Attention, les informations que vous consultez actuellement ne sont pas celles de l'année universitaire en cours. Consulter l'année universitaire 2023-2024.

UE152 - Expériences des débuts du communisme en Chine (années 1950-1960) : enquêtes historiques et anthropologiques


Lieu et planning


  • 54 bd Raspail
    54 bd Raspail 75006 Paris
    Salle A07_51
    annuel / mensuel (3e), vendredi 10:00-13:00
    du 20 novembre 2020 au 18 juin 2021


Description


Dernière modification : 2 juin 2020 18:05

Type d'UE
Séminaires DE/MC
Disciplines
Anthropologie historique, Histoire, Langues, Méthodes et techniques des sciences sociales
Page web
-
Langues
français
Mots-clés
Affects Anthropologie historique Archives Culture matérielle Droit, normes et société Dynamiques sociales Écriture Enquêtes Ethnicité Ethnographie Histoire intellectuelle Historiographie Littérature Mémoire Minorités Révolutions Rurales (études) Sociohistoire Témoignage Temps/temporalité Violence
Aires culturelles
Asie orientale Chine
Intervenant·e·s
  • Marie-Paule Hille [référent·e]   maîtresse de conférences, EHESS / Centre d'études sur la Chine moderne et contemporaine (CCJ-CECMC)
  • Xénia de Heering   doctorante, EHESS / Centre d'études sur la Chine moderne et contemporaine (CCJ-CECMC)
  • Christine Vidal   maîtresse de conférences, Université de Lille

L’historiographie des décennies maoïstes connaît depuis une dizaine d’années d’importants renouvellements. Tout en s’inscrivant dans la dynamique de ces travaux récents, ce séminaire interdisciplinaire entend contribuer, à partir d’enquêtes de sciences sociales en cours, à la compréhension d’expériences individuelles ou collectives de cette période.

Le séminaire poursuivra cette année sa réflexion collective sur les événements et les tournants qui ont affecté la vie d’individus ou de communautés, en milieux rural dans le nord-est du Plateau tibétain (Gansu méridional, Qinghai) et urbain (Pékin, Shanghai, Hangzhou, Lanzhou), à partir du début des années 1950 et dont on perçoit encore les traces aujourd’hui. Les enquêtes, menées dans des espaces géographiques et des milieux sociaux variés, visent à comprendre comment les événements ont été perçus, évalués, ressentis, par les acteurs en fonction de leurs expériences et de leurs horizons d’attente. Comment une situation qualifiée d’inhabituelle, d’exceptionnelle ou radicalement incomprise, finit-elle par s’imposer, devenir familière et à quel prix ?

Une attention particulière sera accordée aux matériaux mobilisés, à leur nature (journaux personnels, archives, récits autobiographiques, rapports d’enquête, entretiens), à la manière dont ils sont écrits, à ce qu’ils donnent à voir et comment, et au public qu’ils visent. Ainsi, le séminaire prolongera la discussion sur les défis méthodologiques et analytiques que ces matériaux lancent au chercheur.

Le programme détaillé n'est pas disponible.


Master


  • Séminaires de recherche – Ethnologie et anthropologie sociale – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel mensuelle = 6 ECTS
    MCC – mode d'évaluation en fonction de l'objet d'étude
  • Séminaires de recherche – Études asiatiques-Histoire et sciences sociales : terrains, textes et images – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel mensuelle = 12 ECTS
    MCC – mode d'évaluation en fonction de l'objet d'étude
  • Séminaires de recherche – Histoire-Histoire du monde/histoire des mondes – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel mensuelle = 6 ECTS
    MCC – mode d'évaluation en fonction de l'objet d'étude
  • Séminaires de recherche – Histoire-Histoire et sciences sociales – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel mensuelle = 6 ECTS
    MCC – mode d'évaluation en fonction de l'objet d'étude
  • Séminaires de recherche – Sciences sociales-Pratiques de l'interdisciplinarité en sciences sociales – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel mensuelle = 12 ECTS
    MCC – mode d'évaluation en fonction de l'objet d'étude

Renseignements


Contacts additionnels
-
Informations pratiques

pour toutes informations concernant le séminaire, envoyez un message à Marie-Paule Hille par courriel.

Direction de travaux des étudiants

les modes d'évaluation varient en fonction de l'objet d'étude et des besoins des étudiants.

Réception des candidats

envoyez un courriel à Marie-Paule Hille.

 

Pré-requis

la maîtrise du chinois est souhaitable mais ne constitue pas un pré-requis pour assister au séminaire. Les documents utilisés font l'objet d'une traduction orale ou écrite.


