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UE612 - Ressources naturelles : renouvellement, épuisement et crise
Lieu et planning
-
48 bd Jourdan
48 bd Jourdan 75014 Paris
annuel / bimensuel (2e/4e), lundi 17:00-19:00
du 13 novembre 2023 au 10 juin 2024
Nombre de séances : 12
Description
Dernière modification : 9 mai 2023 13:04
- Type d'UE
- Séminaires DE/MC
- Disciplines
- Histoire
- Page web
- -
- Langues
- français
- Mots-clés
- Développement durable Économie Environnement Histoire économique et sociale
- Aires culturelles
- -
Intervenant·e·s
- Jean-Yves Grenier [référent·e] directeur d'études, EHESS / Centre de recherches historiques (CRH)
- Mathieu Arnoux directeur d'études, EHESS - professeur des universités, Université Paris Cité / Centre de recherches historiques (CRH)
Le séminaire consacré aux ressources naturelles (renouvelables et non renouvelables) – animé par Mathieu Arnoux, Maurice Aymard, Jean-Yves Grenier et Gilles Postel-Vinay – reprendra en 2023-2024 la thématique de l’année précédente. Il s’agira de s’intéresser à l’invention des ressources naturelles, à leur gestion, mais aussi à leur épuisement. Comment expliquer l’épuisement d’une ressource naturelle, et la façon dont les sociétés s’organisent afin de mobiliser un substitut ou, à l’inverse, pour faire face à la crise qui en résulte ? Ce sont les questions que le séminaire abordera cette année en s’appuyant sur des études de cas empruntés à des sociétés appartenant à des espaces et des temps historiques très différents.
La question de l’épuisement des ressources naturelles est un thème perçu aujourd’hui, non sans raison, comme une menace. Le séminaire s’intéressera à ces aspects contemporains, en particulier dans la perspective des crises successives causées par la surconsommation de matières premières et de ressources carbonées non renouvelables. L’épuisement absolu ou relatif d’une ressource – et sa perception, ou non, par les contemporains – est cependant un phénomène récurrent dans l’histoire. Les fortes inquiétudes des pays européens au XVIIIe siècle quant au risque de pénurie de bois en est un exemple saisissant. Derrière une continuité supposée articulée autour de transitions successives, la trilogie bois-charbon-pétrole masque ainsi des dynamiques de long terme plus complexes.
Pour connaître un développement durable, chaque société devrait tirer de son environnement un volume de ressources limité. Comment définir une telle durabilité et quels sont les principes qu’il faut respecter pour la garantir ? Une telle approche pose aussi la question de la différence entre ressources renouvelables et ressources fossiles ainsi que celle des systèmes techniques mobilisés pour exploiter ces ressources. L’évolution historique des sociétés conduit pourtant à ce que, fréquemment, ces limites soient franchies, provoquant une série de crises à l’intensité et aux conséquences très variables. Le passage de certaines ressources qui perdent leur gratuité pour devenir payantes en est, dans nos sociétés contemporaines, un signe. Les différentes séances du séminaire auront pour objet l’analyse comparée de sociétés historiques différentes quant au mode d’exploitation des ressources disponibles et quant au type de dépendance qui en résulte.
Le programme détaillé n'est pas disponible.
Master
-
Séminaires de recherche
– Histoire-Histoire du monde/histoire des mondes
– M1/S1-S2-M2/S3-S4
Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
MCC – fiche de lecture -
Séminaires de recherche
– Histoire-Histoire et sciences sociales
– M1/S1-S2-M2/S3-S4
Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
MCC – fiche de lecture
Renseignements
- Contacts additionnels
- -
- Informations pratiques
contacter Jean-Yves Grenier.
- Direction de travaux des étudiants
contacter Jean-Yves Grenier.
- Réception des candidats
contacter Jean-Yves Grenier.
