UE855 - Le bien-être social

Intervenant·e·s

• Miriam Teschl [référent·e]   maîtresse de conférences, EHESS / Aix-Marseille Sciences économiques (AMSE)
• Pascale Haag   maîtresse de conférences, EHESS / EHESS (EHESS)

Le bien-être est devenu un thème très étudié ces dernières années en particulier avec un renouvellement de l’intérêt autour des questions sur le « bonheur » et la psychologie positive. La discussion est cependant plus ancienne, et la question du bien-être et de comment on le mesure sont l'objet d'une longue tradition dans plusieurs disciplines, notamment la philosophie et l’économie. Souvent, pourtant, la question vise une expérience individuelle, rendue accessible par des questionnaires dans lesquels les répondants sont invités à spécifier leur niveau de satisfaction ou de bonheur par exemple. Mais le bien-être peut-il être réellement pensé indépendamment du contexte social et des interactions entre individus et leurs institutions ? Comment appréhender alors un bien-être « social » qui ne serait pas simplement l'agrégation de satisfactions individuelles ? Que veut dire être « bien » dans une société ? La question du bien-être social renvoie non seulement aux facteurs sociaux et environnementaux qui influencent le bien-être des personnes, mais vise aussi à comprendre comment « faire société ».
Cela implique une conception du bien-être plutôt dynamique et multidimensionnelle, car « aire bien-être » (si la société est « bien faite ») est nettement plus complexe qu’une simple évaluation des satisfactions individuelles. Dans ce séminaire, nous voulons repenser le bien-être dans cette complexité et dynamique, en analysant quelques propositions conceptuelles, contemporaines et historiques. Mais nous voulons aussi nous intéresser aux études et recherches plus empiriques et pratiques dans les domaines qui sont profondément sociaux, comme l’enseignement, la santé, ou l’urbanisme par exemple. Une école, pour donner un exemple simple, a une fonctionnalité. Mais cette fonctionnalité qui est d’enseigner à des jeunes gens, n’est pas satisfaite en construisant un bâtiment avec des salles et en embauchant des professeurs, censés transmettre un certain savoir. Une « bonne » école va au-delà de sa fonctionnalité et permet éventuellement ainsi de faciliter l’atteinte de ses objectifs plus concrets de l’apprentissage. Nous allons nous interroger sur ce que veut dire penser les institutions et les échanges entre personnes à travers la « lentille du bien-être » (pour reprendre l’idée de la « well-being lens » de l’anthropologue Neil Thin, 2012) dans un monde dynamique et changeant.