UE230 - Séminaire d'anthropologie américaniste


Lieu et planning


Attention !
Vous ne pourrez pas accéder à ce séminaire sans avoir préalablement déposé une demande via le lien suivant (une demande est nécessaire pour chaque séminaire auquel vous souhaitez participer, merci de déposer la demande au plus tard 72 heures avant le début de la première séance) : https://participations.ehess.fr/demandes/__nouvelle__?seminaire=230.

  • Maison Suger
    16-18 rue Suger 75006 Paris
    annuel / mensuel (indifférent), vendredi 10:00-12:00
    du 17 novembre 2023 au 14 juin 2024
    Nombre de séances : 8


Description


Dernière modification : 2 novembre 2023 09:48

Type d'UE
Séminaires de centre
Centres
Laboratoire d'anthropologie sociale (LAS), Centre de recherches sur les mondes Américains (MONDA-CERMA)
Disciplines
Anthropologie sociale, ethnographie et ethnologie
Page web
https://lesc-cnrs.fr/fr/seminaires/76-seminaire-d-anthropologie-americaniste 
Langues
anglais espagnol français
Mots-clés
Anthropologie Ethnographie
Aires culturelles
Amérique du Nord Amérique du Sud Amérique préhispanique Amériques
Intervenant·e·s

Ce séminaire propose une réflexion sur les débats contemporains de l'anthropologie américaniste portant sur des sociétés amérindiennes, en croisant les perspectives de l'ethnographie, de l'histoire, de la politique, de l'économie, de la linguistique ou encore de l'ethnomusicologie. Alternant des aires géographiques et des contextes culturels diversifiés, il ouvre un espace de discussion entre enseignants-chercheurs, chercheurs et étudiants autour de recherches en cours. Sont ainsi exposées dans ce séminaire des thématiques variées touchant au rituel, à l’organisation sociale, aux changements sociaux et religieux, aux politiques publiques, aux processus de transformation des sociétés et de construction des savoirs.

Ce séminaire est organisé par :

  • le Laboratoire d'anthropologie sociale (LAS, Collège de France, UMR 7130).
  • le centre Enseignement et recherche en anthropologie américaniste (EREA) du Laboratoire d'ethnologie et de sociologie comparative (LESC-EREA, UMR 7186)
  • et le Centre de recherche sur les mondes américains (CERMA, MONDAM, UMR 8168)

17 novembre : Nelson Sanjad (museu Goeldi, Brésil) The role of Amerindian societies in the globalization of plants and the development of science (18th and 19th centuries)

  • Discutante : Florence Brunois (CNRS) 

This research gives visibility to Amazonian indigenous peoples in the global process of circulation of plants and associated knowledge. I first highlight the central role of indigenous peoples in the cultivation, collection and processing of plants during the Brazilian colonial period (until 1822). Then I try to show that these activities were influenced by internal colonial dynamics, as well as by international relations. The case of the ayapana herb is analysed in detail. This plant became known worldwide at the beginning of the nineteenth century thanks to the interactions among indigenous knowledge, Portuguese colonial politics and the performance of military and naturalists of different nationalities. Examples like this show that, in the process of building botany, which occurred concurrently with the globalization of plants, indigenous peoples provided specimens and knowledge, not always recognized in historical and scientific narratives.

15 décembre 9h30-12h30 SEANCE EXCEPTIONNELLE : Mémoires de violences et de corps violentés en Amérique latine

Présentation des ouvrages :

  • Silvia Romio, Diana Gomez et Marco Tobón (eds), Más allá del conflicto armado. Memorias, cuerpos y violencias en Perú y Colombia.

Discutante : Valérie Robin (Université Paris Cité)

  • Anne-Marie Losonczy et Dorothée Delacroix (sous la dir.), Le cadavre et ses avatars. Les cadavres dans les génocides et les violences de masse.

Discutante : Anne-Yvonne Guillou (CNRS) 

19 janvier : Montserrat Ventura i Oller (Universitat Autònoma de Barcelona) Mobilités préventives et fuites : Le rapport non raciné au territoire dans les basses terres équatoriennes.

  • Discutant : Grégory Deshoullière (London School of Economics, LAS)

La session prendra comme point de départ les manières d'être, de s'installer et de se déplacer sur le territoire qui définissent un certain nombre de sociétés amérindiennes traditionnellement décrites comme semi-nomades, en abordant notamment les mobilités dites préventives et de fuite. En tenant compte des récits mythiques, des actions collectives visant à résoudre les crises quotidiennes et des réponses actuelles aux défis sanitaires et environnementaux, la session, qui s'appuiera sur l'ethnographie de la société autochtone Tsachila de l'Équateur, cherchera à repenser les catégories classificatoires de l'ethnologie américaniste et en particulier ce que nous devons comprendre par une relation dynamique avec le territoire.

