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UE935 - Penser les ruralités contemporaines


Lieu et planning


  • 54 bd Raspail
    54 bd Raspail 75006 Paris
    Salle AS1_08
    annuel / bimensuel (2e/4e), lundi 11:00-13:00
    du 8 novembre 2021 au 13 juin 2022
    Nombre de séances : 15


Description


Dernière modification : 17 mai 2021 19:19

Type d'UE
Séminaires de centre
Centres
Laboratoire d’anthropologie critique interdisciplinaire (IIAC-LACI)
Disciplines
Anthropologie sociale, ethnographie et ethnologie
Page web
-
Langues
français
Mots-clés
Agriculture Anthropologie Culture Développement durable Dynamiques sociales Paysage Rurales (études)
Aires culturelles
Europe France
Intervenant·e·s

Succédant au séminaire Ruralités contemporaines, ce séminaire, intitulé Penser les ruralités contemporaines, se donne pour objet d’interroger les différentes dimensions du rural, à partir d’acteurs divers et de points de vue contrastés. On abordera ainsi le rural comme lieu d’expériences et de débats, d’alternatives sociales et écologiques, de ressources patrimoniales (paysagères, architecturales, naturelles). Mais le rural apparaît aussi comme un lieu de pratiques agricoles productivistes, de relégation, de pauvreté et d’inégalité profonde, d’affaiblissement des services publics. Ces approches nourrissent des analyses diverses articulant (ou pas) le local et le global.

Nous traiterons de ces dynamiques et de ces thématiques à partir de terrains qui soulèvent des questions d’ordre pratique, culturel, économique, politique et social (la transformation des usages, la gestion et le partage des ressources, l’invention de nouveaux modèles de production et de commercialisation…). Nous aborderons aussi l’aspect symbolique (le rapport à la nature, la rhétorique de l’autochtonie et des racines, la mythification postmoderne du retour aux origines, dans leurs multiples formes d’expression). Nous interrogerons les transformations du rural sans les opposer à l’urbain, en examinant leurs mutuelles recompositions, l’agriculture urbaine en constituant un exemple récent.

Le programme détaillé n'est pas disponible.


Master


Cette UE n'est rattachée à aucune formation de master.


Renseignements


Contacts additionnels
iiac@ehess.fr
Informations pratiques
-
Direction de travaux des étudiants
-
Réception des candidats
-
Pré-requis

aucun


Compte rendu


 L’objectif de ce séminaire qui se tient avec une fréquence mensuelle est de monter l’évolution actuelle de l’espace rural avec ses acteurs, ses problèmes, ses conflits. Il rassemble chercheurs et étudiants dont les travaux sont consacrés à l’étude de ce champ qui intéresse plusieurs disciplines. En dépit des difficultés causées par la pandémie et grâce aux nouveaux moyens de communications (Zoom), nous avons pu respecter cette fréquence.

Martin de la Soudière (géographe, ethnologue et sociologue) a parlé des « petites lignes secondaires » (le train dans ses territoires), sujet d’actualité éclairé sous l’angle d’une enquête au long cours sur des lieux montagnards sillonnés depuis l’enfance, des Pyrénées à l’Auvergne, de la Creuse à l’Ardèche et aux Alpes.

Michel Lompech (géographe) a traité d’une passion contemporaine peu étudiée, l’élevage et les diverses formes d’utilisation de l’âne en France, en se posant la question des motivations d’acteurs très différents et du devenir de ces pratiques et de ces réseaux. 

Matthieu Ansaloni et Andy Smith (politologues) ont présenté leur ouvrage, L'expropriation de l'agriculture française : pouvoirs et politiques dans le capitalisme contemporain (2021), soulignant les effets induits sur les milieux ruraux et sur les tensions générées par l’absorption des petites exploitations. La plongée dans l'histoire révèle les logiques institutionnelles qui ont rendu possible une véritable expropriation. 

Jean Bourliaud (sociologue) et Eugénia Carlos Rios (chercheuse et écrivaine) ont dialogué sur les Andes, le premier en reliant le paysage agraire au vécu de la montagne, la seconde décodant les représentations de la montagne du Pérou. Deux séances ont été consacrées aux recherches de Sergio Dalla Bernardina, anthropologue italien enseignant à l’Université de Brest. 

