Attention, les informations que vous consultez actuellement ne sont pas celles de l'année universitaire en cours. Consulter l'année universitaire 2023-2024.

UE335 - Circulations internationales et (sorties de) Guerre froide


Lieu et planning


  • 54 bd Raspail
    Salle AS1_24
    54 bd Raspail 75006 Paris
    annuel / mensuel (2e), mardi 15:00-18:00
    du 10 novembre 2020 au 8 juin 2021. La séance du 8 juin est reportée au mercredi 9 juin 2021 (même horaire, même salle)


Description


Dernière modification : 15 février 2021 12:19

Type d'UE
Séminaires DR/CR
Disciplines
Histoire, Sociologie
Page web
-
Langues
français
Mots-clés
Circulations Globalisation Politique Relations internationales Sociologie politique Transnational
Aires culturelles
Transnational/transfrontières
Intervenant·e·s
  • Ioana Cîrstocea [référent·e]   chargée de recherche, CNRS / Centre européen de sociologie et de science politique (CESSP)
  • Ioana Popa   chargée de recherche, CNRS

La prise en compte des processus circulatoires à la fois comme objet d’étude et comme prisme analytique compte parmi les acquis du renouveau historiographique en cours sur la Guerre froide, définie de manière conventionnelle comme un état des relations internationales caractérisé par l’antagonisme entre deux superpuissances (États-Unis/URSS), la confrontation entre les systèmes capitaliste et socialiste et la séparation quasi-hermétique des camps qui s’en revendiquaient. Dans le prolongement d’une première édition organisée en 2017-2018, ce séminaire entend examiner l’apport de cette perspective de recherche à la compréhension de la Guerre froide, du cadre d’action et de représentations qu’elle offre aux acteurs, des asymétries et multipolarités éventuelles qui la caractérisent, sans négliger les limites méthodologiques et conceptuelles de cette perspective. Seront notamment privilégiées des enquêtes interrogeant la construction d’espaces sociaux transnationaux créés autour d’organisations internationales, de rencontres militantes, de programmes d’échanges économiques, culturels et scientifiques. D’autres entrées heuristiques possibles porteront sur des flux (d’idées, d’objets, de personnes, de pratiques, de modèles institutionnels) ainsi que sur des intermédiaires aux parcours biographiques internationalisés et des « lieux carrefours » (institutions, événements internationaux). La géographie de ces circulations ne se limitera pas à la prise en compte des dynamiques « Est-Ouest » mais inclura également celles « Est-Est », « Nord-Sud » ou « Sud-Sud ». Enfin, il s’agira également d’interroger le rôle joué par les processus circulatoires dans le réagencement, la redéfinition et le délitement de l’état des structures caractérisant le contexte international ciblé ici et in fine, dans les sorties de Guerre froide. Si elles sont concrètement entraînées par la chute proprement dite des régimes communistes, elles sont aussi « présumées » ou « inachevées » lors des conjonctures dites de « détente » redéfinissant provisoirement cet état. Ce faisant, le séminaire ambitionne à connecter ces thématiques à des questions habituellement distinctes, portant sur des processus de démocratisation, de libéralisation économique et de globalisation post-Guerre froide. Il entend aussi s’appuyer sur l’analyse, par-delà les sorties de Guerre froide, des inerties des acteurs, de leurs pratiques et de leurs représentations, ou encore, de la genèse, à cette époque précisément, de réseaux, principes, modèles d’action, voire de « mots d’ordre » institutionnalisés, légitimés et qui circulent pendant la décennie 1990 à un niveau construit d’emblée comme « global ». C’est dès lors à un examen critique des césures politiques qu’invite également ce séminaire.

