UE641 - Formes et pratiques performatives


Lieu et planning


Attention !
Vous ne pourrez pas accéder à ce séminaire sans avoir préalablement déposé une demande via le lien suivant (une demande est nécessaire pour chaque séminaire auquel vous souhaitez participer, merci de déposer la demande au plus tard 72 heures avant le début de la première séance) : https://participations.ehess.fr/demandes/__nouvelle__?seminaire=641.

  • 54 bd Raspail
    54 bd Raspail 75006 Paris
    Salle AS1_08
    2nd semestre / bimensuel (2e/4e), mardi 18:30-20:30
    du 27 février 2024 au 25 juin 2024
    Nombre de séances : 6


Description


Dernière modification : 8 février 2024 19:08

Type d'UE
Séminaires de centre
Centres
Laboratoire d’anthropologie critique interdisciplinaire (LAP-LACI)
Disciplines
Signes, formes, représentations
Page web
-
Langues
français
Mots-clés
Arts Corps Esthétique Histoire Performance Théâtre
Aires culturelles
Contemporain (anthropologie du, monde)
Intervenant·e·s
  • Georges Vigarello [référent·e]   directeur d'études (retraité·e), EHESS / Laboratoire d’anthropologie critique interdisciplinaire (LAP-LACI)
  • Sylvie Roques  
  • Pascale Weber   professeure des universités, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne

Ce séminaire existe depuis cinq ans. Il a été l'occasion de rencontres de chercheurs qui travaillent sur ces thématiques devenant à la pointe d'interrogations sur le faire dans les arts vivants aujourd'hui, comme également leur génétique et leur réception. Il a été aussi l'occasion de confronter des perspectives artistiques et scientifiques, de confronter la recherche et la création. Les sujets encore à prospecter demeurent particulièrement nombreux. Si à l’origine performance et théâtre semblent des formes antagonistes au regard des performance studies et de la réception des œuvres dans les années 2005 en France[1], des hybridations plus récentes entre ces deux mediums sont à retenir avec notamment l’avènement de ce que l’on a nommé la vague flamande[2], déjouant la subversion. Nombre de croisements entre diverses disciplines artistiques ont eu lieu (du théâtre à la danse, à la vidéo et à la musique). Ce qui accroît l’importance donnée à la performance aujourd’hui, sa présence diffuse, sa pluralité, thèmes majeurs régulièrement confrontés dans le séminaire. La pratique s’est immiscée dans des arts qui ne la connaissaient pas, jusqu’à influencer quelquefois leur mode d’expression ; le théâtre en étant sans doute un des exemples majeurs. Perçue comme « une pratique à forte capacité ontologique »[3] (suraccentuant l’existence présente), la performance s’inscrit aussi dans un contexte spécifique et joue avec ce « réel infracassable »[4] (aussi massif qu’incontournable) énoncé par Jacques Rancière démontrant des lignes de résistance possibles. Nombre de questions culturelles se sont aiguisées. Ce que montre, entre autres, le rôle fréquemment donné actuellement à la performance par sa démarche intensément physique, comme lieu d’interrogation du politique, de l’institution ou des pratiques quotidiennes collectives.

S’ajoute encore le fait que les pratiques ont su aussi se spécifier. Les spectacles uniquement centrés sur la performance se banalisent, s’enrichissent, créent leurs publics, créent leurs modes aussi, voire leur univers. C’est bien aussi ce thème que le séminaire prospecte avec le plus d’attention. La performance, au-delà de sa lente pénétration dans les arts, constitue aussi le sien. Et elle le fait de façon croissante. Plusieurs interventions, comme celle de Gianni Forte, dont le rôle est majeur à la Biennale de Venise ou les réflexions de David Le Breton ont nourri cette année notre séminaire autour de la question du politique et des « blessures de soi » prenant la peau comme inscription.

Notre perspective demeure toujours celle de croiser les problématiques concernant les pratiques performatives et les interrogations qui ne peuvent manquer de surgir à leur sujet en faisant dialoguer pratique et théorie.  Notre séminaire a été particulièrement suivi cette année lors des interventions de chercheurs et artistes prestigieux et s’est déroulé en mode hybride. Nous souhaitons renouveler cette expérience et prolonger notre réflexion qui va donner lieu à une publication en cours d’élaboration.  

[1] On peut songer aux polémiques au festival d’Avignon en 2005 et à l’ouvrage de Georges Banu et Bruno Tackels (coord.), Le cas Avignon 2005. Regards critiques, Éditions l’Entretemps, 2005.

[2] Karel Vanhaesebrouck (2014). « L’exception flamande: réalité ou mythe », In Christian Biet, Josette Féral, “La vague flamande”, Théâtre/Public, n° 211, pp. 6-10.

[3]Polina Dubbchinskaia, La performance depuis 1960 entre réaction et institutionnalisation : Europe, Amérique, Russie, Thèse de doctorat s. la dir de Pascale Weber, Prof Université Panthéon-Sorbonne - Paris I, 2021.

