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UE85 - Anthropologie sociale en Inde et Asie du Sud


Lieu et planning


  • 10 rue Monsieur-le-Prince
    Salle Alphonse-Dupront
    10 rue Monsieur-le-Prince 75006 Paris
    annuel / bimensuel (2e/4e), jeudi 11:00-13:00
    du 10 novembre 2022 au 26 janvier 2023

    Campus Condorcet-Centre de colloques
    Salle 3.10
    Centre de colloques, Cours des humanités 93300 Aubervilliers
    annuel / bimensuel (2e/4e), jeudi 10:30-12:30
    du 9 février 2023 au 25 mai 2023

    • Jeudi 9 février 2023
    • Jeudi 23 février 2023
    • Jeudi 9 mars 2023
    • Jeudi 23 mars 2023
    • Jeudi 13 avril 2023
    • Jeudi 11 mai 2023
    • Jeudi 25 mai 2023

    Nombre de séances : 12


Description


Dernière modification : 11 mai 2022 14:29

Type d'UE
Séminaires DE/MC
Disciplines
Anthropologie sociale, ethnographie et ethnologie
Page web
http://tessitures.org 
Langues
anglais français
Mots-clés
Anthropologie Anthropologie culturelle Anthropologie sociale Environnement Ethnographie Ethnologie Institutions Pratiques Savoirs Textes
Aires culturelles
Asie méridionale Contemporain (anthropologie du, monde) Inde
Intervenant·e·s
  • Francis Zimmermann [référent·e]   directeur d'études (retraité·e), EHESS / Laboratoire interdisciplinaire d'études sur les réflexivités. Fonds Yan-Thomas (LIER-FYT)
  • Jean-Claude Galey   directeur d'études (retraité·e), EHESS / Centre d'études sud-asiatiques et himalayennes (CESAH)

Nous présenterons les outils conceptuels de l’anthropologie et les travaux descriptifs d’ethnographie et d’ethnohistoire les plus utiles pour approcher l’Inde et l’Asie du Sud contemporaines de façon structurée, à différentes échelles et à partir des catégories indiennes de pensée. Nous suivrons l’actualité de la recherche sur des questions classiques comme : le village et la ville, le partage de la nourriture, le corps et la médecine ayurvédique, castes, hiérarchies et communautarismes, hindouisme, légendes et épopées, politique et syncrétismes religieux. Ou plus récentes comme : la gestion de l’eau et l’environnement, la sécurité alimentaire, les diasporas, les arts vivants dans la vie quotidienne.

 

 


Master


Cette UE n'est rattachée à aucune formation de master.


Renseignements


Contacts additionnels
-
Informations pratiques

La liste de diffusion, constituée à partir du mois de septembre, vous permet de recevoir les annonces et de suivre en permanence l'activité du séminaire. Pour vous inscrire sur la liste de diffusion, écrivez un courriel à Francis Zimmermann.

Direction de travaux des étudiants

Pour tous conseils et échanges personnalisés, écrire un courriel à Jean-Claude Galey ou Francis Zimmermann.

Réception des candidats
-
Pré-requis

Ce séminaire d'introduction à l'Inde et l'Asie du sud est ouvert à tous sans condition d'inscription.


Compte rendu


Les jeux d’échelles entre questions globales et approches locales furent le fil rouge de nos séminaires cette année. Il s’agissait d’articuler la réflexion sur telle ou telle des grandes questions auxquelles nous sommes confrontés à l’échelle globale dans l’Inde des années 2020 et l’approche locale des choses à partir de notre expérience ethnographique particulière et des documents que chacun de nous a rassemblés à petite échelle, Francis Zimmermann au Kerala et Jean-Claude Galey au Tulunad (petite bordure côtière au nord du Kerala jouxtant le plateau du Karnataka). L’écologie et les structures sociales et politiques traditionnelles sont semblables, à la seule différence près qu’il n’y a pas de backwaters (lagons) au pays Tulu. Pour faire bref, nous limitons ce compte rendu à deux séances.

Retraçant l’histoire des heureux hasards de rencontre et des dialogues croisés établis à partir de 1992 avec des universitaires, écrivains et artistes locaux qui facilitèrent son ancrage local, Galey montra que le choix d’un terrain et d’un objet d’enquête résulte plus souvent qu’on ne dit d’une succession de différentes rencontres au départ imprévues. Mentionnons seulement A. K. Ramanujan (1929-1993), le poète et éminent indianiste de Chicago qui fut son initiateur, l’écrivain U. R. Ananthamurthy (1932-2014), Kuvempu (1904-1994), poète, dramaturge, romancier et critique en langue Kannada originaire du district de Shimoga au pays Tulu où une université aujourd’hui porte son nom, le dramaturge Girish Karnad (1938-2019), ou encore le philosophe Manu Sethi de l’Université de Mysore invité en 1996 à l’Ehess où il donna des conférences sur le culte des Bhutas. La problématique née de ces rencontres fut ensuite nourrie des contacts entretenus avec des institutions locales comme le Regional Centre for Folk and Popular Arts de Udipi, etc. Fort de l’expérience et de la disposition d’esprit ainsi acquises localement, Galey s’attacha à décrire l’impact de l’acculturation moderne – politique, économique et sociale – sur le paysage, les institutions et les usages traditionnels Tulu, en s’efforçant de faire ressortir la place qu’ils occupent encore et qu’on refuse ordinairement de leur reconnaître.