9 février : À définir

15 mars : Guido Sprenger (Heidelberg University) Shapemaking: Rendering the Invisible Visible in Southeast Asian Animism

  • Discutant : Philippe Erikson (Université Paris Nanterre)

The dichotomy of visibility and invisibility runs through Southeast Asian cosmologies as a major marker of “spirits” and living human beings. The distinction does not simply mark an ontological difference, but also social distance. In addition, it is just one aspect of the different access to the senses that humans have to various other beings. Limitations in access to the senses indicate social and ontological distance. Therefore, sociality in Southeast Asian ritual systems importantly consists of the control of access to the senses and the creation of more or less durable shapes. In contrast to Amerindian shapeshifting, as discussed by for Eduardo Viveiros de Castro, Southeast Asian cosmologies stress shapemaking as a way of situating beings within the sociocosmos. This becomes apparent in particular in shamanic practices and mortuary rituals.

26 avril : Mickaël Orantin (postdoc EHESS CRH-GEI) « Ava, tapy’i et karai ». Ethnonymes et ethnogenèse dans les missions jésuites du Paraguay (XVIIe-XVIIIe siècles)

  • Christophe Giudicelli (Sorbonne Université)

Entre 1609 et 1768, dans la Province du Paraguay, des missionnaires jésuites réunissent au sein d’une trentaine de grands villages des milliers d’Indiens afin de les évangéliser et de les réduire à la vie chrétienne. Dans ces missions paraguayennes — aussi nommées « missions guaranis » —, autosuffisantes et isolées à dessein du reste de l’empire espagnol, la rencontre entre les prescription des jésuites et les réactions des Indiens aux normes d’un nouvel ordre social produit une identité indienne sui generis. Or, le 56e chapitre du manuscrit de Luján — catéchisme de travail monolingue guarani produit dans les missions au début du XVIIIe siècle — prête aux Indiens chrétiens des missions un série de caractéristiques idéal-typiques qui définissent les contours de cette identité. Ce récit d’expédition vers la ville espagnole de Santa Fé met en évidence la diligence, la dévotion, la prévoyance et l’honnêteté des Indiens des missions, alors que les autres groupes rencontrés — Espagnols ou Indiens de missions franciscaines — sont tour à tour malhonnêtes dans le commerce, voleurs et/ou s’adonnent à des pratiques païennes. L’examen des ethnonymes associés à chacun de ces groupes, ainsi que les caractéristiques morales qui leur sont associées, met ainsi en évidence l’image de l’Indien chrétien idéal, figure exemplaire de celui qui vivrait conformément aux prescriptions des jésuites, mais aussi les dangers qu’incarnent les groupes vivant hors des missions, figures de pécheurs dont il faudrait se tenir éloigné.

17 mai : Laura Leon Llerena (Durham University) Numeracidad y colonialismo en el Perú de los siglos 16 y 17

  • Discutante :  Carmen Gonzalez (chercheuse indépendante Mondes Andins)

Los estudios sobre el colonialismo Español han tendido a enfocarse en la literacidad alfabética como una herramienta utilizada para consolidar el control administrativo e ideológico de las poblaciones indígenas y sus territorios. Este seminario propone enfocarse en el poco discutido rol que tuvo la numeracidad, explorando los espacios que abrió para que los nativos en Perú colonial pudieran negociar con las autoridades coloniales y articular un discurso sobre el aspecto moral de la rendición de cuentas. A inicios del siglo diecisiete la numeracidad no era un asunto resuelto en Europa a pesar de que, como ha sido demostrado en estudios recientes, la ambición por la precisión en operaciones aritméticas era central para la expansión y consolidación de los poderes europeos modernos. En el Perú colonial, unidades de medida andinas y europeas, modos de valuación y métodos de contabilidad de ambas culturas coexistían y dieron forma a las relaciones laborales coloniales, intercambios comerciales e incluso a las prácticas de evangelización católicas. El seminario propone discutir también si la complicada herencia cultural que subyace a la transición de numerales romanos a indo-arábigos en la península ibérica pudo haber tenido repercusiones en lugares tan lejanos como el territorio andino, donde los oficiales de la monarquía eran más receptivos a permitir prácticas y nociones de numeracidad indígenas para complementar las herramientas de administración y gobierno colonial. 

