UE629 - Regards sociologiques sur les sciences et sur la médecine : perspectives féministes


Lieu et planning


Attention !
Vous ne pourrez pas accéder à ce séminaire sans avoir préalablement déposé une demande via le lien suivant (une demande est nécessaire pour chaque séminaire auquel vous souhaitez participer, merci de déposer la demande au plus tard 72 heures avant le début de la première séance) : https://participations.ehess.fr/demandes/__nouvelle__?seminaire=629.

  • Vieille-Charité
    Centre de la Vieille-Charité, 2 rue de la Charité 13002 Marseille
    Salle B
    1er semestre / mardi 10:00-12:00
    du 17 octobre 2023 au 5 mars 2024
    Nombre de séances : 12

    • Mardi 17 octobre 2023
    • Mardi 24 octobre 2023
    • Mardi 7 novembre 2023
    • Mardi 21 novembre 2023
    • Mardi 28 novembre 2023
    • Mardi 19 décembre 2023
    • Mardi 16 janvier 2024
    • Mardi 23 janvier 2024
    • Mardi 30 janvier 2024
    • Mardi 6 février 2024
    • Mardi 20 février 2024
    • Mardi 5 mars 2024

Description


Dernière modification : 23 octobre 2023 15:10

Type d'UE
Séminaires DE/MC
Disciplines
Philosophie et épistémologie
Page web
-
Langues
anglais français lsf
Mots-clés
Études des sciences contemporaines Féminisme Histoire des sciences et des techniques Médecine Post-coloniales (études)
Aires culturelles
Afrique Amériques Europe
Intervenant·e·s
  • Christelle Rabier [référent·e]   maîtresse de conférences, EHESS / Centre de recherche médecine, sciences, santé, santé mentale, sociétés (CERMES3)

Que peut nous apprendre la sociologie des sciences sur le monde contemporain et que peuvent nous apporter les perspectives féministes sous ce rapport ? Depuis ses grands fondateurs, Émile Durkheim (Les Règles de la méthode sociologique), Max Weber (La science, vocation et profession), puis Robert Merton (The Normative Structure of Science) et Eliot Freidson (La Profession médicale), la sociologie n’a cessé de chercher sa position épistémologique et méthodologique vis-à-vis des sciences de la nature ou des sciences formelles. L’activité scientifique s’est imposée au cours des années 1970 comme nouvel objet d’enquête, en particulier sous l’effet de travaux anglo-américains d’inspiration ethno-méthodologique. Les perspectives critiques alors adoptées ont constitué les fondements d’une discipline désormais institutionnalisée dans le monde académique. La sociologie des sciences, aujourd’hui fondue dans les études des sciences, étendues aux Science, Medecine and Technology Studies, a rapidement adopté une approche pluridisciplinaire, combinant anthropologie, sociologie, histoire, science politique et philosophie. Elle a progressivement élargi ses champs d’investigation, de la paillasse à l’environnement, de l’Université à l’État et à la géopolitique. Elle constitue par conséquent un domaine qui offre un support de formation particulièrement riche pour les publics de l’EHESS.

L’objet principal du séminaire de lecture (12 séances de 2 h) est de familiariser les étudiant-es avec une littérature encore trop méconnue en France. Dans le prolongement des séminaires conduits avec Francis Chateauraynaud et Josquin Debaz en 2016-2017, 2017-2018 et en 2018-2019, l'accent sera particulièrement mis cette année sur les épistémologies féministes qui ont révolutionné depuis les années 1970 les perspectives en études des sciences. En mettant en relation les textes canoniques de la discipline et leur discussion critique, il s’agit, pour cette quatrième année, de rendre accessibles des outils de compréhension des enjeux portés par l’histoire de cette sous-discipline et de les mettre en rapport avec les controverses contemporaines autour de la science.

