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UE154 - Sentir, figurer/représenter, créer


Lieu et planning


  • Campus Condorcet-Centre de colloques
    Centre de colloques, Cours des humanités 93300 Aubervilliers
    annuel / bimensuel (1re/3e), jeudi 14:30-18:30
    du 16 novembre 2023 au 6 juin 2024
    Nombre de séances : 12

    • Jeudi 16 novembre 2023, salle 3.05
    • Jeudi 7 décembre 2023, séance annulée
    • Jeudi 21 décembre 2023, salle 3.02
    • Jeudi 18 janvier 2024, salle 0.018, bâtiment recherche Sud
    • Jeudi 1er février 2024, salle 3.02
    • Jeudi 15 février 2024, salle 3.02
    • Jeudi 7 mars 2024, salle 3.02
    • Jeudi 21 mars 2024, salle 3.02
    • Jeudi 4 avril 2024, salle 3.02
    • Jeudi 25 avril 2024, salle 3.05
    • Jeudi 2 mai 2024, salle 0.018, bâtiment recherche Sud
    • Jeudi 30 mai 2024, salle 3.05

Description


Dernière modification : 24 octobre 2023 13:44

Type d'UE
Séminaires DR/CR
Disciplines
Philosophie et épistémologie, Signes, formes, représentations
Page web
-
Langues
français
L’enseignement est uniquement dispensé dans cette langue.
Mots-clés
Affects Anthropologie Arts Corps Culture Émotions Imaginaire Mémoire Perception Philosophie Psychanalyse Symbolique
Aires culturelles
Transnational/transfrontières
Intervenant·e·s
  • Agnès Antoine [référent·e]   professeure agrégée, EHESS / Centre des savoirs sur le politique : recherches et analyses (CESPRA)

Le séminaire de cette année continuera à s’intéresser au versant « pathique » de l’existence humaine, en explorant plus avant la trilogie « sensation, figuration / représentation,  création ».  

Pour approcher la spécificité du travail de création, il nous faudra  revenir à l’enracinement corporel et sensible du psychisme humain, tout comme analyser les différents processus et formes de symbolisation de l’épreuve du monde. D’où viennent en effet les différents langages qui caractérisent les formes d’expression de ce qu’on appelle « l’art » ?  Où puise la création artistique et quel rôle fondamental joue-t-elle alors dans la société ? Cette question ramène à celle de la construction de l’appareil psychique humain à partir d’un socle de sensations corporelles et d’émotions primaires éprouvées, enregistrées, puis re-présentées selon un processus progressif de mise en formes, puis en images et en mots.

Nous travaillerons en nous appuyant sur des textes psychanalytiques analysant le dynamisme de la création - en particulier ceux de Freud, Winnicott, Lacan, Didier Anzieu, Joyce Mac Dougall, René Roussillon –,  mais aussi sur des textes philosophiques ou littéraires.  Nous développerons cette réflexion « poïétique » en nous intéressant tout particulièrement à la création spontanée - l’art des enfants, l’art des « fous », l’art « brut » – ainsi qu’à la manière dont le surréalisme a compris et mis en avant ces formes artistiques.

Le séminaire court sur deux semestres et sa seconde moitié se déroulera sur un mode plus participatif : les étudiants seront invités à présenter dans un exposé oral personnel les réflexions qu’ont fait naître en eux le parcours du premier semestre, à partir de leur propre champ de recherche et de lectures qui leur auront été suggérées.

Le programme détaillé n'est pas disponible.


Master


  • Séminaires de recherche – Arts, littératures et langages-Formes et objets – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 12 ECTS
    MCC – exposé oral rendu écrit
  • Séminaires de recherche – Arts, littératures et langages-Pratiques, discours et usages – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 12 ECTS
    MCC – exposé oral rendu écrit

Renseignements


Contacts additionnels
-
Informations pratiques

contact par courriel : agnes.antoine@ehess.fr

Direction de travaux des étudiants

sur rendez-vous.

Réception des candidats

sur rendez-vous.

