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UE446 - Manger en Méditerranée antique. Circulations, pratiques et mélanges
Lieu et planning
-
INHA
2 rue Vivienne 75002 Paris
Salle Pierre-Jean Mariette
annuel / hebdomadaire, mercredi 11:00-13:00
du 15 novembre 2023 au 29 mai 2024
Nombre de séances : 24NB : pas de séance le 21 février ; en raison de l'inter-semestre = aucun cours ne se déroule du 19 au 24 février 2024 pour la zone C (« Paris »).
La séance du 27 mars est annulée.
Description
Dernière modification : 22 mars 2024 10:08
- Type d'UE
- Séminaires DE/MC
- Disciplines
- Histoire
- Page web
- -
- Langues
- français
- Mots-clés
- Alimentation Antiquité (sciences de l’) Circulations Culture matérielle Interactions Pratiques Savoirs
- Aires culturelles
- Europe Méditerranéens (mondes)
Intervenant·e·s
- Cecilia D'Ercole [référent·e] directrice d'études, EHESS / Anthropologie et histoire des mondes antiques (AnHiMA)
Produire, transformer, échanger, mélanger ou rejeter : si l’on voulait définir un domaine où toutes ces pratiques sont présentes à la fois, c’est bien celui de l’alimentation. La Méditerranée antique n’échappe pas à ce constat : les produits alimentaires sont souvent le signe d’un ancrage local, qui devient parfois le symbole même de l’entité politique, que l’on pense à l’épi de blé à Métaponte ou à l’olivier d’Athènes. Les pratiques alimentaires sont aussi le produit de changements et de ruptures : que l’on pense au goût des Grecs pour les poissons salés de la Mer Noire ou à l’irruption des épices orientales sur le marché alimentaire de la Rome impériale. Ils sont aussi le symbole de partages et de rejets: que l’on pense aux clivages entre les peuples qui boivent le vin et ceux qui comme les Scythes, préfèrent le lait fermenté. La connaissance et la transformation des matières alimentaires engendrent des figures professionnelles et des savoirs techniques qui côtoient parfois d’autres savoirs, tels la botanique ou la médecine. C’est ainsi que l’on voit surgir entre les époques hellénistique et romaine une production remarquable de traités, sans doute reliés à leur début au milieu raffiné des cours dont Syracuse est un exemple ; sans compter les observations des érudits comme Pline ou des auteurs de traités agraires tel Columella. C’est aussi le domaine des échanges verticaux entre les strates sociales, et des échanges horizontaux entre cités, pays et territoires parfois inconnus et révélés au premier abord grâce à l’arrivée de comestibles séduisants, comme c’est le cas de l’Arabie ou de l’Inde. Domaine, par excellence, des mélanges et des proportions, visibles dans les recettes, c’est aussi le terrain des interdits, qu’ils soient de nature culturelle, religieuse ou médicale. Ainsi, les besoins rencontrent les goûts et les plaisirs, les traditions s’ouvrent à l’innovation, le local avoisine l’exotique, les ressources naturelles donnent lieu à des transformations techniques et culturelles. Nous aborderons ces différentes thématiques pour l’ensemble des espaces méditerranéens sur la longue durée, de l'époque archaïque à l'Antiquité tardive, à partir de textes, objets et images.
NB : pas de séance le 21 février ; en raison de l'inter-semestre = aucun cours ne se déroule du 19 au 24 février 2024 pour la zone C (« Paris »).
La séance du 27 mars est annulée.
Master
-
Séminaires de recherche
– Histoire-Histoire du monde/histoire des mondes
– M1/S1-S2-M2/S3-S4
Suivi et validation – annuel hebdomadaire = 12 ECTS
MCC – fiche de lecture -
Séminaires de recherche
– Histoire-Histoire et sciences sociales
– M1/S1-S2-M2/S3-S4
Suivi et validation – annuel hebdomadaire = 12 ECTS
MCC – fiche de lecture
Renseignements
- Contacts additionnels
- -
- Informations pratiques
par courriel : mcdercol@ehess.fr
- Direction de travaux des étudiants
sur rendez-vous par courriel.
- Réception des candidats
sur rendez-vous par courriel.
- Pré-requis
aucun pré-requis particulier.
