web
https://anthroposcene.hypotheses.org 
Langues
anglais français
Mots-clés
Anthropologie Anthropologie sociale Biopolitique Capitalisme Développement Environnement Histoire environnementale Pollution
Aires culturelles
Afrique Contemporain (anthropologie du, monde) Europe sud-orientale Transnational/transfrontières
Intervenant·e·s
  • Benoit Hazard [référent·e]   chargé de recherche, CNRS / Institut interdisciplinaire d'anthropologie du contemporain (IIAC)
  • Patrick Farbiaz   enseignant retraité

Au cours de la dernière décennie, l’anthropocène s’est imposé comme le cadre dominant dans les débats environnementaux, l’écologie globale et les sciences de la terre. Cette thèse inédite, sorte d’injonction posée aux sciences humaines de construire des réponses pour faire face aux changements socio-écologiques, réinterroge les relations entre l’homme et ses productions de la nature? Comment l’anthropologie, discipline qui interroge à la fois les structures et les ruptures, se positionne face à cette thèse qui pense les passages historiques à l’échelle temporelle des évolutions du système terre et dont les effets sont durables pour le devenir, non seulement des sociétés humaines, mais plus largement des anthropomorphisées ? Comment réinscrire les discours géocratiques de l’anthropocène dans une épistémologie des sciences sociales, mais aussi dans la question sociale ? Telles sont les questions qui guideront la réflexion de l’atelier en 2019-2020.

En 2020-2021, l’atelier travaillera une nouvelle anthropo-scène: celles des dynamiques historiques et des périmètres de ce que l’on pourrait appeler « l’écologie sociale ». Nombre de mouvements sociaux (Extinction rebellion, Zad, Gilet jaune, etc) contestent aujourd’hui les solutions géocratiques et technologiques de l’anthropocène, et font apparaître la nécessité d’articuler l'écologie globale (« la fin du monde") avec la question sociale (celle des fins de mois), autrement « l’écologie sociale » dans un cadre démocratique renouvelé. En situant ces mouvements dans ce cadre, nous explorerons les dynamiques historiques et les sources à partir desquelles nous pourrions commencer à parler d’une « écologie sociale ». Au delà d'une histoire des idées environnementales, il s'agit de mettre en relation les dynamiques des mouvements sociaux et l'émergence progressive d'une sphère de l'écologie politique incarnée par l'écologie sociale. 

Les séances des 3 et 10 juin 2021 se dérouleront en salle 8, 105 bd Raspail 75006 Paris.

Après deux séances introductives, nous engagerons une relecture des thèses de l'anthropocène à l'aune des multiples sources de l'écologie sociale, de l’écologie des pauvres à l’écoféminisme en passant par les thèses écosocialistes, ou les écologies des autres. L’atelier fonctionne comme un atelier de lecture de textes traitant des théories, paradigmes et textes disponibles pour penser cette question. Dans le même temps, il réinterroge cette thèse à partir de la possibilité d’en faire une ethnographie, autrement dit les anthropo-scènes de l’anthropocène. Dans ce cadre, l'enquête collective de terrain, initiée en 2016 sur la zone des Tartres (nord de Paris), se poursuivra comme lieu de documentation d'une antropo-scène et de la nature comme champ de bataille.

Programme (sous-réserve d'actualisations)

4 février 2021 : Séance introductive (Patrick Farbiaz & Benoit Hazard)

11 février 2021 : L’écologie sociale en banlieue parisienne

Construire une enquête avec les collectifs des « jardins des vertus » (Pantin, Aubervilliers).

4 mars 2021 : quelle histoire de l’écologie ?

Philippe Peltier (Professeur Université Lyon 2, géographie). "Les rapports entre écologie savante et écologisme, une histoire".

L’intervenant s’appuiera sur une série de notices publiées dans le Dictionnaire critique de l'anthropocène (CNRS éditions, 2020) :

  • "Écologie savante" : p. 277-282.
  • "Écologie politique, histoire (1957-1979) : p. 300-304.
  • "Écologie sociale" :  p. 314-316
  • "Écomarxisme" : p. 311-313.