C’est à partir de petits faits locaux observés et documentés au Kuttanad, dans le centre du Kerala, que Zimmermann aborda la question de l’urbanisation. Sur ce petit coin de terre, le nāṭu [prononcer nāḍu] (malayalam), il avait rassemblé un corpus inscriptionum comme disait Bronislaw Malinowski, toute une philologie ethnographique, qui raconte par la voix des habitants du Kuttanad une histoire qui commença dans les années 1890 par la reprise sur les eaux saumâtres des backwaters de terres d’abord transformées en rizières, puis par la suite comblées et urbanisées, et qui se termine dans les années 2020 par le départ définitif des derniers paysans des basses terres. Selon les estimations officielles, dans les deux ans qui suivirent les inondations catastrophiques de 2018, plus de six mille familles qui vivaient dans les basses terres du Kuttanad, ce qui représente plus de trente mille habitants, ont abandonné leur maison et leurs terres dévastées. Ces terres inondables, qui seront dûment artificialisées, sont à n’en pas douter destinées à l’urbanisation. Mais l’artificialisation des terres et l’urbanisation s’accompagnent d’une pratique sociale entretenant le souvenir de l’environnement que les gens du cru ont perdu. C’est l’horticulture de loisir. Dans le récit ethnographique de cette mutation au Kuttanad, les jardins et la relation ville campagne sont au premier plan, du fait que les jardins, tant à l’échelle panindienne qu’à l’échelle mondialisée, ont fait depuis l’antiquité (depuis l’essor du commerce des épices) la spécificité de la culture malayalam.

Voilà donc deux dossiers constituant deux exemples complémentaires et significatifs de la démarche ethnographique qui fut la nôtre dans ce séminaire indianiste certes, mais de portée globale.

Dernière modification : 11 mai 2022 14:29

Type d'UE
Séminaires DE/MC
Disciplines
Anthropologie sociale, ethnographie et ethnologie
Page web
http://tessitures.org 
Langues
anglais français
Mots-clés
Anthropologie Anthropologie culturelle Anthropologie sociale Environnement Ethnographie Ethnologie Institutions Pratiques Savoirs Textes
Aires culturelles
Asie méridionale Contemporain (anthropologie du, monde) Inde
Intervenant·e·s
  • Francis Zimmermann [référent·e]   directeur d'études (retraité·e), EHESS / Laboratoire interdisciplinaire d'études sur les réflexivités. Fonds Yan-Thomas (LIER-FYT)
  • Jean-Claude Galey   directeur d'études (retraité·e), EHESS / Centre d'études sud-asiatiques et himalayennes (CESAH)

Nous présenterons les outils conceptuels de l’anthropologie et les travaux descriptifs d’ethnographie et d’ethnohistoire les plus utiles pour approcher l’Inde et l’Asie du Sud contemporaines de façon structurée, à différentes échelles et à partir des catégories indiennes de pensée. Nous suivrons l’actualité de la recherche sur des questions classiques comme : le village et la ville, le partage de la nourriture, le corps et la médecine ayurvédique, castes, hiérarchies et communautarismes, hindouisme, légendes et épopées, politique et syncrétismes religieux. Ou plus récentes comme : la gestion de l’eau et l’environnement, la sécurité alimentaire, les diasporas, les arts vivants dans la vie quotidienne.

 

 

Cette UE n'est rattachée à aucune formation de master.

Contacts additionnels
-
Informations pratiques

La liste de diffusion, constituée à partir du mois de septembre, vous permet de recevoir les annonces et de suivre en permanence l'activité du séminaire. Pour vous inscrire sur la liste de diffusion, écrivez un courriel à Francis Zimmermann.

Direction de travaux des étudiants

Pour tous conseils et échanges personnalisés, écrire un courriel à Jean-Claude Galey ou Francis Zimmermann.

Réception des candidats
-
Pré-requis

Ce séminaire d'introduction à l'Inde et l'Asie du sud est ouvert à tous sans condition d'inscription.