Cette année, c'est la contribution majeure des chercheuses féministes au champ STS qui sera examinée. Les féministes, en effet, à commencer par Hilary Rose, Sandra G. Harding, bell hooks, Margaret W. Rossiter, Donna Harraway, Ilana Löwy et Sara Ahmed ont soumis les pratiques scientifiques et les approches épistémologiques qui les sous-tendent à la critique, en questionnant les objets, les méthodes, la communication, et les relations professionnelles. Elles ont contribué à redessiner le projet d'émancipation promis par les sciences et par l'éducation. Plusieurs incursions seront faites vers le corpus des études critiques sur la race, dans le prolongement du séminaire Delarace (2020-2021) et vers les travaux se présentant comme « décoloniaux ».

Le séminaire est aussi ouvert à un public déjà imprégné de ces objets et souhaitant contribuer à un travail réflexif à partir de la lecture des textes eux-mêmes. Complémentaire d'autres séminaires plus centrés sur l'histoire ou l'épistémologie, il invite à établir des liens entre les textes fondateurs et les pratiques de recherche actuelles. Une attention particulière est accordée à la diversité des cadres d’analyse, avec un accent mis sur les controverses autour de la recherche et de l’expertise scientifique dans les domaines de la santé, de l’environnement et des technologies et plus généralement des nouvelles configurations entre savoirs et normativités. Ce faisant, séminaire nourrira le dialogue entre elles les différentes sciences sociales mobilisées.

17 octobre 2023 : Étendre l’effet Matilda

  • Margaret W. Rossiter, 1993, « The Matthew Matilda Effect in Science », Social Studies of Science, vol. 23, n° 2, p. 325‑341.

24 octobre : Dégenrer ou déranger les sciences sociales ?

  • Natalie Zemon Davis, 1992, « Women and the World of the" Annales" », History Workshop Journal, vol. , n° 33, p. 121‑137.
  • Anne-Marie Devreux et al., 2002, « La critique féministe et La domination masculine », Mouvements, vol. 24, n° 5, p. 60‑7
  • Valérie Burgos-Blondelle, Juliette Lancel et Isabelle Lémonon-Waxin, 2021, « Déranger ou dégenrer l’espace savant masculin ? Retour d’expérience sur le séminaire Femmes et savoirs », Zilsel, vol. 9, n° 2, p. 337‑365.

7 novembre : Classer, dominer

  • Christine Delphy, 2015, Classer, dominer, Paris, La Fabrique Éditions.
  • Margaret Pelling, 2016, « Far Too Many Women? John Graunt, the Sex Ratio, and the Cultural Determination of Number in Seventeenth-Century England »,. The Historical Journal, vol. 59, n° 3, p. 695‑719.

21 novembre : Vivre l'université en féministe, avec Sara Ahmed

  • Sara Ahmed, 2012, On being included : racism and diversity in institutional life, Durham ; London, Duke University Press.
  • Sara Ahmed, 2021, Complaint!, Durham, Duke University Press.

28 novembre : Féminisme et pédagogie, avec Vanina Mozziconacci

  • bell hooks et Portron Margaux, 2019 [1994], Apprendre à transgresser : l’éducation comme pratique de la liberté ?
  • Vanina Mozziconacci (Université de Montpellier), « Croiser épistémologies féministes et didactique de la philosophie »

19 décembre (à Marseille - salle habituelle - et à Paris - salle AS1_23) : Se positionner, avec Sandra Harding et Guilhem Corot

  • Sandra Harding, 1992, « Subjectivity, Experience and Knowledge : An Epistemology from/for Rainbow Coalition Politics », Development and Change, vol. 23, n° 3, p. 175‑193.
  • Delphine Frasch, 2020, « Les féminismes du standpoint sont-ils matérialistes ? », Nouvelles Questions féministes, vol. Vol. 39, n° 1, p. 66‑80.

16 janvier : L’emprise du genre, avec  Ilana Löwy

  • Ilana Löwy, 2006, L’emprise du genre : masculinité, féminité, inégalité, Paris, Dispute.

Le programme sera établi en fonction des participant∙es au séminaire, sur inscription.


Master


Cette UE n'est rattachée à aucune formation de master.


Renseignements


Contacts additionnels
-
Informations pratiques
-
Direction de travaux des étudiants
-
Réception des candidats
-
Pré-requis

l'anglais écrit est nécessaire pour le séminaire.