[4] Jacques Rancière, Le spectateur émancipé, Paris, La Fabrique Éditions, 2008, p. 100.

Depuis des expériences aussi bien artistiques que politiques, historiques que contemporaines la notion de performance nous oblige à penser ensemble ce qui d’ordinaire demeure le plus souvent disjoint : le présent et le sédimenté sur le temps long du sujet comme du corps social, l’inventif et le répétitif, le conforme et le transgressif, l’entièrement neuf et le mémorial, le corps et la parole. Nous aimerions poursuivre notre réflexion au niveau international depuis des analyses de performances artistiques mais aussi sociales, rituelles, politiques et interroger ce que la notion de performance offre comme ressource épistémologiques pour ressaisir nos disciplines (histoire, science politique, anthropologie, arts plastiques, études théâtrales, psychologie) sur des embranchements encore peu explorés ou abandonnés.

Ce séminaire destiné aux doctorants d‘APESA (Université Paris 1), à l’ensemble des étudiants et chercheurs ainsi qu’aux artistes intéressés par ces problématiques. Les étudiants en master de l’EHESS peuvent suivre ce séminaire qui n'est cependant pas validable. Une demande préalable doit être faite par mail. Le séminaire aura lieu à la fois en distanciel et en présentiel.

Mardi 27 février 2024 : Parya Vatankhah (artiste plasticienne, commissaire d’exposition, docteure en arts plastiques), « Performer pour les artistes Iraniennes en exil »

Mardi 12 mars 2024 : Gael Depauw (danseuse et performeuse), « Performer cérémonial et rituel »

Mardi 26 mars 2024 : Éliane Beaufils (MCF Paris 8), « Performance et écologie »

Mardi 23 avril 2024 : Bernard Müller (anthropologue) et Caterina Pasqualino (directrice de recherche (CNRS), « Performance et expérience de terrain »

Mardi 14 mai 2024 : Kahena Saana (MCF Strasbourg), « Performance et mises en scène du corps en milieu urbain »

Mardi 28 mai 2024 : Marianne Decoster-Taivalkoski (artiste MCF University of Arts Helsinski) (sous réserve), « Performance et environnements sonores »

Mardi 11 juin 2024 : Sylvie Roques /Georges Vigarello/ Pascale Weber, Conclusion 


Master


Cette UE n'est rattachée à aucune formation de master.


Renseignements


Contacts additionnels
-
Informations pratiques

contacter Sylvie Roques pour les demande  d'informations : sylvie.roques@ehess.fr

Direction de travaux des étudiants
-
Réception des candidats
-
Pré-requis
-

Dernière modification : 8 février 2024 19:08

Type d'UE
Séminaires de centre
Centres
Laboratoire d’anthropologie critique interdisciplinaire (LAP-LACI)
Disciplines
Signes, formes, représentations
Page web
-
Langues
français
Mots-clés
Arts Corps Esthétique Histoire Performance Théâtre
Aires culturelles
Contemporain (anthropologie du, monde)
Intervenant·e·s
  • Georges Vigarello [référent·e]   directeur d'études (retraité·e), EHESS / Laboratoire d’anthropologie critique interdisciplinaire (LAP-LACI)
  • Sylvie Roques  
  • Pascale Weber   professeure des universités, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne

Ce séminaire existe depuis cinq ans. Il a été l'occasion de rencontres de chercheurs qui travaillent sur ces thématiques devenant à la pointe d'interrogations sur le faire dans les arts vivants aujourd'hui, comme également leur génétique et leur réception. Il a été aussi l'occasion de confronter des perspectives artistiques et scientifiques, de confronter la recherche et la création. Les sujets encore à prospecter demeurent particulièrement nombreux. Si à l’origine performance et théâtre semblent des formes antagonistes au regard des performance studies et de la réception des œuvres dans les années 2005 en France[1], des hybridations plus récentes entre ces deux mediums sont à retenir avec notamment l’avènement de ce que l’on a nommé la vague flamande[2], déjouant la subversion. Nombre de croisements entre diverses disciplines artistiques ont eu lieu (du théâtre à la danse, à la vidéo et à la musique). Ce qui accroît l’importance donnée à la performance aujourd’hui, sa présence diffuse, sa pluralité, thèmes majeurs régulièrement confrontés dans le séminaire. La pratique s’est immiscée dans des arts qui ne la connaissaient pas, jusqu’à influencer quelquefois leur mode d’expression ; le théâtre en étant sans doute un des exemples majeurs. Perçue comme « une pratique à forte capacité ontologique »[3] (suraccentuant l’existence présente), la performance s’inscrit aussi dans un contexte spécifique et joue avec ce « réel infracassable »[4] (aussi massif qu’incontournable) énoncé par Jacques Rancière démontrant des lignes de résistance possibles. Nombre de questions culturelles se sont aiguisées. Ce que montre, entre autres, le rôle fréquemment donné actuellement à la performance par sa démarche intensément physique, comme lieu d’interrogation du politique, de l’institution ou des pratiques quotidiennes collectives.