11 mars 2021 : Anthropocène, Environnementalisme et Ecologie sociale.

Benoit Hazard (CNRS), l’Anthropocène est-il un environnementalisme ?

Bibliographie indicatives :

  • Benoit Hazard, Notice 334 –Anthropocène, publié sous le titre «Anthropocène», in COP 21 Déprogrammer l’apocalypse, Sous la direction de Raymond Woessner, éditions Atlande. Lien : https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-01485043
  • Benoit Hazard, Christine Adongo. “Climate change, geothermal and development in East Africa”:Notice, in COP 21 Déprogrammer l’apocalypse, Sous la direction de Raymond Woessner, éditions Atlande,  2015. Lien : https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-01485546/document
  • Benoit Hazard, "Anthropocene versus anthropo-scène", RIHN Journal, Kyoto, Japon. Lien : https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-01505329/document

18 mars 2021 : "L'écologie des raffineurs" ou la transition énergétique comme champ de bataille.

Séance spéciale avec les raffineurs en grève, des élus de Seine et Marne et le groupe de recherche sur la transition de Grandpuits.

Enregistrement de la séance : https://zoom.us/rec/share/KKTiYOTTl6VOqWcgBYwq75-EeWwfrRRUAg83fEXRd1zf98258jU-97dwXe5vkKFp.vrePOZnpUTpa5B01?startTime=1616055368000

25 mars 2021 : L’écologie ensevelie, Intervenant : Patrick Farbiaz

Textes à l'appui : 

  • Nicolas Delalande, La lutte et l’entraide, l’Age des solidarités ouvrières, Le seuil, 2019
  • Gérard Chastagnaret, De fumées et de sang, Pollution minière et massacres de masse, Andalousie-XIXème Siècle, Casa de Velasquez, 2017
  • Kenneth Strong, Un bœuf dans la tempête, biographie de Tanaka Shozo, écologiste japonais, Wild Project, 2015

1er avril 2021 : Écologie humaine et écologie sociale (Hommage à Georges Guille-Escuret)

Georges Guille-Escuret nous a quittés... nous rendrons hommage à son travail en essayant d'expliciter comment son regard et son projet d'écologie humaine ont orienté les reflexions qui animent l'atelier de l'anthropocène. Les collègues ou etudiants qui souhaiteraient dire un mot peuvent se manifester auprès des organisateurs du séminaire.   

En lecture : 

  • Les sociétés et leurs natures, Armand colin, 1989
  • L'anthropologie, à quoi bon ?, L'Harmattan, logiques sociales, 1996
  • L'écologie kidnappée, PUF, 2014

8 avril 2021 : Textes en débat

  • Rachel Carson The silent spring, ed. Wildproject, 2009. présenté par Lucia della fontana (doctorante, enseignante en études italienne, La Sorbonne)
  • Twidle, Hedley, « Rachel Carson and the Perils of Simplicity: Reading Silent Spring from the Global South », Ariel, 2013, Vol.44 (4), p.49-88. Lien : https://muse-jhu-edu.ezproxy.campus-condorcet.fr/article/545824

15 avril 2021 : Ieva Snikersproge (postdoctorante IIAC), « What is a "life project" (projet de vie)? : A brief history of the French neorural movement and the limits to critical sociological thought »

6 mai 2021 : Environnementalisme, écologie et écologie sociale.

Intervenant : Patrick Farbiaz

sur : Juan Martinez-Alier, L'écologisme des pauvres: une étude des conflits environnementaux dans le monde, Veblen, 2014.

