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UE650 - Tracés critiques transatlantiques par gros temps
Lieu et planning
-
Campus Condorcet-Centre de colloques
Centre de colloques, Cours des humanités 93300 Aubervilliers
Salle 3.10
1er semestre / hebdomadaire, mercredi 16:30-18:30
du 11 octobre 2023 au 24 janvier 2024
Nombre de séances : 12NB : la séance du 11 octobre 2023 se déroulera en salle 3.05, Centre de colloques
Description
Dernière modification : 10 décembre 2023 19:10
- Type d'UE
- Séminaires DR/CR
- Disciplines
- Anthropologie sociale, ethnographie et ethnologie, Méthodes et techniques des sciences sociales, Philosophie et épistémologie
- Page web
- -
- Langues
- anglais français
- Mots-clés
- Anthropologie politique Épistémologie Ethnographie Mémoire Symbolique Transnational
- Aires culturelles
- Amérique du Nord Europe
Intervenant·e·s
- Lynda Dematteo [référent·e] chargée de recherche, CNRS / Laboratoire d'anthropologie politique (LAP)
Alors que le néolibéralisme entre en crise, son potentiel illibéral se révèle plus nettement et déstabilise les fondements libéraux de la démarche anthropologique qui suppose la suspension du jugement, l’ouverture à la complexité, la tolérance à la différence et la résistance à l’intransigeance. Dans cette nouvelle conjoncture, il devient beaucoup plus difficile d’enquêter et nous devons inventer de nouvelles stratégies pour documenter le contemporain et poursuivre notre effort de dé-mythologisation. Comment les forces inconscientes du pouvoir symbolique agissent-elles sur nous aujourd’hui ? Pour répondre à cette question, nous étudierons notamment les appareils linguistiques et iconographiques qui sous-tendent les nouvelles formes d’autoritarisme de l’ère digitale. Comment notre perception est-elle reconfigurée par les nouvelles technologies ? Comment nos sensibilités politiques sont-elles affectées par ce tourant ? Face à l’inflation des usages différenciés du nom « fascisme », il convient de revenir aux diverses théories du fascisme pour évaluer leur adéquation présente et comprendre la nouvelle coalescence de traits fascistes qui se cristallisent en notre sein. Le fascisme sera abordé non pas tant comme un substrat psychologique (personnalité autoritaire ou Ur-Fascisme), mais comme une mémoire qui suscite des réactions émotionnelles contrastées. Pour mieux déjouer les nationalismes et les conformismes, nous nous efforcerons de penser nos objets en translations, à travers la comparaison ethnographique, mais aussi la transversalité disciplinaire, afin de favoriser la créativité. Dans la continuité de nos échanges des années précédentes, nous privilégierons une perspective transatlantique pour mieux dépasser les fausses oppositions et tracer de nouvelles pistes pour l’anthropologie du futur.
11 octobre : Lynda Dematteo, Défis épistémologiques du renouveau d'une anthropologie critique : menace illibérale, tournant digital et nouvelles sensibilités fascistes
18 octobre : Lynda Dematteo, Allers-retours transatlantiques du concept de populisme
25 octobre : Silvana Patriarca (Fordham, New York), ‘Race’ and Nation in Post-fascist Italy: The Case of the ‘Brown Babies’ of World War TwoNous parlerons du livre Race in Post-fascist Italy: “War Children” and the Color of the Nation, Cambridge University Press, 2022.
8 novembre : Lynda Dematteo avec Tara K. Righetti (University of Wyoming), Conservatisme et déni du changement climatique
15 novembre : séance reportée pour cause de déplacement
22 novembre : Chiara Alberta Parisse (Università di Teramo), La haine de genre en ligne. Forme et langage de la violation des droits dans les sociétés démocratiques
29 novembre : Magali Della Sudda (Sciences Po Bordeaux), Conquérir les femmes par la Toile: l'activisme de clavier chez les Nouvelles femmes de droite
Nous parlerons du livre : Les nouvelles femmes de droite, Hors d’Atteinte, 2022.
6 décembre : Jonathan Chibois (LAP) et Samuel Shapiro (Université Laval), Enquêter dans les institutions parlementaires à l’ère du numérique
13 décembre : Simon Ridley (Université Paris Nanterre), L’alt-right : une forme nouvelle et émergente de terrorisme d'extrême-droite ?
20 décembre : Lynda Dematteo, Mystères autour de l'exécution du Duce et théories du complots à travers le temps
10 janvier : Aleksandr Alymov (EHESS), Les algorithmes de recommandation comme objet de débats dans le contexte de la guerre en Ukraine et Leandro Eryszewicz (Universidad de Buenos Aires), Colère et apathie citoyenne dans un contexte de crise : le vote pour Javier Milei et la montée de l'extrême-droite en Argentine
17 janvier : Eugenia Paulicelli (CUNY) présentation de la nouvelle édition augmentée de son livre, Fashion under Fascism: Beyond the Black Shirt.
