UE348 - Sociologie et écologies. Catégoriser, évaluer, critiquer

Intervenant·e·s

• Laura Centemeri [référent·e]   chargée de recherche, CNRS / Centre d'étude des mouvements sociaux (CEMS)
• Sylvaine Bulle   professeure, ENSA Paris Val-de-Seine - Université Paris Cité / Laboratoire d'anthropologie politique (LAP)

L’urgence climatique et la réinterprétation du rapport aux limites planétaires suscitent un intérêt dont témoignent les nombreux travaux et engagements provenant de publics savants ou militants, tout comme des acteurs ordinaires.  

L’écologie dans ses différentes acceptions (politique, populaire, scientifique,  militante, profonde, agro-écologie) est une nouvelle manière de percevoir, ou de concevoir la réalité, de critiquer ou transformer les mises en forme « modernes » des dépendances matérielles, y compris la séparation entre corps et esprit, entre humains et autres terrestres. 

Elle est donc un objet d’étude sociologique non seulement sous l’angle des rapports de pouvoir et du jeu des intérêts  qui en font un champ de bataille. Il s’agit également de s’y intéresser en tant que terrain où la confrontation porte sur les opérations de qualification, de catégorisation, d’évaluation, de critique des dépendances matérielles. Ces opérations renvoient également à des imaginaires « écologiques » et à des grammaires écologiques du politique dont il est important d’approfondir la diversité.

Au cours du séminaire nous approfondirons la compréhension de l’écologie comme objet d’étude sociologique  ainsi entendu à partir de trois grandes questions : 

• Comment évaluer la pensée écologique en tant que sphère de l’opinion publique, avec la formation de communautés épistémiques constituées autour de savants et d’experts partageant une même inquiétude climatique ?    

• Comment décrire les sensibilités à l’écologie et au vivant qui se traduisent dans des mondes matériels, des pratiques militantes ou ordinaires ayant pour but ou non la politisation ? 

• Comment qualifier l’apparition de nouveaux mouvements  dans les conflits environnementaux et autour de l’alliance terrestre ?

Les séances du séminaire   seront organisées autour de la description et de l’analyse  de ces enjeux à partir d’un outillage méthodologique ancré dans la sociologie pragmatique. Le séminaire présentera et discutera des travaux de chercheur·es. Le séminaire est ouvert à la participation des doctorant·e·s.

16 novembre 2023 : Séance introductive. Catégoriser, qualifier, évaluer. Une sociologie pragmatique de l’écologie et des sciences environnementales. Avec Laura Centemeri (CNRS & CEMS, EHESS) et Sylvaine Bulle (LAP).

7 décembre 2023 : Les apports de la socio-anthropologie de la valeur à la compréhension des mobilisations environnementales. Avec Laura Centemeri (CNRS & CEMS, EHESS).

21 décembre 2023 :  Écologiser l’économie des conventions ?  Avec Leslie Carnoye (Université de Bourgogne-Franche-Comté & CESAER, INRAE).

18 janvier 2024 : Qu’est ce qu’une sociologie écologique ? Avec Paul Cary (Université de Lille & CERIES).

1^er février 2024 : Sociologie pragmatique des transformations : les défis de l’étude des controverses environnementales. Avec Francis Chateauraynaud (EHESS, GSPR).

15 février 2024 : La pensée du vivant à l’épreuve de la sociologie. Avec Alexandra Bidet (CNRS-CMH). 

7 mars 2024 : Décrire les injustices environnementales. Avec Valérie Deldrève (ETTIS-INRAE).

21 mars 2024 : Objectiver et quantifier les engagements écologiques. Le cas de Quantité Critique. Avec Yann Le Lann (Université de Lille &CERIES).

4 avril 2024 : Sociologie de la classe terrestre. Avec Gildas Renou (Université de Metz &RENEE).

2 mai 2024 : Politiques du vivant, police du vivant. Catégoriser, qualifier l’action écologique critique et sa limite interne. Avec Sylvaine Bulle (LAP).

16 mai 2024 : Les écologies des gilets jaunes. Avec Magali Della Sudda (CNRS & Centre Émile-Durkheim)

6 juin 2024 : Présentation de travaux étudiant·es et conclusion du séminaire.