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UE52 - La Terre est-elle « réparable » ?
Lieu et planning
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Bâtiment EHESS-Condorcet
EHESS, 2 cours des humanités 93300 Aubervilliers
Salle 25-A
1er semestre / hebdomadaire, lundi 08:30-12:30
du 6 novembre 2023 au 5 février 2024
Nombre de séances : 12
Description
Dernière modification : 4 juillet 2023 14:10
- Type d'UE
- Séminaires DE/MC
- Disciplines
- Philosophie et épistémologie
- Page web
- -
- Langues
- -
- Mots-clés
- -
- Aires culturelles
- -
Intervenant·e·s
- Olivier Remaud [référent·e] directeur d'études, EHESS / Centre des savoirs sur le politique : recherches et analyses (CESPRA)
Nous vivons de plus en plus parmi les effets de nos actions délétères sur le climat et la biodiversité. Des êtres et des milieux disparaissent. Comment « réparer » ce que nous abîmons ? Dans ce séminaire, nous envisagerons la grammaire de la réparation comme une écologie qui nous engage dans des relations réciproques situées avec tous les « autres autres », selon l’expression de Deborah Bird Rose. Réparer implique d’évaluer les dommages causés au vivant, de restaurer les écosystèmes en préservant leur complexité, de ne pas troubler les dynamiques de régénération et de ré-habitation, de respecter les savoirs et les pratiques des populations autochtones, d’écrire également des récits collectifs nouveaux. Mais tous les biotopes sont-ils « réparables », tous les liens coupés peuvent-ils être retissés ? La réparation signe-t-elle par ailleurs la fin de l’exploitation débridée des « ressources » ? Éviterons-nous les désastres prévus ? Afin de répondre à ces premières questions, nous nous intéresserons à des initiatives en cours partout sur la planète, notamment en rapport avec les évolutions récentes ou annoncées de l’hydrosphère, et nous mobiliserons un corpus critique approprié.
Le programme détaillé n'est pas disponible.
Master
-
Séminaires de recherche
– Philosophie-Philosophie sociale et politique
– M1/S1-M2/S3
Suivi et validation – semestriel hebdomadaire = 12 ECTS
MCC – exposé oral, fiche de lecture
Renseignements
- Contacts additionnels
- -
- Informations pratiques
- -
- Direction de travaux des étudiants
- -
- Réception des candidats
- -
- Pré-requis
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Dernière modification : 4 juillet 2023 14:10
- Type d'UE
- Séminaires DE/MC
- Disciplines
- Philosophie et épistémologie
- Page web
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- Langues
- -
- Mots-clés
- -
- Aires culturelles
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Intervenant·e·s
- Olivier Remaud [référent·e] directeur d'études, EHESS / Centre des savoirs sur le politique : recherches et analyses (CESPRA)
Nous vivons de plus en plus parmi les effets de nos actions délétères sur le climat et la biodiversité. Des êtres et des milieux disparaissent. Comment « réparer » ce que nous abîmons ? Dans ce séminaire, nous envisagerons la grammaire de la réparation comme une écologie qui nous engage dans des relations réciproques situées avec tous les « autres autres », selon l’expression de Deborah Bird Rose. Réparer implique d’évaluer les dommages causés au vivant, de restaurer les écosystèmes en préservant leur complexité, de ne pas troubler les dynamiques de régénération et de ré-habitation, de respecter les savoirs et les pratiques des populations autochtones, d’écrire également des récits collectifs nouveaux. Mais tous les biotopes sont-ils « réparables », tous les liens coupés peuvent-ils être retissés ? La réparation signe-t-elle par ailleurs la fin de l’exploitation débridée des « ressources » ? Éviterons-nous les désastres prévus ? Afin de répondre à ces premières questions, nous nous intéresserons à des initiatives en cours partout sur la planète, notamment en rapport avec les évolutions récentes ou annoncées de l’hydrosphère, et nous mobiliserons un corpus critique approprié.