24 janvier : Présentation des étudiants
Master
-
Séminaires de recherche
– Études politiques
– M1/S1-M2/S3
Suivi et validation – semestriel hebdomadaire = 6 ECTS
MCC – exposé oral
Renseignements
- Contacts additionnels
- -
- Informations pratiques
contact par courriel : dematteo@ehess.fr
- Direction de travaux des étudiants
sur rendez-vous uniquement.
- Réception des candidats
sur rendez-vous au LAP, 54 bd Raspail 75006 Paris.
- Pré-requis
projet de recherche écrit.
Dernière modification : 10 décembre 2023 19:10
- Type d'UE
- Séminaires DR/CR
- Disciplines
- Anthropologie sociale, ethnographie et ethnologie, Méthodes et techniques des sciences sociales, Philosophie et épistémologie
- Page web
- -
- Langues
- anglais français
- Mots-clés
- Anthropologie politique Épistémologie Ethnographie Mémoire Symbolique Transnational
- Aires culturelles
- Amérique du Nord Europe
Intervenant·e·s
- Lynda Dematteo [référent·e] chargée de recherche, CNRS / Laboratoire d'anthropologie politique (LAP)
Alors que le néolibéralisme entre en crise, son potentiel illibéral se révèle plus nettement et déstabilise les fondements libéraux de la démarche anthropologique qui suppose la suspension du jugement, l’ouverture à la complexité, la tolérance à la différence et la résistance à l’intransigeance. Dans cette nouvelle conjoncture, il devient beaucoup plus difficile d’enquêter et nous devons inventer de nouvelles stratégies pour documenter le contemporain et poursuivre notre effort de dé-mythologisation. Comment les forces inconscientes du pouvoir symbolique agissent-elles sur nous aujourd’hui ? Pour répondre à cette question, nous étudierons notamment les appareils linguistiques et iconographiques qui sous-tendent les nouvelles formes d’autoritarisme de l’ère digitale. Comment notre perception est-elle reconfigurée par les nouvelles technologies ? Comment nos sensibilités politiques sont-elles affectées par ce tourant ? Face à l’inflation des usages différenciés du nom « fascisme », il convient de revenir aux diverses théories du fascisme pour évaluer leur adéquation présente et comprendre la nouvelle coalescence de traits fascistes qui se cristallisent en notre sein. Le fascisme sera abordé non pas tant comme un substrat psychologique (personnalité autoritaire ou Ur-Fascisme), mais comme une mémoire qui suscite des réactions émotionnelles contrastées. Pour mieux déjouer les nationalismes et les conformismes, nous nous efforcerons de penser nos objets en translations, à travers la comparaison ethnographique, mais aussi la transversalité disciplinaire, afin de favoriser la créativité. Dans la continuité de nos échanges des années précédentes, nous privilégierons une perspective transatlantique pour mieux dépasser les fausses oppositions et tracer de nouvelles pistes pour l’anthropologie du futur.
11 octobre : Lynda Dematteo, Défis épistémologiques du renouveau d'une anthropologie critique : menace illibérale, tournant digital et nouvelles sensibilités fascistes
18 octobre : Lynda Dematteo, Allers-retours transatlantiques du concept de populisme
25 octobre : Silvana Patriarca (Fordham, New York), ‘Race’ and Nation in Post-fascist Italy: The Case of the ‘Brown Babies’ of World War TwoNous parlerons du livre Race in Post-fascist Italy: “War Children” and the Color of the Nation, Cambridge University Press, 2022.
8 novembre : Lynda Dematteo avec Tara K. Righetti (University of Wyoming), Conservatisme et déni du changement climatique
15 novembre : séance reportée pour cause de déplacement
22 novembre : Chiara Alberta Parisse (Università di Teramo), La haine de genre en ligne. Forme et langage de la violation des droits dans les sociétés démocratiques
29 novembre : Magali Della Sudda (Sciences Po Bordeaux), Conquérir les femmes par la Toile: l'activisme de clavier chez les Nouvelles femmes de droite
Nous parlerons du livre : Les nouvelles femmes de droite, Hors d’Atteinte, 2022.
6 décembre : Jonathan Chibois (LAP) et Samuel Shapiro (Université Laval), Enquêter dans les institutions parlementaires à l’ère du numérique
13 décembre : Simon Ridley (Université Paris Nanterre), L’alt-right : une forme nouvelle et émergente de terrorisme d'extrême-droite ?