La première séance fut consacrée au rapport à son ouvrage : La Langue des bois. L’appropriation de la nature entre remords et mauvaise foi (Paris, éditions du Muséum d’Histoire naturelle, 2020). 

La seconde séanceSergio Dalla Bernardina est revenu sur la fonction cathartique du spectacle sanglant (corrida, prédation des espèces sauvages sur la faune…) qui nous est offert à plusieurs titres (au nom de la morale, de la pédagogie, de l’esthétique) par les différents moyens d’information. Parler du sang qui coule dans les pâturages permet de s’interroger sur la pertinence du « modèle sacrificiel » dans l’étude de la contemporanéité.

Bernadette Lizet (ethnologue) est venue présenter l’état de sa recherche à l’occasion de la réédition augmentée de Cheval dans la vie quotidienne, Techniques et représentations du cheval de travail dans l’Europe industrielle. Un travail qui s’étale sur 40 ans (1982-2020) qui a impliqué une révision du texte initial, et surtout l’actualisation de la recherche par un terrain inédit sur les modalités et les formes d’un renouveau de la traction animale dans le monde rural et en ville, sous l’étroit contrôle des adeptes de l’antispécisme.

Jean-Charles Leyris, ethnologue et documentariste, a présenté son documentaire, La terre et l’usine (2017). Au travers du jardin ouvrier cultivé au pied de l’usine, le film trace le portrait et le parcours d'une famille venue d'Algérie dans les années 1960. D’une génération à l’autre et par-delà l’arrachement et les deuils, un dialogue fécond se noue entre le passé et le présent, le sacré et le profane, l'ici et l'ailleurs. 

Christel Bosc, politiste de formation a présenté ses travaux sur l’agroécologie « à la française », insistant sur les enjeux de changement politique et d’appropriation sociale. 

Rose-Marie Lagrave a présenté son livre, Se ressaisir ( 2021) sous l’angle de « L’empreinte du rural sur la trajectoire d’une transfuge de classe ». Déroulant le fil qui de l’école primaire d’un petit village l’a conduite à l’EHESS, Rose-Marie Lagrave a montré les dissonances et les ajustements successifs suscités par la traversée d’univers sociaux très éloignés, par le jeu d’une approche critique en sociologie et d’engagements politiques féministes.

Dernière modification : 17 mai 2021 19:19

Type d'UE
Séminaires de centre
Centres
Laboratoire d’anthropologie critique interdisciplinaire (IIAC-LACI)
Disciplines
Anthropologie sociale, ethnographie et ethnologie
Page web
-
Langues
français
Mots-clés
Agriculture Anthropologie Culture Développement durable Dynamiques sociales Paysage Rurales (études)
Aires culturelles
Europe France
Intervenant·e·s

Succédant au séminaire Ruralités contemporaines, ce séminaire, intitulé Penser les ruralités contemporaines, se donne pour objet d’interroger les différentes dimensions du rural, à partir d’acteurs divers et de points de vue contrastés. On abordera ainsi le rural comme lieu d’expériences et de débats, d’alternatives sociales et écologiques, de ressources patrimoniales (paysagères, architecturales, naturelles). Mais le rural apparaît aussi comme un lieu de pratiques agricoles productivistes, de relégation, de pauvreté et d’inégalité profonde, d’affaiblissement des services publics. Ces approches nourrissent des analyses diverses articulant (ou pas) le local et le global.

Nous traiterons de ces dynamiques et de ces thématiques à partir de terrains qui soulèvent des questions d’ordre pratique, culturel, économique, politique et social (la transformation des usages, la gestion et le partage des ressources, l’invention de nouveaux modèles de production et de commercialisation…). Nous aborderons aussi l’aspect symbolique (le rapport à la nature, la rhétorique de l’autochtonie et des racines, la mythification postmoderne du retour aux origines, dans leurs multiples formes d’expression). Nous interrogerons les transformations du rural sans les opposer à l’urbain, en examinant leurs mutuelles recompositions, l’agriculture urbaine en constituant un exemple récent.

Le programme détaillé n'est pas disponible.

Cette UE n'est rattachée à aucune formation de master.

