UE573 - Histoire des sciences humaines et sociales


Lieu et planning


  • Bâtiment EHESS-Condorcet
    EHESS, 2 cours des humanités 93300 Aubervilliers
    Salle 25-A
    annuel / bimensuel (1re/3e), vendredi 12:30-14:30
    du 20 octobre 2023 au 17 mai 2024
    Nombre de séances : 12

    Pas de séance le 16 février, séance supplémentaire le 29 mars


Description


Dernière modification : 13 mai 2024 09:19

Type d'UE
Séminaires DR/CR
Disciplines
Histoire
Page web
-
Langues
français
Mots-clés
Histoire des idées Histoire des sciences et des techniques Historiographie Méthodes et techniques des sciences sociales
Aires culturelles
-
Intervenant·e·s
  • Wolf Feuerhahn [référent·e]   chargé de recherche, CNRS / Centre Alexandre-Koyré. Histoire des sciences et des techniques (CAK)
  • Emanuel Bertrand   maître de conférences, ESPCI / Centre Alexandre-Koyré. Histoire des sciences et des techniques (CAK)
  • Serge Reubi   maître de conférences, Muséum national d'histoire naturelle / Centre Alexandre-Koyré. Histoire des sciences et des techniques (CAK)

Le séminaire d’Histoire des sciences humaines et sociales  propose une approche volontairement généraliste du domaine. Les sciences humaines et sociales sont souvent appréhendées selon des historiographies disciplinaires. L’objectif du séminaire est de prendre du recul par rapport à ce type de perspective, en montrant que l’on peut faire par exemple une histoire des partages et des échanges entre science de l’homme, philosophie, médecine, littérature, sciences de la nature, etc. On s’attachera aux pratiques, aux savoirs, aux dénominations et aux acteurs à partir desquels s’est constitué et se constitue le projet d’édifier une ou des sciences prenant l’Homme et les humains comme objet. Soutenu par la Société française pour l’histoire des sciences de l'homme (SFHSH), ce séminaire est un forum de discussions sur les problématiques actuelles, sur les livres récemment parus, sur le statut et les usages des archives, sur les méthodes et les fonctions d’une approche historique des sciences qui prennent l’humain pour objet. Il s’adresse aux chercheurs, aux doctorants et aux étudiants de master en histoire des sciences et, plus largement, en sciences humaines et sociales.

Ce séminaire est organisé par Emanuel Bertrand, Wolf Feuerhahn, Serge Reubi, et Nathalie Richard.

20 octobre 2023 : Jean-François Stoffel (Haute École Louvain en Hainaut), « "Avec Copernic, nous ne sommes plus au centre du monde… et c’est fort bien ainsi !" L’histoire de l’histoire de la pensée comme condition d’une histoire de la pensée authentique »

Quand on peut, on fait ; quand on peut moins, on se contente de retracer l’histoire de ce que les autres ont fait. En l’occurrence, à défaut de retracer soi-même l’histoire de la pensée, on retrace simplement l’histoire de cette histoire. Loin de considérer la seconde occupation comme subalterne, il nous semble qu’elle devrait constituer le préalable incontournable de la première. Prenons un exemple : « les Anciens croyaient être au centre du monde. Heureusement, en venant rabattre leur orgueil, Copernic a fondé notre modernité. » Tout le monde le sait. Aussi, plus personne ne juge utile d’étudier, en historien de la pensée, les conséquences de la révolution copernicienne. Pourtant, lorsqu’on examine, en historien de l’histoire de la pensée, le destin de ce récit – qui l’a façonné ? dans quel but ? qui a dénoncé sa fausseté ? et pourquoi continue-t-il envers et contre tout à circuler ? —, non seulement on s’aperçoit que l’histoire de ces conséquences reste à écrire, mais on est même mieux préparé à l’écrire de manière plus authentique.

17 novembre 2023 : Gregory Brown (Université du Nevada, Department of History ; Université d'Oxford, Voltaire Foundation), « Quand (et pourquoi) le CNRS et les Relations Culturelles ont subventionné Voltaire. Les enjeux internationaux, scientifiques et politiques de l’édition critique de la Correspondance de Voltaire, c.1935-1954 »

L'édition dite « définitive » de la Correspondence and Related Documents de Voltaire, éditée par Théodore Besterman, a longtemps été considérée comme une réalisation remarquable de l'érudition, qui a contribué à la transformation de l'étude des Lumières, en France et à travers le monde. Mais du point de vue de l'histoire des sciences humaines, elle représente aussi une expression importante des thèmes majeurs de l'entre-deux-guerres et de l'après-guerre - une histoire transnationale des transformations du commerce du livre, de la vocation de la bibliographie, de la coopération des organismes internationaux, des technologies de l'information et du mécénat culturel de l'État. Cet exposé, s'appuyant sur des recherches en archives à Oxford, Paris, Genève et New York, aborde le rôle de l'État français dans ce projet, en particulier le rôle de la Direction des bibliothèques de France, du CNRS, du Ministère de la l'Éducation, et du Service des Relations Culturelles, pendant les années sensibles de la reconstruction de la vie scientifique française, sous la IVe République.