A écouter : https://kaizen-magazine.com/article/joan-martinez-alier-la-croissance-du-pib-nest-pas-importante-cest-la-vie-reelle-qui-compte/

Lien de la séance enregistrée :
https://zoom.us/rec/share/8CFqFSBr-xnrfgaOjYHpfqP_oATOaEXnOQABP0IfIeHIzJ_D0LLubZ-l65Q9PuOe.88hIO8akNJnfs3Le

Ressources :

Atlas de la justice environnementale : www.ejatlas.org

Martinez -Alier et la décroissance : https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0921800919306160

    20 mai 2021 : 

    Kallis, Giorgos & Paulson, Susan & D'Alisa, Giacomo & Demaria, Federico. The case for degrowth (Polity Press, 2020). Présenté par Paule Pastré.

    Murray Bookchin Notre environnement synthétique présenté par Margot Boutry (M1 etudes environnementales) & Patrick Farbiaz

    27 mai 2021 : 

    Intervenante : Sylvaine Bulle, auteure de : Enquête sur des milieux de vie de Bure à N.-D.-des-Landes, 2020 UGA éditions

    L'autonomie politique et ses variables écologiques. Une forme politique de la critique vue à partir du cas  des zones auto-gouvernées (ZAD)

    Écouter et réécouter :

    https://zoom.us/rec/share/UPrj7Rzlc6XJ6jUHoyR2z-U9Mnum4VZAW6NCZmPslIJsUjpqpbTLsbe8tG3bsNIx.6bGjz9Dwh8v-aBJg

      3 juin 2021 : 

      Textes en débat « Metabolism », « rift metabolic » et "décroissance".

      • Johan Bellamy Foster Marx’s Ecology. Materialism and nature, Monthly review Press, 2000. Présenté par Niels Saura (M1 Etudes environnementales)
      • P. Farbiaz Regards croisés entre écosocialisme et écologie sociale.

      10 juin 2021 : Retour d’enquête


      Master


      • Séminaires de recherche – Ethnologie et anthropologie sociale – M1/S2-M2/S4
        Suivi et validation – semestriel hebdomadaire = 6 ECTS
        MCC – enquête collective, exposé oral, fiche de lecture
      • Séminaires de recherche – Étude comparative du développement – M1/S2-M2/S4
        Suivi et validation – semestriel hebdomadaire = 6 ECTS
        MCC – fiche de lecture, exposé oral, Enquête collective
      • Séminaires de recherche – Savoirs en sociétés-Études environnementales – M1/S2-M2/S4
        Suivi et validation – semestriel hebdomadaire = 6 ECTS
        MCC – fiche de lecture, exposé oral, Enquête collective

      Renseignements


      Contacts additionnels
      bhazard@ehess.fr
      Informations pratiques

      Benoît Hazard, Institut interdisciplinaire d'anthropologie du contemporain, EHESS, bureau A05_07,  54 bd Raspail 75006 Paris, tél. : 01 40 82 75 35 ou par courriel.

      Direction de travaux des étudiants

      vendredi après-midi (ou sur demande de rendez-vous), EHESS, bureau A05_07,  54 bd Raspail 75006 Paris, tél. : 01 40 82 75 35 ou par courriel.

      Réception des candidats

      vendredi après-midi (ou sur demande de rendez-vous), EHESS, bureau A05_07,  54 bd Raspail 75006 Paris, tél. : 01 40 82 75 35 ou par courriel.

      Pré-requis

      niveau requis : étudiants de niveau master, doctorat et chercheurs. Les auditeurs libres sont acceptés.


