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UE256 - Anthropologie du compromis en Mongolie contemporaine (suite)


Lieu et planning


  • 54 bd Raspail
    54 bd Raspail 75006 Paris
    Salle A06_51
    annuel / bimensuel (1re/3e), mardi 13:00-15:00
    du 3 novembre 2020 au 18 mai 2021


Description


Dernière modification : 4 novembre 2020 19:30

Type d'UE
Séminaires DR/CR
Disciplines
Anthropologie sociale, ethnographie et ethnologie
Page web
-
Langues
français
Mots-clés
Anthropologie Anthropologie sociale Culture matérielle Dynamiques sociales Ethnographie Geste technique Savoir-faire Savoirs Techniques
Aires culturelles
Asie centrale Asie orientale
Intervenant·e·s
  • Sandrine Ruhlmann [référent·e]   chargée de recherche, CNRS / Centre d'études sur la Chine moderne et contemporaine (CCJ-CECMC)

Cette année, nous poursuivrons l’étude de la notion de compromis dans le contexte des évolutions récentes de la République populaire de Mongolie. La pertinence du terme de compromis sera discutée. Nous nous intéresserons à la spécificité du processus de compromis dans les deux Mongolie politiquement distinctes, la Mongolie (République populaire de) et la Mongolie méridionale (Région autonome de Mongolie Intérieure de la République populaire de Chine), c’est-à-dire dans les contextes post-communistes et communistes de type soviétique et chinois. Des séances consisteront à dialoguer avec des collègues et des doctorants invités pour questionner le processus du compromis dans une aire géographique et culturelle plus large, l’Asie centrale et septentrionale. Enfin, nous étudierons des textes récents et plus anciens d’auteurs des sciences humaines et sociales en mettant à l’épreuve des faits ethnographiés sous l’angle des techniques en Mongolie contemporaine, notamment dans trois contextes différents où le processus de compromis a pu être déployé (contexte funéraire, contexte festif de célébration du Nouvel An mongol, dans le cadre de la gestion des maladies animales).

3 novembre 2020 : Séance d’introduction sur le concept de compromis

17 novembre 2020 : Le compromis en Mongolie communiste et post-communiste

1er décembre 2020 : Dialogue avec Roberte Hamayon (directrice d’études honoraire EPHE, chamanisme, Sibérie, Bouriatie)

15 décembre 2020 : Dialogue avec Maxime Corron (doctorant, EHESS, hospitalité, compromis, Kazakhstan)

5 janvier 2021 : Dialogue avec Charlotte Marchina (maître de conférences, INLaCO-IFRAE, pastoralisme, relation homme-animal, Mongolie, Sibérie)

19 janvier 2021 : Dialogue avec Guéorgui Mory (doctorant, EHESS, Kirghizstan)

2 février 2021 : Dialogue avec Ksenia Pimenova (postdoctorante, EPHE-GSRL, restes humains, musée, Sibérie du Sud)

16 février 2021 : Exemples ethnographiques de compromis en Mongolie

2 mars 2021 : Dialogue avec Anne Dalles (postdoctorante, broderie, chamanisme, christianisme, Sibérie Extrême-Orientale)

16 mars 2021 : Étude de texte

6 avril 2021 : Étude de texte

4 mai 2021 : Étude de texte

18 mai 2021 : Séance d’évaluation (exposés oraux)


Master


  • Séminaires de recherche – Ethnologie et anthropologie sociale – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – exposé oral
  • Séminaires de recherche – Études asiatiques-Histoire et sciences sociales : terrains, textes et images – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 12 ECTS
    MCC – exposé oral

Renseignements


Contacts additionnels
-
Informations pratiques

Pour tout renseignement, contacter Sandrine Ruhlmann par courriel

Direction de travaux des étudiants

Prise de rendez-vous par courriel

Réception des candidats

contacter Sandrine Ruhlmann par courriel

Pré-requis

Formation en anthropologie sociale et ethnologie ou en sociologie. Projet de recherche écrit. Apprentissage ou connaissance de la langue de la culture étudiée.