1er décembre 2023 : Guillaume Lancereau (EHESS, CRH), « De l’historiographie à la sociocratie, ou l’empire moderne des morts sur les vivants »

Comment penser le rapport des modernes au passé ? Deux objets de recherche nous fournissent un éclairage précieux sur l’histoire culturelle et politique du court siècle compris entre les années 1830 et la Grande Guerre : l’écriture de l’histoire et le positivisme comtien. D’une part, la « mémoire des gestes de science » tend généralement à durcir l’opposition entre les tentatives de « résurrection de la vie intégrale » (Michelet) et l’historiographie fin-de-siècle, réduite à son substrat érudit et technique. D’autre part, elle appréhende le plus souvent le positivisme comme une forme de scientisme objectiviste, imperméable voire hostile au sentiment et à l’imagination. L’étude de l’historiographie de la Troisième République française et du positivisme comtien à l’échelle de ses ramifications transnationales révèle au contraire la gamme extrêmement variée d’attitudes au passé qu’autorisait le XIXe siècle savant, entre projection de soi dans des temps lointains et reviviscence inspirée des « grandes heures » révolues – voire entretien d’une véritable mystique des morts. Au carrefour de ces directions de recherche, il s’agit en définitive de chercher à savoir comment l’histoire est devenue, au cours du XIXe siècle, ce qu’Auguste Comte appelait de ses vœux : la « science sacrée de l’Humanité ».

15 décembre 2023 : Hélène Solot (EHESS, Mondes Américains), « "Doing some good for the war effort" : les enquêtes de la Section de recherche du Ministère américain de la guerre, 1941-1945 »

Établie en octobre 1941 au sein du Ministère de la guerre et placée sous la direction scientifique du sociologue Samuel A. Stouffer, la Section de recherche (Research Branch, War Department) a réalisé au cours du conflit plus de deux cents enquêtes auprès d’un demi-million de soldats interrogés aux États-Unis comme dans les théâtres d’opérations extérieurs. S’appuyant sur les archives de l’unité de recherche et celles de certains des psychologues et sociologues qui en furent membres ainsi que sur des rapports et publications tirés de leur travail, cette présentation reviendra sur les conditions qui ont rendu possible cette rencontre entre chercheurs en sciences sociales et forces armées. Elle évoquera ensuite les dimensions collectives et négociées des activités de production de savoirs en mettant en lumière les échanges entre militaires et scientifiques mais également entre chercheurs ayant reçu des formations disciplinaires variées. Elle considèrera enfin les résultats des enquêtes et leurs usages en soulignant l’écart entre les rapports transmis aux officiers et les publications destinées à la communauté scientifique.

19 janvier 2024 : Rafael Mandressi (CNRS, Centre Alexandre-Koyré), « Le chantier latino-américain des sciences humaines et sociales » (présentation du numéro 42 de la Revue d’histoire des sciences humaines)

Ce dossier de la Revue d’histoire des sciences humaines souhaite contribuer à l’exploration d’un continent intellectuel dont il convient de ne pas poser le périmètre a priori. Sur le plan disciplinaire, d’abord, car non seulement ce que l’on désigne, en français, par « sciences humaines et sociales » recouvre des réalités plurielles et changeantes, mais l’usage de ce syntagme lui-même est peu répandu dans les mondes hispanophone et lusophone, où prédomine celui de « ciencias sociales » ou « ciências sociais », les sciences humaines étant souvent désignées par le mot « humanidades ». Or le répertoire des disciplines qui font partie de l’un ou l’autre de ces deux ensembles se décline diversement selon les lieux et les moments, au gré des traditions académiques nationales, des constructions institutionnelles et de leurs évolutions. Le périmètre spatial est lui aussi à questionner. Si, dans la littérature historiographique des sciences humaines et sociales, l’Amérique latine est une catégorie universellement mobilisée, elle reste faiblement problématisée, pour elle-même et en relation avec les enjeux spécifiques qui sont étudiés.

La période centralement concernée par les études réunies dans le dossier est celle d’un « court » XXe siècle, au sein duquel les trois décennies ayant suivi la Seconde Guerre mondiale apparaissent particulièrement significatives, au point d’autoriser une hypothèse de périodisation. Des approches attentives aux acteurs et à la contextualisation, notamment politique, des cas étudiés, font ressortir, entre autres, la prégnance, mais aussi le caractère situé, de certains débats et controverses liés à l’autonomie épistémique, le rôle des circuits de financement, la question du développement comme problème vertébral de sciences sociales que l’on entend mobiliser en tant qu’outils du changement social, et les enjeux de l’institutionnalisation disciplinaire analysés à plusieurs échelles – nationale, continentale, parfois locale.

