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UE82 - Conflits de modernité. Écologie, genre, race


Lieu et planning


  • Campus Condorcet-Centre de colloques
    Centre de colloques, Cours des humanités 93300 Aubervilliers
    Salle 3.09
    annuel / mensuel (3e), vendredi 12:30-14:30
    du 15 octobre 2021 au 17 juin 2022
    Nombre de séances : 9


Description


Dernière modification : 4 octobre 2021 07:35

Type d'UE
Séminaires DE/MC
Disciplines
Histoire, Sociologie
Page web
-
Langues
français
Mots-clés
Coloniales (études) Culture Environnement Féminisme Histoire Sociologie Travail
Aires culturelles
-
Intervenant·e·s
  • Cyril Lemieux [référent·e]   directeur d'études, EHESS / Laboratoire interdisciplinaire d'études sur les réflexivités. Fonds Yan-Thomas (LIER-FYT)
  • Pablo Blitstein   maître de conférences, EHESS / Groupe d'études sur les historiographies modernes (CRH-GEHM)
  • Marion Fontaine   maîtresse de conférences, Avignon Université / Centre Norbert-Elias (CNE)

Il est courant, dans l’analyse des conflits sociaux, d’opposer le traditionnel au moderne : certains groupes, dit-on, seraient trop attachés au passé, trop engoncés dans des croyances et des pratiques « dépassées » ; ils « résisteraient » à la modernité, redoutant de se confronter à ses exigences. Cette disqualification se renverse parfois, ainsi dans certaines analyses contemporaines, dans l’apologie des cultures ou des communautés « traditionnelles » – les « bons sauvages », les « primitifs de la révolte » – tentant de contrer le rouleau compresseur de la modernité. Si cette conception est insatisfaisante pour les sciences sociales, c’est qu’elle préjuge, dans un cas comme dans l’autre, de ce qui est moderne et ce qui ne l’est pas, quand il faudrait plutôt examiner comment la détermination de la « bonne » modernité est l’objet même des conflits. Suspendre le jugement sur le caractère « non moderne » des mouvements sociaux qui s’opposent à une définition donnée de la modernité, apparaît ainsi comme un préalable indispensable. Un tel geste de suspension est seul à même de nous faire comprendre en quoi ces mouvements oppositionnels, même lorsque leurs justifications se traduisent par un anti-modernisme doctrinal, s’inscrivent en réalité dans une forme de pensée et d’action revendicatives typiques des sociétés modernes. On est en droit, à cet égard, de les envisager comme produisant des formes alternatives de définition de la modernité et en cela, comme étant partie prenante de « conflits de modernité ». Telle est du moins la perspective que l’on développera dans ce séminaire, en tentant de faire apparaître ce que le recours à un cadre d’analyse fondé sur la notion de « conflits de modernité » peut changer concrètement dans le travail tant des historien·ne·s que des sociologues. Un certain nombre de grands dossiers seront abordés (à titre indicatif : les conflits autour du travail, de la décolonisation, du féminisme, de l’écologie ou de la culture) qui permettront de réexaminer et de réinterpréter à cette lumière des enquêtes empiriques issues des deux disciplines.

Journée d'étude le vendredi 13 mai 2022, de 8 h 30 à 13 h 30, salle polyvalente 50, centre de colloques, campus Condorcet, Aubervilliers.


Master


  • Séminaires de recherche – Études politiques – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel mensuelle = 6 ECTS
    MCC – Travail écrit (essai de 6 pages)
  • Séminaires de recherche – Histoire-Histoire du monde/histoire des mondes – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel mensuelle = 6 ECTS
    MCC – Travail écrit (essai de 6 pages)
  • Séminaires de recherche – Histoire-Histoire et sciences sociales – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel mensuelle = 6 ECTS
    MCC – Travail écrit (essai de 6 pages)
  • Séminaires de recherche – Sociologie – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel mensuelle = 6 ECTS
    MCC – Travail écrit (essai de 6 pages)

Renseignements


Contacts additionnels
-
Informations pratiques
-
Direction de travaux des étudiants
-
Réception des candidats

sur rendez-vous.

Pré-requis
-

Compte rendu


Prenant la suite du séminaire Paradoxes de la modernité, le séminaire a cette année cherché à préciser son questionnement en axant davantage ses interrogations autour de la question de la conflictualité, et en retenant des thématiques spécifiques – l’écologie, le genre, la race – qui se distinguent, de nos jours, par leur caractère hautement antagonique. À travers ce déplacement, c’est un double objectif qui a été poursuivi.