- Pré-requis
- -
Dernière modification : 9 mai 2023 13:04
- Type d'UE
- Séminaires DE/MC
- Disciplines
- Histoire
- Page web
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- Langues
- français
- Mots-clés
- Développement durable Économie Environnement Histoire économique et sociale
- Aires culturelles
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Intervenant·e·s
- Jean-Yves Grenier [référent·e] directeur d'études, EHESS / Centre de recherches historiques (CRH)
- Mathieu Arnoux directeur d'études, EHESS - professeur des universités, Université Paris Cité / Centre de recherches historiques (CRH)
Le séminaire consacré aux ressources naturelles (renouvelables et non renouvelables) – animé par Mathieu Arnoux, Maurice Aymard, Jean-Yves Grenier et Gilles Postel-Vinay – reprendra en 2023-2024 la thématique de l’année précédente. Il s’agira de s’intéresser à l’invention des ressources naturelles, à leur gestion, mais aussi à leur épuisement. Comment expliquer l’épuisement d’une ressource naturelle, et la façon dont les sociétés s’organisent afin de mobiliser un substitut ou, à l’inverse, pour faire face à la crise qui en résulte ? Ce sont les questions que le séminaire abordera cette année en s’appuyant sur des études de cas empruntés à des sociétés appartenant à des espaces et des temps historiques très différents.
La question de l’épuisement des ressources naturelles est un thème perçu aujourd’hui, non sans raison, comme une menace. Le séminaire s’intéressera à ces aspects contemporains, en particulier dans la perspective des crises successives causées par la surconsommation de matières premières et de ressources carbonées non renouvelables. L’épuisement absolu ou relatif d’une ressource – et sa perception, ou non, par les contemporains – est cependant un phénomène récurrent dans l’histoire. Les fortes inquiétudes des pays européens au XVIIIe siècle quant au risque de pénurie de bois en est un exemple saisissant. Derrière une continuité supposée articulée autour de transitions successives, la trilogie bois-charbon-pétrole masque ainsi des dynamiques de long terme plus complexes.
Pour connaître un développement durable, chaque société devrait tirer de son environnement un volume de ressources limité. Comment définir une telle durabilité et quels sont les principes qu’il faut respecter pour la garantir ? Une telle approche pose aussi la question de la différence entre ressources renouvelables et ressources fossiles ainsi que celle des systèmes techniques mobilisés pour exploiter ces ressources. L’évolution historique des sociétés conduit pourtant à ce que, fréquemment, ces limites soient franchies, provoquant une série de crises à l’intensité et aux conséquences très variables. Le passage de certaines ressources qui perdent leur gratuité pour devenir payantes en est, dans nos sociétés contemporaines, un signe. Les différentes séances du séminaire auront pour objet l’analyse comparée de sociétés historiques différentes quant au mode d’exploitation des ressources disponibles et quant au type de dépendance qui en résulte.
Le programme détaillé n'est pas disponible.
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Séminaires de recherche
– Histoire-Histoire du monde/histoire des mondes
– M1/S1-S2-M2/S3-S4
Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
MCC – fiche de lecture -
Séminaires de recherche
– Histoire-Histoire et sciences sociales
– M1/S1-S2-M2/S3-S4
Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
MCC – fiche de lecture
- Contacts additionnels
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- Informations pratiques
contacter Jean-Yves Grenier.
- Direction de travaux des étudiants
contacter Jean-Yves Grenier.
- Réception des candidats
contacter Jean-Yves Grenier.
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48 bd Jourdan
48 bd Jourdan 75014 Paris
annuel / bimensuel (2e/4e), lundi 17:00-19:00
du 13 novembre 2023 au 10 juin 2024
Nombre de séances : 12
Ressources naturelles : renouvellement, épuisement et crise
(Mathieu Arnoux et Jean-Yves Grenier)
Le séminaire a poursuivi au cours de cette année 2023-2024 notre réflexion au long cours sur la question des ressources naturelles. Trois directions ont été envisagées. L’une a concerné les études par produit, en privilégiant certains produits alimentaires (viande et sucre) durant la période préindustrielle. Une autre a porté sur la question des ressources énergétiques analysées sous deux aspects, le stockage et la conversion d’énergie. Une dernière direction a porté sur les conséquences (économiques, sociales, environnementales, symboliques…) de la mise en exploitation d’une ressource sur les populations locales (en l’occurrence la géothermie au Kenya).