2 février 2024 : Eléonore Devevey (Université de Genève, Département de langue et littérature françaises modernes), « L’anthropologue comme éditeur : origine et horizon ? »

Dans deux textes exactement contemporains, « De l’autorité en ethnographie » et « Un témoignage de Claude Lévi-Strauss sur Franz Boas » (1984), James Clifford et Claude Lévi-Strauss formulaient des propositions analogues : voir l’avenir de la discipline dans certaines de ses pratiques passées, à savoir l’édition de corpus autochtones – en se référant, pour Clifford, aux « montages précurseurs » de Leenhardt, et, pour Lévi-Strauss, aux pratiques philologiques de Boas. Si l’édition de corpus est une pratique consubstantielle à l’anthropologie culturelle, elle est alors revisitée dans la perspective d’un savoir co-construit, ou plus respectueux de l’auctorialité autochtone, de telle sorte, à terme, que l’« informateur » devienne auteur, et l’anthropologue simple médiateur. J’aimerais m’interroger sur l’histoire de cette pratique et sur les réinvestissements et les inflexions dont elle a fait l’objet dans une perspective postcoloniale et décoloniale, en tenant à distance un récit trop linéaire, qui verrait dans l’évolution de la textualité ethnographique le passage d’une monophonie solidaire de dispositifs de domination à une polyphonie à vocation démocratique. Il s’agit ainsi de reconsidérer les débats politiques et éthiques qui ont travaillé l’écriture ethnographique sur la longue durée au prisme de ses pratiques philologiques.

1er mars 2024 : Antoine Aubert (CESSP), « Comment étudier l'histoire des idées marxistes ? Une entrée par les catalogues d'éditeurs militants en France (1968-1981) »

Cette communication revient sur un travail doctoral consacré à l'histoire des marxismes français des années 1968 jusqu'au début des années 1990. Il essaye de tenir plusieurs questions ensembles. Comment expliquer que les idées « révolutionnaires » soient devenues si influentes dans les années ouvertes par la crise de Mai-Juin 1968 ? Et comment expliquer leur effondrement ? Qui furent les « intellectuels marxistes » en France au cours des années 1968-1981 ? Et que sont-ils devenus au cours des années 1980, traditionnellement décrites comme celles de la « crise » et du grand retournement ? Pour répondre à ces questions, l'enquête mobilise à la fois des entretiens, des archives (d’intellectuels, d’éditeurs, d’institutions, privées), des analyses bibliographiques et biographiques. Plus précisément, le choix opéré a été d’étudier principalement trois éditeurs « marxistes » de la période : Maspero, Anthropos, et les Éditions Sociales. Nous justifierons cette portée d'entrée choisie pour saisir la réalité de la vie intellectuelle « révolutionnaire » depuis les années 1968 et nous montrerons qu'elle permet, en tenant ensemble l'âge d'or (années 1968) et les années d'hiver (années 1980) d'expliquer, de contribuer à expliquer l'histoire des idées marxistes en France, de leur très forte vitalité à leur déclin rapide.

15 mars 2024 : Christine Lorre (Musée d’Archéologie nationale, ArScAn), « La salle de comparaison du musée d’Archéologie nationale comme instrument de compréhension des sociétés humaines du passé : un instrument toujours d’actualité ? »

Dès la fondation du musée d’Archéologie nationale sous Napoléon III, fut constituée une collection d’objets de provenance étrangère dans un but de comparaison. Au gré des circonstances scientifiques et géopolitiques, par un processus d’agrégation progressive, cet ensemble a connu un développement exponentiel qui a conduit les responsables scientifiques du musée à en envisager la présentation dans une salle autonome. Conçue comme un instrument de réflexion en complément du parcours muséographique consacré à l'archéologie du territoire français, elle était destinée à offrir au visiteur une variété de pistes de réflexion sur le développement des sociétés humaines. L’étude de la salle de comparaison depuis sa conception par Henri Hubert jusqu’à sa réévaluation et sa rénovation, au début des années 1980 sous la conduite de Jean-Pierre Mohen, nous fournit des éléments de réflexion au moment où commence le renouvellement total du parcours muséographique de l’établissement. À partir des enrichissements et des recherches menés jusqu’à aujourd’hui, seront évoquées certaines des questions soulevées par sa réévaluation, ainsi que les perspectives d’un usage renouvelé dans un contexte sociétal et culturel profondément modifié.