Pré-requis
-

Dernière modification : 24 octobre 2023 13:44

Type d'UE
Séminaires DR/CR
Disciplines
Philosophie et épistémologie, Signes, formes, représentations
Page web
-
Langues
français
L’enseignement est uniquement dispensé dans cette langue.
Mots-clés
Affects Anthropologie Arts Corps Culture Émotions Imaginaire Mémoire Perception Philosophie Psychanalyse Symbolique
Aires culturelles
Transnational/transfrontières
Intervenant·e·s
  • Agnès Antoine [référent·e]   professeure agrégée, EHESS / Centre des savoirs sur le politique : recherches et analyses (CESPRA)

Le séminaire de cette année continuera à s’intéresser au versant « pathique » de l’existence humaine, en explorant plus avant la trilogie « sensation, figuration / représentation,  création ».  

Pour approcher la spécificité du travail de création, il nous faudra  revenir à l’enracinement corporel et sensible du psychisme humain, tout comme analyser les différents processus et formes de symbolisation de l’épreuve du monde. D’où viennent en effet les différents langages qui caractérisent les formes d’expression de ce qu’on appelle « l’art » ?  Où puise la création artistique et quel rôle fondamental joue-t-elle alors dans la société ? Cette question ramène à celle de la construction de l’appareil psychique humain à partir d’un socle de sensations corporelles et d’émotions primaires éprouvées, enregistrées, puis re-présentées selon un processus progressif de mise en formes, puis en images et en mots.

Nous travaillerons en nous appuyant sur des textes psychanalytiques analysant le dynamisme de la création - en particulier ceux de Freud, Winnicott, Lacan, Didier Anzieu, Joyce Mac Dougall, René Roussillon –,  mais aussi sur des textes philosophiques ou littéraires.  Nous développerons cette réflexion « poïétique » en nous intéressant tout particulièrement à la création spontanée - l’art des enfants, l’art des « fous », l’art « brut » – ainsi qu’à la manière dont le surréalisme a compris et mis en avant ces formes artistiques.

Le séminaire court sur deux semestres et sa seconde moitié se déroulera sur un mode plus participatif : les étudiants seront invités à présenter dans un exposé oral personnel les réflexions qu’ont fait naître en eux le parcours du premier semestre, à partir de leur propre champ de recherche et de lectures qui leur auront été suggérées.

Le programme détaillé n'est pas disponible.

  • Séminaires de recherche – Arts, littératures et langages-Formes et objets – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 12 ECTS
    MCC – exposé oral rendu écrit
  • Séminaires de recherche – Arts, littératures et langages-Pratiques, discours et usages – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 12 ECTS
    MCC – exposé oral rendu écrit
Contacts additionnels
-
Informations pratiques

contact par courriel : agnes.antoine@ehess.fr

Direction de travaux des étudiants

sur rendez-vous.

Réception des candidats

sur rendez-vous.

Pré-requis
-
  • Campus Condorcet-Centre de colloques
    Centre de colloques, Cours des humanités 93300 Aubervilliers
    annuel / bimensuel (1re/3e), jeudi 14:30-18:30
    du 16 novembre 2023 au 6 juin 2024
    Nombre de séances : 12

    • Jeudi 16 novembre 2023, salle 3.05
    • Jeudi 7 décembre 2023, séance annulée
    • Jeudi 21 décembre 2023, salle 3.02
    • Jeudi 18 janvier 2024, salle 0.018, bâtiment recherche Sud
    • Jeudi 1er février 2024, salle 3.02
    • Jeudi 15 février 2024, salle 3.02
    • Jeudi 7 mars 2024, salle 3.02
    • Jeudi 21 mars 2024, salle 3.02
    • Jeudi 4 avril 2024, salle 3.02
    • Jeudi 25 avril 2024, salle 3.05
    • Jeudi 2 mai 2024, salle 0.018, bâtiment recherche Sud
    • Jeudi 30 mai 2024, salle 3.05