14 juin : Inès Calvo (CERI, Sciences Po) Danser pour mieux négocier : rituel transformatif au sein des Wayuu déplacés par l’extraction minière à La Guajira, Colombie.

  • Discutant : Alexandre Surrallés (CNRS)

Depuis les années 1980, la plus grande mine de charbon à ciel ouvert des Amériques a déplacé plusieurs communautés autochtones wayuu de leurs territoires dans le sud de La Guajira colombienne. L’une de ces communautés, réinstallée dans une autre région, retourne sur ses terres d’origine dès que l’incertitude de l’avenir advient, fruit de mauvaises négociations avec l’entreprise minière. Les familles se rassemblent, défrichent la terre et organisent le rituel Yonna. Il s’agit de la mise en scène d’une danse dans laquelle sont représentés les fondements de l’organisation sociale wayuu, intrinsèquement liée aux esprits tutélaires du milieu environnant, émetteurs de devoirs cosmiques que les humains doivent respecter. Les hommes et les femmes dansent au rythme du tambour, et l’on espère que ces esprits, longtemps délaissés, seront réveillés. La finalité de ce rituel est multiple : tout d’abord, il s’agit de reconnaître l’identité et la souveraineté des esprits tutélaires du territoire. Il s’agit également de réactiver la puissance d’agir de la terre, les cours d’eau et les plantes, longtemps oubliés, maltraités et abusés, espérant que l’entreprise les considère comme des agents pouvant intervenir à tout moment. Enfin, l’objectif ultime est de remporter les négociations grâce à la pression que cette réactivation exerce sur l'entreprise. Ainsi, les effets du rituel tentent d’inverser ce que la compagnie minière a entrepris de faire, à savoir subordonner une terre et une communauté par la production. Lors de cette séance on examinera l’adaptation du rituel à cette situation spécifique ainsi que son effet transformateur sur la relation entre l’entreprise minière et les familles wayuu et sur celle que ces dernières entretiennent avec leur milieu environnant.


Master


Cette UE n'est rattachée à aucune formation de master.


Renseignements


Contacts additionnels
olivier.allard@ehess.fr
Informations pratiques
-
Direction de travaux des étudiants
-
Réception des candidats
-
Pré-requis
-

Dernière modification : 2 novembre 2023 09:48

Type d'UE
Séminaires de centre
Centres
Laboratoire d'anthropologie sociale (LAS), Centre de recherches sur les mondes Américains (MONDA-CERMA)
Disciplines
Anthropologie sociale, ethnographie et ethnologie
Page web
https://lesc-cnrs.fr/fr/seminaires/76-seminaire-d-anthropologie-americaniste 
Langues
anglais espagnol français
Mots-clés
Anthropologie Ethnographie
Aires culturelles
Amérique du Nord Amérique du Sud Amérique préhispanique Amériques
Intervenant·e·s

Ce séminaire propose une réflexion sur les débats contemporains de l'anthropologie américaniste portant sur des sociétés amérindiennes, en croisant les perspectives de l'ethnographie, de l'histoire, de la politique, de l'économie, de la linguistique ou encore de l'ethnomusicologie. Alternant des aires géographiques et des contextes culturels diversifiés, il ouvre un espace de discussion entre enseignants-chercheurs, chercheurs et étudiants autour de recherches en cours. Sont ainsi exposées dans ce séminaire des thématiques variées touchant au rituel, à l’organisation sociale, aux changements sociaux et religieux, aux politiques publiques, aux processus de transformation des sociétés et de construction des savoirs.

Ce séminaire est organisé par :

  • le Laboratoire d'anthropologie sociale (LAS, Collège de France, UMR 7130).
  • le centre Enseignement et recherche en anthropologie américaniste (EREA) du Laboratoire d'ethnologie et de sociologie comparative (LESC-EREA, UMR 7186)
  • et le Centre de recherche sur les mondes américains (CERMA, MONDAM, UMR 8168)

17 novembre : Nelson Sanjad (museu Goeldi, Brésil) The role of Amerindian societies in the globalization of plants and the development of science (18th and 19th centuries)

  • Discutante : Florence Brunois (CNRS) 

This research gives visibility to Amazonian indigenous peoples in the global process of circulation of plants and associated knowledge. I first highlight the central role of indigenous peoples in the cultivation, collection and processing of plants during the Brazilian colonial period (until 1822). Then I try to show that these activities were influenced by internal colonial dynamics, as well as by international relations. The case of the ayapana herb is analysed in detail. This plant became known worldwide at the beginning of the nineteenth century thanks to the interactions among indigenous knowledge, Portuguese colonial politics and the performance of military and naturalists of different nationalities. Examples like this show that, in the process of building botany, which occurred concurrently with the globalization of plants, indigenous peoples provided specimens and knowledge, not always recognized in historical and scientific narratives.