29 mars 2024 : Edgar Lejeune (CNRS & Université Pars-Cité, SPHere ; EHESS, CAK), « "Bertinades" ou "benzécrisme" ? Deux modèles concurrents d’analyse des données en sciences humaines et sciences sociales en France (1960-1990) »

Au début des années 1960, deux modèles d’analyse des données concurrents se développent en France pour les sciences humaines et sociales. D’un côté, le mathématicien Jean-Paul Benzécri (1932-2019) et son équipe développent une série de procédures mathématiques applicables à l’aide d’ordinateurs ou de calculatrices programmables, parmi lesquelles la célèbre analyse factorielle des correspondances. De l’autre, le cartographe de formation et sémiologue Jacques Bertin (1918-2010) développe avec ses collègues du laboratoire de cartographie de la VIe section de l'EPHE des méthodes d’analyse des données reposant sur la manipulation à la main de fichiers cartonnés ou de matrices ré-ordonnables faites de dominos en plastique. Si ces deux approches présentent une certaine complémentarité, qui sera notamment explorée par Bertin et ses collègues dans une série de textes théoriques à partir des années 1970, elles se distinguent fortement de par leur rapport à l’informatique et aux mathématiques. Si l’application des procédures inventées par Benzécri nécessitent une connaissance fine des statistiques et un accès à des instruments de calculs puissants, les méthodes de Bertin ont la particularité de se fonder uniquement sur la perception visuelle et ne nécessitent ni connaissance mathématique ni ordinateurs.

Au cours de cet exposé, nous nous intéresserons aux effets de cette différence fondamentale sur le développement de ces deux modèles d'analyse des données. Nous nous appuierons pour cela sur l’étude des raisons qui ont poussés certains chercheurs à choisir l’une ou l’autre de ces approches, en nous concentrant notamment sur le moment pivot que constitue pour cette histoire le passage de l’informatique lourde à la micro-informatique. Ce faisant, nous montrerons les spécificités épistémologiques de ces deux modèles, les logiques matérielles et institutionnelles qui ont pu présider à leurs développements ainsi que les critiques qui ont pu conduire certains chercheurs à les qualifier de « bertinades » ou à parler des « ravages du benzécrisme ».

5 avril 2024 : Séance exceptionnelle - présentation d’avancement de travaux de doctorants

  • Isaac Desarthe, « Françoise Héritier et l’anthropologie. Contribution à une histoire des sciences sociales à partir d’une trajectoire exemplaire. »
  • Mariana Oses, « Les "maîtres français" et la "moderne historiographie brésilienne" : la sociogenèse d’un schéma de lecture historiographique. »
  • Adèle Chevalier, « La réception muséale de la préhistoire indochinoise au Trocadéro (1920-1930). Approche matérielle de l'histoire des collections. »

3 mai 2024 : Viktoria Tkaczyk (Humboldt-Universität zu Berlin, Institut für Musikwissenschaft und Medienwissenschaft), « The "Laboratory Humanities": Genealogies of a Controversial Research Practice »

For the modern sciences, the laboratory has become the iconic site of research—with laboratories seen as the guarantors of a technology-based and collective experimental culture, shielded from everyday life. The specific structures and inherent dynamics of the “laboratory sciences” have often been described from the perspective of the history of science and science and technology studies. Building on this work, I would like to draw attention to a less noticed research practice that might be called the “laboratory humanities”: since the late nineteenth century, various disciplines in the humanities have adopted the laboratory culture of the hard sciences and adapted it to their respective research programs. Focusing on selected initiatives, I will retrace the fundamental debates that this laboratory practice has provoked—debates about the epistemic value of empirical research, about the material resources and infrastructures of the respective laboratories, and about the very meaning and form of applied research in the humanities.

17 mai 2024 :

Simone de Angelis (Université de Graz, Autriche, Centre for History of Science), "Kant, Blumenbach, the “formative drive” and the mutability of nature"

Kant's relationship with Blumenbach is based primarily on the change in the concept of natural history around 1790. Central to this is the “formative drive”, which Blumenbach - after his own experiments on polyps and the departure from the preformation theory - elevates to the relevant factor in the generation, growth and regeneration of organisms. The lecture first examines from a systematic point of view how natural history finds its way into Kant’s system of natural sciences, and then shows from a scientific-historical point of view how natural history is transformed into an “archeology of nature”, which is based on Blumenbach’s fossil studies and which leads the latter to an idea of the “mutability of nature”. Finally, the question must be asked to what extent Blumenbach understands the concept of “dégénération” as a deviation of the formative drive and, in connection with his migration theory - the distribution of the human species from a place of origin in the Caucasus over the entire planet Earth – leads him to the concept of emergence of human varieties or races.