Dernière modification : 23 octobre 2023 15:10

Type d'UE
Séminaires DE/MC
Disciplines
Philosophie et épistémologie
Page web
-
Langues
anglais français lsf
Mots-clés
Études des sciences contemporaines Féminisme Histoire des sciences et des techniques Médecine Post-coloniales (études)
Aires culturelles
Afrique Amériques Europe
Intervenant·e·s
  • Christelle Rabier [référent·e]   maîtresse de conférences, EHESS / Centre de recherche médecine, sciences, santé, santé mentale, sociétés (CERMES3)

Que peut nous apprendre la sociologie des sciences sur le monde contemporain et que peuvent nous apporter les perspectives féministes sous ce rapport ? Depuis ses grands fondateurs, Émile Durkheim (Les Règles de la méthode sociologique), Max Weber (La science, vocation et profession), puis Robert Merton (The Normative Structure of Science) et Eliot Freidson (La Profession médicale), la sociologie n’a cessé de chercher sa position épistémologique et méthodologique vis-à-vis des sciences de la nature ou des sciences formelles. L’activité scientifique s’est imposée au cours des années 1970 comme nouvel objet d’enquête, en particulier sous l’effet de travaux anglo-américains d’inspiration ethno-méthodologique. Les perspectives critiques alors adoptées ont constitué les fondements d’une discipline désormais institutionnalisée dans le monde académique. La sociologie des sciences, aujourd’hui fondue dans les études des sciences, étendues aux Science, Medecine and Technology Studies, a rapidement adopté une approche pluridisciplinaire, combinant anthropologie, sociologie, histoire, science politique et philosophie. Elle a progressivement élargi ses champs d’investigation, de la paillasse à l’environnement, de l’Université à l’État et à la géopolitique. Elle constitue par conséquent un domaine qui offre un support de formation particulièrement riche pour les publics de l’EHESS.

L’objet principal du séminaire de lecture (12 séances de 2 h) est de familiariser les étudiant-es avec une littérature encore trop méconnue en France. Dans le prolongement des séminaires conduits avec Francis Chateauraynaud et Josquin Debaz en 2016-2017, 2017-2018 et en 2018-2019, l'accent sera particulièrement mis cette année sur les épistémologies féministes qui ont révolutionné depuis les années 1970 les perspectives en études des sciences. En mettant en relation les textes canoniques de la discipline et leur discussion critique, il s’agit, pour cette quatrième année, de rendre accessibles des outils de compréhension des enjeux portés par l’histoire de cette sous-discipline et de les mettre en rapport avec les controverses contemporaines autour de la science.

Cette année, c'est la contribution majeure des chercheuses féministes au champ STS qui sera examinée. Les féministes, en effet, à commencer par Hilary Rose, Sandra G. Harding, bell hooks, Margaret W. Rossiter, Donna Harraway, Ilana Löwy et Sara Ahmed ont soumis les pratiques scientifiques et les approches épistémologiques qui les sous-tendent à la critique, en questionnant les objets, les méthodes, la communication, et les relations professionnelles. Elles ont contribué à redessiner le projet d'émancipation promis par les sciences et par l'éducation. Plusieurs incursions seront faites vers le corpus des études critiques sur la race, dans le prolongement du séminaire Delarace (2020-2021) et vers les travaux se présentant comme « décoloniaux ».

Le séminaire est aussi ouvert à un public déjà imprégné de ces objets et souhaitant contribuer à un travail réflexif à partir de la lecture des textes eux-mêmes. Complémentaire d'autres séminaires plus centrés sur l'histoire ou l'épistémologie, il invite à établir des liens entre les textes fondateurs et les pratiques de recherche actuelles. Une attention particulière est accordée à la diversité des cadres d’analyse, avec un accent mis sur les controverses autour de la recherche et de l’expertise scientifique dans les domaines de la santé, de l’environnement et des technologies et plus généralement des nouvelles configurations entre savoirs et normativités. Ce faisant, séminaire nourrira le dialogue entre elles les différentes sciences sociales mobilisées.