15 décembre 9h30-12h30 SEANCE EXCEPTIONNELLE : Mémoires de violences et de corps violentés en Amérique latine

Présentation des ouvrages :

  • Silvia Romio, Diana Gomez et Marco Tobón (eds), Más allá del conflicto armado. Memorias, cuerpos y violencias en Perú y Colombia.

Discutante : Valérie Robin (Université Paris Cité)

  • Anne-Marie Losonczy et Dorothée Delacroix (sous la dir.), Le cadavre et ses avatars. Les cadavres dans les génocides et les violences de masse.

Discutante : Anne-Yvonne Guillou (CNRS) 

19 janvier : Montserrat Ventura i Oller (Universitat Autònoma de Barcelona) Mobilités préventives et fuites : Le rapport non raciné au territoire dans les basses terres équatoriennes.

  • Discutant : Grégory Deshoullière (London School of Economics, LAS)

La session prendra comme point de départ les manières d'être, de s'installer et de se déplacer sur le territoire qui définissent un certain nombre de sociétés amérindiennes traditionnellement décrites comme semi-nomades, en abordant notamment les mobilités dites préventives et de fuite. En tenant compte des récits mythiques, des actions collectives visant à résoudre les crises quotidiennes et des réponses actuelles aux défis sanitaires et environnementaux, la session, qui s'appuiera sur l'ethnographie de la société autochtone Tsachila de l'Équateur, cherchera à repenser les catégories classificatoires de l'ethnologie américaniste et en particulier ce que nous devons comprendre par une relation dynamique avec le territoire.

9 février : À définir

15 mars : Guido Sprenger (Heidelberg University) Shapemaking: Rendering the Invisible Visible in Southeast Asian Animism

  • Discutant : Philippe Erikson (Université Paris Nanterre)

The dichotomy of visibility and invisibility runs through Southeast Asian cosmologies as a major marker of “spirits” and living human beings. The distinction does not simply mark an ontological difference, but also social distance. In addition, it is just one aspect of the different access to the senses that humans have to various other beings. Limitations in access to the senses indicate social and ontological distance. Therefore, sociality in Southeast Asian ritual systems importantly consists of the control of access to the senses and the creation of more or less durable shapes. In contrast to Amerindian shapeshifting, as discussed by for Eduardo Viveiros de Castro, Southeast Asian cosmologies stress shapemaking as a way of situating beings within the sociocosmos. This becomes apparent in particular in shamanic practices and mortuary rituals.

26 avril : Mickaël Orantin (postdoc EHESS CRH-GEI) « Ava, tapy’i et karai ». Ethnonymes et ethnogenèse dans les missions jésuites du Paraguay (XVIIe-XVIIIe siècles)

  • Christophe Giudicelli (Sorbonne Université)

Entre 1609 et 1768, dans la Province du Paraguay, des missionnaires jésuites réunissent au sein d’une trentaine de grands villages des milliers d’Indiens afin de les évangéliser et de les réduire à la vie chrétienne. Dans ces missions paraguayennes — aussi nommées « missions guaranis » —, autosuffisantes et isolées à dessein du reste de l’empire espagnol, la rencontre entre les prescription des jésuites et les réactions des Indiens aux normes d’un nouvel ordre social produit une identité indienne sui generis. Or, le 56e chapitre du manuscrit de Luján — catéchisme de travail monolingue guarani produit dans les missions au début du XVIIIe siècle — prête aux Indiens chrétiens des missions un série de caractéristiques idéal-typiques qui définissent les contours de cette identité. Ce récit d’expédition vers la ville espagnole de Santa Fé met en évidence la diligence, la dévotion, la prévoyance et l’honnêteté des Indiens des missions, alors que les autres groupes rencontrés — Espagnols ou Indiens de missions franciscaines — sont tour à tour malhonnêtes dans le commerce, voleurs et/ou s’adonnent à des pratiques païennes. L’examen des ethnonymes associés à chacun de ces groupes, ainsi que les caractéristiques morales qui leur sont associées, met ainsi en évidence l’image de l’Indien chrétien idéal, figure exemplaire de celui qui vivrait conformément aux prescriptions des jésuites, mais aussi les dangers qu’incarnent les groupes vivant hors des missions, figures de pécheurs dont il faudrait se tenir éloigné.