Master


  • Séminaires de recherche – Savoirs en sociétés-Histoire des sciences, des techniques et des savoirs – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture

Renseignements


Contacts additionnels
nathalie.richard@univ-lemans.fr
Informations pratiques

emanuel.bertrand@espci.psl.eu ; wolf.feuerhahn@cnrs.fr ; serge.reubi@cnrs.fr ; nathalie.richard@univ-lemans.fr

Direction de travaux des étudiants
-
Réception des candidats
-
Pré-requis
-

Dernière modification : 13 mai 2024 09:19

Type d'UE
Séminaires DR/CR
Disciplines
Histoire
Page web
-
Langues
français
Mots-clés
Histoire des idées Histoire des sciences et des techniques Historiographie Méthodes et techniques des sciences sociales
Aires culturelles
-
Intervenant·e·s
  • Wolf Feuerhahn [référent·e]   chargé de recherche, CNRS / Centre Alexandre-Koyré. Histoire des sciences et des techniques (CAK)
  • Emanuel Bertrand   maître de conférences, ESPCI / Centre Alexandre-Koyré. Histoire des sciences et des techniques (CAK)
  • Serge Reubi   maître de conférences, Muséum national d'histoire naturelle / Centre Alexandre-Koyré. Histoire des sciences et des techniques (CAK)

Le séminaire d’Histoire des sciences humaines et sociales  propose une approche volontairement généraliste du domaine. Les sciences humaines et sociales sont souvent appréhendées selon des historiographies disciplinaires. L’objectif du séminaire est de prendre du recul par rapport à ce type de perspective, en montrant que l’on peut faire par exemple une histoire des partages et des échanges entre science de l’homme, philosophie, médecine, littérature, sciences de la nature, etc. On s’attachera aux pratiques, aux savoirs, aux dénominations et aux acteurs à partir desquels s’est constitué et se constitue le projet d’édifier une ou des sciences prenant l’Homme et les humains comme objet. Soutenu par la Société française pour l’histoire des sciences de l'homme (SFHSH), ce séminaire est un forum de discussions sur les problématiques actuelles, sur les livres récemment parus, sur le statut et les usages des archives, sur les méthodes et les fonctions d’une approche historique des sciences qui prennent l’humain pour objet. Il s’adresse aux chercheurs, aux doctorants et aux étudiants de master en histoire des sciences et, plus largement, en sciences humaines et sociales.

Ce séminaire est organisé par Emanuel Bertrand, Wolf Feuerhahn, Serge Reubi, et Nathalie Richard.

20 octobre 2023 : Jean-François Stoffel (Haute École Louvain en Hainaut), « "Avec Copernic, nous ne sommes plus au centre du monde… et c’est fort bien ainsi !" L’histoire de l’histoire de la pensée comme condition d’une histoire de la pensée authentique »

Quand on peut, on fait ; quand on peut moins, on se contente de retracer l’histoire de ce que les autres ont fait. En l’occurrence, à défaut de retracer soi-même l’histoire de la pensée, on retrace simplement l’histoire de cette histoire. Loin de considérer la seconde occupation comme subalterne, il nous semble qu’elle devrait constituer le préalable incontournable de la première. Prenons un exemple : « les Anciens croyaient être au centre du monde. Heureusement, en venant rabattre leur orgueil, Copernic a fondé notre modernité. » Tout le monde le sait. Aussi, plus personne ne juge utile d’étudier, en historien de la pensée, les conséquences de la révolution copernicienne. Pourtant, lorsqu’on examine, en historien de l’histoire de la pensée, le destin de ce récit – qui l’a façonné ? dans quel but ? qui a dénoncé sa fausseté ? et pourquoi continue-t-il envers et contre tout à circuler ? —, non seulement on s’aperçoit que l’histoire de ces conséquences reste à écrire, mais on est même mieux préparé à l’écrire de manière plus authentique.

17 novembre 2023 : Gregory Brown (Université du Nevada, Department of History ; Université d'Oxford, Voltaire Foundation), « Quand (et pourquoi) le CNRS et les Relations Culturelles ont subventionné Voltaire. Les enjeux internationaux, scientifiques et politiques de l’édition critique de la Correspondance de Voltaire, c.1935-1954 »

L'édition dite « définitive » de la Correspondence and Related Documents de Voltaire, éditée par Théodore Besterman, a longtemps été considérée comme une réalisation remarquable de l'érudition, qui a contribué à la transformation de l'étude des Lumières, en France et à travers le monde. Mais du point de vue de l'histoire des sciences humaines, elle représente aussi une expression importante des thèmes majeurs de l'entre-deux-guerres et de l'après-guerre - une histoire transnationale des transformations du commerce du livre, de la vocation de la bibliographie, de la coopération des organismes internationaux, des technologies de l'information et du mécénat culturel de l'État. Cet exposé, s'appuyant sur des recherches en archives à Oxford, Paris, Genève et New York, aborde le rôle de l'État français dans ce projet, en particulier le rôle de la Direction des bibliothèques de France, du CNRS, du Ministère de la l'Éducation, et du Service des Relations Culturelles, pendant les années sensibles de la reconstruction de la vie scientifique française, sous la IVe République.