Dernière modification : 22 mars 2024 10:08
- Type d'UE
- Séminaires DE/MC
- Disciplines
- Histoire
- Page web
- -
- Langues
- français
- Mots-clés
- Alimentation Antiquité (sciences de l’) Circulations Culture matérielle Interactions Pratiques Savoirs
- Aires culturelles
- Europe Méditerranéens (mondes)
Intervenant·e·s
- Cecilia D'Ercole [référent·e] directrice d'études, EHESS / Anthropologie et histoire des mondes antiques (AnHiMA)
Produire, transformer, échanger, mélanger ou rejeter : si l’on voulait définir un domaine où toutes ces pratiques sont présentes à la fois, c’est bien celui de l’alimentation. La Méditerranée antique n’échappe pas à ce constat : les produits alimentaires sont souvent le signe d’un ancrage local, qui devient parfois le symbole même de l’entité politique, que l’on pense à l’épi de blé à Métaponte ou à l’olivier d’Athènes. Les pratiques alimentaires sont aussi le produit de changements et de ruptures : que l’on pense au goût des Grecs pour les poissons salés de la Mer Noire ou à l’irruption des épices orientales sur le marché alimentaire de la Rome impériale. Ils sont aussi le symbole de partages et de rejets: que l’on pense aux clivages entre les peuples qui boivent le vin et ceux qui comme les Scythes, préfèrent le lait fermenté. La connaissance et la transformation des matières alimentaires engendrent des figures professionnelles et des savoirs techniques qui côtoient parfois d’autres savoirs, tels la botanique ou la médecine. C’est ainsi que l’on voit surgir entre les époques hellénistique et romaine une production remarquable de traités, sans doute reliés à leur début au milieu raffiné des cours dont Syracuse est un exemple ; sans compter les observations des érudits comme Pline ou des auteurs de traités agraires tel Columella. C’est aussi le domaine des échanges verticaux entre les strates sociales, et des échanges horizontaux entre cités, pays et territoires parfois inconnus et révélés au premier abord grâce à l’arrivée de comestibles séduisants, comme c’est le cas de l’Arabie ou de l’Inde. Domaine, par excellence, des mélanges et des proportions, visibles dans les recettes, c’est aussi le terrain des interdits, qu’ils soient de nature culturelle, religieuse ou médicale. Ainsi, les besoins rencontrent les goûts et les plaisirs, les traditions s’ouvrent à l’innovation, le local avoisine l’exotique, les ressources naturelles donnent lieu à des transformations techniques et culturelles. Nous aborderons ces différentes thématiques pour l’ensemble des espaces méditerranéens sur la longue durée, de l'époque archaïque à l'Antiquité tardive, à partir de textes, objets et images.
NB : pas de séance le 21 février ; en raison de l'inter-semestre = aucun cours ne se déroule du 19 au 24 février 2024 pour la zone C (« Paris »).
La séance du 27 mars est annulée.
-
Séminaires de recherche
– Histoire-Histoire du monde/histoire des mondes
– M1/S1-S2-M2/S3-S4
Suivi et validation – annuel hebdomadaire = 12 ECTS
MCC – fiche de lecture -
Séminaires de recherche
– Histoire-Histoire et sciences sociales
– M1/S1-S2-M2/S3-S4
Suivi et validation – annuel hebdomadaire = 12 ECTS
MCC – fiche de lecture
- Contacts additionnels
- -
- Informations pratiques
par courriel : mcdercol@ehess.fr
- Direction de travaux des étudiants
sur rendez-vous par courriel.
- Réception des candidats
sur rendez-vous par courriel.
- Pré-requis
aucun pré-requis particulier.
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INHA
2 rue Vivienne 75002 Paris
Salle Pierre-Jean Mariette
annuel / hebdomadaire, mercredi 11:00-13:00
du 15 novembre 2023 au 29 mai 2024
Nombre de séances : 24NB : pas de séance le 21 février ; en raison de l'inter-semestre = aucun cours ne se déroule du 19 au 24 février 2024 pour la zone C (« Paris »).
La séance du 27 mars est annulée.
En 2023/2024, mon séminaire de recherche a porté sur une thématique relativement nouvelle pour mes domaines de recherche mais centrale pour la thématique générale de mon enseignement, « Échanges et interactions culturelles dans la Méditerranée antique ». En effet, l’alimentation est par excellence, le domaine où les facteurs économiques (production, circulation, distribution, stockage) croisent les pratiques culturelles -avec des formes de mélange, d’appropriation et/ou de rejet- et les savoirs techniques, couvrant la palette entière des comportements sociaux et individuels, de la production à l’expérimentation, de la consommation à la conservation, de l’observation scientifique à la production d’un genre littéraire qui parfois rapproche, sans surprise, les traités gastronomiques aux traités médicaux.
Le séminaire « Manger en Méditerranée antique. Circulations, pratiques et mélanges » se proposait d’aborder tous ces aspects, avec une ouverture sur plusieurs aires culturelles et périodes historiques (Proche-Orient, Égypte, Méditerranée, Europe centrale), sur les matières (le sel, le poisson, le lait, le miel, le vin, les aromates), les techniques (le stockage, les traités de cuisine…) et les pratiques (le banquet, le rejet de l’alimentation carnée…).