17 octobre 2023 : Étendre l’effet Matilda

  • Margaret W. Rossiter, 1993, « The Matthew Matilda Effect in Science », Social Studies of Science, vol. 23, n° 2, p. 325‑341.

24 octobre : Dégenrer ou déranger les sciences sociales ?

  • Natalie Zemon Davis, 1992, « Women and the World of the" Annales" », History Workshop Journal, vol. , n° 33, p. 121‑137.
  • Anne-Marie Devreux et al., 2002, « La critique féministe et La domination masculine », Mouvements, vol. 24, n° 5, p. 60‑7
  • Valérie Burgos-Blondelle, Juliette Lancel et Isabelle Lémonon-Waxin, 2021, « Déranger ou dégenrer l’espace savant masculin ? Retour d’expérience sur le séminaire Femmes et savoirs », Zilsel, vol. 9, n° 2, p. 337‑365.

7 novembre : Classer, dominer

  • Christine Delphy, 2015, Classer, dominer, Paris, La Fabrique Éditions.
  • Margaret Pelling, 2016, « Far Too Many Women? John Graunt, the Sex Ratio, and the Cultural Determination of Number in Seventeenth-Century England »,. The Historical Journal, vol. 59, n° 3, p. 695‑719.

21 novembre : Vivre l'université en féministe, avec Sara Ahmed

  • Sara Ahmed, 2012, On being included : racism and diversity in institutional life, Durham ; London, Duke University Press.
  • Sara Ahmed, 2021, Complaint!, Durham, Duke University Press.

28 novembre : Féminisme et pédagogie, avec Vanina Mozziconacci

  • bell hooks et Portron Margaux, 2019 [1994], Apprendre à transgresser : l’éducation comme pratique de la liberté ?
  • Vanina Mozziconacci (Université de Montpellier), « Croiser épistémologies féministes et didactique de la philosophie »

19 décembre (à Marseille - salle habituelle - et à Paris - salle AS1_23) : Se positionner, avec Sandra Harding et Guilhem Corot

  • Sandra Harding, 1992, « Subjectivity, Experience and Knowledge : An Epistemology from/for Rainbow Coalition Politics », Development and Change, vol. 23, n° 3, p. 175‑193.
  • Delphine Frasch, 2020, « Les féminismes du standpoint sont-ils matérialistes ? », Nouvelles Questions féministes, vol. Vol. 39, n° 1, p. 66‑80.

16 janvier : L’emprise du genre, avec  Ilana Löwy

  • Ilana Löwy, 2006, L’emprise du genre : masculinité, féminité, inégalité, Paris, Dispute.

Le programme sera établi en fonction des participant∙es au séminaire, sur inscription.

Cette UE n'est rattachée à aucune formation de master.

Contacts additionnels
-
Informations pratiques
-
Direction de travaux des étudiants
-
Réception des candidats
-
Pré-requis

l'anglais écrit est nécessaire pour le séminaire.

Attention !
Vous ne pourrez pas accéder à ce séminaire sans avoir préalablement déposé une demande via le lien suivant (une demande est nécessaire pour chaque séminaire auquel vous souhaitez participer, merci de déposer la demande au plus tard 72 heures avant le début de la première séance) : https://participations.ehess.fr/demandes/__nouvelle__?seminaire=629.

  • Vieille-Charité
    Centre de la Vieille-Charité, 2 rue de la Charité 13002 Marseille
    Salle B
    1er semestre / mardi 10:00-12:00
    du 17 octobre 2023 au 5 mars 2024
    Nombre de séances : 12

    • Mardi 17 octobre 2023
    • Mardi 24 octobre 2023
    • Mardi 7 novembre 2023
    • Mardi 21 novembre 2023
    • Mardi 28 novembre 2023
    • Mardi 19 décembre 2023
    • Mardi 16 janvier 2024
    • Mardi 23 janvier 2024
    • Mardi 30 janvier 2024
    • Mardi 6 février 2024
    • Mardi 20 février 2024
    • Mardi 5 mars 2024