10 novembre 2020 : Séance introductive. Problématique générale du séminaire, cadrages théoriques et méthodologiques à partir de deux enquêtes

  • Ioana Popa (CNRS, ISP) : « Une sociologie des processus circulatoires en contexte de Guerre froide. Construction et résultats d’une enquête sur les circuits de traduction littéraire par-delà le rideau de fer »
  • Ioana Cîrstocea (CNRS, CESSP) : « Enquêter sur la production transnationale du genre en contexte post-Guerre froide (Europe de l’Est, 1990-2000) »

8 décembre 2020 : Cristallisation et essor international des domaines scientifiques en contexte de Guerre froide

  • Marc Elie (CNRS, CERCEC) : « Internationalisation et conflictualité de Guerre froide dans la pédologie, 1951-1998 »
  • Morgan Jouvenet (CNRS, Printemps) : « L'ice core science dans la Guerre froide. Travail scientifique et projets politiques sur le terrain polaire »
  • Arnaud Saint-Martin (CNRS, CESSP) : « Rémanence de la Guerre froide dans la ‘communauté spatiale’»

12 janvier 2021 : Formation de l’homme nouveau, performances socialistes et compétition internationale

  • Emmanuel Droit (Université de Strasbourg) : « L'éducation en RDA: entre révolution anthropologique et esprit de compétition »
  • Sylvain Dufraisse (Université de Nantes) : « Produire une voie soviétique vers la performance sportive : genèse, diffusion et limites (deuxième moitié du XXe siècle) »

9 février 2021 : Formations à des carrières internationales et pratiques professionnelles de l’international en contexte de Guerre froide

  • Sophie Momzikoff-Markoff (Sorbonne Université Paris 4) : « Les experts internationaux du PCUS : quelle action politique en période de tension internationale ? Seconde moitié des années 1970, milieu des années 1980 »
  • Pierre-Louis Six (Université Panthéon Assas Paris 2) : « ‘Dire le monde tel qu’il est’ : l’introduction d’une critique de l’URSS dans le curriculum de l’Institut d’État des relations internationales de Moscou (1953-1964) »
  • Frédéric Attal (Université Polytechnique Hauts-de-France) : « Le centre bolognais de la School of Advanced International Studies de la Johns Hopkins University : la création et les premières années »

9 mars 2021 : Éducation et socialisations politiques : l’Afrique post-coloniale entre « l’Est » et « l’Ouest »

  • Françoise Blum (Centre d’histoire sociale des mondes contemporains) : « Les étudiants africains : enjeu d'avenir dans le monde de la Guerre froide »
  • Pierre Guidi (Institut de recherche pour le développement) : « Éducation et travail reproductif des femmes en Éthiopie : entre Guerre froide et construction de l’État-nation (années 1940-1991) »

13 avril 2021 : Les échanges économico-industriels dans la politique des « blocs »

  • Amélie Regnauld (agrégée d’histoire et docteure en histoire contemporaine, professeure au lycée Louise Michel de Bobigny): « La coopération militaro-économique entre l'Egypte et la RDA, 1969-1989 »
  • Gaetano La Nave (Université de Naples « L’Orientale ») : « Relations transatlantiques et ouvertures vers l'Est. Les circulations entre blocs pendant la Guerre Froide. Le cas FIAT »

11 mai 2021 : Professionnalisation du travail politique en contexte (post-)autoritaire : reconversion de ressources, compétitions partisanes, réseaux transnationaux

  • Clémentine Fauconnier (Université de Haute-Alsace, SAGE Strasbourg) : « L'invention d'un métier : la constitution de savoir-faire électoraux en période de changement de régime »
  • Valentin Behr (SAGE Strasbourg) : « Saisir la production et la circulation transnationale des idées par la périphérie. Les intellectuels conservateurs polonais, de l'anticommunisme à la critique de la démocratie libérale »
  • Jérôme Heurtaux (CEFRES, Prague) : « Les dynamiques endogènes de la construction d'une démocratie de partis en Pologne »

9 juin 2021 : Constructions et généalogies des normes et des dispositifs juridiques et mémoriels: « criminalisations du passé », «condamnations du communisme »

  • Raluca Grosescu (École nationale d'études politiques et administratives, Bucarest) : « Rendre imprescriptibles les crimes de masse. Circulation des normes et savoirs juridiques durant la Guerre froide »
  • Laure Neumayer (Université Paris 1, CESSP), « La criminalisation du communisme dans l’espace politique européen après la Guerre froide »
  • Anemona Constantin (ICUB-Institut de recherche de l’Université de Bucarest) : « Condamnation du passé et légitimation d'un nouveau régime politique. Appropriations et usages d'un dispositif mémoriel : les commissions d'historiens en Roumanie (2004-2006) »

Master


  • Séminaires de recherche – Études politiques – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel mensuelle = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture

Renseignements


Contacts additionnels
-
Informations pratiques
-
Direction de travaux des étudiants

Sur rendez-vous, demandé par courriel

Réception des candidats
-
Pré-requis
-

Compte rendu


Le séminaire a été lancé à la rentrée 2017-2018 et a été inscrit au programme du master « Études politiques » de l’EHESS. Il a comporté cette année 8 séances mensuelles de 3 heures (6 ECTS) et a été organisé exclusivement en visioconférence.