A partir de ces lignes d’orientation, après une ouverture générale sur les implications anthropologiques de la thématique (mon introduction et la séance animée par Hara Procopiou), nous avons pu profiter des séances très intéressantes que mon directeur d’études invité de l’année, Giuseppe Squillace, professeur d’histoire grecque à l’Université de Calabre, a consacrée à l’intersection entre alimentation, cosmétique, régimes alimentaires et connaissances médicales, en soulignant les différents strates et intersections sociales au sein de chaque thématique (ex. médicine « populaire », « savante » « religieuse »…). Une série de séances a été ensuite consacrée aux clivages et affinités culturels créés par les choix et les pratiques alimentaires, là où les besoins rencontrent les goûts et les plaisirs, les traditions s’ouvrent à l’innovation, le local avoisine l’exotique, les ressources naturelles donnent lieu à des transformations techniques et culturelles : nous avons ainsi réfléchi aux pratiques alimentaires des Égyptiens et des Étrusques, à travers les documents (textes, images, objets) et à travers les représentations qu’en donnent les auteurs grecs. Dans le cadre des pratiques culturelles, nous avons écouté l’intervention d’une grande spécialiste du banquet dans la Grèce ancienne, Pauline Schmitt, ainsi qu’une brillante analyse des relations entre musique, pratiques alimentaires et identité civique dans la Sicile grecque par Stefania De Vido, professeure d’histoire grecque à l’Université Ca’ Foscari de Venise (« « Musique, performance et identité à Sélinonte (VIe-Ve av. J.-C.) » . J’ai consacré une séance à la question du végétarisme : le rejet de la viande animale, si actuel dans les sociétés contemporaines, est théorisé pour la première fois dans l’antiquité grecque et romaine, où certaines conceptions philosophiques se traduisent dans le rejet de la consommation des êtres vivants, posture certes minoritaires mais bien attestés au fil de plusieurs siècles, dans un dialogue où les doctrines d’époques impériales (Plutarque, Porphyre) renouent avec les positions des philosophes présocratiques. Nous avons également analysé le rôle de certaines ressources essentielles, à la fois mets et marqueurs culturels spécifiques (le miel, les aromates, le vin) ; une séance commune avec Francesca Prescendi Morresi (EPHE) a été l’occasion d’une analyse croisée sur les usages et les significations du lait entre Grèce et Rome. Enfin, la réflexion sur les savoirs techniques qui est très présente justement dans la tradition sur le lait (considéré à la fois comme un élément primordial et presque brut, puisqu’il passe directement de l’animal à l’homme sans besoin de manipulations) a été l’occasion pour analyser les nombreux savoirs techniques que la transformation et la conservation des aliments implique : nous avons analysé les traités de spécialistes anciens (Pline, Columella), l’invention des traités gastronomiques (du grec de Sicile Archéstrate au romain Apicius), et l’essor de figures professionnelles, le mageiros grec et le coquus latin, que ce soit dans l’Athènes classique et hellénistique -à travers la comédie moyenne et nouvelle- ou bien dans la Rome républicaine et impériale -à travers les textes comiques et les inscriptions. Autant de pistes de recherche et d’ouvertures thématiques que nous avons eu le plaisir d’enquêter et d’explorer, par l’approche globale aux sociétés anciennes qui est la marque constante de mes séminaires.
Publications
- « Il medico nella città. Note sulle pratiche mediche in alcune città della Magna Grecia », in Kokalos. Studi di storia antica pubblicati dall’Università di Palermo, LX, 2023, p.155-172,
- « Entre rang et genre. Objets précieux en cristal de roche dans l’Apulie hellénistique » dans F. Gherchanoc, N. Villacècque (éds.) Le genre du luxe, Mètis n.s.21, 2023, p.83-105
- « Savoir vendre. Les pratiques de la vente en Grèce classique, entre visibilité, esthétique et performance », Dialogues d’Histoire Ancienne 27, 2023, p.149-166
- « Fondations : mots, gestes, représentations », in A. Esposito, A. Pollini (éds.), Cités nouvelles, villes des marges. Fondations, formes urbaines, espaces ruraux et frontières, de l’archaïsme à l’Empire, Universsité Ca’ Foscari, Venise, 2023, p. 17-23
- « L’essor du marché de la soie orientale dans la Rome impériale », in M. Martini, C. Virlouvet, L’émergence de nouveaux marchés, actes du colloque international de l’AFHE, Lyon, mars 2023, IGPDE, Paris 2024, pp.283-298