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UE177 - Nature, nature humaine et affectivité. 3.


Lieu et planning


  • Bâtiment EHESS-Condorcet
    EHESS, 2 cours des humanités 93300 Aubervilliers
    Salle 50
    1er semestre / hebdomadaire, mardi 12:30-14:30
    du 7 novembre 2023 au 6 février 2024
    Nombre de séances : 12


Description


Dernière modification : 24 avril 2023 17:36

Type d'UE
Séminaires DE/MC
Disciplines
Anthropologie sociale, ethnographie et ethnologie
Page web
-
Langues
français
L’enseignement est uniquement dispensé dans cette langue.
Mots-clés
Affects Animalité Anthropologie Cognition Émotions Épistémologie Perception
Aires culturelles
Amérique du Sud Amériques Europe
Intervenant·e·s
  • Alexandre Surrallés [référent·e]   directeur d'études, EHESS - directeur de recherche, CNRS / Laboratoire d'anthropologie sociale (LAS)

L'idée de l'autonomie de la nature, qui a organisé le droit et la connaissance depuis l'avènement de la modernité humaniste en Europe, semble voler en éclats ces dernières années. Cela ne signifie pas seulement un changement profond dans la façon dont nous percevons désormais l'environnement et les entités qui l'habitent. Ce tournant  transforme également les sciences humaines, et l'anthropologie en particulier, en conduisant à une crise de la notion d'anthropos : c'est-à-dire de l'humain conçu comme une créature d’exception en raison de ses facultés cognitives et de son langage articulé. Le séminaire vise à aborder ce bouleversement dans un sens jusqu'ici peu exploré, en scrutant les conséquences de l'effondrement de la dualité nature-culture sur la notion de nature humaine et l'émergence d'un paradigme dans lequel l'affectivité semble émerger comme le substrat partagé entre tous les existants. Une attention particulière sera accordée à la prise en compte de cette mutation par quelques anthropologues clés dans le domaine, ainsi qu’à l’examen des pistes de recherche qu'ils ouvrent.

Le programme détaillé n'est pas disponible.


Master


  • Séminaires de recherche – Anthropologie-Ethnologie et anthropologie sociale – M1/S1-M2/S3
    Suivi et validation – semestriel hebdomadaire = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture

Renseignements


Contacts additionnels
-
Informations pratiques

contacter l'enseignant par courriel.

Direction de travaux des étudiants

contacter l'enseignant par courriel.

Réception des candidats

prendre rendez-vous par courriel.

Pré-requis

ouvert aux étudiants de master et doctorat.

Dernière modification : 24 avril 2023 17:36

Type d'UE
Séminaires DE/MC
Disciplines
Anthropologie sociale, ethnographie et ethnologie
Page web
-
Langues
français
L’enseignement est uniquement dispensé dans cette langue.
Mots-clés
Affects Animalité Anthropologie Cognition Émotions Épistémologie Perception
Aires culturelles
Amérique du Sud Amériques Europe
Intervenant·e·s
  • Alexandre Surrallés [référent·e]   directeur d'études, EHESS - directeur de recherche, CNRS / Laboratoire d'anthropologie sociale (LAS)

L'idée de l'autonomie de la nature, qui a organisé le droit et la connaissance depuis l'avènement de la modernité humaniste en Europe, semble voler en éclats ces dernières années. Cela ne signifie pas seulement un changement profond dans la façon dont nous percevons désormais l'environnement et les entités qui l'habitent. Ce tournant  transforme également les sciences humaines, et l'anthropologie en particulier, en conduisant à une crise de la notion d'anthropos : c'est-à-dire de l'humain conçu comme une créature d’exception en raison de ses facultés cognitives et de son langage articulé. Le séminaire vise à aborder ce bouleversement dans un sens jusqu'ici peu exploré, en scrutant les conséquences de l'effondrement de la dualité nature-culture sur la notion de nature humaine et l'émergence d'un paradigme dans lequel l'affectivité semble émerger comme le substrat partagé entre tous les existants. Une attention particulière sera accordée à la prise en compte de cette mutation par quelques anthropologues clés dans le domaine, ainsi qu’à l’examen des pistes de recherche qu'ils ouvrent.

Le programme détaillé n'est pas disponible.

  • Séminaires de recherche – Anthropologie-Ethnologie et anthropologie sociale – M1/S1-M2/S3
    Suivi et validation – semestriel hebdomadaire = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture
Contacts additionnels
-
Informations pratiques

contacter l'enseignant par courriel.

Direction de travaux des étudiants

contacter l'enseignant par courriel.

Réception des candidats

prendre rendez-vous par courriel.

Pré-requis

ouvert aux étudiants de master et doctorat.

