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UE928 - Anthropologie des textures en Asie orientale
Lieu et planning
-
Bâtiment EHESS-Condorcet
EHESS, 2 cours des humanités 93300 Aubervilliers
Salle A302
annuel / bimensuel (1re/3e), mardi 11:00-13:00
du 2 novembre 2021 au 17 mai 2022
Nombre de séances : 12
Description
Dernière modification : 11 mai 2022 16:30
- Type d'UE
- Séminaires DR/CR
- Disciplines
- Anthropologie sociale, ethnographie et ethnologie
- Page web
- -
- Langues
- français
- Mots-clés
- Alimentation Apprentissage Artisanat Arts Comparatisme Corps Histoire des sciences et des techniques Santé Techniques
- Aires culturelles
- Asie Asie orientale
Intervenant·e·s
- Alice Doublier [référent·e] chargée de recherche, CNRS / Centre de recherches sur le Japon (CCJ-CRJ)
- Sandrine Ruhlmann chargée de recherche, CNRS / Centre d'études sur la Chine moderne et contemporaine (CCJ-CECMC)
- Aël Théry doctorante, EHESS / Centre d'études sur la Chine moderne et contemporaine (CCJ-CECMC)
Ce séminaire aura pour fil rouge la notion de texture, que nous comprendrons dans une acception large de trame, de composition faite d’entrelacs, de grains ou d’aspérités permettant de décrire les caractéristiques physiques et la consistance d’objets ou de matériaux. À la fois omniprésente et peu prise en charge comme objet d’étude à part entière, la question des textures apparaît comme particulièrement pertinente pour saisir et questionner les savoirs des sens dans les sociétés d’Asie orientale. Elle sera abordée ici tout autant dans ses implications théoriques (quel est l’apport d’une telle notion pour comprendre les savoir sensoriels ?) que dans ses dimensions méthodologiques (comment décrire des textures ou comment les traduire d’un monde à un autre notamment). À partir d’études de cas dans les champs des sciences, de la culture matérielle, des techniques, des arts ou encore de l’alimentation et de la santé, il s’agira donc de poser les bases d’une anthropologie comparée des textures dans le monde contemporain.
La séance du 17 mai se déroulera en salle 1.17, GED, campus Condorcet
Master
-
Séminaires de recherche
– Anthropologie-Ethnologie et anthropologie sociale
– M1/S1-S2-M2/S3-S4
Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
MCC – exposé oral, fiche de lecture -
Séminaires de recherche
– Études asiatiques-Histoire et sciences sociales : terrains, textes et images
– M1/S1-S2-M2/S3-S4
Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
MCC – exposé oral, fiche de lecture
Renseignements
- Contacts additionnels
- -
- Informations pratiques
- -
- Direction de travaux des étudiants
- -
- Réception des candidats
- -
- Pré-requis
- -
Compte rendu
Pour cette première année, ce séminaire avait pour objectif de poser les bases collectives d’une anthropologie des textures, à la fois sur plan théorique et sur le plan méthodologique. La notion de texture apparaissait en effet comme à la fois centrale dans les domaines de la cuisine et de l’alimentation et plus généralement dans l’artisanat d’Asie orientale et comme relativement absente comme catégorie interprétative dans les sciences sociales. À partir des acquis de l’ethnographie des techniques et matérialités, il s’agissait donc dans ce séminaire de questionner la pertinence d’une approche des savoir-faire en Asie orientale à partir des textures.
La première séance a été consacrée à la difficulté de définir le terme de textures et aux différentes manières de s’en saisir anthropologiquement. Pour les séances suivantes nous avons proposé à plusieurs chercheurs et chercheuses (ainsi que nous organisatrices du séminaire) de s’approprier la question des textures en relisant leurs matériaux à l’aune de cette notion.
