Attention, les informations que vous consultez actuellement ne sont pas celles de l'année universitaire en cours. Consulter l'année universitaire 2024-2025.
UE187 - Pratiques et théories des archives. Choisir. 2. La création destructrice des archives
Lieu et planning
-
Campus Condorcet-Centre de colloques
Centre de colloques, Cours des humanités 93300 Aubervilliers
Salle 3.07
2nd semestre / hebdomadaire, vendredi 08:30-10:30
du 1er mars 2024 au 14 juin 2024
Nombre de séances : 12NB : la séance du 24 mai se déroulera en salle 3.01
Description
Dernière modification : 13 février 2024 12:21
- Type d'UE
- Séminaires DE/MC
- Disciplines
- Histoire
- Page web
- -
- Langues
- français
- Mots-clés
- Administration Archives Droit, normes et société Histoire Institutions
- Aires culturelles
- Europe France
Intervenant·e·s
- Olivier Poncet [référent·e] directeur d'études, EHESS - directeur d'études, École nationale des chartes / Centre de recherches historiques (CRH), Groupe d'études sur les historiographies modernes (CRH-GEHM)
Archiver, c’est toujours choisir. Le séminaire de l’an dernier insistait sur les phénomènes, réglementaires ou non, de tris et de destructions qui intervenaient dans les archives après leur constitution, qu’ils soient le fait de l’intervention du producteur/détenteur ou d’une personne déléguée pour ce faire (sous quelque dénomination que ce soit, archiviste, garde, etc.). Cette année, l’attention portera sur la phase de mise en archives des documents à l’occasion de laquelle des sélections sont effectuées a priori sur ce qu’il convient d’archiver.
Ces opérations peuvent laisser de côté des typologies, des ensembles de documents, des fonds entiers, pour les motifs les plus divers, qui vont de la simple négligence ou de l’oubli à des raisonnements fondés en droit, en passant par des choix scientifiques ou supposés tels en faveur ou en défaveur de telles ou telles archives. Certaines de ces décisions de conservation ou de non-conservation, parfois prises en quelques instants, comme lors d’une fouille archéologique, font l’objet d’argumentaires explicites, voire de réglementations normatives, tandis que dans d’autres cas, la motivation à l’œuvre ne se laisse déduire que par l’analyse des absences et des présences. La collecte, automatique ou volontaire, des archives est une action qui, au-delà des archivistes, engage le pouvoir et la société et pèse fortement sur le matériau disponible pour alimenter la mémoire et la recherche.
1er mars 2024 : O. Poncet, « Le temps ne fait rien à l’affaire ? Mettre en archives, collecter, verser »
8 mars 2024 : O. Poncet, « La matière épistolaire, un genre impur ? De Mari à l’âge moderne »
15 mars 2024 : O. Poncet, « La matière épistolaire, nec plus ultra ? Du Grand Siècle à nos jours »
22 mars 2024 : Laurent Olivier (Musée d’archéologie nationale, Saint-Germain-en-Laye), « La création destructrice des archives du sol : la nature du matériau archéologique »
5 avril 2024 : Maria Pia Donato (CNRS-IHMC-Université de Cagliari), « La création destructrice napoléonienne : l’Empire, l’Europe et les archives »
26 avril 2024 : O. Poncet, « Enregistrer et archiver : la création destructrice par excellence ? »
3 mai 2024 : O. Poncet, « Versailles-Séville. Rassembler et accroître la matière coloniale à la fin du XVIIIe siècle »
17 mai 2024 : Édouard Vasseur (École nationale des chartes-Chaire Unesco), « Les temps de la décision. Retours sur des expériences de collecte dans les archives contemporaines françaises »
24 mai 2024 : O. Poncet, « Collecter des archives, un acte politique : l’année 1936 »
31 mai 2024 : O. Poncet, « Collecter les archives privées au risque des archives publiques ? »
7 juin 2024 : O. Poncet, « Dits et non-dits. Rendre compte des versements d’archives publiques en France (XXe-XXIe siècles) »
14 juin 2024 : O. Poncet, « L’archiviste démiurge : créer ou collecter ? Bilan des deux années de séminaire »
Master
-
Séminaires de recherche
– Histoire-Histoire du monde/histoire des mondes
– M1/S2-M2/S4
Suivi et validation – semestriel hebdomadaire = 6 ECTS
MCC – fiche de lecture -
Séminaires de recherche
– Histoire-Histoire et sciences sociales
– M1/S2-M2/S4
Suivi et validation – semestriel hebdomadaire = 6 ECTS
MCC – fiche de lecture
Renseignements
- Contacts additionnels
- -
- Informations pratiques
Le séminaire a lieu le vendredi de 8 h 30 à 10 h 30 (salle 3.07, Centre de colloques-Campus Condorcet (sauf séance du 24 mai, salle 3.01), 2 cours des humanités 93300 Aubervilliers).