1er décembre 2023 : Guillaume Lancereau (EHESS, CRH), « De l’historiographie à la sociocratie, ou l’empire moderne des morts sur les vivants »

Comment penser le rapport des modernes au passé ? Deux objets de recherche nous fournissent un éclairage précieux sur l’histoire culturelle et politique du court siècle compris entre les années 1830 et la Grande Guerre : l’écriture de l’histoire et le positivisme comtien. D’une part, la « mémoire des gestes de science » tend généralement à durcir l’opposition entre les tentatives de « résurrection de la vie intégrale » (Michelet) et l’historiographie fin-de-siècle, réduite à son substrat érudit et technique. D’autre part, elle appréhende le plus souvent le positivisme comme une forme de scientisme objectiviste, imperméable voire hostile au sentiment et à l’imagination. L’étude de l’historiographie de la Troisième République française et du positivisme comtien à l’échelle de ses ramifications transnationales révèle au contraire la gamme extrêmement variée d’attitudes au passé qu’autorisait le XIXe siècle savant, entre projection de soi dans des temps lointains et reviviscence inspirée des « grandes heures » révolues – voire entretien d’une véritable mystique des morts. Au carrefour de ces directions de recherche, il s’agit en définitive de chercher à savoir comment l’histoire est devenue, au cours du XIXe siècle, ce qu’Auguste Comte appelait de ses vœux : la « science sacrée de l’Humanité ».

15 décembre 2023 : Hélène Solot (EHESS, Mondes Américains), « "Doing some good for the war effort" : les enquêtes de la Section de recherche du Ministère américain de la guerre, 1941-1945 »

Établie en octobre 1941 au sein du Ministère de la guerre et placée sous la direction scientifique du sociologue Samuel A. Stouffer, la Section de recherche (Research Branch, War Department) a réalisé au cours du conflit plus de deux cents enquêtes auprès d’un demi-million de soldats interrogés aux États-Unis comme dans les théâtres d’opérations extérieurs. S’appuyant sur les archives de l’unité de recherche et celles de certains des psychologues et sociologues qui en furent membres ainsi que sur des rapports et publications tirés de leur travail, cette présentation reviendra sur les conditions qui ont rendu possible cette rencontre entre chercheurs en sciences sociales et forces armées. Elle évoquera ensuite les dimensions collectives et négociées des activités de production de savoirs en mettant en lumière les échanges entre militaires et scientifiques mais également entre chercheurs ayant reçu des formations disciplinaires variées. Elle considèrera enfin les résultats des enquêtes et leurs usages en soulignant l’écart entre les rapports transmis aux officiers et les publications destinées à la communauté scientifique.

19 janvier 2024 : Rafael Mandressi (CNRS, Centre Alexandre-Koyré), « Le chantier latino-américain des sciences humaines et sociales » (présentation du numéro 42 de la Revue d’histoire des sciences humaines)

Ce dossier de la Revue d’histoire des sciences humaines souhaite contribuer à l’exploration d’un continent intellectuel dont il convient de ne pas poser le périmètre a priori. Sur le plan disciplinaire, d’abord, car non seulement ce que l’on désigne, en français, par « sciences humaines et sociales » recouvre des réalités plurielles et changeantes, mais l’usage de ce syntagme lui-même est peu répandu dans les mondes hispanophone et lusophone, où prédomine celui de « ciencias sociales » ou « ciências sociais », les sciences humaines étant souvent désignées par le mot « humanidades ». Or le répertoire des disciplines qui font partie de l’un ou l’autre de ces deux ensembles se décline diversement selon les lieux et les moments, au gré des traditions académiques nationales, des constructions institutionnelles et de leurs évolutions. Le périmètre spatial est lui aussi à questionner. Si, dans la littérature historiographique des sciences humaines et sociales, l’Amérique latine est une catégorie universellement mobilisée, elle reste faiblement problématisée, pour elle-même et en relation avec les enjeux spécifiques qui sont étudiés.

La période centralement concernée par les études réunies dans le dossier est celle d’un « court » XXe siècle, au sein duquel les trois décennies ayant suivi la Seconde Guerre mondiale apparaissent particulièrement significatives, au point d’autoriser une hypothèse de périodisation. Des approches attentives aux acteurs et à la contextualisation, notamment politique, des cas étudiés, font ressortir, entre autres, la prégnance, mais aussi le caractère situé, de certains débats et controverses liés à l’autonomie épistémique, le rôle des circuits de financement, la question du développement comme problème vertébral de sciences sociales que l’on entend mobiliser en tant qu’outils du changement social, et les enjeux de l’institutionnalisation disciplinaire analysés à plusieurs échelles – nationale, continentale, parfois locale.