Contacts additionnels
iiac@ehess.fr
Informations pratiques
-
Direction de travaux des étudiants
-
Réception des candidats
-
Pré-requis

aucun

  • 54 bd Raspail
    54 bd Raspail 75006 Paris
    Salle AS1_08
    annuel / bimensuel (2e/4e), lundi 11:00-13:00
    du 8 novembre 2021 au 13 juin 2022
    Nombre de séances : 15

 L’objectif de ce séminaire qui se tient avec une fréquence mensuelle est de monter l’évolution actuelle de l’espace rural avec ses acteurs, ses problèmes, ses conflits. Il rassemble chercheurs et étudiants dont les travaux sont consacrés à l’étude de ce champ qui intéresse plusieurs disciplines. En dépit des difficultés causées par la pandémie et grâce aux nouveaux moyens de communications (Zoom), nous avons pu respecter cette fréquence.

Martin de la Soudière (géographe, ethnologue et sociologue) a parlé des « petites lignes secondaires » (le train dans ses territoires), sujet d’actualité éclairé sous l’angle d’une enquête au long cours sur des lieux montagnards sillonnés depuis l’enfance, des Pyrénées à l’Auvergne, de la Creuse à l’Ardèche et aux Alpes.

Michel Lompech (géographe) a traité d’une passion contemporaine peu étudiée, l’élevage et les diverses formes d’utilisation de l’âne en France, en se posant la question des motivations d’acteurs très différents et du devenir de ces pratiques et de ces réseaux. 

Matthieu Ansaloni et Andy Smith (politologues) ont présenté leur ouvrage, L'expropriation de l'agriculture française : pouvoirs et politiques dans le capitalisme contemporain (2021), soulignant les effets induits sur les milieux ruraux et sur les tensions générées par l’absorption des petites exploitations. La plongée dans l'histoire révèle les logiques institutionnelles qui ont rendu possible une véritable expropriation. 

Jean Bourliaud (sociologue) et Eugénia Carlos Rios (chercheuse et écrivaine) ont dialogué sur les Andes, le premier en reliant le paysage agraire au vécu de la montagne, la seconde décodant les représentations de la montagne du Pérou. Deux séances ont été consacrées aux recherches de Sergio Dalla Bernardina, anthropologue italien enseignant à l’Université de Brest. 

La première séance fut consacrée au rapport à son ouvrage : La Langue des bois. L’appropriation de la nature entre remords et mauvaise foi (Paris, éditions du Muséum d’Histoire naturelle, 2020). 

La seconde séanceSergio Dalla Bernardina est revenu sur la fonction cathartique du spectacle sanglant (corrida, prédation des espèces sauvages sur la faune…) qui nous est offert à plusieurs titres (au nom de la morale, de la pédagogie, de l’esthétique) par les différents moyens d’information. Parler du sang qui coule dans les pâturages permet de s’interroger sur la pertinence du « modèle sacrificiel » dans l’étude de la contemporanéité.

Bernadette Lizet (ethnologue) est venue présenter l’état de sa recherche à l’occasion de la réédition augmentée de Cheval dans la vie quotidienne, Techniques et représentations du cheval de travail dans l’Europe industrielle. Un travail qui s’étale sur 40 ans (1982-2020) qui a impliqué une révision du texte initial, et surtout l’actualisation de la recherche par un terrain inédit sur les modalités et les formes d’un renouveau de la traction animale dans le monde rural et en ville, sous l’étroit contrôle des adeptes de l’antispécisme.

Jean-Charles Leyris, ethnologue et documentariste, a présenté son documentaire, La terre et l’usine (2017). Au travers du jardin ouvrier cultivé au pied de l’usine, le film trace le portrait et le parcours d'une famille venue d'Algérie dans les années 1960. D’une génération à l’autre et par-delà l’arrachement et les deuils, un dialogue fécond se noue entre le passé et le présent, le sacré et le profane, l'ici et l'ailleurs. 

Christel Bosc, politiste de formation a présenté ses travaux sur l’agroécologie « à la française », insistant sur les enjeux de changement politique et d’appropriation sociale. 

Rose-Marie Lagrave a présenté son livre, Se ressaisir ( 2021) sous l’angle de « L’empreinte du rural sur la trajectoire d’une transfuge de classe ». Déroulant le fil qui de l’école primaire d’un petit village l’a conduite à l’EHESS, Rose-Marie Lagrave a montré les dissonances et les ajustements successifs suscités par la traversée d’univers sociaux très éloignés, par le jeu d’une approche critique en sociologie et d’engagements politiques féministes.