Le séminaire se tiendra en mode hybride (sauf pour les étudiants validant le séminaire).
- Direction de travaux des étudiants
- -
- Réception des candidats
- -
- Pré-requis
- -
Dernière modification : 13 février 2024 12:21
- Type d'UE
- Séminaires DE/MC
- Disciplines
- Histoire
- Page web
- -
- Langues
- français
- Mots-clés
- Administration Archives Droit, normes et société Histoire Institutions
- Aires culturelles
- Europe France
Intervenant·e·s
- Olivier Poncet [référent·e] directeur d'études, EHESS - directeur d'études, École nationale des chartes / Centre de recherches historiques (CRH), Groupe d'études sur les historiographies modernes (CRH-GEHM)
Archiver, c’est toujours choisir. Le séminaire de l’an dernier insistait sur les phénomènes, réglementaires ou non, de tris et de destructions qui intervenaient dans les archives après leur constitution, qu’ils soient le fait de l’intervention du producteur/détenteur ou d’une personne déléguée pour ce faire (sous quelque dénomination que ce soit, archiviste, garde, etc.). Cette année, l’attention portera sur la phase de mise en archives des documents à l’occasion de laquelle des sélections sont effectuées a priori sur ce qu’il convient d’archiver.
Ces opérations peuvent laisser de côté des typologies, des ensembles de documents, des fonds entiers, pour les motifs les plus divers, qui vont de la simple négligence ou de l’oubli à des raisonnements fondés en droit, en passant par des choix scientifiques ou supposés tels en faveur ou en défaveur de telles ou telles archives. Certaines de ces décisions de conservation ou de non-conservation, parfois prises en quelques instants, comme lors d’une fouille archéologique, font l’objet d’argumentaires explicites, voire de réglementations normatives, tandis que dans d’autres cas, la motivation à l’œuvre ne se laisse déduire que par l’analyse des absences et des présences. La collecte, automatique ou volontaire, des archives est une action qui, au-delà des archivistes, engage le pouvoir et la société et pèse fortement sur le matériau disponible pour alimenter la mémoire et la recherche.
1er mars 2024 : O. Poncet, « Le temps ne fait rien à l’affaire ? Mettre en archives, collecter, verser »
8 mars 2024 : O. Poncet, « La matière épistolaire, un genre impur ? De Mari à l’âge moderne »
15 mars 2024 : O. Poncet, « La matière épistolaire, nec plus ultra ? Du Grand Siècle à nos jours »
22 mars 2024 : Laurent Olivier (Musée d’archéologie nationale, Saint-Germain-en-Laye), « La création destructrice des archives du sol : la nature du matériau archéologique »
5 avril 2024 : Maria Pia Donato (CNRS-IHMC-Université de Cagliari), « La création destructrice napoléonienne : l’Empire, l’Europe et les archives »
26 avril 2024 : O. Poncet, « Enregistrer et archiver : la création destructrice par excellence ? »
3 mai 2024 : O. Poncet, « Versailles-Séville. Rassembler et accroître la matière coloniale à la fin du XVIIIe siècle »
17 mai 2024 : Édouard Vasseur (École nationale des chartes-Chaire Unesco), « Les temps de la décision. Retours sur des expériences de collecte dans les archives contemporaines françaises »
24 mai 2024 : O. Poncet, « Collecter des archives, un acte politique : l’année 1936 »
31 mai 2024 : O. Poncet, « Collecter les archives privées au risque des archives publiques ? »
7 juin 2024 : O. Poncet, « Dits et non-dits. Rendre compte des versements d’archives publiques en France (XXe-XXIe siècles) »
14 juin 2024 : O. Poncet, « L’archiviste démiurge : créer ou collecter ? Bilan des deux années de séminaire »
-
Séminaires de recherche
– Histoire-Histoire du monde/histoire des mondes
– M1/S2-M2/S4
Suivi et validation – semestriel hebdomadaire = 6 ECTS
MCC – fiche de lecture -
Séminaires de recherche
– Histoire-Histoire et sciences sociales
– M1/S2-M2/S4
Suivi et validation – semestriel hebdomadaire = 6 ECTS
MCC – fiche de lecture
- Contacts additionnels
- -
- Informations pratiques
Le séminaire a lieu le vendredi de 8 h 30 à 10 h 30 (salle 3.07, Centre de colloques-Campus Condorcet (sauf séance du 24 mai, salle 3.01), 2 cours des humanités 93300 Aubervilliers).
Le séminaire se tiendra en mode hybride (sauf pour les étudiants validant le séminaire).
- Direction de travaux des étudiants
- -
- Réception des candidats
- -
- Pré-requis
- -
-
Campus Condorcet-Centre de colloques
Centre de colloques, Cours des humanités 93300 Aubervilliers
Salle 3.07
2nd semestre / hebdomadaire, vendredi 08:30-10:30
du 1er mars 2024 au 14 juin 2024
Nombre de séances : 12NB : la séance du 24 mai se déroulera en salle 3.01
Olivier Poncet, Pratiques et théories des archives.