Compte rendu


Cette année, nous avons poursuivi l’étude de la notion de compromis dans le contexte des évolutions récentes de la Mongolie. La pertinence du terme de compromis a été discutée. Nous nous sommes intéressés à la spécificité du processus de compromis dans les deux Mongolie politiquement distinctes, la Mongolie et la Mongolie méridionale, c’est-à-dire dans les contextes post-communistes et communistes de type soviétique et chinois. Nous avons commencé par une séance introductive sur la notion de compromis et, pour encadrer des séances de dialogues à visée comparative avec des collègues et doctorants, nous avons intercalé deux séances sur le compromis en Mongolie communiste et post-communiste sur la base de trois exemples ethnographiques : 1) le détournement du plat de ravioli imposé par le régime communiste dans les années 1950 lors de la célébration du Nouvel An lunaire ; 2) la consommation d’une soupe de non-viande aux funérailles depuis l’interdit bouddhique de consommation de viande en association avec la mort et l’enterrement d’un défunt ; et 3) la gestion des maladies animales en contexte post-communiste.

Des séances ont consisté à dialoguer avec des collègues et des doctorants invités pour questionner le processus du compromis dans une aire géographique et culturelle plus large, l’Asie centrale et septentrionale. Ainsi, Roberte Hamayon (directrice d’études honoraire EPHE) nous a présenté des exemples de compromis en contexte communiste en Bouriatie, ceux qu’elle a dû faire en tant qu’enquêteur et ceux qu’elle a pu observer chez les enquêtés ainsi que chez son accompagnant tenu de tout surveiller et contrôler. Partir de la notion d’hospitalité et de sujets considérés comme étant neutres et sans enjeux aux yeux du régime communiste a été une solution trouvée par son accompagnant pour recueillir des données sur des sujets connexes intéressant alors Hamayon. Maxime Corron (doctorant, EHESS) nous a parlé de la notion d’hospitalité et d’hôte au Kazakhstan comme entrée pour étudier les compromis en Eurasie. Nous avons pu établir des comparaisons avec l’hospitalité mongole, au fondement de relations d’entraides sociales et économiques importantes dans une société qui se dit de culture nomade, en pleine mutation. C’est une réflexion qu’il poursuivra dans le cadre de ses recherches doctorales. Charlotte Marchina (maître de conférences, INaLCO-IFRAE) a proposé de nous intéresser aux stratégies d’alliance déployées par les éleveurs bouriates en contexte post-communiste pour faire face à des changements qui impactent leur vie au quotidien et notamment les pratiques d’élevage. Guéorgui Mory (doctorant, EHESS) a présenté ses anciens travaux sur les festins et les banquets politiques au Kirghizstan en partant de la question de l’hospitalité et de celle de la diplomatie pour discuter des notions de compromis et de compromission avec des pratiques coutumières. Ksenia Pimenova (postdoctorante, EPHE-GSRL) nous a présenté ses travaux en cours sur le rapatriement, la gestion et l’exposition de restes humains dans un musée de Sibérie du Sud en lien avec la question de la patrimonialité et nous a montré comment les différents acteurs interagissent et revendiquent leurs propres intérêts moyennant des pratiques relevant du compromis. Enfin, Anne Dalles (postdoctorante, GSRL) nous a montré comment le chamanisme persiste sans chamane en Sibérie Extrême-Orientale par le biais d’adaptations et l’implication de nouveaux spécialistes comme la brodeuse et des prêtres orthodoxes. Ces exemples ethnographiques me permettent de poser les bases d’une réflexion amorcée en 2010 sur un processus stratégique, sur des techniques et une pragmatique, déployés pour agir en situation de tension. Je retiens de ces échanges fructueux que je distingue les pratiques relevant du compromis de celles relevant de la compromission et que j’écarterai vraisemblablement le terme de compromis, trop fortement connoté et trop rattaché dans notre esprit à la perte de quelque chose, alors que c’est justement la volonté de préserver le plus important aux yeux des Mongols qui m’intéresse dans l’étude des compromis qu’ils déploient. Ce terme sera in fine probablement mis de côté au profit du terme de composition, qui semblerait davantage convenir aux réalités observées en Mongolie et aux manières des familles mongoles d’en parler. Dans les années à venir, je poursuivrai cette recherche en focalisant mon attention sur la perception et la gestion des maladies animales et des microbes en Mongolie.