      Compte rendu


      L’atelier propose une relecture des thèses de l’anthropocène à l’aune des multiples sources et scènes de l’écologie sociale depuis l’écologie des pauvres à l’écoféminisme en passant par les thèses dites « éco socialistes ». En 2020-2021, l’anthropo-scène des dynamiques historiques et des périmètres de ce que l’on pourrait appeler « l’écologie sociale » a retenu notre attention. Nombre de mouvements sociaux récents (Extinction rebellions, Zad, Gilet jaune, etc.) placent les questions d’écologie globale au cœur de leur agenda, tout en contestant les solutions géocratiques et technologiques de l’anthropocène. Pour comprendre ces métamorphoses au cœur des mouvements sociaux, l’atelier met en œuvre une méthode qui croise l’histoire des idées écologistes et l’histoire sociale. Exposée au cours des trois premières séances, cette méthode nous conduit à poser une distinction conceptuelle fondamentale entre : d’un côté, l’environnementalisme, c’est-à-dire une forme d’administration de la nature et des hommes qui se fonde sur l’émergence d’un droit global de l’environnement et qui se décline à travers une variété de sociotechniques (conservation de la nature, marché du carbone) ; et de l’autre, le courant de la justice environnementale qui résulte des conflits écologico-distributifs suscités par cet évangile de la modernité tardive. En s’appuyant sur l’ethnographie de conflits contemporains (Géothermie au Kenya, Gilet Jaune en France, les jardins ouvriers de la banlieue parisienne), B. Hazard & P. Farbiaz ont montré comment surgit une « écologie des pauvres » dans le contexte de la transition énergétique. L’atelier consacré à J. Martinez Alier permet de situer ces conflits dans le paradigme de l’éco-efficacité qui tend à mettre la nature au service de l’économie, plutôt que de considérer l’incommensurabilité des valeurs comme principe de l’écologie politique. Dans une histoire des rapports entre l’écologie savante et l’écologisme, Ph. Peltier est revenu sur les tensions entre « naturalisme » et la « nature comme champ de batail » du social. À partir des usages faits de la notion de « milieu », d’expressions plus récentes comme la « collapsologie », le « survivalisme », il montre que ces tensions sont au cœur de la fondation de l’écologie scientifique comme discipline autonome. Il met en évidence des « courants de l’écologie » qui procèdent d’une naturalisation autant que d’un acosmisme politique. Ces courants invitent à situer de l’écologie dans des pensées de l’écologie, comme par exemple, la triade formée par E. Reclus, Kropotkine et Metchnikoff. Dans une autre perspective, la relecture des travaux fondateurs de l’écologiste Rachel Carson (Silent spring) et leur réception, en particulier en Afrique du sud, ont conduit l’atelier à s’interroger sur l’universalité des discours environnementaliste en tant que d’une part, ils émanent d’une vision de l’écologie scientifique situé dans les pays du nord, et que d’autre part, la constitution de l’écologie scientifique s’inscrit dans la construction d’un savoir impérial. La séance d’hommage rendu à G. Guille-Escuret a permis d’approfondir cette question des « sociétés et de leurs natures » et d’établir des rapprochements entre le projet de l’écologie humaine et celui de l’écologie sociale.

      Dans un troisième temps, l’atelier s’est penché sur l’anthropologie des mouvements qui donnent à voir la nature comme champ de bataille. D’une part, les participants ont mis en place deux enquêtes collectives, l’une sur le site de la raffinerie de Grandpuits, et l’autre sur les Jardins ouvriers d’Aubervilliers, qui illustrent des luttes pour la justice environnementale. Ces enquêtes ont fait l’objet de séances de restitutions, de publications et de mise en discussions à partir d’autres configurations, comme celle des mouvements néo-ruraux du Diois (I. Snikersproge), ou celle de « l’autonomie politique dans les mouvements Zadistes » (S. Bulle). L’ensemble dessine un objet social émergent assimilable à une « écologie politique radicale », ou de « rupture », dont le dénominateur est de se construire sinon comme un anti-environnementalisme, tout au moins comme des alternatives à celui-ci.

      Séances du séminaire et restitutions d’enquêtes en ligne : https://anthroposcene.hypotheses.org/atelier-de-lanthropocene-seminaire

       

      Publications
      • « Les raffineurs de Grandpuits : une lutte dans une écologie de survie », L'humanité, 2021.