J’ai poursuivi cette année mon enquête sur la créativité artistique, ainsi que sur l’enracinement corporel et sensible du psychisme humain : il s’agit d’analyser les différents processus et formes de symbolisation de l’épreuve du monde, depuis les enregistrements de traces sensorielles et émotionnelles jusqu’aux œuvres matérialisées, pour aboutir à une réflexion sur la spécificité du travail de création. Le séminaire, à cette fin, s’est développé sur 2 axes en perpétuelle interaction : d’une part, une approche théorique des conceptions psychanalytiques du processus créatif ; d’autre part, une approche sensible de ce qu’on appelle « l’art brut» et une réflexion sur ce que cette pratique artistique irrépressible et sans formation préalable nous apprend de ce processus.

Malgré un rapport ambivalent à l’art, fait d’attirance et admiration pour l’artiste et son moindre refoulement, et de peur de la démaîtrise qu’implique l’ouverture au sensible, Freud a apporté des éléments de compréhension essentiels sur le processus créatif : d’un part, en rapprochant dans « Le créateur littéraire et sa fantaisie » (1908), le jeu, le rêve et l’activité créatrice, qui relèvent selon lui d’une même activité fantasmatique correctrice de la réalité, obéissant au principe de plaisir, trace de l’enfant et de sa croyance d’omnipotence persistant en chacun ; d’autre part, en élaborant le concept de « sublimation », ce destin non sexuel de la pulsionnalité –en particulier, partielle– qui s’oriente vers des activités socialement valorisées ( cf  « La morale sexuelle civilisée», 1908).

D’emblée Freud avait pensé le développement du psychisme comme un phénomène de « traductions » successives dans des langages différents, des premiers enregistrements de sensations aux images et aux mots, avec des restes non-traduits (cf la lettre à Fliess l52/ 112 de 1896) ; et il a tôt développé l’analogie entre archéologie et psychanalyse, avec l’image d’une mémoire stratifiée, comme les vestiges historiques de la Rome éternelle ( cf Malaise dans la civilisation, 1930). Mais du fait de la focalisation oedipienne de sa théorie, sa réflexion sur la création artistique part d’un moi psychique déjà différencié.

Depuis Freud, la psychanalyse n’a cessé de poursuivre le travail « archéologique » en remontant toujours davantage vers l’origine corporelle du psychisme, ce qui se reflète dans les théorisations de la créativité. Nous avons abordé  successivement :  la sublimation chez Lacan, qui devient une présentification de la « Chose », cette part de jouissance corporelle originelle perdue avec le langage ( cf  L’Ethique de la psychanalyse, 1959-1960) ; la théorisation de la transitionnalité chez Winnicott dans Jeu et réalité (1971) ;  et enfin, la théorisation des phases du travail créateur chez Anzieu ( Le corps de l’œuvre, 1981), ainsi que de signifiants primitifs de forme (1987).

Tout au long de ce parcours, un autre, à lui entrelacé, dans « l’art brut », est venu dialoguer avec ces théories. Nous avons privilégié une approche sensible de cette forme d’art, en commençant par travailler la notion de trace et d’inscription à travers la série photographique des Graffitis de Brassaï ; puis à travers le « livre » mural de Fernando Nannetti à l’hôpital psychiatrique de Volterra. Nous avons ensuite approché la notion et les débats esthétiques qu’elle suscite par le témoignage de Christian Berst, créateur de la galerie parisienne du même nom consacrée à l’art brut, qui, dans une séance d’exception, filmée, nous a raconté son aventure personnelle avec cet art et présenté de nombreuses œuvres d’artistes qu’il a exposés ; tandis que le travail sur « Honneur aux valeurs sauvages » (1951) de Jean Dubuffet, nous ramenait à la visée théorique de la notion. Une visite collective de l’exposition consacrée à la collection Treger Saint Sylvestre à la Halle Saint-Pierre, la projection des films de Simon Backès (La folie art brut, 2020), et de Philippe. Lespinasse (Le manège de Petit Pierre, 2012 ) ont, entre autres, complété cette plongée dans l’art brut et ses enseignements.

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