Dans l’aire régionale asiatique nous avons donc entendu Sandrine Ruhlmann sur les différentes textures laitières en Mongolie, Aël Théry sur la texture du sauvage dans la cuisine contemporaine du Guangxi et du Guangdong et Alice Doublier sur le rôle des textures dans l’apprentissage de la céramique et des techniques brassicoles au Japon. Hélène Trébuchet (Université Paris-Nanterre, LESC) a présenté ses recherches sur la revitalisation des textiles en fibre de bananier chez les Kavalan à Taïwan, Mikaëla Le Meur (Université Aix-Marseille) ses travaux sur les nombreuses textures du plastique dans les filières de recyclage au Vietnam et Chloé Paberz (Inalco, IFRAE) sur les relations entre artisans du bois et artistes contemporains en Corée du Sud.
À des fins comparatives et en guise de contrepoint, le physicien Christophe Lavelle (CNRS-MNHN, StrInG) nous a présenté les différentes acceptions et usages des textures en physique de la cuisine ; Flavia Carraro (CNE-ArScan) ses recherches sur les textiles européens entre archéologie et ethnographie et Nicolas Adell (Université Toulouse-Jean Jaurès, LISST) l’étonnante absence des textures dans ses travaux sur la transmission des savoir-faire chez les compagnons.
À l’issue de cette année de séminaire nous avons dégagé deux axes de réflexion principaux qui serviront de base à des recherches collectives futures (qui prendront une autre forme que celle du séminaire) :
- La pluri-sensorialité fondamentale de la notion de texture pour les acteurs et les enquêtés. Loin de se restreindre au sens du toucher (par la main ou le palais), les textures sont toujours un assemblage de toucher, d’odorat, de vue ou d’ouïe. Une ethnographie des textures implique donc de mettre en place des dispositifs de captation et de restitution singuliers (notamment audiovisuels) ;
- La mise en avant des textures sur certains terrains apparaît par ailleurs comme une manière de souligner une singularité ou une identité. Les textures apparaissent dès lors comme le signe d’une résistance à l’homogénéisation des goûts, à l’industrialisation d’une profession, à la disparation de savoir-faire, ou à l’impossibilité du recyclage de certains matériaux.
Dernière modification : 11 mai 2022 16:30
- Type d'UE
- Séminaires DR/CR
- Disciplines
- Anthropologie sociale, ethnographie et ethnologie
- Page web
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- Langues
- français
- Mots-clés
- Alimentation Apprentissage Artisanat Arts Comparatisme Corps Histoire des sciences et des techniques Santé Techniques
- Aires culturelles
- Asie Asie orientale
Intervenant·e·s
- Alice Doublier [référent·e] chargée de recherche, CNRS / Centre de recherches sur le Japon (CCJ-CRJ)
- Sandrine Ruhlmann chargée de recherche, CNRS / Centre d'études sur la Chine moderne et contemporaine (CCJ-CECMC)
- Aël Théry doctorante, EHESS / Centre d'études sur la Chine moderne et contemporaine (CCJ-CECMC)
Ce séminaire aura pour fil rouge la notion de texture, que nous comprendrons dans une acception large de trame, de composition faite d’entrelacs, de grains ou d’aspérités permettant de décrire les caractéristiques physiques et la consistance d’objets ou de matériaux. À la fois omniprésente et peu prise en charge comme objet d’étude à part entière, la question des textures apparaît comme particulièrement pertinente pour saisir et questionner les savoirs des sens dans les sociétés d’Asie orientale. Elle sera abordée ici tout autant dans ses implications théoriques (quel est l’apport d’une telle notion pour comprendre les savoir sensoriels ?) que dans ses dimensions méthodologiques (comment décrire des textures ou comment les traduire d’un monde à un autre notamment). À partir d’études de cas dans les champs des sciences, de la culture matérielle, des techniques, des arts ou encore de l’alimentation et de la santé, il s’agira donc de poser les bases d’une anthropologie comparée des textures dans le monde contemporain.