Compte rendu


Le séminaire « Expériences des débuts du communisme en Chine (années 1950-1960) : enquêtes historiques et anthropologiques », s’est déroulé en ligne, en huit séances de trois heures du 20 novembre 2020 au 18 juin 2021. En s’appuyant sur la présentation de dossiers d’enquête en cours, le séminaire a poursuivi les réflexions collectives engagées en son sein depuis 2017 sur les événements et les tournants qui ont affecté la vie d’individus ou de communautés, en milieux urbain et rural, à partir du début des années 1950 et dont on perçoit encore les traces aujourd’hui.

Une première séance a été consacrée à une présentation critique de l’historiographie des années 1950-1960, appuyée sur une bibliographie chronologique et sélective élaborée et commentée par Christine Vidal. La seconde séance, animée par Marie-Paule Hille, a porté sur les thèmes et questions ayant émergé depuis le lancement du séminaire et sur les pistes méthodologiques suivies pour les traiter. Les séances suivantes, toujours articulées autour de la présentation de sources et matériaux d’enquête issus des travaux des intervenantes, ont permis de poursuivre les réflexions engagées au cours des années précédentes sur plusieurs questions. Celle de la langue et du travail de traduction en sciences humaines et sociales, conçu comme partie intégrante du travail d’enquête, demeure centrale : travail sur des corpus d’usages, synchroniques et diachroniques ; attention à la nature des matériaux (récits, articles, chroniques, ego-documents, lettres etc.) ainsi qu’aux niveaux et registres de langue mobilisés ; analyse toujours conjointe des énoncés et de leurs contextes d’énonciation. Il s’agit, en effet, non seulement de trouver « la bonne traduction », mais surtout de saisir la « signification expérientielle » des situations (Charles Taylor) : les questionnements autour de tel ou tel terme, d’usages paraissant de prime abord surprenants, ou passant au contraire inaperçus en raison de leur apparente banalité, nourrissent ainsi des progressions d’enquête et d’interprétation. L’essentielle distinction entre jugements et compréhensions des acteurs en cours d’action et ex post, ainsi que la manière dont les variations d’échelles d’analyse donnent à voir différents niveaux de problématisation d’un objet, ont également conservé une place centrale dans nos réflexions.

Cette année, le séminaire s’est aussi engagé dans l’exploration d’un thème commun nouveau, celui de l’individu dans l’histoire. Ceci non à partir de l’examen de « grandes figures » historiques, mais de celui de personnalités relativement « modestes » : l’éditeur, essayiste et historien Song Yunbin (1897-1979) ; Ding Zhengxi (1911-1968), une figure politique et intellectuelle du Xidaotang, courant de l’islam soufi né à la fin du XIXe siècle dans le sud du Gansu ; Naktsang Nülo (né en 1948), fonctionnaire tibétain retraité devenu célèbre suite à la publication en 2007 d’un témoignage écrit sur les années 1950 dans le nord-est du Tibet. Ces individus ont tous trois écrit, et suscité des écrits : ceux-ci sont à envisager dans la perspective d’une lecture documentaire, mais aussi comme actions d’écriture, à replacer dans des séries d’actions dont ces écrits participent, en les croisant avec d’autres sources et en les replaçant toujours dans leur contexte politique et social de production et de circulation. Les cas de Song Yunbin et de Naktsang Nülo, exemplaires de prises d’écriture en contexte contraint, ont permis de mettre en lumière les efforts des acteurs pour cerner des contraintes politiques non dites ou changeantes imposées au dicible publiquement, les prises de risques mais aussi l’habileté qui a pu leur permettre de s’y plier sans se trahir. Le recensement et l’analyse de sources de différentes natures, écrites et orales, relatives à Ding Zhengxi, ont quant à eux permis de confirmer la nécessité de sortir des cloisonnements séparant habituellement l’analyse des domaines politique, économique et religieux, qui apparaissent totalement imbriqués dans ce cas, mais aussi d’identifier plusieurs pistes d’analyse pour une enquête à poursuivre.

Les dossiers présentés ont confirmé l’importance de la question de la « langue » des sources et permis de montrer tant la singularité d’acteurs aux identités multiples que leur inscription dans une histoire qui les dépasse. En prenant une part active aux discussions et en présentant leurs propres travaux, les étudiant·e·s ont également contribué à nourrir les réflexions méthodologiques développées dans le cadre du séminaire.

 

Publications

« La visite pieuse aux tombeaux des saints. Étude ethnographique en milieu soufi chinois (Gansu, 1901-2019) », Studia Islamica, 116, 2021, p. 393-423.
« Traduction commentée des sentences parallèles (duilian) de Ma Qixi (1857-1914), fondateur du Xidaotang », Journal of Sufi Studies, 10, 2021, p. 174-196.