S’ajoute encore le fait que les pratiques ont su aussi se spécifier. Les spectacles uniquement centrés sur la performance se banalisent, s’enrichissent, créent leurs publics, créent leurs modes aussi, voire leur univers. C’est bien aussi ce thème que le séminaire prospecte avec le plus d’attention. La performance, au-delà de sa lente pénétration dans les arts, constitue aussi le sien. Et elle le fait de façon croissante. Plusieurs interventions, comme celle de Gianni Forte, dont le rôle est majeur à la Biennale de Venise ou les réflexions de David Le Breton ont nourri cette année notre séminaire autour de la question du politique et des « blessures de soi » prenant la peau comme inscription.

Notre perspective demeure toujours celle de croiser les problématiques concernant les pratiques performatives et les interrogations qui ne peuvent manquer de surgir à leur sujet en faisant dialoguer pratique et théorie.  Notre séminaire a été particulièrement suivi cette année lors des interventions de chercheurs et artistes prestigieux et s’est déroulé en mode hybride. Nous souhaitons renouveler cette expérience et prolonger notre réflexion qui va donner lieu à une publication en cours d’élaboration.  

[1] On peut songer aux polémiques au festival d’Avignon en 2005 et à l’ouvrage de Georges Banu et Bruno Tackels (coord.), Le cas Avignon 2005. Regards critiques, Éditions l’Entretemps, 2005.

[2] Karel Vanhaesebrouck (2014). « L’exception flamande: réalité ou mythe », In Christian Biet, Josette Féral, “La vague flamande”, Théâtre/Public, n° 211, pp. 6-10.

[3]Polina Dubbchinskaia, La performance depuis 1960 entre réaction et institutionnalisation : Europe, Amérique, Russie, Thèse de doctorat s. la dir de Pascale Weber, Prof Université Panthéon-Sorbonne - Paris I, 2021.

[4] Jacques Rancière, Le spectateur émancipé, Paris, La Fabrique Éditions, 2008, p. 100.

Depuis des expériences aussi bien artistiques que politiques, historiques que contemporaines la notion de performance nous oblige à penser ensemble ce qui d’ordinaire demeure le plus souvent disjoint : le présent et le sédimenté sur le temps long du sujet comme du corps social, l’inventif et le répétitif, le conforme et le transgressif, l’entièrement neuf et le mémorial, le corps et la parole. Nous aimerions poursuivre notre réflexion au niveau international depuis des analyses de performances artistiques mais aussi sociales, rituelles, politiques et interroger ce que la notion de performance offre comme ressource épistémologiques pour ressaisir nos disciplines (histoire, science politique, anthropologie, arts plastiques, études théâtrales, psychologie) sur des embranchements encore peu explorés ou abandonnés.

Ce séminaire destiné aux doctorants d‘APESA (Université Paris 1), à l’ensemble des étudiants et chercheurs ainsi qu’aux artistes intéressés par ces problématiques. Les étudiants en master de l’EHESS peuvent suivre ce séminaire qui n'est cependant pas validable. Une demande préalable doit être faite par mail. Le séminaire aura lieu à la fois en distanciel et en présentiel.

Mardi 27 février 2024 : Parya Vatankhah (artiste plasticienne, commissaire d’exposition, docteure en arts plastiques), « Performer pour les artistes Iraniennes en exil »

Mardi 12 mars 2024 : Gael Depauw (danseuse et performeuse), « Performer cérémonial et rituel »

Mardi 26 mars 2024 : Éliane Beaufils (MCF Paris 8), « Performance et écologie »

Mardi 23 avril 2024 : Bernard Müller (anthropologue) et Caterina Pasqualino (directrice de recherche (CNRS), « Performance et expérience de terrain »

Mardi 14 mai 2024 : Kahena Saana (MCF Strasbourg), « Performance et mises en scène du corps en milieu urbain »

Mardi 28 mai 2024 : Marianne Decoster-Taivalkoski (artiste MCF University of Arts Helsinski) (sous réserve), « Performance et environnements sonores »

Mardi 11 juin 2024 : Sylvie Roques /Georges Vigarello/ Pascale Weber, Conclusion 

Cette UE n'est rattachée à aucune formation de master.

Contacts additionnels
-
Informations pratiques

contacter Sylvie Roques pour les demande  d'informations : sylvie.roques@ehess.fr

Direction de travaux des étudiants
-
Réception des candidats
-
Pré-requis
-

Attention !
Vous ne pourrez pas accéder à ce séminaire sans avoir préalablement déposé une demande via le lien suivant (une demande est nécessaire pour chaque séminaire auquel vous souhaitez participer, merci de déposer la demande au plus tard 72 heures avant le début de la première séance) : https://participations.ehess.fr/demandes/__nouvelle__?seminaire=641.

  • 54 bd Raspail
    54 bd Raspail 75006 Paris
    Salle AS1_08
    2nd semestre / bimensuel (2e/4e), mardi 18:30-20:30
    du 27 février 2024 au 25 juin 2024
    Nombre de séances : 6