 

Publications
  • « Composer pour résister ou exister en Mongolie », Techniques & Culture, 74, 2020, p. 210-211.

Dernière modification : 4 novembre 2020 19:30

Type d'UE
Séminaires DR/CR
Disciplines
Anthropologie sociale, ethnographie et ethnologie
Page web
-
Langues
français
Mots-clés
Anthropologie Anthropologie sociale Culture matérielle Dynamiques sociales Ethnographie Geste technique Savoir-faire Savoirs Techniques
Aires culturelles
Asie centrale Asie orientale
Intervenant·e·s
  • Sandrine Ruhlmann [référent·e]   chargée de recherche, CNRS / Centre d'études sur la Chine moderne et contemporaine (CCJ-CECMC)

Cette année, nous poursuivrons l’étude de la notion de compromis dans le contexte des évolutions récentes de la République populaire de Mongolie. La pertinence du terme de compromis sera discutée. Nous nous intéresserons à la spécificité du processus de compromis dans les deux Mongolie politiquement distinctes, la Mongolie (République populaire de) et la Mongolie méridionale (Région autonome de Mongolie Intérieure de la République populaire de Chine), c’est-à-dire dans les contextes post-communistes et communistes de type soviétique et chinois. Des séances consisteront à dialoguer avec des collègues et des doctorants invités pour questionner le processus du compromis dans une aire géographique et culturelle plus large, l’Asie centrale et septentrionale. Enfin, nous étudierons des textes récents et plus anciens d’auteurs des sciences humaines et sociales en mettant à l’épreuve des faits ethnographiés sous l’angle des techniques en Mongolie contemporaine, notamment dans trois contextes différents où le processus de compromis a pu être déployé (contexte funéraire, contexte festif de célébration du Nouvel An mongol, dans le cadre de la gestion des maladies animales).

3 novembre 2020 : Séance d’introduction sur le concept de compromis

17 novembre 2020 : Le compromis en Mongolie communiste et post-communiste

1er décembre 2020 : Dialogue avec Roberte Hamayon (directrice d’études honoraire EPHE, chamanisme, Sibérie, Bouriatie)

15 décembre 2020 : Dialogue avec Maxime Corron (doctorant, EHESS, hospitalité, compromis, Kazakhstan)

5 janvier 2021 : Dialogue avec Charlotte Marchina (maître de conférences, INLaCO-IFRAE, pastoralisme, relation homme-animal, Mongolie, Sibérie)

19 janvier 2021 : Dialogue avec Guéorgui Mory (doctorant, EHESS, Kirghizstan)

2 février 2021 : Dialogue avec Ksenia Pimenova (postdoctorante, EPHE-GSRL, restes humains, musée, Sibérie du Sud)

16 février 2021 : Exemples ethnographiques de compromis en Mongolie

2 mars 2021 : Dialogue avec Anne Dalles (postdoctorante, broderie, chamanisme, christianisme, Sibérie Extrême-Orientale)

16 mars 2021 : Étude de texte

6 avril 2021 : Étude de texte

4 mai 2021 : Étude de texte

18 mai 2021 : Séance d’évaluation (exposés oraux)

  • Séminaires de recherche – Ethnologie et anthropologie sociale – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – exposé oral
  • Séminaires de recherche – Études asiatiques-Histoire et sciences sociales : terrains, textes et images – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 12 ECTS
    MCC – exposé oral
Contacts additionnels
-
Informations pratiques

Pour tout renseignement, contacter Sandrine Ruhlmann par courriel

Direction de travaux des étudiants

Prise de rendez-vous par courriel

Réception des candidats

contacter Sandrine Ruhlmann par courriel

Pré-requis

Formation en anthropologie sociale et ethnologie ou en sociologie. Projet de recherche écrit. Apprentissage ou connaissance de la langue de la culture étudiée.

