UE340 - Sociologies morales et politiques de la déviance


Lieu et planning


Attention !
Vous ne pourrez pas accéder à ce séminaire sans avoir préalablement déposé une demande via le lien suivant (une demande est nécessaire pour chaque séminaire auquel vous souhaitez participer, merci de déposer la demande au plus tard 72 heures avant le début de la première séance) : https://participations.ehess.fr/demandes/__nouvelle__?seminaire=340.

  • Bâtiment EHESS-Condorcet
    EHESS, 2 cours des humanités 93300 Aubervilliers
    Salle 50
    2nd semestre / hebdomadaire, lundi 18:30-20:30
    du 26 février 2024 au 10 juin 2024
    Nombre de séances : 12

    NB : les séances des 26 février, 4, 11 et 18 mars se dérouleront dans la salle polyvalente 100 (RdC, Centre de colloques)


Description


Dernière modification : 3 mai 2023 16:23

Type d'UE
Séminaires DE/MC
Disciplines
Anthropologie sociale, ethnographie et ethnologie, Sociologie
Page web
-
Langues
français
Mots-clés
Anthropologie urbaine Démocratie Droit, normes et société Enquêtes Éthique Ethnographie Handicap Méthodes et techniques des sciences sociales Minorités Sociologie Urbaines (études)
Aires culturelles
Amérique du Nord
Intervenant·e·s
  • Daniel Cefaï [référent·e]   directeur d'études, EHESS / Centre d'étude des mouvements sociaux (CEMS)
  • Kamel Boukir   maître de conférences, EHESS / Centre d'étude des mouvements sociaux (CEMS)

Nous voudrions dans ce séminaire proposer une lecture d’un certain nombre de textes, classiques ou moins, portant sur ce que l’on qualifie depuis les années 1940 de « déviance ». On commencera par s’interroger sur la genèse de cette catégorie qui recouvre, jusque dans les années 1960-1970, la déliquance et le crime, l’alcoolisme et la toxicomanie, mais aussi le handicap, l’homosexualité ou la folie. On verra que le périmètre des études sur la déviance a ainsi varié au cours du temps.

Puis on reviendra à quelques classiques de la dite « première école de Chicago ». On examinera de façon générale quelles interprétations étaient données de la délinquance juvénile. On les relira en lien avec la création du tribunal pour mineurs par des femmes du mouvement progressiste, un certain nombre d’innovations juridiques et institutionnelles et la création d’un Institut de psychopathologie de la jeunesse. On s’intéressera également à la combinaison d’enquêtes de terrain, de récits de vie (Jackroller) et d’analyses statistiques (Shaw & McKay) destinées à saisir le phénomène sous toutes ses facettes.

On tentera en particulier une relecture de The Gang : A Study of 1313 Gangs in Chicago, de Frederic M. Thrasher (1927) avec un nouveau regard, en traitant cette enquête comme une ethnographie morale et politique, en y pistant un certain nombre d’indices, d’ordinaire non-remarqués par les commentateurs, et en prêtant attention aux multiples milieux dans lesquels les jeunes gangsters flânent, jouent, chapardent, se droguent et se battent. Cela nous permettra de rendre compte de ce qu’est une écologie de l’expérience, et en particulier, de la vie morale des enfants et des adolescents, entre institutions sociales et pénitentiaires, famille et école, et les interstices urbains qu’offre la rue.

Après quoi, nous passerons au tournant des années 1950-60. Plusieurs lectures sont alors en concurrence : celle de Robert K. Merton sur les dysfonctionnements sociaux, d’Albert Cohen sur les subcultures déviantes, de David Matza et Gresham Sykes sur les techniques de neutralisation… C’est un moment d’institutionnalisation de cette sociologie, indissociable d’une sociologie des problèmes sociaux, mais aussi, bientôt, de la déconstruction de la catégorie de déviance, réexaminée depuis les points de vue de l’étiquetage (Becker), de la catégorisation (Garfinkel) ou de la stigmatisation (Goffman).

Ici, nous voudrions examiner quelques dossiers et montrer la variété des thèses défendues : le cas David Matza, et ses deux livres, originaux dans le paysage, Becoming Deviant et Delinquency & Drift ; la question du passing posée par Garfinkel, alors en contact étroit avec Goffman ; les deux ethnographies du tribunal de mineurs par Aaron Cicourel et Robert Emerson ; les critiques par les ethnométhodologues de la théorie de l’étiquetage, en particulier celle de Melvin Pollner, et leurs propres comptes-rendus de situations de catégorisation de la déviance ; enfin, une reprise des textes divers de Goffman sur la folie.

Nous conclurons enfin le séminaire sur la lecture de deux ouvrages contemporains, exemplaires pour illustrer une ethnographie morale de la « déviance » : Mitch Duneier (avec Hakim Hasan et Ovie Carter), Sidewalk (1999) et Forrest Stuart, Down, Out, and Under Arrest : Policing and Everyday Life in Skid Row (2016).

Le programme détaillé n'est pas disponible.


Master


  • Séminaires de recherche – Sociologie – M1/S2-M2/S4
    Suivi et validation – semestriel hebdomadaire = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture

Renseignements


Contacts additionnels
-
Informations pratiques
-
Direction de travaux des étudiants
-
Réception des candidats

pour contacter les organisateurs du séminaire par courriel : daniel.cefai@ehess.fr ou kamel.boukir@ehess.fr

Pré-requis

le séminaire aura lieu en français, mais la connaissance de l'anglais est conseillée pour lire certains des textes transmis aux participants.