Dernière modification : 2 juin 2020 18:05

Type d'UE
Séminaires DE/MC
Disciplines
Anthropologie historique, Histoire, Langues, Méthodes et techniques des sciences sociales
Page web
-
Langues
français
Mots-clés
Affects Anthropologie historique Archives Culture matérielle Droit, normes et société Dynamiques sociales Écriture Enquêtes Ethnicité Ethnographie Histoire intellectuelle Historiographie Littérature Mémoire Minorités Révolutions Rurales (études) Sociohistoire Témoignage Temps/temporalité Violence
Aires culturelles
Asie orientale Chine
Intervenant·e·s
  • Marie-Paule Hille [référent·e]   maîtresse de conférences, EHESS / Centre d'études sur la Chine moderne et contemporaine (CCJ-CECMC)
  • Xénia de Heering   doctorante, EHESS / Centre d'études sur la Chine moderne et contemporaine (CCJ-CECMC)
  • Christine Vidal   maîtresse de conférences, Université de Lille

L’historiographie des décennies maoïstes connaît depuis une dizaine d’années d’importants renouvellements. Tout en s’inscrivant dans la dynamique de ces travaux récents, ce séminaire interdisciplinaire entend contribuer, à partir d’enquêtes de sciences sociales en cours, à la compréhension d’expériences individuelles ou collectives de cette période.

Le séminaire poursuivra cette année sa réflexion collective sur les événements et les tournants qui ont affecté la vie d’individus ou de communautés, en milieux rural dans le nord-est du Plateau tibétain (Gansu méridional, Qinghai) et urbain (Pékin, Shanghai, Hangzhou, Lanzhou), à partir du début des années 1950 et dont on perçoit encore les traces aujourd’hui. Les enquêtes, menées dans des espaces géographiques et des milieux sociaux variés, visent à comprendre comment les événements ont été perçus, évalués, ressentis, par les acteurs en fonction de leurs expériences et de leurs horizons d’attente. Comment une situation qualifiée d’inhabituelle, d’exceptionnelle ou radicalement incomprise, finit-elle par s’imposer, devenir familière et à quel prix ?

Une attention particulière sera accordée aux matériaux mobilisés, à leur nature (journaux personnels, archives, récits autobiographiques, rapports d’enquête, entretiens), à la manière dont ils sont écrits, à ce qu’ils donnent à voir et comment, et au public qu’ils visent. Ainsi, le séminaire prolongera la discussion sur les défis méthodologiques et analytiques que ces matériaux lancent au chercheur.

Le programme détaillé n'est pas disponible.

  • Séminaires de recherche – Ethnologie et anthropologie sociale – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel mensuelle = 6 ECTS
    MCC – mode d'évaluation en fonction de l'objet d'étude
  • Séminaires de recherche – Études asiatiques-Histoire et sciences sociales : terrains, textes et images – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel mensuelle = 12 ECTS
    MCC – mode d'évaluation en fonction de l'objet d'étude
  • Séminaires de recherche – Histoire-Histoire du monde/histoire des mondes – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel mensuelle = 6 ECTS
    MCC – mode d'évaluation en fonction de l'objet d'étude
  • Séminaires de recherche – Histoire-Histoire et sciences sociales – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel mensuelle = 6 ECTS
    MCC – mode d'évaluation en fonction de l'objet d'étude
  • Séminaires de recherche – Sciences sociales-Pratiques de l'interdisciplinarité en sciences sociales – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel mensuelle = 12 ECTS
    MCC – mode d'évaluation en fonction de l'objet d'étude
Contacts additionnels
-
Informations pratiques

pour toutes informations concernant le séminaire, envoyez un message à Marie-Paule Hille par courriel.

Direction de travaux des étudiants

les modes d'évaluation varient en fonction de l'objet d'étude et des besoins des étudiants.

Réception des candidats

envoyez un courriel à Marie-Paule Hille.

 

Pré-requis

la maîtrise du chinois est souhaitable mais ne constitue pas un pré-requis pour assister au séminaire. Les documents utilisés font l'objet d'une traduction orale ou écrite.