      Dernière modification : 29 mai 2021 12:29

      Type d'UE
      Séminaires DR/CR
      Disciplines
      Anthropologie sociale, ethnographie et ethnologie
      Page web
      https://anthroposcene.hypotheses.org 
      Langues
      anglais français
      Mots-clés
      Anthropologie Anthropologie sociale Biopolitique Capitalisme Développement Environnement Histoire environnementale Pollution
      Aires culturelles
      Afrique Contemporain (anthropologie du, monde) Europe sud-orientale Transnational/transfrontières
      Intervenant·e·s
      • Benoit Hazard [référent·e]   chargé de recherche, CNRS / Institut interdisciplinaire d'anthropologie du contemporain (IIAC)
      • Patrick Farbiaz   enseignant retraité

      Au cours de la dernière décennie, l’anthropocène s’est imposé comme le cadre dominant dans les débats environnementaux, l’écologie globale et les sciences de la terre. Cette thèse inédite, sorte d’injonction posée aux sciences humaines de construire des réponses pour faire face aux changements socio-écologiques, réinterroge les relations entre l’homme et ses productions de la nature? Comment l’anthropologie, discipline qui interroge à la fois les structures et les ruptures, se positionne face à cette thèse qui pense les passages historiques à l’échelle temporelle des évolutions du système terre et dont les effets sont durables pour le devenir, non seulement des sociétés humaines, mais plus largement des anthropomorphisées ? Comment réinscrire les discours géocratiques de l’anthropocène dans une épistémologie des sciences sociales, mais aussi dans la question sociale ? Telles sont les questions qui guideront la réflexion de l’atelier en 2019-2020.

      En 2020-2021, l’atelier travaillera une nouvelle anthropo-scène: celles des dynamiques historiques et des périmètres de ce que l’on pourrait appeler « l’écologie sociale ». Nombre de mouvements sociaux (Extinction rebellion, Zad, Gilet jaune, etc) contestent aujourd’hui les solutions géocratiques et technologiques de l’anthropocène, et font apparaître la nécessité d’articuler l'écologie globale (« la fin du monde") avec la question sociale (celle des fins de mois), autrement « l’écologie sociale » dans un cadre démocratique renouvelé. En situant ces mouvements dans ce cadre, nous explorerons les dynamiques historiques et les sources à partir desquelles nous pourrions commencer à parler d’une « écologie sociale ». Au delà d'une histoire des idées environnementales, il s'agit de mettre en relation les dynamiques des mouvements sociaux et l'émergence progressive d'une sphère de l'écologie politique incarnée par l'écologie sociale. 

      Les séances des 3 et 10 juin 2021 se dérouleront en salle 8, 105 bd Raspail 75006 Paris.

      Après deux séances introductives, nous engagerons une relecture des thèses de l'anthropocène à l'aune des multiples sources de l'écologie sociale, de l’écologie des pauvres à l’écoféminisme en passant par les thèses écosocialistes, ou les écologies des autres. L’atelier fonctionne comme un atelier de lecture de textes traitant des théories, paradigmes et textes disponibles pour penser cette question. Dans le même temps, il réinterroge cette thèse à partir de la possibilité d’en faire une ethnographie, autrement dit les anthropo-scènes de l’anthropocène. Dans ce cadre, l'enquête collective de terrain, initiée en 2016 sur la zone des Tartres (nord de Paris), se poursuivra comme lieu de documentation d'une antropo-scène et de la nature comme champ de bataille.

      Programme (sous-réserve d'actualisations)

      4 février 2021 : Séance introductive (Patrick Farbiaz & Benoit Hazard)

      11 février 2021 : L’écologie sociale en banlieue parisienne

      Construire une enquête avec les collectifs des « jardins des vertus » (Pantin, Aubervilliers).

      4 mars 2021 : quelle histoire de l’écologie ?

      Philippe Peltier (Professeur Université Lyon 2, géographie). "Les rapports entre écologie savante et écologisme, une histoire".

      L’intervenant s’appuiera sur une série de notices publiées dans le Dictionnaire critique de l'anthropocène (CNRS éditions, 2020) :

      • "Écologie savante" : p. 277-282.
      • "Écologie politique, histoire (1957-1979) : p. 300-304.
      • "Écologie sociale" :  p. 314-316
      • "Écomarxisme" : p. 311-313.