En premier lieu, il s’est agi de continuer à favoriser les échanges entre sociologie et histoire déjà engagés depuis plusieurs années. Cela s’est manifesté à la fois par l’ancrage disciplinaire des organisateurs et par l’invitation systématique, sur chaque thématique, d’un·e sociologue et d’un·e historien·ne, ceci afin de pouvoir opérer des lectures croisées de leurs travaux. L’occasion nous a ainsi été donnée de discuter, au cours de séances dont ils/elles étaient les invité·e·s, les travaux de Nolwenn Salmon (Université Lyon 3), Cyril Lemieux (EHESS), Fabrice Cahen (INED), Eléonore Lépinard (Université de Lausanne), Jean-Fréderic Schaub et Silvia Sebastiani (EHESS) et Audrey Célestine (Université de Lille).

En second lieu, il s’est agi d’aborder les trois thématiques retenues en respectant les options méthodologiques au fondement du séminaire depuis sa création, à savoir, notamment, le refus d’opposer, dans l’analyse des conflits, le traditionnel au moderne et le choix d’examiner au contraire comment la détermination de la « bonne » modernité est leur objet même. Suspendre le jugement sur le caractère « non moderne » de certains mouvements sociaux nous aura permis de comprendre en quoi ceux-ci, même lorsque leurs justifications se traduisent par un anti-modernisme doctrinal, s’inscrivent en réalité dans une forme de pensée et d’action revendicatives typiques des sociétés modernes. Cela nous aura également conduit à observer en quoi ce qui fait à certains égards l’unicité du cadre de la modernité résulte paradoxalement de la pluralité des projets de modernité qui s’y affrontent.

Le séminaire a été organisé en plusieurs temps. La première séance a été l’occasion d’un retour méthodologique sur ce que l’on entend par conflits de modernité. Le séminaire a ensuite été divisé en cycles de trois séances pour chacune des trois thématiques retenues : une séance avec un·e invité·e historien·ne, une séance avec un·e sociologue, une séance de discussion de travaux d’étudiant·es portant sur la thématique en question. En outre, le séminaire s’est clos sur une demi-journée, en mai, au cours de laquelle les étudiants qui n’avaient pas eu l’occasion de présenter leurs travaux dans les séances réservées à cet effet ont pu confronter leur propre objet à la problématique défendue dans le séminaire.

Au cours de l’année 2022-2023, le séminaire se poursuivra sur le même mode autour de conflits de modernité touchant trois nouveaux domaines : le nationalisme, l’État social et les professions.

Dernière modification : 4 octobre 2021 07:35

Type d'UE
Séminaires DE/MC
Disciplines
Histoire, Sociologie
Page web
-
Langues
français
Mots-clés
Coloniales (études) Culture Environnement Féminisme Histoire Sociologie Travail
Aires culturelles
-
Intervenant·e·s
  • Cyril Lemieux [référent·e]   directeur d'études, EHESS / Laboratoire interdisciplinaire d'études sur les réflexivités. Fonds Yan-Thomas (LIER-FYT)
  • Pablo Blitstein   maître de conférences, EHESS / Groupe d'études sur les historiographies modernes (CRH-GEHM)
  • Marion Fontaine   maîtresse de conférences, Avignon Université / Centre Norbert-Elias (CNE)

Il est courant, dans l’analyse des conflits sociaux, d’opposer le traditionnel au moderne : certains groupes, dit-on, seraient trop attachés au passé, trop engoncés dans des croyances et des pratiques « dépassées » ; ils « résisteraient » à la modernité, redoutant de se confronter à ses exigences. Cette disqualification se renverse parfois, ainsi dans certaines analyses contemporaines, dans l’apologie des cultures ou des communautés « traditionnelles » – les « bons sauvages », les « primitifs de la révolte » – tentant de contrer le rouleau compresseur de la modernité. Si cette conception est insatisfaisante pour les sciences sociales, c’est qu’elle préjuge, dans un cas comme dans l’autre, de ce qui est moderne et ce qui ne l’est pas, quand il faudrait plutôt examiner comment la détermination de la « bonne » modernité est l’objet même des conflits. Suspendre le jugement sur le caractère « non moderne » des mouvements sociaux qui s’opposent à une définition donnée de la modernité, apparaît ainsi comme un préalable indispensable. Un tel geste de suspension est seul à même de nous faire comprendre en quoi ces mouvements oppositionnels, même lorsque leurs justifications se traduisent par un anti-modernisme doctrinal, s’inscrivent en réalité dans une forme de pensée et d’action revendicatives typiques des sociétés modernes. On est en droit, à cet égard, de les envisager comme produisant des formes alternatives de définition de la modernité et en cela, comme étant partie prenante de « conflits de modernité ». Telle est du moins la perspective que l’on développera dans ce séminaire, en tentant de faire apparaître ce que le recours à un cadre d’analyse fondé sur la notion de « conflits de modernité » peut changer concrètement dans le travail tant des historien·ne·s que des sociologues. Un certain nombre de grands dossiers seront abordés (à titre indicatif : les conflits autour du travail, de la décolonisation, du féminisme, de l’écologie ou de la culture) qui permettront de réexaminer et de réinterpréter à cette lumière des enquêtes empiriques issues des deux disciplines.