Définie de manière conventionnelle comme un état des relations internationales caractérisé par l’antagonisme entre deux superpuissances (États-Unis/URSS), la confrontation entre les systèmes capitaliste et socialiste et la séparation quasi-hermétique des camps qui s’en revendiquaient, la Guerre froide fait dernièrement l’objet d’un renouveau historiographique grâce notamment à la prise en compte des processus circulatoires, envisagés à la fois comme objet d’étude et comme prisme analytique. Le séminaire examine l’apport de cette « perspective circulatoire » sans en négliger les limites méthodologiques et conceptuelles. Privilégiant des enquêtes qui interrogent la construction d’espaces sociaux transnationaux créés autour d’organisations internationales, de rencontres militantes, de programmes d’échanges économiques, culturels et scientifiques, il s’intéresse aux flux (d’idées, d’objets, de personnes, de pratiques, de modèles institutionnels), aux intermédiaires aux parcours biographiques internationalisés ainsi qu’à des « lieux carrefour » (institutions, événements internationaux). Il entend par ailleurs prendre en compte des géographies qui ne se limitent pas aux dynamiques classiques « Est-Ouest » mais comportent d’autres dimensions (« Est-Sud », « Nord-Sud ») et interroge le rôle joué par les processus circulatoires dans le réagencement, la redéfinition et le délitement de l’état des structures caractérisant le contexte international ciblé. Il s’agit ce faisant d’aborder également des thématiques et des questions habituellement dissociées de la littérature sur la Guerre froide, par exemple les processus de démocratisation, de libéralisation économique et de globalisation. Enfin, que ce soit lors de la séance introductive assurée par les organisatrices ou dans des échanges avec les invités, les enjeux méthodologiques de la construction de ce type d’objet ont également été abordés.

Pendant l’année universitaire 2020-2021, les séances thématiques organisées ont rassemblé 2 à 3 interventions faites par une vingtaine de chercheur·e·s basé·e·s notamment dans des établissements français (CNRS, Sorbonne Université, Université de Strasbourg, Université de Nantes, IRD, etc.), mais aussi par quelques collègues francophones travaillant à l’étranger (Roumanie, République tchèque, Italie). Les séances ont porté sur la cristallisation et l’essor international des domaines scientifiques à travers les cas de la pédologie, de l’ice core science et des sciences de l’espace (abordés respectivement par Marc Elie, Morgan Jouvenet et Arnaud Saint-Martin) ; la formation de l’« homme nouveau » et l’orchestration des performances socialistes dans la compétition internationale notamment entre « l’Est » et « l’Ouest » (à partir des cas allemand et soviétique, étudiés par Emmanuel Droit et Sylvain Dufraisse) ; les formations à des carrières internationales d’experts et les pratiques des professionnels des relations internationales travaillant des deux côtés du Rideau de fer (analysés par Sophie Momzikoff-Markoff, Pierre-Louis Six et Frédéric Attal) ; l’éducation et les socialisations politiques internationales des élites africaines postcoloniales entre l’« Est » et l’« Ouest » (ayant fait l’objet des exposés de Françoise Blum et Pierre Guidi) ; les échanges économico-industriels dans la politique des « blocs » (entreprises militaires et civiles) (sur lesquels s’est penchée l’intervention d’Amélie Regnauld, celle de G. La Nave, également inscrite au programme, ayant dû être reportée) ; enfin, la professionnalisation transnationale du travail politique en contexte (post-)autoritaire et la généalogie des dispositifs juridiques et mémoriels mobilisés dans la « condamnation du communisme » (abordés par Jérôme Heurtaux, Valentin Behr et Clémentine Fauconnier).

Chacune de ces séances a réuni un nombre variable (10 à 15) de participant·e·s intéressé·e·s par les thèmes abordés, dont des étudiant·e·s de master (études politiques, histoire), parmi lesquels certains ont fait valider l’enseignement.