Dernière modification : 3 mai 2023 16:23

Type d'UE
Séminaires DE/MC
Disciplines
Anthropologie sociale, ethnographie et ethnologie, Sociologie
Page web
-
Langues
français
Mots-clés
Anthropologie urbaine Démocratie Droit, normes et société Enquêtes Éthique Ethnographie Handicap Méthodes et techniques des sciences sociales Minorités Sociologie Urbaines (études)
Aires culturelles
Amérique du Nord
Intervenant·e·s
  • Daniel Cefaï [référent·e]   directeur d'études, EHESS / Centre d'étude des mouvements sociaux (CEMS)
  • Kamel Boukir   maître de conférences, EHESS / Centre d'étude des mouvements sociaux (CEMS)

Nous voudrions dans ce séminaire proposer une lecture d’un certain nombre de textes, classiques ou moins, portant sur ce que l’on qualifie depuis les années 1940 de « déviance ». On commencera par s’interroger sur la genèse de cette catégorie qui recouvre, jusque dans les années 1960-1970, la déliquance et le crime, l’alcoolisme et la toxicomanie, mais aussi le handicap, l’homosexualité ou la folie. On verra que le périmètre des études sur la déviance a ainsi varié au cours du temps.

Puis on reviendra à quelques classiques de la dite « première école de Chicago ». On examinera de façon générale quelles interprétations étaient données de la délinquance juvénile. On les relira en lien avec la création du tribunal pour mineurs par des femmes du mouvement progressiste, un certain nombre d’innovations juridiques et institutionnelles et la création d’un Institut de psychopathologie de la jeunesse. On s’intéressera également à la combinaison d’enquêtes de terrain, de récits de vie (Jackroller) et d’analyses statistiques (Shaw & McKay) destinées à saisir le phénomène sous toutes ses facettes.

On tentera en particulier une relecture de The Gang : A Study of 1313 Gangs in Chicago, de Frederic M. Thrasher (1927) avec un nouveau regard, en traitant cette enquête comme une ethnographie morale et politique, en y pistant un certain nombre d’indices, d’ordinaire non-remarqués par les commentateurs, et en prêtant attention aux multiples milieux dans lesquels les jeunes gangsters flânent, jouent, chapardent, se droguent et se battent. Cela nous permettra de rendre compte de ce qu’est une écologie de l’expérience, et en particulier, de la vie morale des enfants et des adolescents, entre institutions sociales et pénitentiaires, famille et école, et les interstices urbains qu’offre la rue.

Après quoi, nous passerons au tournant des années 1950-60. Plusieurs lectures sont alors en concurrence : celle de Robert K. Merton sur les dysfonctionnements sociaux, d’Albert Cohen sur les subcultures déviantes, de David Matza et Gresham Sykes sur les techniques de neutralisation… C’est un moment d’institutionnalisation de cette sociologie, indissociable d’une sociologie des problèmes sociaux, mais aussi, bientôt, de la déconstruction de la catégorie de déviance, réexaminée depuis les points de vue de l’étiquetage (Becker), de la catégorisation (Garfinkel) ou de la stigmatisation (Goffman).

Ici, nous voudrions examiner quelques dossiers et montrer la variété des thèses défendues : le cas David Matza, et ses deux livres, originaux dans le paysage, Becoming Deviant et Delinquency & Drift ; la question du passing posée par Garfinkel, alors en contact étroit avec Goffman ; les deux ethnographies du tribunal de mineurs par Aaron Cicourel et Robert Emerson ; les critiques par les ethnométhodologues de la théorie de l’étiquetage, en particulier celle de Melvin Pollner, et leurs propres comptes-rendus de situations de catégorisation de la déviance ; enfin, une reprise des textes divers de Goffman sur la folie.

Nous conclurons enfin le séminaire sur la lecture de deux ouvrages contemporains, exemplaires pour illustrer une ethnographie morale de la « déviance » : Mitch Duneier (avec Hakim Hasan et Ovie Carter), Sidewalk (1999) et Forrest Stuart, Down, Out, and Under Arrest : Policing and Everyday Life in Skid Row (2016).

Le programme détaillé n'est pas disponible.

  • Séminaires de recherche – Sociologie – M1/S2-M2/S4
    Suivi et validation – semestriel hebdomadaire = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture
Contacts additionnels
-
Informations pratiques
-
Direction de travaux des étudiants
-
Réception des candidats

pour contacter les organisateurs du séminaire par courriel : daniel.cefai@ehess.fr ou kamel.boukir@ehess.fr

Pré-requis

le séminaire aura lieu en français, mais la connaissance de l'anglais est conseillée pour lire certains des textes transmis aux participants.

Attention !
Vous ne pourrez pas accéder à ce séminaire sans avoir préalablement déposé une demande via le lien suivant (une demande est nécessaire pour chaque séminaire auquel vous souhaitez participer, merci de déposer la demande au plus tard 72 heures avant le début de la première séance) : https://participations.ehess.fr/demandes/__nouvelle__?seminaire=340.

  • Bâtiment EHESS-Condorcet
    EHESS, 2 cours des humanités 93300 Aubervilliers
    Salle 50
    2nd semestre / hebdomadaire, lundi 18:30-20:30
    du 26 février 2024 au 10 juin 2024
    Nombre de séances : 12

    NB : les séances des 26 février, 4, 11 et 18 mars se dérouleront dans la salle polyvalente 100 (RdC, Centre de colloques)