  • 10 rue Monsieur-le-Prince
    Salle Alphonse-Dupront
    10 rue Monsieur-le-Prince 75006 Paris
    annuel / bimensuel (2e/4e), jeudi 11:00-13:00
    du 10 novembre 2022 au 26 janvier 2023

    Campus Condorcet-Centre de colloques
    Salle 3.10
    Centre de colloques, Cours des humanités 93300 Aubervilliers
    annuel / bimensuel (2e/4e), jeudi 10:30-12:30
    du 9 février 2023 au 25 mai 2023

    • Jeudi 9 février 2023
    • Jeudi 23 février 2023
    • Jeudi 9 mars 2023
    • Jeudi 23 mars 2023
    • Jeudi 13 avril 2023
    • Jeudi 11 mai 2023
    • Jeudi 25 mai 2023

    Nombre de séances : 12

Les jeux d’échelles entre questions globales et approches locales furent le fil rouge de nos séminaires cette année. Il s’agissait d’articuler la réflexion sur telle ou telle des grandes questions auxquelles nous sommes confrontés à l’échelle globale dans l’Inde des années 2020 et l’approche locale des choses à partir de notre expérience ethnographique particulière et des documents que chacun de nous a rassemblés à petite échelle, Francis Zimmermann au Kerala et Jean-Claude Galey au Tulunad (petite bordure côtière au nord du Kerala jouxtant le plateau du Karnataka). L’écologie et les structures sociales et politiques traditionnelles sont semblables, à la seule différence près qu’il n’y a pas de backwaters (lagons) au pays Tulu. Pour faire bref, nous limitons ce compte rendu à deux séances.

Retraçant l’histoire des heureux hasards de rencontre et des dialogues croisés établis à partir de 1992 avec des universitaires, écrivains et artistes locaux qui facilitèrent son ancrage local, Galey montra que le choix d’un terrain et d’un objet d’enquête résulte plus souvent qu’on ne dit d’une succession de différentes rencontres au départ imprévues. Mentionnons seulement A. K. Ramanujan (1929-1993), le poète et éminent indianiste de Chicago qui fut son initiateur, l’écrivain U. R. Ananthamurthy (1932-2014), Kuvempu (1904-1994), poète, dramaturge, romancier et critique en langue Kannada originaire du district de Shimoga au pays Tulu où une université aujourd’hui porte son nom, le dramaturge Girish Karnad (1938-2019), ou encore le philosophe Manu Sethi de l’Université de Mysore invité en 1996 à l’Ehess où il donna des conférences sur le culte des Bhutas. La problématique née de ces rencontres fut ensuite nourrie des contacts entretenus avec des institutions locales comme le Regional Centre for Folk and Popular Arts de Udipi, etc. Fort de l’expérience et de la disposition d’esprit ainsi acquises localement, Galey s’attacha à décrire l’impact de l’acculturation moderne – politique, économique et sociale – sur le paysage, les institutions et les usages traditionnels Tulu, en s’efforçant de faire ressortir la place qu’ils occupent encore et qu’on refuse ordinairement de leur reconnaître.

C’est à partir de petits faits locaux observés et documentés au Kuttanad, dans le centre du Kerala, que Zimmermann aborda la question de l’urbanisation. Sur ce petit coin de terre, le nāṭu [prononcer nāḍu] (malayalam), il avait rassemblé un corpus inscriptionum comme disait Bronislaw Malinowski, toute une philologie ethnographique, qui raconte par la voix des habitants du Kuttanad une histoire qui commença dans les années 1890 par la reprise sur les eaux saumâtres des backwaters de terres d’abord transformées en rizières, puis par la suite comblées et urbanisées, et qui se termine dans les années 2020 par le départ définitif des derniers paysans des basses terres. Selon les estimations officielles, dans les deux ans qui suivirent les inondations catastrophiques de 2018, plus de six mille familles qui vivaient dans les basses terres du Kuttanad, ce qui représente plus de trente mille habitants, ont abandonné leur maison et leurs terres dévastées. Ces terres inondables, qui seront dûment artificialisées, sont à n’en pas douter destinées à l’urbanisation. Mais l’artificialisation des terres et l’urbanisation s’accompagnent d’une pratique sociale entretenant le souvenir de l’environnement que les gens du cru ont perdu. C’est l’horticulture de loisir. Dans le récit ethnographique de cette mutation au Kuttanad, les jardins et la relation ville campagne sont au premier plan, du fait que les jardins, tant à l’échelle panindienne qu’à l’échelle mondialisée, ont fait depuis l’antiquité (depuis l’essor du commerce des épices) la spécificité de la culture malayalam.

Voilà donc deux dossiers constituant deux exemples complémentaires et significatifs de la démarche ethnographique qui fut la nôtre dans ce séminaire indianiste certes, mais de portée globale.