      11 mars 2021 : Anthropocène, Environnementalisme et Ecologie sociale.

      Benoit Hazard (CNRS), l’Anthropocène est-il un environnementalisme ?

      Bibliographie indicatives :

      • Benoit Hazard, Notice 334 –Anthropocène, publié sous le titre «Anthropocène», in COP 21 Déprogrammer l’apocalypse, Sous la direction de Raymond Woessner, éditions Atlande. Lien : https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-01485043
      • Benoit Hazard, Christine Adongo. “Climate change, geothermal and development in East Africa”:Notice, in COP 21 Déprogrammer l’apocalypse, Sous la direction de Raymond Woessner, éditions Atlande,  2015. Lien : https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-01485546/document
      • Benoit Hazard, "Anthropocene versus anthropo-scène", RIHN Journal, Kyoto, Japon. Lien : https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-01505329/document

      18 mars 2021 : "L'écologie des raffineurs" ou la transition énergétique comme champ de bataille.

      Séance spéciale avec les raffineurs en grève, des élus de Seine et Marne et le groupe de recherche sur la transition de Grandpuits.

      Enregistrement de la séance : https://zoom.us/rec/share/KKTiYOTTl6VOqWcgBYwq75-EeWwfrRRUAg83fEXRd1zf98258jU-97dwXe5vkKFp.vrePOZnpUTpa5B01?startTime=1616055368000

      25 mars 2021 : L’écologie ensevelie, Intervenant : Patrick Farbiaz

      Textes à l'appui : 

      • Nicolas Delalande, La lutte et l’entraide, l’Age des solidarités ouvrières, Le seuil, 2019
      • Gérard Chastagnaret, De fumées et de sang, Pollution minière et massacres de masse, Andalousie-XIXème Siècle, Casa de Velasquez, 2017
      • Kenneth Strong, Un bœuf dans la tempête, biographie de Tanaka Shozo, écologiste japonais, Wild Project, 2015

      1er avril 2021 : Écologie humaine et écologie sociale (Hommage à Georges Guille-Escuret)

      Georges Guille-Escuret nous a quittés... nous rendrons hommage à son travail en essayant d'expliciter comment son regard et son projet d'écologie humaine ont orienté les reflexions qui animent l'atelier de l'anthropocène. Les collègues ou etudiants qui souhaiteraient dire un mot peuvent se manifester auprès des organisateurs du séminaire.   

      En lecture : 

      • Les sociétés et leurs natures, Armand colin, 1989
      • L'anthropologie, à quoi bon ?, L'Harmattan, logiques sociales, 1996
      • L'écologie kidnappée, PUF, 2014

      8 avril 2021 : Textes en débat

      • Rachel Carson The silent spring, ed. Wildproject, 2009. présenté par Lucia della fontana (doctorante, enseignante en études italienne, La Sorbonne)
      • Twidle, Hedley, « Rachel Carson and the Perils of Simplicity: Reading Silent Spring from the Global South », Ariel, 2013, Vol.44 (4), p.49-88. Lien : https://muse-jhu-edu.ezproxy.campus-condorcet.fr/article/545824

      15 avril 2021 : Ieva Snikersproge (postdoctorante IIAC), « What is a "life project" (projet de vie)? : A brief history of the French neorural movement and the limits to critical sociological thought »

      6 mai 2021 : Environnementalisme, écologie et écologie sociale.

      Intervenant : Patrick Farbiaz

      sur : Juan Martinez-Alier, L'écologisme des pauvres: une étude des conflits environnementaux dans le monde, Veblen, 2014.