17 mai : Laura Leon Llerena (Durham University) Numeracidad y colonialismo en el Perú de los siglos 16 y 17

  • Discutante :  Carmen Gonzalez (chercheuse indépendante Mondes Andins)

Los estudios sobre el colonialismo Español han tendido a enfocarse en la literacidad alfabética como una herramienta utilizada para consolidar el control administrativo e ideológico de las poblaciones indígenas y sus territorios. Este seminario propone enfocarse en el poco discutido rol que tuvo la numeracidad, explorando los espacios que abrió para que los nativos en Perú colonial pudieran negociar con las autoridades coloniales y articular un discurso sobre el aspecto moral de la rendición de cuentas. A inicios del siglo diecisiete la numeracidad no era un asunto resuelto en Europa a pesar de que, como ha sido demostrado en estudios recientes, la ambición por la precisión en operaciones aritméticas era central para la expansión y consolidación de los poderes europeos modernos. En el Perú colonial, unidades de medida andinas y europeas, modos de valuación y métodos de contabilidad de ambas culturas coexistían y dieron forma a las relaciones laborales coloniales, intercambios comerciales e incluso a las prácticas de evangelización católicas. El seminario propone discutir también si la complicada herencia cultural que subyace a la transición de numerales romanos a indo-arábigos en la península ibérica pudo haber tenido repercusiones en lugares tan lejanos como el territorio andino, donde los oficiales de la monarquía eran más receptivos a permitir prácticas y nociones de numeracidad indígenas para complementar las herramientas de administración y gobierno colonial. 

14 juin : Inès Calvo (CERI, Sciences Po) Danser pour mieux négocier : rituel transformatif au sein des Wayuu déplacés par l’extraction minière à La Guajira, Colombie.

  • Discutant : Alexandre Surrallés (CNRS)

Depuis les années 1980, la plus grande mine de charbon à ciel ouvert des Amériques a déplacé plusieurs communautés autochtones wayuu de leurs territoires dans le sud de La Guajira colombienne. L’une de ces communautés, réinstallée dans une autre région, retourne sur ses terres d’origine dès que l’incertitude de l’avenir advient, fruit de mauvaises négociations avec l’entreprise minière. Les familles se rassemblent, défrichent la terre et organisent le rituel Yonna. Il s’agit de la mise en scène d’une danse dans laquelle sont représentés les fondements de l’organisation sociale wayuu, intrinsèquement liée aux esprits tutélaires du milieu environnant, émetteurs de devoirs cosmiques que les humains doivent respecter. Les hommes et les femmes dansent au rythme du tambour, et l’on espère que ces esprits, longtemps délaissés, seront réveillés. La finalité de ce rituel est multiple : tout d’abord, il s’agit de reconnaître l’identité et la souveraineté des esprits tutélaires du territoire. Il s’agit également de réactiver la puissance d’agir de la terre, les cours d’eau et les plantes, longtemps oubliés, maltraités et abusés, espérant que l’entreprise les considère comme des agents pouvant intervenir à tout moment. Enfin, l’objectif ultime est de remporter les négociations grâce à la pression que cette réactivation exerce sur l'entreprise. Ainsi, les effets du rituel tentent d’inverser ce que la compagnie minière a entrepris de faire, à savoir subordonner une terre et une communauté par la production. Lors de cette séance on examinera l’adaptation du rituel à cette situation spécifique ainsi que son effet transformateur sur la relation entre l’entreprise minière et les familles wayuu et sur celle que ces dernières entretiennent avec leur milieu environnant.

Cette UE n'est rattachée à aucune formation de master.

Contacts additionnels
olivier.allard@ehess.fr
Informations pratiques
-
Direction de travaux des étudiants
-
Réception des candidats
-
Pré-requis
-

Attention !
Vous ne pourrez pas accéder à ce séminaire sans avoir préalablement déposé une demande via le lien suivant (une demande est nécessaire pour chaque séminaire auquel vous souhaitez participer, merci de déposer la demande au plus tard 72 heures avant le début de la première séance) : https://participations.ehess.fr/demandes/__nouvelle__?seminaire=230.

  • Maison Suger
    16-18 rue Suger 75006 Paris
    annuel / mensuel (indifférent), vendredi 10:00-12:00
    du 17 novembre 2023 au 14 juin 2024
    Nombre de séances : 8