Le programme détaillé n'est pas disponible.
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Séminaires de recherche
– Philosophie-Philosophie sociale et politique
– M1/S1-M2/S3
Suivi et validation – semestriel hebdomadaire = 12 ECTS
MCC – exposé oral, fiche de lecture
- Contacts additionnels
- -
- Informations pratiques
- -
- Direction de travaux des étudiants
- -
- Réception des candidats
- -
- Pré-requis
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Bâtiment EHESS-Condorcet
EHESS, 2 cours des humanités 93300 Aubervilliers
Salle 25-A
1er semestre / hebdomadaire, lundi 08:30-12:30
du 6 novembre 2023 au 5 février 2024
Nombre de séances : 12
Dans le séminaire de cette année, nous nous sommes demandé ce que devient la grammaire de la réparation, couramment associée aux contextes politiques dans lesquels l’humain humilie et tue ses semblables, quand on l’applique à des situations de dégradation écologique. Autrement dit, comment se déclinent les notions d’« irréparable », de « compensation », voire de « pardon », lorsqu’on étudie les ruptures de notre relation de « co-devenir » (Thom van Dooren) avec les « autres autres » (Deborah Bird Rose) et qu’on tente de « réparer » la Terre ?
Dans ce cadre problématique, nous avons d’abord précisé les enjeux d’une nécessaire « extension de l’éthique » (Aldo Leopold) aux autres vivants - animaux, végétaux, sols, roches, eaux et éléments – qui implique de passer d’un usage de la Terre « comme une commodité qui nous appartient » à une « communauté à laquelle nous appartenons ». Puis nous avons examiné ce que signifie exactement « réparer » la « nature » à partir du moment où on reconnaît que nos existences sont étroitement liées à son état général de santé.
Plusieurs dossiers ont été analysés et discutés : les notions de « préjudice écologique » et d’« écocide » en droit environnemental ; le risque du « non-réparable » dans les océans avec le cas de l’industrie du deep-sea mining ; les projets « démiurgiques » (Catherine et Raphaël Larrère) qui visent à « assister l’évolution » ou à répondre à l’extinction par la « désextinction » (les « super-coraux », la géo-ingénierie solaire, le forçage génétique de synthèse, la recréation d’espèces disparues) ; le concept de biodiversité formulé dans le cadre de politiques de « pilotage » d’une nature qui nous rend des « services écosystémiques » ; des initiatives positives inspirées par l’écologie de la restauration et celle qui défend le réensauvagement ; les ambiguïtés de la séquence « Eviter-Réduire-Compenser » dans les réglementations publiques de compensation écologique ; enfin, le sens « cosmopolitique » (Isabelle Stengers et Bruno Latour) des « droits de la nature » avec les exemples de rivières et de glaciers.
Dans un « monde-plus-qu’humain » (Anna Tsing) marqué par la « sixième extinction » (Elizabeth Kolbert), nous avons ainsi approfondi les nombreuses tensions entre l’interventionnisme humain gestionnaire et les dynamiques naturelles d'auto-régénération, entre des réparations qui dégradent et des réparations qui prennent soin.
Publications
Quand les montagnes dansent. Récits de la Terre intime, Arles, Actes Sud, collection « Mondes sauvages », postface de Valentine Goby, 2023 [traduction italienne, Wudz Edizioni, Milan, 2024 ; traduction espagnole, Gallo Nero Ediciones, Madrid, 2024]
Penser comme un iceberg, Arles, Actes Sud, poche « Babel », postface d’Anne-Marie Garat, 2023
Raconter le vivant, dans Minor Universality, Markus Messling & Jonas Tinius (eds.), Berlin, Walter De Gruyter, 2023, p. 351-366
Lueurs. Sur La Montagne de Thomas Salvador, publié dans AOC (Analyse, Opinion, Critique), 2023 : https://aoc.media/critique/2023/02/21/lueurs-sur-la-montagne-de-thomas-salvador/