      A écouter : https://kaizen-magazine.com/article/joan-martinez-alier-la-croissance-du-pib-nest-pas-importante-cest-la-vie-reelle-qui-compte/

      Lien de la séance enregistrée :
      https://zoom.us/rec/share/8CFqFSBr-xnrfgaOjYHpfqP_oATOaEXnOQABP0IfIeHIzJ_D0LLubZ-l65Q9PuOe.88hIO8akNJnfs3Le

      Ressources :

      Atlas de la justice environnementale : www.ejatlas.org

      Martinez -Alier et la décroissance : https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0921800919306160

        20 mai 2021 : 

        Kallis, Giorgos & Paulson, Susan & D'Alisa, Giacomo & Demaria, Federico. The case for degrowth (Polity Press, 2020). Présenté par Paule Pastré.

        Murray Bookchin Notre environnement synthétique présenté par Margot Boutry (M1 etudes environnementales) & Patrick Farbiaz

        27 mai 2021 : 

        Intervenante : Sylvaine Bulle, auteure de : Enquête sur des milieux de vie de Bure à N.-D.-des-Landes, 2020 UGA éditions

        L'autonomie politique et ses variables écologiques. Une forme politique de la critique vue à partir du cas  des zones auto-gouvernées (ZAD)

        Écouter et réécouter :

        https://zoom.us/rec/share/UPrj7Rzlc6XJ6jUHoyR2z-U9Mnum4VZAW6NCZmPslIJsUjpqpbTLsbe8tG3bsNIx.6bGjz9Dwh8v-aBJg

          3 juin 2021 : 

          Textes en débat « Metabolism », « rift metabolic » et "décroissance".

          • Johan Bellamy Foster Marx’s Ecology. Materialism and nature, Monthly review Press, 2000. Présenté par Niels Saura (M1 Etudes environnementales)
          • P. Farbiaz Regards croisés entre écosocialisme et écologie sociale.

          10 juin 2021 : Retour d’enquête

          • Séminaires de recherche – Ethnologie et anthropologie sociale – M1/S2-M2/S4
            Suivi et validation – semestriel hebdomadaire = 6 ECTS
            MCC – enquête collective, exposé oral, fiche de lecture
          • Séminaires de recherche – Étude comparative du développement – M1/S2-M2/S4
            Suivi et validation – semestriel hebdomadaire = 6 ECTS
            MCC – fiche de lecture, exposé oral, Enquête collective
          • Séminaires de recherche – Savoirs en sociétés-Études environnementales – M1/S2-M2/S4
            Suivi et validation – semestriel hebdomadaire = 6 ECTS
            MCC – fiche de lecture, exposé oral, Enquête collective
          Contacts additionnels
          bhazard@ehess.fr
          Informations pratiques

          Benoît Hazard, Institut interdisciplinaire d'anthropologie du contemporain, EHESS, bureau A05_07,  54 bd Raspail 75006 Paris, tél. : 01 40 82 75 35 ou par courriel.

          Direction de travaux des étudiants

          vendredi après-midi (ou sur demande de rendez-vous), EHESS, bureau A05_07,  54 bd Raspail 75006 Paris, tél. : 01 40 82 75 35 ou par courriel.

          Réception des candidats

          vendredi après-midi (ou sur demande de rendez-vous), EHESS, bureau A05_07,  54 bd Raspail 75006 Paris, tél. : 01 40 82 75 35 ou par courriel.

          Pré-requis

          niveau requis : étudiants de niveau master, doctorat et chercheurs. Les auditeurs libres sont acceptés.

          • 96 bd Raspail
            96 bd Raspail 75006 Paris
            Salle M. & D. Lombard
            2nd semestre / hebdomadaire, jeudi 09:00-11:00
            du 4 février 2021 au 10 juin 2021