  • 54 bd Raspail
    54 bd Raspail 75006 Paris
    Salle A07_51
    annuel / mensuel (3e), vendredi 10:00-13:00
    du 20 novembre 2020 au 18 juin 2021

Le séminaire « Expériences des débuts du communisme en Chine (années 1950-1960) : enquêtes historiques et anthropologiques », s’est déroulé en ligne, en huit séances de trois heures du 20 novembre 2020 au 18 juin 2021. En s’appuyant sur la présentation de dossiers d’enquête en cours, le séminaire a poursuivi les réflexions collectives engagées en son sein depuis 2017 sur les événements et les tournants qui ont affecté la vie d’individus ou de communautés, en milieux urbain et rural, à partir du début des années 1950 et dont on perçoit encore les traces aujourd’hui.

Une première séance a été consacrée à une présentation critique de l’historiographie des années 1950-1960, appuyée sur une bibliographie chronologique et sélective élaborée et commentée par Christine Vidal. La seconde séance, animée par Marie-Paule Hille, a porté sur les thèmes et questions ayant émergé depuis le lancement du séminaire et sur les pistes méthodologiques suivies pour les traiter. Les séances suivantes, toujours articulées autour de la présentation de sources et matériaux d’enquête issus des travaux des intervenantes, ont permis de poursuivre les réflexions engagées au cours des années précédentes sur plusieurs questions. Celle de la langue et du travail de traduction en sciences humaines et sociales, conçu comme partie intégrante du travail d’enquête, demeure centrale : travail sur des corpus d’usages, synchroniques et diachroniques ; attention à la nature des matériaux (récits, articles, chroniques, ego-documents, lettres etc.) ainsi qu’aux niveaux et registres de langue mobilisés ; analyse toujours conjointe des énoncés et de leurs contextes d’énonciation. Il s’agit, en effet, non seulement de trouver « la bonne traduction », mais surtout de saisir la « signification expérientielle » des situations (Charles Taylor) : les questionnements autour de tel ou tel terme, d’usages paraissant de prime abord surprenants, ou passant au contraire inaperçus en raison de leur apparente banalité, nourrissent ainsi des progressions d’enquête et d’interprétation. L’essentielle distinction entre jugements et compréhensions des acteurs en cours d’action et ex post, ainsi que la manière dont les variations d’échelles d’analyse donnent à voir différents niveaux de problématisation d’un objet, ont également conservé une place centrale dans nos réflexions.

Cette année, le séminaire s’est aussi engagé dans l’exploration d’un thème commun nouveau, celui de l’individu dans l’histoire. Ceci non à partir de l’examen de « grandes figures » historiques, mais de celui de personnalités relativement « modestes » : l’éditeur, essayiste et historien Song Yunbin (1897-1979) ; Ding Zhengxi (1911-1968), une figure politique et intellectuelle du Xidaotang, courant de l’islam soufi né à la fin du XIXe siècle dans le sud du Gansu ; Naktsang Nülo (né en 1948), fonctionnaire tibétain retraité devenu célèbre suite à la publication en 2007 d’un témoignage écrit sur les années 1950 dans le nord-est du Tibet. Ces individus ont tous trois écrit, et suscité des écrits : ceux-ci sont à envisager dans la perspective d’une lecture documentaire, mais aussi comme actions d’écriture, à replacer dans des séries d’actions dont ces écrits participent, en les croisant avec d’autres sources et en les replaçant toujours dans leur contexte politique et social de production et de circulation. Les cas de Song Yunbin et de Naktsang Nülo, exemplaires de prises d’écriture en contexte contraint, ont permis de mettre en lumière les efforts des acteurs pour cerner des contraintes politiques non dites ou changeantes imposées au dicible publiquement, les prises de risques mais aussi l’habileté qui a pu leur permettre de s’y plier sans se trahir. Le recensement et l’analyse de sources de différentes natures, écrites et orales, relatives à Ding Zhengxi, ont quant à eux permis de confirmer la nécessité de sortir des cloisonnements séparant habituellement l’analyse des domaines politique, économique et religieux, qui apparaissent totalement imbriqués dans ce cas, mais aussi d’identifier plusieurs pistes d’analyse pour une enquête à poursuivre.

Les dossiers présentés ont confirmé l’importance de la question de la « langue » des sources et permis de montrer tant la singularité d’acteurs aux identités multiples que leur inscription dans une histoire qui les dépasse. En prenant une part active aux discussions et en présentant leurs propres travaux, les étudiant·e·s ont également contribué à nourrir les réflexions méthodologiques développées dans le cadre du séminaire.

 

Publications

« La visite pieuse aux tombeaux des saints. Étude ethnographique en milieu soufi chinois (Gansu, 1901-2019) », Studia Islamica, 116, 2021, p. 393-423.
« Traduction commentée des sentences parallèles (duilian) de Ma Qixi (1857-1914), fondateur du Xidaotang », Journal of Sufi Studies, 10, 2021, p. 174-196.