20 décembre : Lynda Dematteo, Mystères autour de l'exécution du Duce et théories du complots à travers le temps
10 janvier : Aleksandr Alymov (EHESS), Les algorithmes de recommandation comme objet de débats dans le contexte de la guerre en Ukraine et Leandro Eryszewicz (Universidad de Buenos Aires), Colère et apathie citoyenne dans un contexte de crise : le vote pour Javier Milei et la montée de l'extrême-droite en Argentine
17 janvier : Eugenia Paulicelli (CUNY) présentation de la nouvelle édition augmentée de son livre, Fashion under Fascism: Beyond the Black Shirt.
24 janvier : Présentation des étudiants
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Séminaires de recherche
– Études politiques
– M1/S1-M2/S3
Suivi et validation – semestriel hebdomadaire = 6 ECTS
MCC – exposé oral
- Contacts additionnels
- -
- Informations pratiques
contact par courriel : dematteo@ehess.fr
- Direction de travaux des étudiants
sur rendez-vous uniquement.
- Réception des candidats
sur rendez-vous au LAP, 54 bd Raspail 75006 Paris.
- Pré-requis
projet de recherche écrit.
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Campus Condorcet-Centre de colloques
Centre de colloques, Cours des humanités 93300 Aubervilliers
Salle 3.10
1er semestre / hebdomadaire, mercredi 16:30-18:30
du 11 octobre 2023 au 24 janvier 2024
Nombre de séances : 12NB : la séance du 11 octobre 2023 se déroulera en salle 3.05, Centre de colloques
Ce séminaire s’est donné pour objectif de penser les défis épistémologiques engendrés par le tournant illibéral du néolibéralisme afin de développer une anthropologie critique susceptible d’éclairer les menaces autoritaires, la mutation numérique du politique et l’émergence de nouvelles sensibilités fascistes. Afin de poursuivre le travail de dé-mythologisation propre à l’anthropologie, nous avons entrepris d’étudier les appareils linguistiques et iconographiques qui sous-tendent les nouvelles formes d’autoritarisme à l’ère digitale. À cette fin, nous avons invité plusieurs intervenants engagés dans cette voie. Magali Della Sudda (Sciences Po Bordeaux) a présenté son enquête ethnographique sur les influenceuses de la droite radicale française. Chiara Alberta Parisse (Università di Teramo) a abordé la haine de genre en ligne et les nouvelles formes de violation des droits dans les sociétés démocratiques. Jonathan Chibois (LAP) a montré comment l’étude des espaces numériques peuvent enrichir l’ethnographie des institutions politiques traditionnelles, à travers le cas de l’Assemblée Nationale, et abordé des questions plus méthodologiques. Aleksandr Alymov (EHESS) a présenté son projet de thèse sur les algorithmes de recommandation comme objet de controverses et de débats dans le contexte de la guerre en Ukraine. Simon Ridley (Université Paris Nanterre) est revenu sur les conditions d’émergence de l’Alt-right sur les campus américain et la menace terroriste alimentée par le suprémacisme blanc. Lynda Dematteo a abordé la circulation d’anciennes théories du complot sur les réseaux sociaux à partir de l’exemple des « mystères » entourant l’exécution de Benito Mussolini pour questionner la manière dont s’est construite la mémoire du fascisme en Italie. Face à l’inflation des usages différenciés du nom « fascisme », nous nous efforçons dans ce séminaire de questionner les diverses catégorisations et les théorisations passées et présentes pour évaluer leur adéquation et comprendre la nouvelle coalescence de « traits fascistes qui se cristallisent en notre sein » (Douglas R. Holmes). Il n’y a pas réellement de consensus sur la meilleure façon de qualifier le tournant autoritaire que nous observons actuellement dans le monde euro-américain (les termes varient ainsi d’un espace à l’autre). Problématiser les circulations intellectuelles et politiques entre l’Amérique du Nord et l’Europe apparaît alors crucial. Nous nous sommes ainsi penchés sur les allers-retours transatlantiques du concept de « populisme ». Puis, avec Silvana Patriarca (Fordham), nous avons abordé la question de la « race » entre les États-Unis et l’Italie à travers le cas des mulattini ou brown babies, les enfants nés à la fin de la Seconde Guerre mondiale d’unions mixtes entre femmes italiennes et soldats américains. Avec Tara Righetti (University of Wyoming), nous avons abordé les racines du déni climatique dans l’Ouest des États-Unis. Paradoxalement, dans ces États particulièrement impactés par les catastrophes, le climatoscepticisme prospère, largement relayé par les trumpistes, et alimente aussi bien l’inertie que les tensions politiques. Pour renforcer le dialogue transatlantique face à cette urgence commune, nous avons exposé les résultats de l’enquête collective menée avec la Montana State University. Enfin, nous tentons de penser l’impact de ce tournant illibéral sur la production des savoirs en sciences sociales. Face à la montée des nationalismes et des conformismes, il est nécessaire de revaloriser le courage intellectuel, la prise de risque et l’innovation méthodologique. Nous avons ainsi insisté sur l’importance de la créativité et la nécessité de penser en translation et/ou par transversalité.