  • Bâtiment EHESS-Condorcet
    EHESS, 2 cours des humanités 93300 Aubervilliers
    Salle 50
    1er semestre / hebdomadaire, mardi 12:30-14:30
    du 7 novembre 2023 au 6 février 2024
    Nombre de séances : 12

Dans ce séminaire, comme dans celui des deux années précédentes, nous avons examiné les conséquences de l'effondrement de l'un des dispositifs épistémologiques cardinaux des sciences humaines : la dualité nature-culture. Nous nous sommes particulièrement intéressés à l'une des conséquences les plus importantes de cette crise pour l'anthropologie : la fin du relativisme. Pour s'interroger sur la fin d'un phénomène, il faut bien savoir de quoi il s'agit exactement. Et si le phénomène en question est controversé, comme l'est la notion de relativisme, l'exercice est encore plus nécessaire. En effet, cette notion, depuis qu'elle a cessé d'être une simple idée-force de la pensée anthropologique pour devenir une arme de débat politique dans le contexte des sociétés multiculturelles, est devenue un concept compliqué à manier. Le processus consistant à adopter une vision simpliste du concept et à le rendre anathème dans le discours politique a considérablement brouillé son sens lorsque ce relativisme transfiguré est accusé d'être la cause d'une forme de faiblesse de nos sociétés, incapables de tracer une ligne claire entre le bien et le mal. À ce soi-disant « relativisme moral » s'opposerait frontalement un universalisme qui n'est rien d'autre que l'affirmation de valeurs d'application générale qui, en réalité, expriment un point de vue idéologique, ne sont pas permanentes, ni identiques selon celui qui les formule. Pour dissiper la grande confusion qui entoure ce concept, peut-être devrions-nous essayer de faire une distinction claire entre, au moins, le relativisme moral, le relativisme culturel et ce que j'appellerai le relativisme anthropologique. En bref, si le relativisme moral tel qu'il est utilisé dans le débat politique actuel se résume à ne pas juger le comportement d'autrui, renonçant ainsi à toute valeur universelle, le relativisme culturel serait celui selon lequel les valeurs établies par une culture ne peuvent être évaluées qu'en fonction de cette même culture. Le relativisme anthropologique, quant à lui, postule que les différences entre les cultures seraient relatives à une nature unique, et procède donc à une division de l'approche du phénomène de la diversité humaine en deux instances distinctes mais articulées : la nature et la culture. Au sein du relativisme anthropologique, nous avons tout au long de l'histoire des approches plus ou moins relativistes culturelles, d’autres très universalistes, qui défendent une forte détermination de la nature par rapport à la culture, bien qu'elles supposent toutes la division bipartite classique dans laquelle l'humanité évoluée. C'est à ce dernier relativisme, pilier qui sous-tend l'émergence et le développement de l'anthropologie en tant que discipline académique dédiée à la compréhension de la diversité humaine, que nous nous sommes intéressés lors des séances du séminaire afin d'entrevoir les formes d'une anthropologie post-naturaliste sans le langage naturel comme frontière de démarcation de la discipline.

 

Publications

Ouvrage

2023 La raison lexicographique. La découverte des langues et l’origine de l’anthropologie. Paris : Éditions Fayard. 501 p.

Ouvrages dirigés

2024 (à paraître) Pierre Clastres en héritage. Les évolutions d’une réception ambivalente dans l’anthropologie amazoniste, Cahiers d’anthropologie sociale, tome 22 (avec Thomas Mouriès). Paris : L’Herne.

2024 (à paraître) Representação e “presentação” política ameríndia. Coexistência e hibridização de regimes do político na América do Sul tropical (dossié), Revista de Antropologia, tome 66 (avec Renato Sztutman, Adriana Testa, Marcio Silva), Universidad de São Paulo.

Articles et contributions

2024 « La fin du relativisme, I et II », Analyse, opinion, critique, AOC https://aoc.media/analyse/2024/04/28/la-fin-du-relativisme-1-2/

2024 « La composition du sens » In Gregory Delaplace et Salvatore Donofrio (dir) Philippe Descola, Cahiers de l’Herne. Pp. 92-96. Paris : L’Herne.

2024 (à paraître) « Pierre Clastres, les évolutions d’une réception ambivalente dans l’anthropologie amazoniste » In Alexandre Surrallés et Thomas Mouriès, (dir.) Pierre Clastres en héritage, Cahiers d’anthropologie sociale, Tome 22, Paris : L’Herne.

2024 (à paraître) « Représentation et présentation politiques en AmaZomia » In Alexandre Surrallés et Thomas Mouriès, (dir.) Pierre Clastres en héritage, Cahiers d’anthropologie sociale, Tome 22, Paris : L’Herne.

2024 (à paraître) « Affectivity and repetition in Amazonian ceremonial welcoming dialogues » In David Tavarez (ed) The Oxford Handbook of Ritual Language. Oxford : Oxford University Press.

2024 (à paraître) « Politica “presentativa” contra el Estado en la Alta Amazomia » In Alexandre Surrallés, Renato Sztutman, Adriana Testa, Marcio Silva (eds) Representação e “presentação” política ameríndia. Coexistência e hibridização de regimes do político na América do Sul tropical. Revista de Antropologia (Universidad de São Paulo Paulo.) Tome 66.