          L’atelier propose une relecture des thèses de l’anthropocène à l’aune des multiples sources et scènes de l’écologie sociale depuis l’écologie des pauvres à l’écoféminisme en passant par les thèses dites « éco socialistes ». En 2020-2021, l’anthropo-scène des dynamiques historiques et des périmètres de ce que l’on pourrait appeler « l’écologie sociale » a retenu notre attention. Nombre de mouvements sociaux récents (Extinction rebellions, Zad, Gilet jaune, etc.) placent les questions d’écologie globale au cœur de leur agenda, tout en contestant les solutions géocratiques et technologiques de l’anthropocène. Pour comprendre ces métamorphoses au cœur des mouvements sociaux, l’atelier met en œuvre une méthode qui croise l’histoire des idées écologistes et l’histoire sociale. Exposée au cours des trois premières séances, cette méthode nous conduit à poser une distinction conceptuelle fondamentale entre : d’un côté, l’environnementalisme, c’est-à-dire une forme d’administration de la nature et des hommes qui se fonde sur l’émergence d’un droit global de l’environnement et qui se décline à travers une variété de sociotechniques (conservation de la nature, marché du carbone) ; et de l’autre, le courant de la justice environnementale qui résulte des conflits écologico-distributifs suscités par cet évangile de la modernité tardive. En s’appuyant sur l’ethnographie de conflits contemporains (Géothermie au Kenya, Gilet Jaune en France, les jardins ouvriers de la banlieue parisienne), B. Hazard & P. Farbiaz ont montré comment surgit une « écologie des pauvres » dans le contexte de la transition énergétique. L’atelier consacré à J. Martinez Alier permet de situer ces conflits dans le paradigme de l’éco-efficacité qui tend à mettre la nature au service de l’économie, plutôt que de considérer l’incommensurabilité des valeurs comme principe de l’écologie politique. Dans une histoire des rapports entre l’écologie savante et l’écologisme, Ph. Peltier est revenu sur les tensions entre « naturalisme » et la « nature comme champ de batail » du social. À partir des usages faits de la notion de « milieu », d’expressions plus récentes comme la « collapsologie », le « survivalisme », il montre que ces tensions sont au cœur de la fondation de l’écologie scientifique comme discipline autonome. Il met en évidence des « courants de l’écologie » qui procèdent d’une naturalisation autant que d’un acosmisme politique. Ces courants invitent à situer de l’écologie dans des pensées de l’écologie, comme par exemple, la triade formée par E. Reclus, Kropotkine et Metchnikoff. Dans une autre perspective, la relecture des travaux fondateurs de l’écologiste Rachel Carson (Silent spring) et leur réception, en particulier en Afrique du sud, ont conduit l’atelier à s’interroger sur l’universalité des discours environnementaliste en tant que d’une part, ils émanent d’une vision de l’écologie scientifique situé dans les pays du nord, et que d’autre part, la constitution de l’écologie scientifique s’inscrit dans la construction d’un savoir impérial. La séance d’hommage rendu à G. Guille-Escuret a permis d’approfondir cette question des « sociétés et de leurs natures » et d’établir des rapprochements entre le projet de l’écologie humaine et celui de l’écologie sociale.

          Dans un troisième temps, l’atelier s’est penché sur l’anthropologie des mouvements qui donnent à voir la nature comme champ de bataille. D’une part, les participants ont mis en place deux enquêtes collectives, l’une sur le site de la raffinerie de Grandpuits, et l’autre sur les Jardins ouvriers d’Aubervilliers, qui illustrent des luttes pour la justice environnementale. Ces enquêtes ont fait l’objet de séances de restitutions, de publications et de mise en discussions à partir d’autres configurations, comme celle des mouvements néo-ruraux du Diois (I. Snikersproge), ou celle de « l’autonomie politique dans les mouvements Zadistes » (S. Bulle). L’ensemble dessine un objet social émergent assimilable à une « écologie politique radicale », ou de « rupture », dont le dénominateur est de se construire sinon comme un anti-environnementalisme, tout au moins comme des alternatives à celui-ci.

          Séances du séminaire et restitutions d’enquêtes en ligne : https://anthroposcene.hypotheses.org/atelier-de-lanthropocene-seminaire

           

          Publications
          • « Les raffineurs de Grandpuits : une lutte dans une écologie de survie », L'humanité, 2021.