La séance du 17 mai se déroulera en salle 1.17, GED, campus Condorcet
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Séminaires de recherche
– Anthropologie-Ethnologie et anthropologie sociale
– M1/S1-S2-M2/S3-S4
Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
MCC – exposé oral, fiche de lecture -
Séminaires de recherche
– Études asiatiques-Histoire et sciences sociales : terrains, textes et images
– M1/S1-S2-M2/S3-S4
Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
MCC – exposé oral, fiche de lecture
- Contacts additionnels
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- Informations pratiques
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- Direction de travaux des étudiants
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- Réception des candidats
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- Pré-requis
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Bâtiment EHESS-Condorcet
EHESS, 2 cours des humanités 93300 Aubervilliers
Salle A302
annuel / bimensuel (1re/3e), mardi 11:00-13:00
du 2 novembre 2021 au 17 mai 2022
Nombre de séances : 12
Pour cette première année, ce séminaire avait pour objectif de poser les bases collectives d’une anthropologie des textures, à la fois sur plan théorique et sur le plan méthodologique. La notion de texture apparaissait en effet comme à la fois centrale dans les domaines de la cuisine et de l’alimentation et plus généralement dans l’artisanat d’Asie orientale et comme relativement absente comme catégorie interprétative dans les sciences sociales. À partir des acquis de l’ethnographie des techniques et matérialités, il s’agissait donc dans ce séminaire de questionner la pertinence d’une approche des savoir-faire en Asie orientale à partir des textures.
La première séance a été consacrée à la difficulté de définir le terme de textures et aux différentes manières de s’en saisir anthropologiquement. Pour les séances suivantes nous avons proposé à plusieurs chercheurs et chercheuses (ainsi que nous organisatrices du séminaire) de s’approprier la question des textures en relisant leurs matériaux à l’aune de cette notion.
Dans l’aire régionale asiatique nous avons donc entendu Sandrine Ruhlmann sur les différentes textures laitières en Mongolie, Aël Théry sur la texture du sauvage dans la cuisine contemporaine du Guangxi et du Guangdong et Alice Doublier sur le rôle des textures dans l’apprentissage de la céramique et des techniques brassicoles au Japon. Hélène Trébuchet (Université Paris-Nanterre, LESC) a présenté ses recherches sur la revitalisation des textiles en fibre de bananier chez les Kavalan à Taïwan, Mikaëla Le Meur (Université Aix-Marseille) ses travaux sur les nombreuses textures du plastique dans les filières de recyclage au Vietnam et Chloé Paberz (Inalco, IFRAE) sur les relations entre artisans du bois et artistes contemporains en Corée du Sud.
À des fins comparatives et en guise de contrepoint, le physicien Christophe Lavelle (CNRS-MNHN, StrInG) nous a présenté les différentes acceptions et usages des textures en physique de la cuisine ; Flavia Carraro (CNE-ArScan) ses recherches sur les textiles européens entre archéologie et ethnographie et Nicolas Adell (Université Toulouse-Jean Jaurès, LISST) l’étonnante absence des textures dans ses travaux sur la transmission des savoir-faire chez les compagnons.
À l’issue de cette année de séminaire nous avons dégagé deux axes de réflexion principaux qui serviront de base à des recherches collectives futures (qui prendront une autre forme que celle du séminaire) :
- La pluri-sensorialité fondamentale de la notion de texture pour les acteurs et les enquêtés. Loin de se restreindre au sens du toucher (par la main ou le palais), les textures sont toujours un assemblage de toucher, d’odorat, de vue ou d’ouïe. Une ethnographie des textures implique donc de mettre en place des dispositifs de captation et de restitution singuliers (notamment audiovisuels) ;
- La mise en avant des textures sur certains terrains apparaît par ailleurs comme une manière de souligner une singularité ou une identité. Les textures apparaissent dès lors comme le signe d’une résistance à l’homogénéisation des goûts, à l’industrialisation d’une profession, à la disparation de savoir-faire, ou à l’impossibilité du recyclage de certains matériaux.