 

Publications

.

Dernière modification : 15 février 2021 12:19

Type d'UE
Séminaires DR/CR
Disciplines
Histoire, Sociologie
Page web
-
Langues
français
Mots-clés
Circulations Globalisation Politique Relations internationales Sociologie politique Transnational
Aires culturelles
Transnational/transfrontières
Intervenant·e·s
  • Ioana Cîrstocea [référent·e]   chargée de recherche, CNRS / Centre européen de sociologie et de science politique (CESSP)
  • Ioana Popa   chargée de recherche, CNRS

La prise en compte des processus circulatoires à la fois comme objet d’étude et comme prisme analytique compte parmi les acquis du renouveau historiographique en cours sur la Guerre froide, définie de manière conventionnelle comme un état des relations internationales caractérisé par l’antagonisme entre deux superpuissances (États-Unis/URSS), la confrontation entre les systèmes capitaliste et socialiste et la séparation quasi-hermétique des camps qui s’en revendiquaient. Dans le prolongement d’une première édition organisée en 2017-2018, ce séminaire entend examiner l’apport de cette perspective de recherche à la compréhension de la Guerre froide, du cadre d’action et de représentations qu’elle offre aux acteurs, des asymétries et multipolarités éventuelles qui la caractérisent, sans négliger les limites méthodologiques et conceptuelles de cette perspective. Seront notamment privilégiées des enquêtes interrogeant la construction d’espaces sociaux transnationaux créés autour d’organisations internationales, de rencontres militantes, de programmes d’échanges économiques, culturels et scientifiques. D’autres entrées heuristiques possibles porteront sur des flux (d’idées, d’objets, de personnes, de pratiques, de modèles institutionnels) ainsi que sur des intermédiaires aux parcours biographiques internationalisés et des « lieux carrefours » (institutions, événements internationaux). La géographie de ces circulations ne se limitera pas à la prise en compte des dynamiques « Est-Ouest » mais inclura également celles « Est-Est », « Nord-Sud » ou « Sud-Sud ». Enfin, il s’agira également d’interroger le rôle joué par les processus circulatoires dans le réagencement, la redéfinition et le délitement de l’état des structures caractérisant le contexte international ciblé ici et in fine, dans les sorties de Guerre froide. Si elles sont concrètement entraînées par la chute proprement dite des régimes communistes, elles sont aussi « présumées » ou « inachevées » lors des conjonctures dites de « détente » redéfinissant provisoirement cet état. Ce faisant, le séminaire ambitionne à connecter ces thématiques à des questions habituellement distinctes, portant sur des processus de démocratisation, de libéralisation économique et de globalisation post-Guerre froide. Il entend aussi s’appuyer sur l’analyse, par-delà les sorties de Guerre froide, des inerties des acteurs, de leurs pratiques et de leurs représentations, ou encore, de la genèse, à cette époque précisément, de réseaux, principes, modèles d’action, voire de « mots d’ordre » institutionnalisés, légitimés et qui circulent pendant la décennie 1990 à un niveau construit d’emblée comme « global ». C’est dès lors à un examen critique des césures politiques qu’invite également ce séminaire.

10 novembre 2020 : Séance introductive. Problématique générale du séminaire, cadrages théoriques et méthodologiques à partir de deux enquêtes

  • Ioana Popa (CNRS, ISP) : « Une sociologie des processus circulatoires en contexte de Guerre froide. Construction et résultats d’une enquête sur les circuits de traduction littéraire par-delà le rideau de fer »
  • Ioana Cîrstocea (CNRS, CESSP) : « Enquêter sur la production transnationale du genre en contexte post-Guerre froide (Europe de l’Est, 1990-2000) »

8 décembre 2020 : Cristallisation et essor international des domaines scientifiques en contexte de Guerre froide

  • Marc Elie (CNRS, CERCEC) : « Internationalisation et conflictualité de Guerre froide dans la pédologie, 1951-1998 »
  • Morgan Jouvenet (CNRS, Printemps) : « L'ice core science dans la Guerre froide. Travail scientifique et projets politiques sur le terrain polaire »
  • Arnaud Saint-Martin (CNRS, CESSP) : « Rémanence de la Guerre froide dans la ‘communauté spatiale’»