2 février 2024 : Eléonore Devevey (Université de Genève, Département de langue et littérature françaises modernes), « L’anthropologue comme éditeur : origine et horizon ? »

Dans deux textes exactement contemporains, « De l’autorité en ethnographie » et « Un témoignage de Claude Lévi-Strauss sur Franz Boas » (1984), James Clifford et Claude Lévi-Strauss formulaient des propositions analogues : voir l’avenir de la discipline dans certaines de ses pratiques passées, à savoir l’édition de corpus autochtones – en se référant, pour Clifford, aux « montages précurseurs » de Leenhardt, et, pour Lévi-Strauss, aux pratiques philologiques de Boas. Si l’édition de corpus est une pratique consubstantielle à l’anthropologie culturelle, elle est alors revisitée dans la perspective d’un savoir co-construit, ou plus respectueux de l’auctorialité autochtone, de telle sorte, à terme, que l’« informateur » devienne auteur, et l’anthropologue simple médiateur. J’aimerais m’interroger sur l’histoire de cette pratique et sur les réinvestissements et les inflexions dont elle a fait l’objet dans une perspective postcoloniale et décoloniale, en tenant à distance un récit trop linéaire, qui verrait dans l’évolution de la textualité ethnographique le passage d’une monophonie solidaire de dispositifs de domination à une polyphonie à vocation démocratique. Il s’agit ainsi de reconsidérer les débats politiques et éthiques qui ont travaillé l’écriture ethnographique sur la longue durée au prisme de ses pratiques philologiques.

1er mars 2024 : Antoine Aubert (CESSP), « Comment étudier l'histoire des idées marxistes ? Une entrée par les catalogues d'éditeurs militants en France (1968-1981) »

Cette communication revient sur un travail doctoral consacré à l'histoire des marxismes français des années 1968 jusqu'au début des années 1990. Il essaye de tenir plusieurs questions ensembles. Comment expliquer que les idées « révolutionnaires » soient devenues si influentes dans les années ouvertes par la crise de Mai-Juin 1968 ? Et comment expliquer leur effondrement ? Qui furent les « intellectuels marxistes » en France au cours des années 1968-1981 ? Et que sont-ils devenus au cours des années 1980, traditionnellement décrites comme celles de la « crise » et du grand retournement ? Pour répondre à ces questions, l'enquête mobilise à la fois des entretiens, des archives (d’intellectuels, d’éditeurs, d’institutions, privées), des analyses bibliographiques et biographiques. Plus précisément, le choix opéré a été d’étudier principalement trois éditeurs « marxistes » de la période : Maspero, Anthropos, et les Éditions Sociales. Nous justifierons cette portée d'entrée choisie pour saisir la réalité de la vie intellectuelle « révolutionnaire » depuis les années 1968 et nous montrerons qu'elle permet, en tenant ensemble l'âge d'or (années 1968) et les années d'hiver (années 1980) d'expliquer, de contribuer à expliquer l'histoire des idées marxistes en France, de leur très forte vitalité à leur déclin rapide.

15 mars 2024 : Christine Lorre (Musée d’Archéologie nationale, ArScAn), « La salle de comparaison du musée d’Archéologie nationale comme instrument de compréhension des sociétés humaines du passé : un instrument toujours d’actualité ? »

Dès la fondation du musée d’Archéologie nationale sous Napoléon III, fut constituée une collection d’objets de provenance étrangère dans un but de comparaison. Au gré des circonstances scientifiques et géopolitiques, par un processus d’agrégation progressive, cet ensemble a connu un développement exponentiel qui a conduit les responsables scientifiques du musée à en envisager la présentation dans une salle autonome. Conçue comme un instrument de réflexion en complément du parcours muséographique consacré à l'archéologie du territoire français, elle était destinée à offrir au visiteur une variété de pistes de réflexion sur le développement des sociétés humaines. L’étude de la salle de comparaison depuis sa conception par Henri Hubert jusqu’à sa réévaluation et sa rénovation, au début des années 1980 sous la conduite de Jean-Pierre Mohen, nous fournit des éléments de réflexion au moment où commence le renouvellement total du parcours muséographique de l’établissement. À partir des enrichissements et des recherches menés jusqu’à aujourd’hui, seront évoquées certaines des questions soulevées par sa réévaluation, ainsi que les perspectives d’un usage renouvelé dans un contexte sociétal et culturel profondément modifié.