  • 54 bd Raspail
    54 bd Raspail 75006 Paris
    Salle A06_51
    annuel / bimensuel (1re/3e), mardi 13:00-15:00
    du 3 novembre 2020 au 18 mai 2021

Cette année, nous avons poursuivi l’étude de la notion de compromis dans le contexte des évolutions récentes de la Mongolie. La pertinence du terme de compromis a été discutée. Nous nous sommes intéressés à la spécificité du processus de compromis dans les deux Mongolie politiquement distinctes, la Mongolie et la Mongolie méridionale, c’est-à-dire dans les contextes post-communistes et communistes de type soviétique et chinois. Nous avons commencé par une séance introductive sur la notion de compromis et, pour encadrer des séances de dialogues à visée comparative avec des collègues et doctorants, nous avons intercalé deux séances sur le compromis en Mongolie communiste et post-communiste sur la base de trois exemples ethnographiques : 1) le détournement du plat de ravioli imposé par le régime communiste dans les années 1950 lors de la célébration du Nouvel An lunaire ; 2) la consommation d’une soupe de non-viande aux funérailles depuis l’interdit bouddhique de consommation de viande en association avec la mort et l’enterrement d’un défunt ; et 3) la gestion des maladies animales en contexte post-communiste.

Des séances ont consisté à dialoguer avec des collègues et des doctorants invités pour questionner le processus du compromis dans une aire géographique et culturelle plus large, l’Asie centrale et septentrionale. Ainsi, Roberte Hamayon (directrice d’études honoraire EPHE) nous a présenté des exemples de compromis en contexte communiste en Bouriatie, ceux qu’elle a dû faire en tant qu’enquêteur et ceux qu’elle a pu observer chez les enquêtés ainsi que chez son accompagnant tenu de tout surveiller et contrôler. Partir de la notion d’hospitalité et de sujets considérés comme étant neutres et sans enjeux aux yeux du régime communiste a été une solution trouvée par son accompagnant pour recueillir des données sur des sujets connexes intéressant alors Hamayon. Maxime Corron (doctorant, EHESS) nous a parlé de la notion d’hospitalité et d’hôte au Kazakhstan comme entrée pour étudier les compromis en Eurasie. Nous avons pu établir des comparaisons avec l’hospitalité mongole, au fondement de relations d’entraides sociales et économiques importantes dans une société qui se dit de culture nomade, en pleine mutation. C’est une réflexion qu’il poursuivra dans le cadre de ses recherches doctorales. Charlotte Marchina (maître de conférences, INaLCO-IFRAE) a proposé de nous intéresser aux stratégies d’alliance déployées par les éleveurs bouriates en contexte post-communiste pour faire face à des changements qui impactent leur vie au quotidien et notamment les pratiques d’élevage. Guéorgui Mory (doctorant, EHESS) a présenté ses anciens travaux sur les festins et les banquets politiques au Kirghizstan en partant de la question de l’hospitalité et de celle de la diplomatie pour discuter des notions de compromis et de compromission avec des pratiques coutumières. Ksenia Pimenova (postdoctorante, EPHE-GSRL) nous a présenté ses travaux en cours sur le rapatriement, la gestion et l’exposition de restes humains dans un musée de Sibérie du Sud en lien avec la question de la patrimonialité et nous a montré comment les différents acteurs interagissent et revendiquent leurs propres intérêts moyennant des pratiques relevant du compromis. Enfin, Anne Dalles (postdoctorante, GSRL) nous a montré comment le chamanisme persiste sans chamane en Sibérie Extrême-Orientale par le biais d’adaptations et l’implication de nouveaux spécialistes comme la brodeuse et des prêtres orthodoxes. Ces exemples ethnographiques me permettent de poser les bases d’une réflexion amorcée en 2010 sur un processus stratégique, sur des techniques et une pragmatique, déployés pour agir en situation de tension. Je retiens de ces échanges fructueux que je distingue les pratiques relevant du compromis de celles relevant de la compromission et que j’écarterai vraisemblablement le terme de compromis, trop fortement connoté et trop rattaché dans notre esprit à la perte de quelque chose, alors que c’est justement la volonté de préserver le plus important aux yeux des Mongols qui m’intéresse dans l’étude des compromis qu’ils déploient. Ce terme sera in fine probablement mis de côté au profit du terme de composition, qui semblerait davantage convenir aux réalités observées en Mongolie et aux manières des familles mongoles d’en parler. Dans les années à venir, je poursuivrai cette recherche en focalisant mon attention sur la perception et la gestion des maladies animales et des microbes en Mongolie.

 

Publications
  • « Composer pour résister ou exister en Mongolie », Techniques & Culture, 74, 2020, p. 210-211.