12 janvier 2021 : Formation de l’homme nouveau, performances socialistes et compétition internationale

  • Emmanuel Droit (Université de Strasbourg) : « L'éducation en RDA: entre révolution anthropologique et esprit de compétition »
  • Sylvain Dufraisse (Université de Nantes) : « Produire une voie soviétique vers la performance sportive : genèse, diffusion et limites (deuxième moitié du XXe siècle) »

9 février 2021 : Formations à des carrières internationales et pratiques professionnelles de l’international en contexte de Guerre froide

  • Sophie Momzikoff-Markoff (Sorbonne Université Paris 4) : « Les experts internationaux du PCUS : quelle action politique en période de tension internationale ? Seconde moitié des années 1970, milieu des années 1980 »
  • Pierre-Louis Six (Université Panthéon Assas Paris 2) : « ‘Dire le monde tel qu’il est’ : l’introduction d’une critique de l’URSS dans le curriculum de l’Institut d’État des relations internationales de Moscou (1953-1964) »
  • Frédéric Attal (Université Polytechnique Hauts-de-France) : « Le centre bolognais de la School of Advanced International Studies de la Johns Hopkins University : la création et les premières années »

9 mars 2021 : Éducation et socialisations politiques : l’Afrique post-coloniale entre « l’Est » et « l’Ouest »

  • Françoise Blum (Centre d’histoire sociale des mondes contemporains) : « Les étudiants africains : enjeu d'avenir dans le monde de la Guerre froide »
  • Pierre Guidi (Institut de recherche pour le développement) : « Éducation et travail reproductif des femmes en Éthiopie : entre Guerre froide et construction de l’État-nation (années 1940-1991) »

13 avril 2021 : Les échanges économico-industriels dans la politique des « blocs »

  • Amélie Regnauld (agrégée d’histoire et docteure en histoire contemporaine, professeure au lycée Louise Michel de Bobigny): « La coopération militaro-économique entre l'Egypte et la RDA, 1969-1989 »
  • Gaetano La Nave (Université de Naples « L’Orientale ») : « Relations transatlantiques et ouvertures vers l'Est. Les circulations entre blocs pendant la Guerre Froide. Le cas FIAT »

11 mai 2021 : Professionnalisation du travail politique en contexte (post-)autoritaire : reconversion de ressources, compétitions partisanes, réseaux transnationaux

  • Clémentine Fauconnier (Université de Haute-Alsace, SAGE Strasbourg) : « L'invention d'un métier : la constitution de savoir-faire électoraux en période de changement de régime »
  • Valentin Behr (SAGE Strasbourg) : « Saisir la production et la circulation transnationale des idées par la périphérie. Les intellectuels conservateurs polonais, de l'anticommunisme à la critique de la démocratie libérale »
  • Jérôme Heurtaux (CEFRES, Prague) : « Les dynamiques endogènes de la construction d'une démocratie de partis en Pologne »

9 juin 2021 : Constructions et généalogies des normes et des dispositifs juridiques et mémoriels: « criminalisations du passé », «condamnations du communisme »

  • Raluca Grosescu (École nationale d'études politiques et administratives, Bucarest) : « Rendre imprescriptibles les crimes de masse. Circulation des normes et savoirs juridiques durant la Guerre froide »
  • Laure Neumayer (Université Paris 1, CESSP), « La criminalisation du communisme dans l’espace politique européen après la Guerre froide »
  • Anemona Constantin (ICUB-Institut de recherche de l’Université de Bucarest) : « Condamnation du passé et légitimation d'un nouveau régime politique. Appropriations et usages d'un dispositif mémoriel : les commissions d'historiens en Roumanie (2004-2006) »
  • Séminaires de recherche – Études politiques – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel mensuelle = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture
Contacts additionnels
-
Informations pratiques
-
Direction de travaux des étudiants

Sur rendez-vous, demandé par courriel

Réception des candidats
-
Pré-requis
-
  • 54 bd Raspail
    Salle AS1_24
    54 bd Raspail 75006 Paris
    annuel / mensuel (2e), mardi 15:00-18:00
    du 10 novembre 2020 au 8 juin 2021. La séance du 8 juin est reportée au mercredi 9 juin 2021 (même horaire, même salle)

Le séminaire a été lancé à la rentrée 2017-2018 et a été inscrit au programme du master « Études politiques » de l’EHESS. Il a comporté cette année 8 séances mensuelles de 3 heures (6 ECTS) et a été organisé exclusivement en visioconférence.