Journée d'étude le vendredi 13 mai 2022, de 8 h 30 à 13 h 30, salle polyvalente 50, centre de colloques, campus Condorcet, Aubervilliers.

  • Séminaires de recherche – Études politiques – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel mensuelle = 6 ECTS
    MCC – Travail écrit (essai de 6 pages)
  • Séminaires de recherche – Histoire-Histoire du monde/histoire des mondes – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel mensuelle = 6 ECTS
    MCC – Travail écrit (essai de 6 pages)
  • Séminaires de recherche – Histoire-Histoire et sciences sociales – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel mensuelle = 6 ECTS
    MCC – Travail écrit (essai de 6 pages)
  • Séminaires de recherche – Sociologie – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel mensuelle = 6 ECTS
    MCC – Travail écrit (essai de 6 pages)
Contacts additionnels
-
Informations pratiques
-
Direction de travaux des étudiants
-
Réception des candidats

sur rendez-vous.

Pré-requis
-
  • Campus Condorcet-Centre de colloques
    Centre de colloques, Cours des humanités 93300 Aubervilliers
    Salle 3.09
    annuel / mensuel (3e), vendredi 12:30-14:30
    du 15 octobre 2021 au 17 juin 2022
    Nombre de séances : 9

Prenant la suite du séminaire Paradoxes de la modernité, le séminaire a cette année cherché à préciser son questionnement en axant davantage ses interrogations autour de la question de la conflictualité, et en retenant des thématiques spécifiques – l’écologie, le genre, la race – qui se distinguent, de nos jours, par leur caractère hautement antagonique. À travers ce déplacement, c’est un double objectif qui a été poursuivi.

En premier lieu, il s’est agi de continuer à favoriser les échanges entre sociologie et histoire déjà engagés depuis plusieurs années. Cela s’est manifesté à la fois par l’ancrage disciplinaire des organisateurs et par l’invitation systématique, sur chaque thématique, d’un·e sociologue et d’un·e historien·ne, ceci afin de pouvoir opérer des lectures croisées de leurs travaux. L’occasion nous a ainsi été donnée de discuter, au cours de séances dont ils/elles étaient les invité·e·s, les travaux de Nolwenn Salmon (Université Lyon 3), Cyril Lemieux (EHESS), Fabrice Cahen (INED), Eléonore Lépinard (Université de Lausanne), Jean-Fréderic Schaub et Silvia Sebastiani (EHESS) et Audrey Célestine (Université de Lille).

En second lieu, il s’est agi d’aborder les trois thématiques retenues en respectant les options méthodologiques au fondement du séminaire depuis sa création, à savoir, notamment, le refus d’opposer, dans l’analyse des conflits, le traditionnel au moderne et le choix d’examiner au contraire comment la détermination de la « bonne » modernité est leur objet même. Suspendre le jugement sur le caractère « non moderne » de certains mouvements sociaux nous aura permis de comprendre en quoi ceux-ci, même lorsque leurs justifications se traduisent par un anti-modernisme doctrinal, s’inscrivent en réalité dans une forme de pensée et d’action revendicatives typiques des sociétés modernes. Cela nous aura également conduit à observer en quoi ce qui fait à certains égards l’unicité du cadre de la modernité résulte paradoxalement de la pluralité des projets de modernité qui s’y affrontent.

Le séminaire a été organisé en plusieurs temps. La première séance a été l’occasion d’un retour méthodologique sur ce que l’on entend par conflits de modernité. Le séminaire a ensuite été divisé en cycles de trois séances pour chacune des trois thématiques retenues : une séance avec un·e invité·e historien·ne, une séance avec un·e sociologue, une séance de discussion de travaux d’étudiant·es portant sur la thématique en question. En outre, le séminaire s’est clos sur une demi-journée, en mai, au cours de laquelle les étudiants qui n’avaient pas eu l’occasion de présenter leurs travaux dans les séances réservées à cet effet ont pu confronter leur propre objet à la problématique défendue dans le séminaire.

Au cours de l’année 2022-2023, le séminaire se poursuivra sur le même mode autour de conflits de modernité touchant trois nouveaux domaines : le nationalisme, l’État social et les professions.