Un premier ensemble de séances a donc porté sur la question de la production et de la consommation d’une production animale (viande, XVIIe-XVIIIe siècle) et végétale (sucre, Moyen-Âge-XIXe siècle). La viande est un cas intéressant car sa consommation dans le monde occidental (comme très souvent dans les autres civilisations) est fortement conditionnée par des aspects culturels et religieux, ouvrant la voie à de nombreuses considérations, qu’il s’agisse des interprétations bibliques en matière d’interdits religieux ou bien des prolégomènes du végétarisme. Les différents registres mobilisés ont été étudiés pour comprendre la formation des interdits (ou, à l’inverse, des incitations) à consommer une ressource dont la nature est particulière. Un intérêt particulier a été accordé aux négociations pour comprendre les délimitations dans l’espace et le temps entre l’autorisé, le tacitement autorisé et l’interdit durant la période de carême à Paris au XVIIIe siècle. Le sucre a par contre été étudié dans une perspective comparative entre la Chine et l’Europe. Les parallèles sont nombreux, comme l’importance de la production et de la consommation mais aussi les nombreuses similarités dans le système productif. Mais les différences sont également notables. C’est le cas pour le poids des exportations de sucre en Chine, ce qui la différencie de la forte consommation intérieure qui caractérise l’Europe. Il est ainsi remarquable d’observer que le sucre blanc est dans un premier temps produit en Chine uniquement pour la vente à l’étranger, les couleurs plus ambres étant mieux valorisées par les consommateurs chinois. Par ailleurs, la différence d’échelle entre les systèmes techniques mobilisés a également été l’objet d’une réflexion à partir des travaux de Françoise Sabban (sur le moulin à sucre en Chine et au Brésil aux XVIe-XVIIIe siècles) et de Sucheta Mazumdar (sur le sucre dans la province de Canton au XVIIIe siècle), lesquels s’interrogent à propos de l’essor des moulins à sucre, d’une part, sur les liens qui existent entre progrès technique et échelle de production, et d’autre part sur les transferts de technologie entre la Chine et l’Europe. Un élargissement de la réflexion à l’île de Java (Indonésie), où les Hollandais ont bâti une forte industrie sucrière en exploitant les populations locales, a permis de s’essayer à une autre comparaison, celle entre empires coloniaux européens.
Un second ensemble de séances a été consacré à la question de l’énergie. D’abord en réfléchissant à la question du stockage au travers du lien entre ressources hydroélectriques et technocratie en France (1890-1970). La question majeure est ainsi posée du transfert des schèmes techniciens vers l’administration et ses décideurs, étudiés à partir du cas de Pierre Massé et du Commissariat général au plan entre 1946 et 1966 (Pierre Teissier, Université de Nantes). Ensuite, il s’est agi de réfléchir sur la question des transformations d’énergie. La question a été posée à propos des ressources nécessaires pour alimenter ce convertisseur d’énergie qu'est le cheval, avec les riches débats qui en ont découlé au XIXe siècle à propos des choix énergétiques, dans le contexte de l'essor charbonnier (François Jarrige, Université de Dijon).
Un dernier groupe de séminaires a porté sur les effets multiples de l’exploitation d’une ressource, à partir du cas de l’exploitation dans la région du Rift, au Kenya, depuis les années 1950 des réserves naturelles de vapeur pour produire de l’électricité (Benoît Hazard, CNRS-Laboratoire d’anthropologie politique). Cette ressource essentielle (la moitié de l’électricité du Kenya est produite grâce à la géothermie) a le grand mérite d’être une énergie verte, et de ce fait valorisée par les financeurs internationaux. Son exploitation soulève néanmoins des difficultés pour les populations locales. Elle entraîne des pertes de terres qui sont faiblement compensées par des indemnités. De même les emplois créés pour balancer la réduction des activités traditionnelles ne sont pas destinés pour la plupart aux populations locales. De plus, ces terres ne sont pas toujours réductibles à une valeur économique. Elles constituent des biens communs qui répondent à des enjeux de survie avec une forte charge symbolique et religieuse. Dans ces territoires, la transition écologique est trop souvent associée à des injustices sociales et environnementales.