29 mars 2024 : Edgar Lejeune (CNRS & Université Pars-Cité, SPHere ; EHESS, CAK), « "Bertinades" ou "benzécrisme" ? Deux modèles concurrents d’analyse des données en sciences humaines et sciences sociales en France (1960-1990) »

Au début des années 1960, deux modèles d’analyse des données concurrents se développent en France pour les sciences humaines et sociales. D’un côté, le mathématicien Jean-Paul Benzécri (1932-2019) et son équipe développent une série de procédures mathématiques applicables à l’aide d’ordinateurs ou de calculatrices programmables, parmi lesquelles la célèbre analyse factorielle des correspondances. De l’autre, le cartographe de formation et sémiologue Jacques Bertin (1918-2010) développe avec ses collègues du laboratoire de cartographie de la VIe section de l'EPHE des méthodes d’analyse des données reposant sur la manipulation à la main de fichiers cartonnés ou de matrices ré-ordonnables faites de dominos en plastique. Si ces deux approches présentent une certaine complémentarité, qui sera notamment explorée par Bertin et ses collègues dans une série de textes théoriques à partir des années 1970, elles se distinguent fortement de par leur rapport à l’informatique et aux mathématiques. Si l’application des procédures inventées par Benzécri nécessitent une connaissance fine des statistiques et un accès à des instruments de calculs puissants, les méthodes de Bertin ont la particularité de se fonder uniquement sur la perception visuelle et ne nécessitent ni connaissance mathématique ni ordinateurs.

Au cours de cet exposé, nous nous intéresserons aux effets de cette différence fondamentale sur le développement de ces deux modèles d'analyse des données. Nous nous appuierons pour cela sur l’étude des raisons qui ont poussés certains chercheurs à choisir l’une ou l’autre de ces approches, en nous concentrant notamment sur le moment pivot que constitue pour cette histoire le passage de l’informatique lourde à la micro-informatique. Ce faisant, nous montrerons les spécificités épistémologiques de ces deux modèles, les logiques matérielles et institutionnelles qui ont pu présider à leurs développements ainsi que les critiques qui ont pu conduire certains chercheurs à les qualifier de « bertinades » ou à parler des « ravages du benzécrisme ».

5 avril 2024 : Séance exceptionnelle - présentation d’avancement de travaux de doctorants

  • Isaac Desarthe, « Françoise Héritier et l’anthropologie. Contribution à une histoire des sciences sociales à partir d’une trajectoire exemplaire. »
  • Mariana Oses, « Les "maîtres français" et la "moderne historiographie brésilienne" : la sociogenèse d’un schéma de lecture historiographique. »
  • Adèle Chevalier, « La réception muséale de la préhistoire indochinoise au Trocadéro (1920-1930). Approche matérielle de l'histoire des collections. »

3 mai 2024 : Viktoria Tkaczyk (Humboldt-Universität zu Berlin, Institut für Musikwissenschaft und Medienwissenschaft), « The "Laboratory Humanities": Genealogies of a Controversial Research Practice »

For the modern sciences, the laboratory has become the iconic site of research—with laboratories seen as the guarantors of a technology-based and collective experimental culture, shielded from everyday life. The specific structures and inherent dynamics of the “laboratory sciences” have often been described from the perspective of the history of science and science and technology studies. Building on this work, I would like to draw attention to a less noticed research practice that might be called the “laboratory humanities”: since the late nineteenth century, various disciplines in the humanities have adopted the laboratory culture of the hard sciences and adapted it to their respective research programs. Focusing on selected initiatives, I will retrace the fundamental debates that this laboratory practice has provoked—debates about the epistemic value of empirical research, about the material resources and infrastructures of the respective laboratories, and about the very meaning and form of applied research in the humanities.

17 mai 2024 :

Simone de Angelis (Université de Graz, Autriche, Centre for History of Science), "Kant, Blumenbach, the “formative drive” and the mutability of nature"

Kant's relationship with Blumenbach is based primarily on the change in the concept of natural history around 1790. Central to this is the “formative drive”, which Blumenbach - after his own experiments on polyps and the departure from the preformation theory - elevates to the relevant factor in the generation, growth and regeneration of organisms. The lecture first examines from a systematic point of view how natural history finds its way into Kant’s system of natural sciences, and then shows from a scientific-historical point of view how natural history is transformed into an “archeology of nature”, which is based on Blumenbach’s fossil studies and which leads the latter to an idea of the “mutability of nature”. Finally, the question must be asked to what extent Blumenbach understands the concept of “dégénération” as a deviation of the formative drive and, in connection with his migration theory - the distribution of the human species from a place of origin in the Caucasus over the entire planet Earth – leads him to the concept of emergence of human varieties or races.

  • Séminaires de recherche – Savoirs en sociétés-Histoire des sciences, des techniques et des savoirs – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture
Contacts additionnels
nathalie.richard@univ-lemans.fr
Informations pratiques

emanuel.bertrand@espci.psl.eu ; wolf.feuerhahn@cnrs.fr ; serge.reubi@cnrs.fr ; nathalie.richard@univ-lemans.fr

Direction de travaux des étudiants
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Réception des candidats
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Pré-requis
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  • Bâtiment EHESS-Condorcet
    EHESS, 2 cours des humanités 93300 Aubervilliers
    Salle 25-A
    annuel / bimensuel (1re/3e), vendredi 12:30-14:30
    du 20 octobre 2023 au 17 mai 2024
    Nombre de séances : 12

    Pas de séance le 16 février, séance supplémentaire le 29 mars