Le séminaire, tenu au second semestre, à un rythme hebdomadaire et selon un format hybride, a été suivi par une dizaine d’auditeurs en moyenne. Il a constitué le second volet d’une recherche consacrés au thème « Choisir », dont l’année précédente avait permis d’explorer l’amont de la sélection des documents archivés. Placé cette année sous l’intitulé « La création destructrice aux archives », il entendait revenir sur la phase de mise en archives des documents à l’occasion de laquelle des sélections sont effectuées a priori sur ce qu’il convient d’archiver.
Ces opérations peuvent laisser de côté des typologies, des ensembles de documents, des fonds entiers, pour les motifs les plus divers, qui vont de la simple négligence ou de l’oubli à des raisonnements fondés en droit, en passant par des choix scientifiques ou supposés tels en faveur ou en défaveur de telles ou telles archives. Certaines de ces décisions de conservation ou de non-conservation, parfois prises en quelques instants, comme lors d’une fouille archéologique, font l’objet d’argumentaires explicites, voire de réglementations normatives, tandis que dans d’autres cas, la motivation à l’œuvre ne se laisse déduire que par l’analyse des absences et des présences.
Le directeur d’études a assuré lui-même l’essentiel des séances, à l’exception de trois d’entre elles confiées respectivement à Laurent Olivier (Musée d’archéologie nationale, Saint-Germain-en-Laye), Maria Pia Donato (CNRS-IHMC-Université de Cagliari) et Édouard Vasseur (École nationale des chartes). Le programme d’études de l’année, tourné vers l’amont des opérations d’archivage, cette phase que l’on désigne aujourd’hui du mot générique de « collecte », a été l’occasion d’historiciser cette opération. Celle-ci est d’autant moins lisible dans la période de l’ancien régime des archives, avant la fin du XVIIIe siècle, qu’elle s’effectue au sein des institutions productrices et non en direction de lieux institutionnels dédiés, à l’exception des divers Trésors de chartes dont la fonction de conservation se confond avec une signification symbolique et religieuse.
Diverses pistes ont été empruntées pour mieux comprendre les logiques de sédimentation des archives : au sens matériel, à travers les archives épistolaires du monde mésopotamien ou des faux-semblants de la temporalité révélée par l’archéologie, mais aussi en considérant sur le temps long la progressive « archivialité » de l’épistolaire, un genre longtemps tenu aux marges des opérations d’archivage. La période cruciale qui court du mitan du XVIIIe siècle au Premier Empire a permis d’observer la rencontre progressive entre les impératifs juridiques et politiques d’une part, les attentes érudites et savantes, de l’autre. Qu’il s’agisse de la mise en archives particulière de la documentation coloniale ou du projet napoléonien de collecte impériale, le poids des hommes, de leur formation, de leur ambition littéraire ou scientifique entre en jeu à chaque étape de quelques grands programmes immobiliers et intellectuels.
Les temps contemporains, davantage cadrés par des réglementations nationales qui fondent la légitimité d’intervention des services d’archives constitués ad hoc, ne mettent pas fin aux questionnements sur les contours de la documentation appelée ou non à être saisie comme des archives. Des débats et projets législatifs de la fin de la Troisième république (1936-1938) aux expériences plus contemporaines de l’archivage public en passant par l’engouement pour les archives privées de toute nature, la collecte théorisée et pratiquée des documents d’archives constitue la part peut-être la plus politique et sociale de l’archivistique. Rendre compte de la collecte, quel que soit le nom sous laquelle on la recouvre (versement, achat, dépôt, etc.), devient dès lors un élément du débat public qui témoigne des ambitions d’une société pour sa mémoire comme pour son histoire.
Publications
Publications du directeur d’études d’octobre 2023 à septembre 2024
Monographie
Lettres de Louis Duchesne à Giuseppe Primoli (1899-1921). Introduction et édition, Rome, Tabedizioni, 2024, XXV-138 pages et 16 ill. noir et blanc et couleur hors texte (Fondazione Primoli. Studi e testi, 4).
Contributions à des ouvrages collectifs :
« Du neuf avec de l’ancien : les changements de paradigme des archives », dans Les nouveaux paradigmes de l’archive, dir. Claire Scopsi, Clothilde Roullier, Martine Sin Blima-Barru et Édouard Vasseur, Pierrefitte-sur-Seine, Archives nationales, 2024 (Actes), en ligne https://books.openedition.org/pan/7168.
« Postface. La petite musique des cardinaux, ou la réinvention d’une dignité à l’âge de la Réforme tridentine », dans Les cardinaux et l’innovation musicale à l’époque moderne, éd. Jorge Morales, Paris, Classiques Garnier, 2024 (Histoire, 13), p. 469-474.