Définie de manière conventionnelle comme un état des relations internationales caractérisé par l’antagonisme entre deux superpuissances (États-Unis/URSS), la confrontation entre les systèmes capitaliste et socialiste et la séparation quasi-hermétique des camps qui s’en revendiquaient, la Guerre froide fait dernièrement l’objet d’un renouveau historiographique grâce notamment à la prise en compte des processus circulatoires, envisagés à la fois comme objet d’étude et comme prisme analytique. Le séminaire examine l’apport de cette « perspective circulatoire » sans en négliger les limites méthodologiques et conceptuelles. Privilégiant des enquêtes qui interrogent la construction d’espaces sociaux transnationaux créés autour d’organisations internationales, de rencontres militantes, de programmes d’échanges économiques, culturels et scientifiques, il s’intéresse aux flux (d’idées, d’objets, de personnes, de pratiques, de modèles institutionnels), aux intermédiaires aux parcours biographiques internationalisés ainsi qu’à des « lieux carrefour » (institutions, événements internationaux). Il entend par ailleurs prendre en compte des géographies qui ne se limitent pas aux dynamiques classiques « Est-Ouest » mais comportent d’autres dimensions (« Est-Sud », « Nord-Sud ») et interroge le rôle joué par les processus circulatoires dans le réagencement, la redéfinition et le délitement de l’état des structures caractérisant le contexte international ciblé. Il s’agit ce faisant d’aborder également des thématiques et des questions habituellement dissociées de la littérature sur la Guerre froide, par exemple les processus de démocratisation, de libéralisation économique et de globalisation. Enfin, que ce soit lors de la séance introductive assurée par les organisatrices ou dans des échanges avec les invités, les enjeux méthodologiques de la construction de ce type d’objet ont également été abordés.

Pendant l’année universitaire 2020-2021, les séances thématiques organisées ont rassemblé 2 à 3 interventions faites par une vingtaine de chercheur·e·s basé·e·s notamment dans des établissements français (CNRS, Sorbonne Université, Université de Strasbourg, Université de Nantes, IRD, etc.), mais aussi par quelques collègues francophones travaillant à l’étranger (Roumanie, République tchèque, Italie). Les séances ont porté sur la cristallisation et l’essor international des domaines scientifiques à travers les cas de la pédologie, de l’ice core science et des sciences de l’espace (abordés respectivement par Marc Elie, Morgan Jouvenet et Arnaud Saint-Martin) ; la formation de l’« homme nouveau » et l’orchestration des performances socialistes dans la compétition internationale notamment entre « l’Est » et « l’Ouest » (à partir des cas allemand et soviétique, étudiés par Emmanuel Droit et Sylvain Dufraisse) ; les formations à des carrières internationales d’experts et les pratiques des professionnels des relations internationales travaillant des deux côtés du Rideau de fer (analysés par Sophie Momzikoff-Markoff, Pierre-Louis Six et Frédéric Attal) ; l’éducation et les socialisations politiques internationales des élites africaines postcoloniales entre l’« Est » et l’« Ouest » (ayant fait l’objet des exposés de Françoise Blum et Pierre Guidi) ; les échanges économico-industriels dans la politique des « blocs » (entreprises militaires et civiles) (sur lesquels s’est penchée l’intervention d’Amélie Regnauld, celle de G. La Nave, également inscrite au programme, ayant dû être reportée) ; enfin, la professionnalisation transnationale du travail politique en contexte (post-)autoritaire et la généalogie des dispositifs juridiques et mémoriels mobilisés dans la « condamnation du communisme » (abordés par Jérôme Heurtaux, Valentin Behr et Clémentine Fauconnier).

Chacune de ces séances a réuni un nombre variable (10 à 15) de participant·e·s intéressé·e·s par les thèmes abordés, dont des étudiant·e·s de master (études politiques, histoire), parmi lesquels certains ont fait valider l’enseignement.

 

Publications

.